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SAISON 2011/2012

SAISON 2013

journal de bord
2011-2012

Samedi 31 mars 2012 - 34° 11 S 015° 57 E, 0230TU
Fin de saison...
Dernier coucher de soleil sur l'océan, le prochain sera sur un verre de Cabernet Sauvignon (espérons!) Avec cette longue traversée (26 jours) s'achève aussi la première saison des quatre prévues pour le voyage de Merena autour du monde... Dans quelques heures apparaîtra la fameuse Table Mountain du Cap et avec elle l'heure des bilans...
Le bateau, tout d'abord, s'est bien comporté. Taillé pour le large, il a pu s'exprimer même s'il a manqué de belles et longues journées de portant et de glisse... Bien préparé - merci Thibaut - il n'a causé aucun soucis et la todolist pour Cape Town est ridiculement courte et prévisible. Tous ont salué son incroyable confort dans son dénuement et sa simplicité.
Les équipiers ont - je l'espère et je le crois - apprécié le chemin parcouru. Il s'est créé de grands et petits souvenirs, de belles connivences, des visions inoubliables, des sentiments de franche camaraderie. Un grand remerciement pour leur présence à bord à (par ordre d'apparition) Hugues, Michel, Antoine, Alexandre, Guillaume, Sylvie, Félix, Aristote, Fred, Mireille, Marco, Pascal, Léopold, Bruno, Sophie, Valérie et Pierri. Ceux qui n'ont pas pu venir de justesse - ils se reconnaîtront - seront les bienvenus la prochaine saison !
Merci à ceux qui ont répondu à ces billets par des encouragements tantôt tendres tantôt enthousiastes. Transmis à bord, ces messages ont été dégustés mot par mot, comme on goûte un grand cru. Merci aussi à ceux qui ont aimé sans rien dire !
Merci enfin à ma chère Sylvie, à son soin et son amour incessant; logistique, météo, conseils, encouragements et réconfort, rien de tout cela ne serait possible sans elle.
Quant à moi, je suis heureux, le grand large a tenu ses promesses et nous les nôtres. Les 10.000 miles depuis Nieuwpoort m'ont ravi, les 12 escales (Brighton, Camaret, Cascais, Lanzarote, La Gomera, Mindelo au cap Vert, Fernando de Noronha, Recife, Salvador, Vittoria, Rio de Janeiro et bientôt Cape Town) ont été des retrouvailles ou des découvertes délicieuses. L'évocation des lectures et des cartes se vérifie. Alors que d'aucun affirment le plaisir du local voire la défiance de l'ailleurs, l'obsession de la mappemonde a eu raison. Les parents ont du laisser trop longtemps les enfants devant une planisphère. Et, bien plus que sur Goolgle Earth - trop voir, c'est
moins rêver - quand on perçoit le voyage dans les yeux de ceux qui reviennent, dans le détour de leurs phrases et de leurs silences, on sait qu'il faut partir. De plus, au plaisir pur des paysages et des rencontres s'est mêlé celui de le raconter. Non pas comme récit de mer mais comme confidence des émotions. La réjouissance du récit sublime le plaisir du voyage. Et s'il n'y a pas d'autre but, c'est la promenade elle-même qui compte.
Le Merena va maintenant se reposer quelques mois en Afrique du Sud. Il repartira en novembre prochain pour de nouvelles aventures et un nouvel océan: l'indien.
PS
Une aventure se termine et une autre démarre: dans quelques jours nous prenons en main un fabuleux bateau - un cata de 50 pieds très performant dessiné par mon ami Christophe Barreau. De Lorient à Nieuwpoort où il restera un mois (en mai) pour que vous ayez l'occasion d'en goûter. Ensuite, on partira en croisière vers l'Ecosse, la Norvège et les mythiques îles Lofoten. A bon entendeur...

Vendredi 30 mars 2012 - 34.19 S 13.24 E, 0250TU
Grand Sud.
A 2130TU le vent est encore monté d'un ton. Il devient difficile de faire de la voile normalement ! On active le "mode chalet". Mis au point lors de la remontée de l'Atlantique avec Michele après la Jacques Vabre, il s'agit de 3 ris dans la GV, rien devant, 60/70° du vent, pilote, bannette. Mais non, ici c'est le Sud.
Même dans cette configuration pourtant bien défensive, çà cogne tout de même. Parfois une vague s'éclate contre le bordé, on dirait un abordage. Le vent est un grondement sourd rehaussé de sifflements à plusieurs tons dans les rafales. Il vient de loin, du grand Sud, si différent des coups de vent de la Manche ou de la Mer du Nord. Sauvage, dense, brutal, compact. On sent qu'il n'a pas de mesure, qu'à quelques degrés de latitude de plus ce doit encore être une autre histoire.
Nuit noire, toutes les étoiles sont allumées. Les vagues ont enflé et l'on se réjoui de voir leur tête au lever du soleil ! En tout cas, le cargo que l'on vient de croiser disparaissait bien longtemps dans le creux...
Le bateau se comporte bien et inspire confiance. Il file ses 7,5 kts dans le cap avec somme toute assez peu d'embardées. Je me demande comment on vivrait la même nuit en multicoque... pas le même stress sans doute. C'est la 25ème nuit de mer et - sans doute - l'avant dernière.
Ce fameux océan ne pouvait pas nous laisser passer sans une petite démonstration de sa force et de sa beauté. Et on sent bien qu'il est encore capable de bien d'autres choses, on le croit sur parole, pas besoin de preuves !

Jeudi 29 mars 2012 - 34° 14 S 11° 45 E, 1445TU
Quelle violence !
La nuit dernière a été parsemée de brèves et violentes rafales pour se terminer par un passage de front extrêmement pluvieux. Le ciel nous est tombé sur la tête ! Par contre, derrière le front, miracle, c'est relativement calme: on se sèche, on revoie de la toile, on allume le chauffage, on déjeune des deux derniers oeufs traçant déjà une route droite et sans problèmes vers le Cap...
Hélas, une heure plus tard, un grain fond sur nous. La mer blanchit, les crêtes des vagues sont soufflées à l'horizontal sur une dizaine de mètres. Hélas, ce n'est pas un grain, finalement. Le soleil revient, généreux, mais le vent reste aussi fort... Sous 3 ris dans la grand voile, 1 dans la trinquette, ballaste chargé, au bon plein, on prend des coups de gîte impressionnants, la bôme n'est parfois pas loin de l'eau. Le pont est balayé par d'énormes paquets d'eau toutes les 40 secondes environ. La lumière du soleil se reflète dans chacune des petites facettes des vagues et la mer est d'un bleu profond. Au ciel des petits cumulus, tout blancs et tout rond qui défilent à bonne allure. Au moins, c'est très joli !
La phrase d'un vieil ami coureur au large me revient: "si tu n'arrives pas à dormir, c'est que tu n'es pas assez fatigué!". Pourtant ce sont des conditions où le marin a du mal à fermer l'oeil et le fichier météo nous en donne jusqu'à demain midi... Il y a quelques années, lors d'une interview de plusieurs régatiers l'un d'eux raconte un coup de baston qu'il a vécu avec moultes superlatifs. Le regretté Sir Peter Blake se tourne alors vers lui et avec son flegme légendaire: "don't you like sailing, do you ?"

Mercredi 28 mars 2012 - 35° 24 S 7° 22 E, 0700TU
A l'arrêt
La position ci-dessus n'a pas varié depuis plus de 12 heures. A l'arrêt complet. Il reste 550 miles. Plus de vent du tout et un peu de clapot. On a tout affalé pour ménager ces pauvres voiles dans le roulis. Pour parfaire le tableau, une pluie intermittente et de la bruine. Pas normal ces traversées océaniques ou l'on s'arrête une demi journée tous les deux jours! D'autant plus incroyable que dans quelques heures, d'après le fichier météo, nous aurons 25 à 30 noeuds modèle - c'est à dire souvent pas mal plus. Nous devrions tenir ce vent jusqu'au bout. La fin de la traversée sera sans aucun doute très "sport" et sûrement un peu éprouvante. La dépression passera juste dans notre Sud. Ce sera notre premier vrai coup de vent du grand Sud. Par ailleurs, du vent sera bienvenu car il est temps d'arriver. Nous avions prévu 22 jours de mer. Entre pétoles et vents contraires, les moyennes ont été très basses. Finalement peu de jours de bon vent portant et régulier comme on est en droit d'attendre sur ce parcours. Ceci rappelle, si c'était encore nécessaire, qu'en mer on est "en droit" de rien du tout. Il reste 15 litres de fuel, 12 litres d'eau minérale (plus un bidon de sécu), quelques boîtes de conserve (les moins bonnes, évidemment !), des soupes en sachet brésiliennes, du riz, des haricots blancs, des pâtes et de l'huile d'olive. Mets de l'huile, faut qu'çà glisse...

Mardi 27 mars 2012 - 35° 56 S 5° 54 E, 0530UT
3 semaines...
Voilà, exactement trois semaines de mer. Et pas encore arrivés. Une traversée lente. A la sortie de Rio, le vent était contraire et très léger entre les plates-formes de forage brésiliennes. Les 3èmes et 4èmes jours, la pétole s'installe. Quand le vent revient, il est toujours contraire... Au début de la 2ème semaine, les conditions s'améliorent et on allonge la foulée, il fait très beau et chaud, on atteint la température record de 36° dans le bateau. Toute la semaine est parfaite, portant ou travers, sous genak ou sous spi, et le 14ème jour c'est le passage du fameux front froid. Tout change !
L'été est fini, les sous-vêtements polaires et les cirés sont de sortie, on est passé la mi-parcours. Le vent est à nouveau contraire et on décide de plonger dans le Sud: quasiment 24H sans vraiment progresser sur la destination et 4 jours pénibles à virer et revirer pour chercher le moins mauvais bord pour terminer par une pétole totale.
Depuis hier après midi le vent est revenu, portant et soutenu. Il reste aujourd'hui 700 miles à destination et nous sommes au plus Sud que nous n'avons jamais été (36° S) alors que la latitude de Cape Town est de 33° 50 S. Nous sommes à la longitude de Port Saint Louis du Rhone en France ou d'Anvers par chez nous... Pour la première fois aujourd'hui, il a fait gris gris toute la journée, pluie, bruine, rafales, humidité omniprésente et pas de coucher de soleil, la lumière a seulement été dimmée. Mais on s'en fout, il nous reste une boîte de cassoulet et çà c'est souverain pour le moral !

Lundi 26 mars 2012 - 35° 23 S 002° 21 E, 0200UT
Quand le vent revient…
La mer nous avait été lourde depuis quelques jours, depuis le passage du front. Dans le vent contraire, chaque mile est laborieux et frustrant: lorsque l'on avance on est miné par l'idée de ne pas aller dans la bonne direction. On est dans le contre-nature, dans l'illogique, dans le pervers en ce qu'il a de contraire à la nature et à son souffle.
Puis, hier, tout c'est progressivement arrêté, le vent, les vagues et notre pauvre mouvement. On tente désespérément le moteur, dérisoire et bruyant, il sauve l'apparence quelques heures. La contrainte du carburant comme celle de la vanité - à la manière de celui qui voudrait écoper la mer - pousse à son arrêt. On affale, on éteint les instruments. L'objectif chéri de la destination s'estompe et naît alors une curieuse jouissance du non mouvement dans l'absolu de l'immensité. Les heures passent plus lentement. On est fondu dans l'infiniment paisible. Pourquoi le vent reviendrait-il ? Si tout restait en l'état, pour toujours ?
Puis, imperceptiblement, le voilà. Bruissement léger. On sent monter une ferveur tel un chant dans une crypte. Les manoeuvres sont souriantes, les voiles se gonflent. Il est facile, frais et naturel. Le bateau, comme l'oiseau décolle, d'abord pataud et malhabile puis confiant et heureux, repart. L'objectif n'est pas encore revenu, il n'y a que le plaisir sensuel de l'eau qui chuinte et glisse sur la coque. Le plaisir naît de l'absence de peine.
PS.
Cher Lecteur,
Ce week-end - espérons ! - nous arriverons en Afrique du Sud, pays dans lequel nous n'avons jamais mis les pieds et qui semble plein de promesse… J'ai pour vous une petite demande: avez-vous des parents ou amis qui y habitent ? Expats ou natifs, voyageurs ou sédentaires, … Il est si chouette en effet d'aborder une côte où l'on connaît déjà quelqu'un. Au Brésil, par exemple, ce sont les rencontres de Marie-Laure et ses amis et d'Anne-Catherine et sa famille qui nous ont particulièrement comblés… Bien sûr, les rencontres de hasard sont merveilleuses aussi mais où il est-il écrit qu'on ne puisse un peu lui forcer la main ? De même si vous avez séjourné dans ce pays - et spécialement dans la région du Cap - toute expérience ou bon tuyau sont les bienvenus ! Merci d'avance !
alexis@sailaway.be

Dimanche 25 mars 2012 - 34° 40 S 0° 32 E, 0100TU
La connivence
Belle coïncidence que la petite réflexion que je vous propose tombe pendant le week-end. Elle viendra sans doute à propos en posant le roman que vous terminez ou à la sortie de la salle de théâtre, de cinéma ou de concert...
Finalement, ne pensez vous pas que nous n'appréciions lire, entendre ou voir que ce qui n'exprime quelque chose que nous avons déjà ressenti par nous même ? Ainsi, un récit de mer plaira spécialement à un marin, de montagne à un alpiniste. Un comique nous fera rire s'il met en scène des situations que nous avons vécues, un roman pleurer que si les protagonistes vivent les même passions ou déboires que les nôtres. Que l'on décrive précisément l'odeur du jusant d'une plage bretonne, seuls les bretons - ou ceux qui ont séjourné dans la région - l'apprécieront.
Tel acteur sera adulé pour les attitudes que nous reconnaissons en lui. Et que dire des photos ? Celles qui nous plaisent en priorité sont celles dont nous sommes les sujets - ou les photographes ! - ou que, au moins, elles représentent des lieux ou des personnages que nous connaissons. Quelle sympathie vers un film - même moyen - qui laisserait entrevoir une rue ou une place qui nous est familière ? Notre émotion vient de notre passé, de notre vécu, de nous. Plus ce passé est lointain - celui de l'enfance - ou enfoui, plus l'émotion sera forte. Refaire surgir quelque chose que l'on croyait effacé à jamais, mettre en scène des personnages ou des lieux disparus. Le meilleur peintre, musicien, écrivain, poète, photographe sera finalement celui qui ouvre notre chaudron. Celui qui y plonge les mains, profondément, pour en extirper joyaux ou excréments car tout ce qui vient de nous nous parle, le bon comme le mauvais, le beau comme le laid, le léger comme le lourd.
Et, si nous pouvons nous accorder sur le génie d'un artiste, c'est sans doute que nos chaudrons dissimulent les mêmes trésors. Et çà, c'est une bonne nouvelle, non ?

Samedi 24 mars 2012 - 34° 31 S 0° 41 W, 0045TU
La pureté du grand Sud.
Cet après midi, en train de bricoler dans le cockpit, on lève les yeux par hasard et, stupeur, il était là. Celui que l'on attendait et que l'on espérait depuis longtemps. L'albatros. Sublime, énorme, magnifique. Se riant de la pesanteur, il plane sans effort et rase les crêtes sans sonner un coup d'aile.
Baudelaire avait raison. Nous sommes entrés dans un autre océan, plus sauvage, plus pur, plus loin encore. Alors que des milliers de pas foulent les trottoirs des grandes villes, ici, personne. Des couleurs, des lumières, on se prend à rêver: peut-être que personne n'est jamais passé juste ici. Ou alors, il y très longtemps, sur un clipper à quatre mats, craquant dans la longue houle, ou sur un multicoque de course qui n'aura qu'effleuré la surface quelques secondes, sans davantage laisser de trace. Ici l'isolement prend tout son sens. On est loin du port, loin de la ville, loin de la maison... Et pourtant...
Transformons le dicton de Pascal - à moins qu'il ne soit de Einstein - "un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup en rapproche". Un peu d'océan éloigne des siens, beaucoup en rapproche. Proximité paradoxale de cette communion avec ceux qu'on aime, depuis le milieu de l'océan. La seule force de la pensée, rendue plus libre par cet horizon dégagé, peut les rejoindre et les enlacer. C'est, sans doute, cette même force qui permet de communiquer avec les êtres chers qui s'en sont allés...
PS. Devinette: la petite tige du capteur d'angle de barre s'était déconnectée...

Vendredi 23 mars 2012 - 33° 02 S 001° 29 W, 0630TU
Petite devinette pour voileux...
Tout d'abord, le décor: il fait nuit noire, ni lune ni étoile. On navigue au près serré dans une mer assez formée qui fait bien taper l'engin et qui envoie régulièrement des petits "sprays", juste pour obscurcir les lunettes. On est sous genois et grand voile au 1er ris. Le vent forcit et on décide de passer sous trinquette. On abat quelque peu pour la manoeuvre (on est pas des boeufs), on enclenche le pilote (Raymarine SD2) et là, sans vraiment perdre son cap, il envoie d'énormes coups de barres désordonnés, quasiment jusqu'en butée... Evidemment, premier réflexe, vérification des réglages: gain sur 6 et rudder sur 3, tout est normal. Et pourtant rie n'y fait. Bon, je ne vous cache pas m'être gratté l'arrière de la tête tout en fustigeant les Etats Unis d'Amérique et sa population toute entière, honnêtes mères de famille y compris. On a fini par trouver en 3 minutes environ. Si vous faites mieux, envoyez votre réponse vous gagnerez peut-être un kilo de sucre en poudre... Il est à bord, quelque part, mais impossible de mettre la main dessus. Et c'est bien fâcheux quand on l'aime très sucré, le café, et qu'il reste exactement 1000 miles à parcourir... Comme il est impossible, par Iridium, d'écrire à l'envers et en petit dans le bas de la page, j'envoie la solution de la devinette dans le billet de demain.

Jeudi 22 mars 2012 - 31° 27 S 2° 09 W, 0300UT
Aah le près
L'Atlantique Sud n'a pas jugé notre traversée digne de ses exigences... Depuis une trentaine d'heures - et d'après les prévisions pour un bon moment encore - il nous inflige un obstacle haut et dense: un vent contraire et soutenu. Fini la douce glisse des derniers jours avant le front. Les miles s'égrenaient alors facilement, sans douleur... Ici, c'est bien différent: l'impression est d'être en montée ! Chaque vague est à franchir, chaque mètre à gagner. Chaque imprécision de cap coûte immédiatement vitesse et angle. Rien n'est donné, tout s'arrache, se conquiert. De plus, ce vent ESE est plutôt froid. Fini aussi de barrer la nuit en T-shirt. Les fréquents embruns obligent le ciré complet, avec les sous-vêtements polaires et les chaussettes. Le bateau semble étonné par tant de violence: il démarre sur la première vague, prend de la vitesse sur la deuxième et à l'abord de la troisième, la pente est trop forte et il tombe littéralement de plusieurs mètres dans un bruit sourd et brutal. Quant à la vie à bord, la gîte, le tangage violent et les chocs rendent chaque mouvement calculé et fatiguant. Tout ce qui n'est pas sécurisé tombe ou va bientôt tomber. Dormir, cuisiner, lire, autant d'activités délicates... De plus, la progression est lente. Deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois la peine, disaient les anciens... Et ils avaient raison.
Ce soir nous investissons dans le Sud. Ce bord babord amure n'est pas très approchant mais il permet de nous positionner mieux vis à vis du coup de vent annoncé pour ce week-end, de nous gratifier d'un vent plus maniable et - nous l'espérons - d'une mer moins formée... Comme une option de course au large que nous n'aurons jamais la possibilité de valider assurément...

Mardi 20 mars 2012 - 31° 50 S 5° 30 W, 1640TU
Tristan Da Cunha
Elle est à 400 miles sur notre tribord, l'île de la Désolation. Nous ne la verrons pas, la météo en a décidé autrement. Mais nous la rêvons. Terre très inhospitalière, cône de pierre volcanique d'une douzaine de kilomètres de diamètre, sans aéroport, sans même un port. Une communauté de 250 sujets de sa Gracieuse Majesté vit là, depuis le XIXe siècle. Ils sont parmi les plus isolés au monde. A peu près à mi-distance entre le Brésil et l'Afrique du Sud, dans les 40èmes rugissants. Les bateaux ne passent irrégulièrement et l'île est fréquemment balayée par les violentes tempêtes du grand Sud. Elle détient un petit record du nombre de naufrages: sur les 7 noms de famille des membres de la communauté, 5 sont ceux de naufragés. Et pourtant, ils sont heureux, ils ont un niveau de santé et une longévité exceptionnelle. Leur organisation sociale est très particulière: lors de la fondation de l'établissement, ils ont adopté à l'unanimité une constitution dont l'unique article prévoit que "nul ne s'élèvera au dessus de quiconque". Les biens et ressources sont partagés, la propriété privée existe certes mais n'est pas fondamentale. La gestion est opérée par un large conseil qui se réunit souvent. Plutôt que de communisme on parle d'entraide, plutôt que de démocratie, de fraternité. En 1961, le volcan s'est réveillé, obligeant l'évacuation de la population vers l'Angleterre, que nul d'entre eux ne connaissait. On leur a réservé un accueil exceptionnel, toutes les facilités ont été mise à leur disposition. Pourtant, dès que les coulées de lave ont diminué, ils ont décidé de retourner sur leur île par un vote unanime de toute la communauté, jeunes et vieux, hommes et femmes. Horrifiés par le mode de vie occidental, par la société de consommation, par les inégalités, par les rapports si tendus entre les gens. Ils préfèrent largement la lutte contre la dureté des éléments à la méchanceté des hommes "civilisés". La vie a donc repris après leur retour avec certes un peu plus de modernité - il y a quelques tracteurs, groupes électrogènes, etc... mais toujours pour la communauté toute entière... Ils exportent maintenant des langoustes et des timbres que les philatélistes s'arrachent. Notre coeur est lourd en regardant sur tribord. On aurait tellement voulu voir le paradis de Rousseau. On est si heureux de savoir que de tels endroits et de telles personnes existent. Cela rassure. PS Je vous conseille l'excellent roman d'Hervé Bazin "Les bienheureux de la désolation" publié aux éditions du Seuil.

Lundi 19 mars 2012 - 31° 32 S 007° 54 W, 1900TU
Front froid
Déjà trois jours que nous suivions attentivement la position de cette dépression qui s'était créée à Buenos Aires et qui traversait l'Atlantique à notre poursuite. Elle passerait certainement bien dans notre Sud mais le joli front froid associé nous promettait quelques démêlés... Le vent de Nord-Ouest, généré par cette perturbation, était soutenu et régulier et nous permettait sans fatigue des moyennes élevées (plus de 200 miles par 24h). Le front tardait à nous rattraper et à chaque échéance du fichier météo on souriait: "encore quelques heures" !
La nuit dernière, nous l'avions passé sur le qui-vive. Pas de visibilité qui nous aurait permis de voir le phénomène approcher. Mais rien encore. La longue bande de nuage bas n'est apparu que ce matin. Elle masquait tout l'horizon et se rapprochait, inexorablement. A 1000H, première petite averse, premières rafales. Les vagues se creusent et ressemblent à de vraies collines. Elles sont désordonnées, nerveuses. Certaines d'entre elles déferlent. A midi, c'est le déchaînement: la pluie tombe comme un jet, le vent marque de longues traînées d'écume sur la mer lissée par tant de violence. Quelques minutes plus tard c'est la saute de vent attendue, du Nord Ouest vers le Sud Ouest - l'inverse de chez nous... Voilà. Il est passé. Nous naviguons maintenant tribord amure dans un air beaucoup plus frais et léger. Les cirés sèchent. Le vent s'est mis au Sud, il vient de l'Antarctique, de là où il n'y a pas d'ours.

Samedi 17 mars 2012 - 30° 55 S 16° 33 W, 1000UT
Il est encore tôt ce matin, le bateau file sous trinquette et grand voile à un ris. La mer, éclairée par le soleil levant, est toute irisée. Un bel oiseau joue dans le sillage et le ciel est parfaitement bleu, sans le moindre nuage. Je viens de recevoir un email de Sylvie qui raconte en détail l'accident d'autocar en Suisse. Toute cette beauté pour rien. Ce matin, assis seul à la table à carte, il y a de l'eau sur mon clavier et ce ne sont pas des embruns.

"Plus tôt ce matin Alexis envoyait le message ci-après que je n'arrivais pas à apprécier à sa juste valeur tant les mots rappelaient la tragédie survenue à ces jeunes enfants. Je me devais de lui donner un peu plus d'explications mais c'était sans imaginer que ces mots découpés dans les journaux allaient engendrer tant d'émotions renforcées par l'éloignement et la contemplation."

Samedi 17 mars 2012 - 30° 59 S 017° 32 W, 0230TU

Où sommes-nous ? Quel jour est-on ? L'espace-temps est modifié ici. Aubes et crépuscules se bousculent. On est pas sur la mer mais en mer. On serait rentré dans la traversée par un tunnel étroit qui gène et égratigne pour déboucher dans un lieu étrange: c'est un disque dont le rayon est notre vision surmonté d'une voute de taille variable selon la nuit ou le jour. Et cet espace est un vide bien réel qui se déplace avec nous. Pas d'outils pour le mesurer. Pas de montre pour le rythmer. Nos sens sont dépassés par cette nature, comme si nous n'avions pas été prévus pour appréhender çà. Aucun message, aucune explication. Pascal disait: "le silence éternel de ces deux infinis m'effraie". Le tunnel de la sortie sera-t-il le même que celui de l'entrée ?

Vendredi 16 mars 2012 - 31° 06 S 20° 51 W, 0300TU
Accélération
Aah, du vent, des vagues, des giclées d'eau, de la vitesse, des manoeuvres... C'est parti ! On a l'impression d'avoir tourné une page de cette traversée. On entre dans la 2ème partie. Il reste juste un peu moins de 2000 miles et la météo des jours suivants s'avère musclée. On va avoir le passage de notre première dépression de l'hémisphère Sud. Excitation et appréhension. C'est aussi un peu pour çà qu'on est venu, non ?
En tout cas pour le moment, c'est vraiment bien: on fonce dans la nuit presque sans lune avec plein d'étoiles et plein d'embruns. Au loin, des nuages d'orage. On passe le rythme des quarts à deux heures au lieu de trois.
Aujourd'hui, la journée était assez parfaite: soleil, vent et mer plate. Une vraie journée pour donner des cours de voile ! Le tout couronné par un coucher de soleil très pur où le disque incandescent plonge dans un horizon rectiligne. Sans rayon vert, hélas.
Dans la soirée, brusque coup de frein: on a pris un morceau de filet dans un safran... à plus de 1300 miles de la côte la plus proche ! L'océan est d'ailleurs plein d'objet flottants tout à fait identifiés: cageot, plastique, chaussure, bouée de casier, etc... Il ne se passe pas deux heures sans que l'on ne voit quelque chose... Il est temps de faire attention, les gars !

Jeudi 15 mars 2012 - 30° 37 S 24° 04 W, 0300TU
Indolence et rigueur.
Qu'il est grand cet océan ! Déjà la dixième nuit de mer pour un tiers du parcours seulement. Certes, avec des conditions si légères, on ne va pas très vite: Il y a les 40èmes rugissants, nous sommes plutôt dans les 30èmes miaulants ! La grande houle du Sud est revenue et, naviguant au bon plein, nous perdons le vent dans le creux de l'onde. Le bateau se redresse et ralentit puis, arrivé sur la crête, il gîte et repart... deux fois par minute !
Nous sommes rentrés dans l'art de ne pas faire grand chose sans jamais s'ennuyer. Un mélange subtil d'indolence et de rêverie ainsi que de rigueur et d'action. Littérature, poésie, Assimil espagnol et philosophie. Egalement conversations constructives en vue de la réfection du monde, qui en a bien besoin, le pauvre. Mais surtout la contemplation de couchers de soleils interminables, d'aubes subtiles, de levers de lune et d'étoiles innombrables. Certaines nuit on a l'impression de voyager dans une bulle à neige qui se déplacerait avec nous. Parfois, comme ce soir au couchant, ce sont les nuages qui s'organisent en gigantesques constructions laiteuses et éclairées en contre jour par les derniers rayons. Wagner aurait aimé...

Mercredi 14 mars 2012 - 30° S 27 24 W, 2000TU
This is Sailing Vessel Merena
Nous sommes à plus de 1000 miles de toutes terres habitées comme dirait le Petit Prince. Cela fait plusieurs heures que nous l'avons repéré sur l'AIS, le "Nord Cetus", cargo de 245 mètres de long pour 15 de large, à destination de Singapour qu'il est censé atteindre dans un mois; Il nous rattrape et navigue à peine moins vite. Au milieu de ce désert absolu, il passe à côté de nous, juste à côté.
Je décroche la radio:
- Cargo Nord Cetus, this is Sailing Vessel Merena, do you copy ?
Il répond immédiatement avec un lourd accent asiatique qui aurait beaucoup plu à notre cher Tom:
- Yes, go ahead.
- Just a little call to wish you a good afternoon...
- Yes.
et puis silence radio. Impressionnant, non ?
L'espèce humaine est bien étrange. Il me semble que n'importe quels animaux dans ces circonstances se seraient accordés plus d'attention...
L'émotion du grand large n'est assurément pas partagée de la même façon. Est-ce seulement le travers de l'habitude ? le boulot ou l'éloignement culturel ? En tout cas, cela donne à réfléchir !

Mardi 13 mars 2012 - 29° 40 S 29° 11 W, 0300TU

Belle journée sous spi. La houle s'est essoufflée et le vent, agréable cet après midi, a graduellement baissé et s'est orienté plus arrière, nous obligeant à des stratagèmes pour empêcher les voiles de battre. Ce soir nous terminons la première semaine de mer. (Trop) Peu de vent depuis le départ. Nous n'avons parcouru que le quart du parcours au lieu du tiers... Mais le bateau et son équipage sont au top, reposés, nourris, bronzés. Les fichiers météo nous annoncent encore une semaine plutôt calme, avec, à partir de jeudi soir le passage d'une belle dépression australe. Notre première. Heureusement elle semble avoir un trajet assez Sud et passer relativement loin de nous... à suivre, néanmoins.
Actuellement, tels deux vieux garçons on peaufine les menus: salade de choux, pâtes aux saveurs diverses, riz variés, petites collations pour rythmer la journée. Vivement un peu de vent, qu'on fasse de la voile...

Lundi 12 mars 2012 - 29° 30 S 31° 29 W, 0540TU
Le Mémoire et la Mer.
Pas de bateau, pas d'avion, pas de poissons, pas de nuages. Pas grand chose, ici. Du soleil, implacable, qui oblige à chercher l'ombre sans relâche pendant tout le jour. La mer du vent, du secteur Nord, s'oppose àune énorme houle de Sud. On calcule une trentaine de secondes de crête à crête et certainement six mètres de creux. Quelle puissance... Ah si l'on pouvait récupérer toute cette énergie. Cela laisse imaginer le mauvais temps qu'il peut faire par là, à droite, dans le "grand Sud". En plus, et cela nous surprend en plein océan, le vent est irrégulier en force et en direction... Le tout donne des conditions qui, loin d'être Dantesques, sont difficiles à barrer, à progresser, à cuisiner, à dormir. Par contre le beau temps est persistant dans la région. Nous sommes à la latitude de Madère dans l'hémisphère Nord et pas la moindre goutte de pluie en vue.
Après la nuit tombée, séquence musique française, musique à texte, musique à émotion. Quel abstraction d'entendre cela ici, l'oeil humide, au milieu de rien. Top hits de la soirée ? "Sarah" de Reggani et son sublime prélude, "L'enfant du 92eme" de Rapsat qui parle au fond des souvenirs et "Nous dormirons ensemble" de Ferrat. Et, bien sûr, joyau absolu toujours aussi dense et incompris, "La mémoire et la mer" de Léo Ferré.
Bonne semaine à vous !

Samedi 10 mars 2012 - 28° 57 S 36° 13 W - 0300TU
On était presque heureux de partir au tas par deux ou trois fois cet après-midi sous GV haute et genaker ! Des manoeuvres, des réglages, on joue du winch et du chariot pour trouver l'équilibre. On accélère. La vitesse est enfin plus conforme au bateau et à l'endroit ! Les embruns claquent, on a enfilé le ciré - çà faisait longtemps ! Il a du retour cet océan. Alors que le grib annonce un modeste 15 noeuds, on a de belles accélérations sous les formations nuageuses. L'océan se racle la gorge, il ne faudrait pas qu'il s'enrhume. La nuit est tombée et le bateau attaque maintenant au bon plein, bien puissant, sous trinquette et GV au 1er ris, ballasté. Des gerbes d'eau éclairées par la lune se brisent sur l'étrave. Un soir antillais, au mouillage avec mon vieil ami Freddy, comme tous les marins du monde on parlait bateau un verre de rhum à la main. Et lui, doctement comme à son habitude, de déclarer: "le meilleur bateau ? C'est celui où le skipper est heureux." Quel bon bateau alors ! Que d'aventures depuis cette terre bretonne qui l'a fait naître. Une pensée émue pour ces bretons qui l'ont dessiné et construit, si bien.

Vendredi 9 mars 2012 - 28° 20 S 37° 56 W - 1330TU
De Hubs en routeurs
Il est bien vide cet océan, surtout quand le vent l'a déserté. Nous venons de vivre des heures curieuses, suspendu, sur cette onde lisse. Quand le vent s'arrête, on a peur qu'il ne revienne jamais, qu'il nous laisse dans ces limbes. Sans lui, nous nous savons fondus dans le grand univers; tout espoir de rejoindre les bords agités de l'activité des hommes est vain. Pas de nuages, pas de vagues, rien. Juste le mouvement des astres qui rythme ce temps si abstrait. Une succession de lumières et de couleurs. Le ciel et la mer se touchent sur tout cet horizon sans que rien ne vienne troubler cette jointure. Puis soudain, bien vivant dans ce monde figé, là, tout près, deux oiseaux de mer qui virevoltent ensemble, qui glissent côte à côte. Leurs ailes se frôlent, ils glissent de concert dans l'air pur, ils plongent à raser la surface puis, ne se quittant pas, ils remontent en flèche. L'image de cet amour parfait, spécialement dans ce vide qui nous entoure, est saisissante. Une sorte de Saint Valentin permanente qui s'exprimerait à l'écart des parfumeurs ! On dit que l'amour est plus fort que tout, il est surtout plus fort que rien. Il peut traverser les terres et les mers en un instant, se riant de tout cet espace. De hubs en routeurs, il glisse sur l'eau vers l'antenne du téléphone satellite, il entre dans le bateau et l'illumine dans la nuit.

Jeudi 8 mars 2012 - 27° 18 S 039° 52 W, 0900TU
La porte s'ouvre.
Une sérénité perceptible s'est enfin installée à bord. Nous sommes enfin "entrés en mer" comme on entre dans un vêtement ample et confortable. La porte était verrouillée, nous savions avoir la clef sans la trouver immédiatement. A nouveau on peut voir des animaux ou des visages dans les petits nuages blancs éclairés par la lune. Ce matin, l'air est d'une douceur si parfaite, la lumière et la couleur si délicieuses qu'il faut les partager, c'est est trop pour nous seuls ! Le soleil se lève pendant que la lune se couche, aujourd'hui ils se rencontrent dans ce ballet du temps, du temps cosmique si lointain et si proche de nous. Il est notre mesure ultime et notre seul luxe. Même doux, il est compté, hors de prix, il est le vrai prix de la vie. Le prendre ou le donner mais ne pas le gaspiller de la plus ville manière: attendre.

PS. Au gré des lectures de la nuit, un scoop: Baudelaire a du aller traîner sur la plage d'Ipanema, jugez plutôt:

"J'aime le souvenir de ces époques nues,
Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues.
Alors l'homme et la femme en leur agilité
Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,
Et, le ciel amoureux leur caressant l'échine,
Exerçaient la santé de leur noble machine."

Les fleurs du mal, spleen et idéal, Correspondance, V.

Mercredi 7 mars 2012
- 25° 57 S 041° 19 W, 1400TU - Transat Rio - Cape Town, le départ.

Dur de s'y remettre ! Est-ce la douceur de cette escale de rêve que nous avons regretté alors que le Christo Redemptor était encore en vue ? L'allure du près que nous n'avions plus rencontrée depuis l'arrivée à Lisbonne ? Les troubles de Vomitrix-le-valeureux heureusement sauvé par la bonne fée Scopolamine ? Ou seulement les 3300 miles d'un océan encore inconnu et le premier du grand Sud ? Nous avions pourtant commencé la traversée par 24h de vent léger, pile dans le nez, qui nous permettait de faire une route quasi plein Sud afin d'aller chercher le Sud de l'Anticyclone - ou le Nord de la dépression - aux environs du 30 parallèle.
Hier après midi, alors que l'on était en mode sieste, appel VHF, c'est le navire sismique français CGG Symphony. Ils trainent des cables de 6 miles de long et nous obligent de nous dérouter. Fort obligeamment, le capitaine lui même envoie un mail décrivant la zone de travail de ses confrères.
Mauvaise surprise lors de la confection du repas du soir: la "carne do sol" achetée sous vide et cuite avec des oignons comme il se doit s'avère inmangeable: beaucoup trop salé. Il faut probablement la faire dégorger avant cuisson ? On s'interroge pour la suite car on en a encore pas mal...
A la tombée de la nuit, forcissement du vent, réduction de voilure, ballaste et ces chocs que les habitués des Class40 connaissent bien. Inconfortable, mauvais pour le bateau, peu rentable en terme de vitesse, le près dans la brise est aussi pénible que nous nous en rappelions. Dire qu'ils y en a qui font le tour de monde à l'envers. Nous, par contre, on espère un gros shift après demain matin et un bon flux d'Ouest. Ce matin la mer et le ciel sont bien bleus, bien lavés et nous descendons toujours. L'air est déjà un peu plus frais.

Vendredi 2 mars 2012
- au Iate Clube de Rio de Janeiro, de retour de Parati et de l'Ihla Grande et avant le départ pour Cape Town...

Quelques impressions de ce formidable terrain de croisière...
Parati… une ville coloniale et un port, depuis longtemps.  Trois époques, trois transits: d'abord l'or et les émeraudes du Mina Girais puis le café des plantations avoisinantes exporté vers l'Europe et maintenant, le tourisme.  Ville idéale pour les metteurs en scène, il n'y a rien à modifier, on peut tourner immédiatement et dans toutes les directions !  Pour les photographes, on aimera surtout le sépia à fort contraste entre les murs parfaitement blancs et les balcons colorés en saillie.  Comble du photogénique, la marée haute envahi quelques rues et baigne les fondations de l'église Sainte Rita.  Deux fois par jour les énormes pavés irréguliers sont lavés et il reste au jusant des larges flaques dans lesquelles se reflètent les façades impeccables.  Galerie d'art, antiquaires, vendeurs de Cachaçà locales, restaurants gastronomiques,  c'est la destination de week-end à la fois des Cariocas et des Paulistes.  A 300 kilomètres de Rio et de Sao Paulo tout de même… Mais qu'est-ce que 300 km pour un brésilien ?  A peine une grosse heure d'hélicoptère ou quelques heures de motor yacht dont le diesel est parfumé à la banane par la Petrobras !
Pour nous, le plus beau n'est pas le joyau mais son écrin !  La mata atlantica, forêt dense et humide qui recouvre les montagnes de la "costa verde", les îles et îlots déserts et accores, les eaux d'un calme absolu dans lesquelles se reflètent les étoiles la nuit… Saisissant.  D'autant plus que l'on a l'embarras du choix pour chercher son mouillage : à chaque détour dans ces baies de pirates, la vision des pentes de végétation dense qui croule dans l'eau nous ravi.
Sans doute un terrain de croisière à découvrir !  En plus, il y a des loueurs de bateaux dans la région.  Ce qui est particulièrement agréable est d'être considéré partout comme des aventuriers, des découvreurs et non des plaisanciers… Les marinas nous sont offertes avec une franche poignée de main et un "Bom vento" chaleureux, les brésiliens ne savent plus quoi faire pour nous aider: trouver le meilleur mouillage, des bouteilles de butane,  de plongée pour nettoyer la carène tout en s'extasiant devant les lignes pures du Merena. "Lindo barco !"
S'il fallait tout de même mettre un petit bémol, c'est au chapitre de la température… C'est le coeur de l'été mais tout de même !  Nous avons explosé le record de Recife avec un joli 40,2° C dans le bateau et un 37,5 à 2000H… La protection écran totale est tout à fait insuffisante, il faut se mettre à l'abri entre 10 et 16h, et faire la sieste, impérativement !


Jeudi 23 février 2012 - au Iate Clube de Rio de Janeiro

Déjà plus d'une semaine que le Merena est amarré à une bouée du Iate Clube de Rio de Janeiro… Plus l'escale se prolonge et plus il est dur de décrire les sentiments que l'on en a !  L'opinion devient trop complexe et il faut se référer à la "virginité de l'accostage" !  Une entrée dans la baie de Guanabara à l'aube dans la pétole: pain de sucre, Corcovado, immeubles à perte de vue, favelas accrochées aux morros: fabuleux.  Jusqu'ici le Brésil n'avait pas été facile - urbanisation démesurée à Recife, quasi guerre civile à Salvador et amarrage compliqué à cause du tirant d'eau à Vittoria - et nous arrivions avec un esprit très critique dans la ville.  Il aura fallu deux femmes de chez nous, une belge et une française - Anne-Catherine et Marie-Laure - pour nous ouvrir la porte et nous faire découvrir la magie de la "Citade Maravilhosa".  Plus brésiliennes que les brésiliennes, elles ont compris et aimé cette ville et leur générosité nous a guidé… 

Rio s'apprécie à la découpe !  Une juxtaposition de quartiers aussi différents que séduisants, une circulation facile et une sécurité très raisonnable.    Le "downtown" a des faux airs de New York en été avec des larges trottoirs où les costars croisent les tongues, où les façades coloniales délabrées et envahies par la végétation jouxtent les buildings ultramodernes.  Il y a aussi Santa Teresa, ancien quartier chic et bohème, le Montmartre local, Urca, le village dans la ville où il est doux de cheminer sur le malecon en regardant les cormorans pêcher… Puis il y a le zoo: Copacabana, Ipanema, Leblon.  La plage est longue et belle mais l'attraction principale sont les corps parfaits des cariocas qui s'exhibent en prétextant quelque activité sportive ! Tous les 500 mètres, il a un poste de secours avec une petite tour, chacun avec un numéro. Tout le monde connait et respecte le sien: le 10, les familles, le 9, les jeunes, le 8 les gays, … 
Alors seulement nous sommes montés par le vertigineux téléphérique sur le pain de sucre et nous avons compris : Rio s'étend à l'infini et nos modestes découvertes et certitudes ont été balayées !  Tout est grand, tout se conçoit en masse: la cathédrale à 20.000 places, le stade de foot 120.000, le Sambodromo 72.000… 
Et pourtant l'on se sent bien !  Est-ce parce que Rio a été la première capitale sud-américaine d'un pays européen ?  (En effet, pour échapper à Napoléon, le roi du Portugal s'y installa avec sa cour et en fit sa capitale !).  Est-ce parce que les habitants sont jeunes, cosmopolites, dynamiques ?  Parce que le climat est parfait ?  (un peu chaud en début d'après midi tout de même !)
Et puis il y a le carnaval ! … Véritable concentré d'énergie pure.  Il est partout pendant cette semaine que les Cariocas préparent toute l'année.  Les "blocos" sont des rendez-vous pour des fêtes de rue.  Pas de déguisements extravagants (diables, chats, mickey, schtroumpf, …) mais une furieuse envie de rire, danser, chanter dans le bruit de la foule. Les participants sont jeunes - voire très jeunes - et l'ambiance y est vraiment bon enfant.  Puis il y a le Carnaval, le Grand.  Ici pas d'amateurisme, c'est un spectacle à l'organisation parfaite.  On croit rêver.  Chaque école de samba compte entre 3 et 5000 participants et va défiler pendant 80 minutes dans le Sambodromo.  Ca commence à 21h et la dernière école se lance à 05h du matin…  Les costumes sont affolants, les chars gigantesques.  Dans les gradins c'est l'extase : tout le monde entonne en coeur les paroles des sambas, toute la nuit !  Et ils remettent çà trois jours durant !!  Plus que de l'énergie, c'est de la foi.
C'est sans doute grâce à cela que le miracle de Rio peut vivre… Comment faire co-exister aussi proche les super-riches qui se déplacent en jet privés et en hélicoptère et les habitants des favelas, adossées aux quartiers chic ?  Certes, on parle d'opérations de "pacification", c'est à dire l'entrée dans les favelas de brigades spéciales de police avec des écussons représentants des têtes de mort à côté de leurs galons.  Les pauvres de ces quartiers dénoncent facilement les truands aux "pacificateurs" et ils sont sommairement abattus…  La vie n'a pas tout à fait la même valeur ici…  le Brésil n'est-il pas le dernier pays du monde à avoir condamné l'esclavage ?
Ceci dit, le miracle existe bien et il est vraiment perceptible.  Sur la plage, dans les rues, dans le Sambodromo, la beauté physique, le sourire, la décontraction compense la pauvreté matérielle.  La beauté serait-elle donc plus forte que l'argent ?  En tout cas, bras ouvert, le christ rédempteur veille indifféremment sur tous les cariocas…

Lundi 13 février 2012 - 22° 33 S 41° 20 W, 1300TU
"Surdus"
La pétole, çà fait penser... Depuis cette nuit nous sommes tombés dans un grand trou de vent avec une houle résiduelle bien agaçante. Pourquoi diable faire le tour du monde ? Le docteur avait posé en ces termes la question pendant la transat: "est-il plus important de faire le tour du monde ou de l'avoir fait ?" Bonne question, doc. A ce propos, le plus important est bien sûr de poser les bonnes questions certainement plus que d'y répondre ! Non pas pour ne plus chercher mais disons que dès qu'on aura trouvé, il sera temps de rentrer ! La question renvoie au sens même de toute activité. La voile au large a ceci de particulier d'être celle qui présente (à première vue) le moins d'utilité, justement... Donc, mettons que si on a résolu celle-là, on les a toutes résolues !! Dans son ouvrage sur les rapports entre les hommes et les dauphins, Patrice van Eersel a une jolie phrase: "le mot absurde vient du mot latin surdus qui veut dire sourd. Dire que le monde est absurde équivaut à dire "je n'entends pas le monde" mais ne qualifie en rien le monde lui-même." Il a sûrement raison. Le contact fréquent et durable avec la nature prédispose à (re)trouver du sens. Nous sommes tellement coupés d'avec elle. Ce ne peut être une coïncidence. Bien sûr il a fallu la dominer cette nature, se battre contre les animaux, les conditions climatiques, les catastrophes naturelles mais maintenant que c'est (presque) fait, il faut lever le pied. La nature n'a probablement pas de conscience ni de volonté mais on a ce sentiment animal, qui vient du plus profond de nous: "elle va se venger". On imagine une vengeance complexe. A la fois brutale et spectaculaire (tsunamis, météorites, ...) mais aussi insidieuse quoique tout aussi implacable (maladies, dégénérescence). Bon, le vent revient, allons renvoyer de la toile... la punition n'était pas pour ce matin.

Dimanche 12 février 2012 - 21°58 S 040°48 W - 0000ut
Changement de régime.
Etonnant ! Nous avons remis en route ce matin vers le Sud. Dès la sortie du port, quelque chose a changé. Bien que le soleil tape toujours bien, le fond de l'air est frais. Quand on respire la cloison nasale se rafraîchit. Comme si l'on naviguait en fin de printemps. La chape de chaleur brutale a disparue. Depuis l'équateur les heures de la mi-journée étaient assez pénibles et l'on cherchait surtout à se protéger de la chaleur et du soleil. Dans le cockpit on cuit, à l'intérieur on étouffe. Le record ? 38.6° C dans le bateau ! Cela semble fini. Au coucher du soleil il y avait 25°, avec un taux d'humidité terrifiant.
Si nous étions dans l'hémisphère Nord, notre latitude serait celle du Sud de Cuba. Pendant le repas du soir, que nous avons pris dehors avec une petite laine, de violents orages défilent sur la côte proche. Pourvu qu'ils y restent ! Dans quelques heures le Cabo Frio (le bien nommé) sera dans le sillage et nous attaquerons la dernière ligne droite d'environ 70 miles vers Rio. On étudie les guides touristiques pour ne pas perdre une miette des trésors de la "cité merveilleuse" comme l'appelle ses fiers Cariocas...

Samedi 11 février 2012 - 20°08 S 039°03 W - 0500ut
L'avion a gagné ! Les routages de Maxsea que nous faisons tourner à chaque chargement de nouveau fichier GRIB sont unanimes: pour que Valérie puisse décoller dimanche soir de Rio de Janeiro, le moins qu'on puisse dire c'est que ce sera "skerp", comme on dit chez nous. Nous nous déroutons donc vers Vitoria, capitale de l'Etat de Espiritu Sancto, deuxième port minéralier au monde qui, d'après la photo des instructions nautiques, peut être fier d'une autre belle concentration de gratte ciel. Ah ces brésiliens ! Ils doivent vraiment les aimer ces downtown de béton, ces tours de logements à perte de vue. Il doit s'agir d'un symbole de modernité et de prospérité. Le tableau promet: énormes cargos minéraliers chargés des émeraudes du Mina Girais sur fond de grues girafes et de buildings gigantesques... Du Zeebrugge puissance 10.
Le vent a considérablement forci ces dernières heures et nous naviguons maintenant sous génois et un ris, toujours au grand portant. La nuit est claire et nous commençons à croiser des bateaux. Petit caprice brésilien: ici, c'est du dernier chic de remplacer les feux de navigation par un clignotant blanc rapide, façon cardinale Nord ! Pour le moins déroutant pour nous, marins si attachés aux règlements et aux prescriptions internationales...


Vendredi 10 février 2012 - 17°10 S 037°58 W - 0100ut
Nous sommes en pleine course contre ... un avion ! En effet, Valérie rentre de Rio dimanche soir et il reste maintenant 520 miles à parcourir. Ca va se jouer à pas grand chose... Hélas, aujourd'hui était une journée de voile en demi-teinte: vent mollissant et adonnant, houle de travers, soleil implacable. On attendait le grain pour rafraîchir l'atmosphère et il est venu. De la bonne pluie tropicale, dense et efficace. Nous longeons toujours la côte du Brésil à distance raisonnable afin de ne pas naviguer dans les profondeurs inférieures à 2-300 m pour ne pas risquer de mauvaises rencontres avec la pêche. Nous avons eu droit à un coucher de soleil élégant, de belles étoiles avant le lever de lune. Nous avons troqué le spi pour le genaker pour la nuit qui s'annonce plus difficile que la précédente : ces belles formations nuageuses vont sans aucun doute nous obliger à des réveils subits... Alors, vite, au lit, tant que çà roule peinard !

Jeudi 9 février 2012 - 14° 30 S 038° 47 W - 0100ut
La lune vient de se lever dans un ciel parfaitement pur. Au bon plein sous genaker et grand voile haute, on glisse sur une mer tout à fait étale. Les premières étoiles s'allument. La côte sous le vent défile dans les lueurs du couchant. Ici, ordre et beauté d'une nature généreuse et bonne, là, derrière nous, à Salvador de Bahia que nous venons de quitter, désordre et laideur d'une humanité brutale, aigrie, inégale et bruyante. Il n'est pas de notre ressort de comprendre pourquoi ni comment tout cela a dérapé, comment tout ce qui était propre s'est sali. Sur les gilets pare-balles, les fusils mitrailleurs, les barbelés et les grilles la lune s'est levée aussi.
La douceur de l'air n'est pas différente. Le gosse qui traîne son morceau de carton en cherchant un coin pour dormir, la femme enceinte qui mendie devant le resto, les bidasses, armés jusqu'aux dents qui barrent les rues avec leurs camions kakis sont difficiles à oublier. Comme si ces images suivaient en rémanence la pureté du coucher de soleil que nous venons de vivre. Elle est sans doute bien naïve cette interrogation, mais elle n'en est pas moins vraie: que s'est-il passé ?
Le vent a un peu adonné et nous filons maintenant 9 noeuds alors que le vent réel ne doit pas en dépasser 12. Aucune perturbation. On pourrait lire dehors tant la lumière de la pleine lune est forte. Il reste 675 miles pour Rio de Janeiro. Depuis Salvador, l'équipage est renforcé de Valérie et Sophie. On a remis en route le rythme des quarts de 2 heures, skipper hors quart. Bonne nuit !

Vendredi 3 février 2012 - 12° 11 S 37° 03 W - 0805ut
17 - 32 - 46. Il ne s'agit pas des mensurations d'une bimbo, ni des azimuts entre trois waypoints, ni même de la commande des plats dans un resto chinois, non, ce sont les âges des trois générations qui composent l'équipage de cette traversée.  Trois stades, trois époques de la vie qui font réfléchir au temps. On essaye des débats variés (par exemple: l'écologie sauvera-t-elle le monde ? le grand amour existe-il ? Quel est finalement le sens de la vie ?). Pour le moment avec des résultats mitigés. Difficile de concilier la pudeur de la jeunesse et la curiosité de l'âge mûr.  Ah les fréquents carrefours de la jeunesse !  Vertige de ce qui aurait pu être et qui n'a pas été... Où une seule personne, une seule rencontre, un seul instant peut tout changer.  Vieillir serait comme mieux percevoir des embranchements moins fréquents ! C'était alors les années où tout se décide sans que l'on s'en rende compte.  A cette époque le passé n'existait pas encore et n'avait aucune valeur, la densité se concentrait dans le présent.  Et c'est finalement ces années là, pourtant, que l'on veut inlassablement faire renaître.  Ouvrir enfin la porte de "l'Eternel présent".  Refaisons les conjugaisons ! J'aime assez "Passé composé", par exemple... comme une salade.  N'est-il pas une construction mentale à posteriori ?  Peut-on l'aménager à sa guise, ce passé ?  Il nous appartient bien, tout de même ?!  On a le droit d'en user, d'en abuser, de le tordre pour le faire entrer dans l'image, celle qui nous plaît, maintenant.   Tout est à nous.  Les lieux, les personnages, leurs mots et les nôtres.  Nous avons tout pouvoir, enfin.  C'est notre force sur  la jeunesse achevée. Cette histoire est la nôtre.  Allez-y !  écrivez-là comme bon vous semble, personne n'aura rien à dire, elle est à vous.  La meilleure garantie de cette impunité à la modifier ? C'est que tout le monde s'en fout ! Pendant ce temps, le bateau glisse, peinard. Les miles défilent facilement, la lune fait briller la mer et quelques dauphins nous rendent visite.  Nous arrivons dans la soirée à Salvador de Bahia, sorte de retour quatre ans plus tard, après l'arrivée de la Jacques Vabre. Les choses auront-elles changées, là-bas ?


Jeudi 2 février 2012 - 10° 06 S 035° 09 W - 0815ut
Belle nuit que cette première nuit de mer pour Bruno et Léopold ! Lune, vent régulier et travers, étoiles. A minuit il fait encore 27° dans le bateau et l'air est extrêmement doux.  Nous avons quitté Recife à midi, ravi de reprendre la mer après une escale en demi teinte.  La ville est énorme. Vue du large les promoteurs de notre côte belge ont encore des progrès à faire: çà c'est du béton !  Non pas sur une ou deux couches comme chez nous mais à perte de vue dans tous les sens. Et quelle hauteur, à l'américaine. La ville s'est tant étendue qu'elle a rejoint une autre ville, Olinda, plus au Nord. Signifiant littéralement "Oh ma belle !", il est vrai que c'est joli: rues pittoresques, façades colorées. Mais, sans vouloir faire l'européen blasé, n'importe quel village toscan ou andalous est certainement plus élégant et rafiné... Olinda est par ailleurs très réputée pour son carnaval, qui vient de se terminer.  Et cela se confirme: je n'aime pas çà !  Une foule dense, un bruit assourdissant, une musique de fanfare aux basses bestiales qui vous secouent les tripes. Du monde partout: on a envie de soudain tendre les bras pour se créer un périmètre d'espace vital. Cette liesse est décidément trop envahissante à mon goût.  Il était alors agréable de se retrancher dans le calme désuet du Yacht Club aux pelouses bien tondues, au personnel nombreux et affable et au charme de fin d'empire britannique.  Peu de bateaux, peu de mouvements. Il s'agit plus d'un "social club" réservé à la bonne bourgeoisie de Recife. L'accueil y était charmant et nous laissera un bon souvenir.

Vendredi 27 janvier 2012 - Merena, à Recife, Pernambuco, Brésil.

Ce n'est pas coutume mais c'est à mon équipage que s'adresse aujourd'hui ce billet, une forme d'épilogue de cette délicieuse traversée... Le Merena est bien amarré au Cabanga Iate Clube de Recife (et dans la vase à chaque basse mer, d'ailleurs).
La première transat du voyage est maintenant dans le sillage. Ces quelques mots pour remercier et féliciter l'équipage de choix avec lequel j'ai eu le plaisir de naviguer ces dernières semaines.
C'est à 4 heures du matin, réveillé par un grain aussi subit que violent, quand il faut se lever dare-dare pour manoeuvrer que se marque le mieux la grandeur d'âme. Fred a déjà une main sur la drisse l'autre sur l'écoute, Marco s'équipe sérieusement, prêt à tout endurer, le docteur explique le développement vertical du nuage et Mireille, inlassablement souriante et enjouée, propose déjà une carte de boissons chaudes.  J'aime cette ambiance de cirés trempés, de visage hagards, de faisceaux de lampes frontales, de détermination sans faille. Pas de faux semblants, pas d'excuses. Tous au service du bateau, tous au service de tous. Leur motivation est ma récompense. C'est même la mesure  de cette aventure, sa finalité.  
Toute traversée est une aventure. Elle repousse plus loin les limites de chacun et fait naître une sorte de compagnonnage de boy-scouts. Ah, elles vont bien me manquer les facéties joyeuses du docteur, la bonne humeur légendaire de Mireille, l'humour raffiné de Marco et la bienveillante présence de Fred... Merci à vous pour cette belle aventure, et espérons qu'il y en ait bien d'autres ! Avec un tel équipage on irait bien au bout du monde. Et çà tombe bien, on y va !

Mardi 24 janvier 2012 - 5° 16 S  32° 59 W - 2300ut

De retour en mer après 36 heures d'escale. Alizé du Sud Est soutenu, vent de travers et embruns sur le pont cette nuit.  Nous devrions atteindre Recife la nuit prochaine. L'équipage est unanime: Fernando de Noronha est une belle escale, accueillante et isolée à souhait. Un mouillage un peu rouleur, parmi les barques de pêche, au pied de la jetée et sous le piton, véritable symbole de l'île. Notre manque d'annexe nous pousse vers les îliens plus serviables et désintéressés qu'on l'on puisse l'imaginer. Les formalités sont longues et nonchalantes. On se salue. On se sourit. On est assis et eux debout !
L'immigration brésilienne, la douane, la police militaire, les représentants de l'Etat du Pernambuco, la Marine Nationale, le conservateur du parc naturel, les officiers du port défilent devant nous. Autant de cachets, autant d'uniformes et de bienveillantes
poignées de main.
Buggy vert pomme, tongues, crème solaire et petits sac àdos, les coureurs d'océans se transforment en touristes.  Pas grand monde sur cette île. Un tout petit village, une belle piste d'aviation en dur, d'admirables points de vue. Ici,  il ne pleut pas souvent et la végétation fait ce qu'elle peut. D'arbustes épineux en buissons desséchés, on visite. Quand soudain, au détour d'une piste poussiéreuse apparaît LA plage: piton rocheux en mer, sable fin et blond, énormes rouleaux. Un vrai décor de James Bond.  Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils exposent au soleil redouté leurs corps parfaits et leurs tatouages colorés.  Ils marchent nonchalamment, la planche de surf sous le bras, suivis par les yeux noirs de ces fameuses brésiliennes aux courbes aussi admirables que généreuses.  Ils rient de toutes leurs dents applaudissant les sessions de leurs potes qui glissent de tubes en crêtes.  On se rappelle alors les visages livides et pressés des passants du centre ville, alors que les réverbères viennent de s'allumer et que la pluie fine de novembre s'est remise à tomber. Non, Monsieur Aznavour, il ne semble pas que la misère soit moins pénible au soleil, c'est une certitude.

Dmanche 22 janvier 2012 - 2° 39 S 31° 31 W 0745ut

La vie est bien faite. Comment nous faire oublier rapidement cette horrible pot au noir ? Facile: Alizé du Sud-Est soutenu, bon plein, ballasté, mattossé, à fond. Le bateau vole dans la nuit et la barre est douce. Devant nous, bien droite sur l'horizon, la croix du Sud. Depuis hier midi nous avons le mord aux dents, objectif : arriver avant la nuit à Fernando de Noronha et, si tout se maintient, ce sera chose faîte dans quelques heures.  Quel plaisir de faire de la voile !  Hier soir, naturellement, on s'est tous retrouvés dans les filières pour optimiser encore... Normal en course, merveilleux en croisière ! Cela illustre bien l'engagement et le plaisir de l'équipage de naviguer sur ce formidable bateau.  Réglages fins, longues heures de barre, plus vite, encore plus vite... Dans quelques heures nous verrons apparaître la belle silhouette de l'archipel de Fernando avec ces pics qui nous avaient tant émus lors du passage pendant la Jacques Vabre.  C'était à l'aube du 23ème jour de course et la lumière sur la première côte depuis Ouesssant était superbe. On s'était juré de revenir hors course pour pouvoir s'y arrêter.

Samedi 21 janvier 2012 - 0° 17 SUD 30° 18 W - 0900ut

Et oui, depuis 07H TU ce matin, c'est fait, l'Equateur est franchis ! Nous voguons maintenant le tête en bas !  Ambiance comparable à celle d'un réveillon : tous les yeux rivés sur l'écran du GPS pour voir enfin apparaître le 00° 00'. En plus, au moment du passage, les grains nous ont laissés en paix et nous avons pu faire péter la bouteille de champagne judicieusement apportée par Mireille. Délicieusement tiède !
Nous naviguons maintenant en été.  Et comme l'a fait remarqué le docteur, l'hiver était très clément, l'été est un peu frais... Y a plus de saison. Deux oiseaux ont passé la nuit sur le pont, ravis de pouvoir se reposer. Les tentatives pour les nourrir furent vaines et ils sont repartis avec l'aube. Il reste maintenant moins de 250 miles pour Fernando de Noronha et le vent semble s'être enfin levé!

Vendredi 20 janvier 2012 - 0° 36 N 29° 45 W - 2330ut - Encore quelques miles de l'Equateur...

Malheureusement, encore difficile de savoir quand on passera tant les conditions sont variables. Depuis trois jours nous avançons à la faveur des grains. Pétole, grain avec rafales, prise de ris, pétole à nouveau avec une petite houle résiduelle qui ébranle le gréement. Un peu usant. Chaque jour les fichiers chargés nous promettent du bon vent pour le lendemain, à la manière de "demain on rase gratis !"  Aujourd'hui nous comptions passer à côté des Rochers de Saint Pierre et Saint Paul. Hélas, le courant, le manque de vent et la faible quantité de fuel ont eu raison de la visite.
Il s'agit de 2 cailloux, au beau milieu de l'océan, appartenant au Brésil mais à plus de 500 miles de la côte. Ils sont tout le temps émergés et ne font que 300 mètres sur 180. La carte mentionne un phare dont je n'ai pas trouvé les caractéristiques. Improbable endroit que l'on imagine battu par la mer, sauvage et austère. Un véritable piège à bateau dans l'ancien temps il doit regorger d'épaves et de terribles histoires. Pour les retrouver, voici leur position: 00° 55 N 029° 029 20 W. Notre curiosité était à son comble !  Allez, on profitera du prochain passage pour aller voir !  Et sinon, il restera Google Earth !

Jeudi 19 janvier 2012 - 03° 20 N 029° 06 W - 0900ut -

Le soleil vient de se lever à la fin du plus joli grain de la nuit : des tonnes d'eau (douce) qui tombent du ciel mais heureusement pas trop de rafales. Le pot au noir se fait long : les plus observateurs peuvent en effet comparer la position d'hier avec celle d'aujourd'hui et déduire que l'avancée a été parcimonieuse ! Quasiment aucun vent entre les grains et l'impossibilité de tout faire au moteur. Pas assez de fuel et un petit courant contraire assez tenace... Hier soir, après le dîner, à l'arrêt complet sous le ciel étoilé, soirée cinéma ! "Paris" avec Juliette Binoche, Romain Duris et l'adorable Mélanie Laurent. Un bon break avant de s'y remettre.
A midi cela fera exactement une semaine de mer. Nous sommes tous en pleine forme, détendus et reposés. Rien ne vaut le grand large pour se refaire une santé : pas d'alcool, alimentation saine et variée et le rythme régulier des quarts qui laisse l'opportunité de longues siestes et de bonnes lectures.
Le service météorologique de la rue Lanfray est encourageant ce matin : on devrait retrouver du vent vers midi et bénéficier d'une inversion de ce satané courant ! Et ce n'est pas de refus !

Mercredi 18 janvier 2012 - 04° 23 N 028° 55 W - 0900ut - ITCZ

ITCZ, zone inter tropicale de convergence. Pour les marins, le pot au noir. On y est entré avant l'aube ce matin. Rafales, pluies violentes, nuages très noirs. La journée d'hier avait été très agréable pourtant. Commencée par une baignade Atlantique dans la piscine mode grande profondeur (4000m) pendant la pétole de la matinée, on avait ensuite été gratifié d'un vent léger et doux et d'une mer délicieusement plate. Le tout s'était achevé par un bon repas et un adagio de Mahler sous la voute étoilée. Mais voilà, c'est fini, ce matin il pleut à verse, ce qui, par ailleurs, arrange bien nos travaux de récupération d'eau ! Petite surprise en m'asseyant à la table à carte pour vous envoyer ce message: un exocet sur le clavier ! Passé par un hublot ouvert, il a délicieusement parfumé ce billet ! A ce propos, je voulais vous remercier pour les nombreuses et charmantes réponses à ces petits mots qui nous sont transmises quotidiennement par Sylvie. Elles sentent bon la terre, la ville et nous raccrochent au monde des vivants. Milles merci et surtout n'arrêtez pas cette communication qui nous va droit au coeur ! Excellente journée à vous tous et fermez bien la fenêtre, votre pluie est plus froide que la notre !

Mardi 17 janvier 2012 - 6° 09 N 028° 01 W - 0845H - mi-transat

Cette nuit nous avons passé la mi-transat (par rapport à l'île de Fernando de Noronha). Cette nuit nous avons du faire 10 miles en 5 heures ! Le rythme est lent depuis le départ... et le vent est encore très léger mais ce matin il a légèrement tourné et nous l'avons plus de travers. Nous naviguons au gennaker et grand voile à 6 noeuds. Hier, toute la journée c'était un peu la misère : du mal à garder les voiles gonflées et une houle de Nord Est qui perturbe le flux ténu du vent. Pas de problème pour la bouffe par contre nous commençons à rationner l'eau : vaisselle à l'eau de mer et plus de lavage. De toute façon nous ne sommes pas sales ! Nous devrions tomber dans les orages du Pot au noir et récolter de l'eau de pluie dans un ou deux jours. Le jour vient de se lever et nous mesurons le plaisir d'être au large et de jouir de spectacles aussi purs.

Lundi 16 janvier 2012 - 7° 47 N 027° 59 W - 1000H - bientôt l'équateur météorologique

On avait voulu qu'il fasse beau, c'est fait ! Ce matin le soleil est bien là, bien cuisant. Le vent n'a pas cessé de mollir dans la nuit réduisant la vitesse petit à petit. A l'aube, la houle résiduelle est plus présente que le vent et les voiles battent dans de sinistres craquements. On décide d'affaler et de mettre le moteur en route pour tout de même continuer, certes lentement. C'est l'avantage que nous avons sur la course au large. Même si les 4 noeuds dûs à la propulsion diesel ne font pas une grande différence réelle, ils sont salutaires psychologiquement ! Il reste 500 miles pour l'équateur et les fichiers chargés ce matin ne sont pas optimistes quant au retour d'un vent sérieux... Pourvu que la houle se calme, au moins. Nous craignons le pire quant à la cuisson de la mi-journée. Chapeau, longues manches, écran total. Courage ! On pense à la pluie fine et froide de l'hiver d'Europe et cela nous rassérène !


Lundi 16 janvier 2012 - 8° 17 N 027° 57 W - 0100H - au milieu de l'Océan

La vie du bord s'est organisée. Il faut nous imaginer, le matin, assiette en main faire le tour du pont pour récolter les exocets échoués pendant la nuit, puis enchaîner sur de calmes journées ponctuées de courtes manoeuvres (gennak / genois / ris) et de longues conversations à bâtons rompus. Au vu de la position, étrange, pas de soleil, pas de ciel d'alizé si caractéristique, plutôt un gris laiteux et chaud, toujours voilé. Côté cuisine, la barre est haute. Equilibre et savoureux, un vrai plaisir.
Quand on regarde la carte, on est plus ou moins au milieu entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. Entre Dakar et Fortaleza, "au milieu de rien". Un petit concentré de technologie et de d'humanité qui se déplace. Comme un grain de sable sur une plage, quantité négligeable. On imagine un immense zoom qui engloberait tout, où la terre elle-même ne serait qu'un point infime, puis rapprochement très rapide: la boule bleue grandit, on distingue les formes des continents, les océans, agrandissement encore, tel un rapace, un petit point grandit, c'est un bateau... Et si le zoom continuait à la même vitesse ? Nous voilà mais déjà transpercés, bactéries, atomes. Fondu dans le "grand tout", simple maillon de la chaîne.

Dimanche 15 janvier 2012 - 11° 35 N 027° 55 W - 0015H - entre le Cap Vert et le Brésil

La rêverie du jour pourrait s'intituler "vertige sphérique" ! Comme la terre est ronde, le plus long voyage possible est finalement d'aller là, juste à côté de nous, sur la vague suivante. C'est elle qui est la plus proche et la plus éloignée... Comme celui qui dessine avec son sillage un grand coeur dans l'océan, pas si inutile, puisque c'est joli ... et il ne va pas moins loin que nous qui, désespérément, courrons tout droit... en rond. Lançant le débat dans l'après midi à bord, Marco d'ajouter que la vraie sagesse du voyage ne serait-elle pas finalement l'immobilité totale ? Et que dire du vide qui nous sépare de cette autre vague, le monde entre nous ? Dans le vent qui forcit, la mer qui se forme nous rappelle sa bien réelle présence... Lors d'un empannage de la matinée, la bastaque se prend dans la barre de flèche. Heureusement vue, elle n'est pas winchée. Mais l'élastique qui est sensé l'empêcher de se retrouver là, l'empêche maintenant de revenir en place. Marco - encore lui - n'écoutant que son courage, monte à la 2ème barre de flèche dans une mer déjà formée. Mission accomplie et le bateau peut reprendre sa route. La journée grise s'égrène au son de Pink Floyd et quand vient la nuit sa noirceur impressionne. Pas d'étoile, pas de lune. La hune vient remplacer la lune ! On distingue ainsi bien la voile avant qui protège de l'empannage intempestif. Pourvu qu'il fasse beau demain !

Samedi 14 janvier 2012 - 12° 52 N 026° 58 W - 0900H - entre le Cap Vert et le Brésil

Une assez belle journée de voile hier, alors que, même si l'on a fait attention de ne pas y penser, on était vendredi 13. Spi et empannages réguliers pour contrer ce vent pile arrière. Mais ce matin, consternation, on se croirait à Blankenberg fin octobre avec son célèbre ciel plombé. Bon, la température est raisonnable bien qu'un peu moite, mais franchement, tout çà pour çà, non ! Nous sommes à 800 miles de l'équateur, à la latitude de Banjul en Gambie ou encore de Bequia de l'autre côté de la mare aux canards... Les quarts s'enchaînent régulièrement et l'équipage trouve son rythme. Les repas sont toujours aussi raffinés: hier soir, par exemple, cuisse de poulet au citron et au miel accompagnée de ris, de patate douce et de maïs... Mais on tire les dernières cartouches de frais et les ouvre-boites vont bientôt prendre du service ! Et ce n'est pas un mal car il est chargé, ce bateau ! 220 litres de flotte dans les vaches, 72 bouteilles d'eau, des kilos de pâtes, riz, cachupa, d'innombrables boîtes de conserve de poisson, pâtés, légumes, si l'on ajoute les bons gros sacs d'effets personnels, on imagine un sillage un peu pâteux. Allez, courage, il suffit de bien manger pour arranger çà !…

Vendredi 13 janvier 2012 - 18° 21 N 022° 55 W - 0700H - entre le Cap Vert et le Brésil

Nous sommes repartis hier midi de Mindelo sur St Vincent au Cap Vert. Bonne escale. Décidément la gentillesse proverbiale des Cap Verdiens nous a conquis. Pas la moindre agressivité chez eux et, malgré une situation économique plus que précaire, une vraie joie de vivre qui fait bien réfléchir les occidentaux que nous sommes. Nous avions envoyé 2 ris trinquette pour parer aux traditionnelles accélérations dans le canal entre Sao Antao et St Vincent mais non, cette fois il n'avait rien. Quasiment même trop peu de vent pour avancer raisonnablement. Dans l'après-midi on envoie un coup de spi hélas de courte durée: la pétole s'installe avec une petite houle de travers du plus mauvais effet... Le ciel est couvert mais le plancton bien fluo dans le sillage.
Nous sommes en équipage complet cette fois-ci. 4 quarts de 2 heures et le skipper hors quart. Vacances ! D'autant plus que la nuit est calme, sous génois et GV haute…


Mercredi 4 janvier 2012 - 18° 21 N 022° 55 W - 0300H - terre en vue

Moins de 150 miles à destination - Mindelo sur l'île de Saint Vincent.  C'est amusant, dans une croisière côtière classique, 150 miles représente "la" grosse étape à laquelle on se prépare, dans une navigation océanique, c'est le moment où l'on se demande où l'on a rangé les pare-battages et les aussières !  Et celui où l'on lit - et relis - les instructions nautiques pour l'approche et le mouillage.  J'adore les ouvrages anglais, aux textes émaillés de conditionnels inquiétants: "les fonds pourraient être moindres par endroit" ou encore "il n'est pas rare de subir des rafales de 40 à 50 noeuds dûes à l'effet venturi entre les îles".  Et quoi encore ?!  On est pas loin du texte des "disclaimers" qui préfèrent tout annoncer, "comme çà c'est fait" !  De même en ce qui concerne la sécurité, mieux aurait-il valu, finalement, ne pas quitter la Hamble River, où, à la limite l'AberWrach bien qu'on ne sache jamais, avec ces frenchies.  Entretemps, comme pour me punir de ces médisances à l'endroit de la perfide Albion, le vent n'a cessé de mollir.  Petit à petit on a renvoyé la toile et les vagues toujours présentes malmènent les hale-bas…

Mardi 3 janvier 2012 - 21° 26 N 021° 24 W - Minuit.

Hier gris, aujourd'hui très ensoleillé.  Mais même si géographiquement nous avons passé le tropique du Cancer, on reste en ciré complet, les vagues ressemblent à des collines désordonnées et les gerbes d'eau - pas si chaudes - nous agressent de toute part.  Le vent est bien monté aussi.  Certainement 30 noeuds établis dans la journée.  En lofant pour prendre le 2ème ris on s'est retrouvé bien couché !  Un paquet d'eau dans le cockpit a mis plusieurs minutes à se vider complètement.  Pas vraiment l'ambiance tropicale !  On vit un peu cramponné et chaque déplacement se calcule …. L'assiette en équilibre précaire sur les genoux, les repas ne s'éternisent pas.  On avait pourtant raffiné la cène vespérale: oeufs au lard, salade verte, vinaigrette maison.  La côte la plus proche est la frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie à 250 miles.  Il nous reste 340 miles à parcourir pour les îles du Cap Vert et les fichiers météo chargés nous promettent des conditions plus légères pour la suite.  Vivement les "pays sucrés doucement" comme dit la chanson !  Je me faisais la réflexion en enfilant mes chaussettes humides au début de mon quart: chaque mer ses plaisirs, et ce n'est pas celui attendu par ici !

Samedi 31 décembre 2011 - Merena - Sud des Canaries

Réveillon de la Saint Sylvestre.
Minuit est passé.  2359H. Puis une minute de plus.  Et çà n'a pas marché !  Nous n'y avons pas cru.  On pouvait se demander si le cachalot que l'on avait croisé hier soir savait qu'il vivait sa soirée de réveillon de l'an neuf.  Par contre, quand les étoiles se sont mises à luire, la conviction est devenue absolue: tout cela n'est qu'une convention des hommes.  La nature ne compte pas, en tout cas, pas comme çà.  Une supercherie, certes, mais utile.  Pareille à la borne le long de la route, elle mesure le chemin parcouru.  Mais surtout elle représente l'occasion, sans que la pudeur n'en soit affectée, de souhaiter le meilleur à ceux qui comptent pour nous.  Non pour cette si circonscrite et fallacieuse période d'un an mais pour longtemps.

Samedi 24 décembre 2011 - Merena à la Marina de la Gomera

Noël, Noël !
Ravis d'avoir retrouvé "notre" île !  Nous préparons la fête de Noëll.  Ici, où la température est délicieuse (le beurre ne fond pas la nuit mais attention la journée !), les décorations de petits rennes tirant des traîneaux et des pères noël barbus et emmitouflé sont décalés mais charmants…

On vous souhaite une très joyeuse fête de Noël !

Jeudi 22 décembre 2011 - 28° 40' N - 015° 15' W - 2230H - entre Lanzarote et Tenerife

Par dessus ou par dessous ?
Ca y est, c'est reparti pour un tour !  Et de belle manière.  Soleil, mer bleue et depuis quelques heures une voute céleste particulièrement claire dans cette nuit sans lune.  L'équipage est … familial !  Une fois n'est pas coutume mais c'est la petite famille au complet qui inscrit les miles de ce voyage. Sylvie, Félix (13 ans) et Aristote (juste 11).  Alors que je faisais la sieste tout à l'heure, j'ai surpris une conversation délicieuse où il était déjà question de la longueur des quarts et de leur répartition entre eux … Adorable !  Félix vient d'aller se coucher, le devoir accompli !  La question du jour: par au dessus ou par en dessous ?!  En effet, pour aller de Lanzarote à la Gomera, il y a une île dans le chemin, et non des moindres: Tenerife.  Avec sa montagne de plus de 3700 m (le Teide), elle crée des déventements importants et des accélérations plus fortes que dans les autres îles Canaries.  Le climat de l'île est d'ailleurs très varié: au Nord, des pluies fréquentes, de la végétation, des cultures - surtout des fruits. Au Sud, c'est le règne du béton: aride et très (trop ?) ensoleillé, il attire les touristes venus bronzer idiot sur des plages souvent artificielle, d'ailleurs.  Les promoteurs en ont fait des choux gras mais, la crise aidant, de nombreux chantiers sont resté au stade du fer à béton ce qui achève le sinistre tableau… Débat météorologique familial, tranché bien entendu par Sylvie, notre spécialiste: ce sera le Nord.  On troque le genak pour le solent et cinglons à 9 noeuds vers la pointe Nord de l'île, confiant dans ce choix.  On devrait l'atteindre au petit matin et arriver dans l'après midi à la belle île de la Gomera, sans conteste notre préférée de l'archipel.

mardi 8 novembre 2011 - 0200H - dernière nuit au large de Lanzarote

Terre !
On distingue les premières lueurs de la civilisation. L'île est là. La VHF crépite en espagnol depuis quelques temps, on a croisé 2 cargos et dépassé un voilier : on approche. Il va falloir se remettre en mode "côtier" maintenant : affiner les caps, faire plus attention au trafic. On devrait poser les amarres à quai à l'aube.
Belle traversée, météo très clémente. Cette dernière nuit, par exemple, est d'une grande douceur. Quel contraste avec la fureur de la première nuit. On est passé en été, ces pays où - comme dirait le grand Jacques - il n'y a pas d'hiver, mais ce n'est pas l'été.

Retour à terre maintenant. Le Merena va prendre ses quartiers dans la marina Rubicon, dans le sud de l'île de Lanzarote. En bonne compagnie: entouré des tour-du-mondistse qui n'ont pas encore traversé l'Atlantique et des retraités allemands qui viennent musarder sur les quais, en singlet, avec en main une bière tiédie par le délicieux climat...
Pas de navigation donc pendant un mois avec un retour à la mère patrie et une grande envie de vous entendre et de vous voir. On fera encore une petite vidéo (merci Bruno !) et j'aurais quelques photos à vous montrer. Je serais à Bruxelles à partir du 9 novembre. Au plaisir !
Merena - out (comme on dit à la radio).

lundi 7 novembre 2011 - 30°42 N 011°56 W - 1030H - au large de Essaouira

Belle nuit de portant fort, sous spi avec une mer formée et les longs surfs qui l'accompagne. Hugues nous gratifie du record: 19.7 kt au GPS. Vers 0400H du matin on décide d'affaler pour le garder en un seul morçeau ! Mais toujours pas un nuage ! C'est en bras de chemise et en terrasse que l'on prend le petit déjeuner (oeufs, bacon, tartines, grand crème) sous pilote, qui se débrouille bien d'ailleurs, à plus de 10 noeuds avec encore de jolis surfs à 14/15. Il nous reste environ 150 miles avec deux empannages (au moins).
Sylvie m'envoyait hier soir la remarque concernant le manque de photos du large. Hélas... Mais à bien réfléchir, c'est peut-être une bonne chose. Pour les bruxellois d'entre vous, avez-vous remarqué affiché sur la devanture de la célèbre librairie Filigrane le slogan: "Faites votre propre film, lisez un livre " ? Si le pouvoir des mots était finalement plus évocateur qu'une mauvaise photo ? Sans doute.
Je lis actuellement un essai d'Erik Orsenna et Isabelle Autissier décrivant un voyage en Antartique. Et je suis content qu'il n'y ait pas de photos. Juste une carte de temps en temps. Il me semble que la description du ciel plombé au ras des icebergs, que les rafales glacées tombant à pic des glaciers, sont encore plus froides et évocatrices que si elles étaient légendées sous de belles images. Débranchons les appareils et laissons nous porter, les yeux fermés, sur la longue houle de l'Atlantique...
Bon, sans rire, évidement qu'il y aura aussi des photos et des vidéos, dès qu'on sera à terre !

dimanche 6 novembre 2011 - 33°53 N 12°30 W - 1200H - au large de Casablanca

Meunier, tu dors ! Hé oui, on a un peu trop dormi cette nuit. Longue houle, vent mollissant, température en nette hausse, tout était propice au farniente, et c'est ce qu'on a fait ! Pousser nonchalamment - et fréquemment - sur le +1 du pilote automatique pour garder un angle suffisant avec le vent et que les voiles ne battent pas dans cette mer encore formée...
Ce matin, on peut voir une belle virgule vers l'ouest sur la carte. La sanction est tombée vers 0800H: "tu vas trop vers l'Ouest !" Ben, oui, c'est vrai ! D'autant plus que le risque est une belle pétole de ce côté là pour les jours qui viennent. Alors que le long de la côte marocaine il y a toujours un flux sympa et même assez fort... Café, tartines, empannage, spi. Oui, dans cet ordre là, on est pas en course !
Actuellement le tableau est assez idyllique: beau spi bien blanc sur une mer bien bleue, 15 à 17 noeuds de vent portant, la houle qui nous vient beaucoup plus arrière sur ce bord (elle est encore de 3 à 5 mètres tout de même), mais surtout: le T-Shirt et même pas froid ! On dirait le Sud. Et c'est ma foi vrai, nous sommes à la latitude de Casablanca. Il me vient à l'esprit cette superbe réplique de Humphrey Bogard dans le film en question (à moins que ce soit dans le port de l'angoisse ?): "If you need me, just whistle, and you know how to whistle, don't you ? You just put your lips together and blow"... Bon dimanche !

nuit du 5 au 6 novembre 2011 - 35°47N 010°49 W - 2300H - au large de Tanger

Est-ce la hauteur des crêtes, la pureté de l'air ou le simple coup d'oeil à la carte qui nous fait dire que l'on sent enfin le large depuis le début du voyage ? Comme un déclic, on y est, les amarres sont vraiment larguées et l'on peut se fondre dans l'immensité. Toujours sous voiles très arisées, le bateau trouve sa route, tel un animal, son biais. Le pilote automatique travaille moins, il semble avoir compris le rythme. L'allure est pourtant élevée - toujours au delà de 10 noeuds - mais la mer s'allonge et s'arrondit. Le spectacle est d'une très grande beauté et ne se laisse pas capturer par l'objectif, comme s'il voulait nous réserver cette primeur. Le ciel ressemble déjà à celui de l'alizé, parcouru de petits nuages cumulus charmants. L'air est piquant et il n'est pas encore question de sortir sans veste. Le pont est quasiment en permanence transformé en torrent de vagues qui finissent dans le cockpit et mouillent l'imprudent qui serait nonchalamment sorti prendre le frais. Le cap Saint Vincent, pointe Sud Ouest du Portugal - et de l'Europe - se dispute avec El Jadida au Maroc d'être la côte la plus proche.

samedi 5 novembre 2011 - 36°38N 010°13 W - 0900H - au large du Cap St Vincent

Nous sommes repartis hier soir. Trinquette, deux ris et ça a bien allumé toute la nuit. La houle est très grosse et déferle de temps en temps. Le vent souffle les crêtes. Quand nous dévalons la colline, le speedo s'affole ! Toutes les heures nous avons droit à un petit grain ; pluie, éclairs et shifts de vents. Magnifique. On dirait un petit avant goût de grand sud... Le bateau se comporte bien, sous pilote avec le chauffage à fond pour se sécher entre chaque grain. Toutes les voiles de portant sont dans le carré ce qui permet de se reposer en ciré, prêt à intervenir dans les surventes. Les scores sont à la mesure de l'ambiance. On passe la latitude du Cap Saint Vincent ce matin et celle de Gibraltar ne devrait pas traîner ! Il reste 500 miles pour le Sud de Lanzarote... A donf !


mercredi 2 novembre 2011 - 1900H - Lobby de la Marina de Cascais

C'est depuis le cuir du confortable fauteuil du lobby de la marina de Cascais (banlieue chic de Lisbonne) que je vous écris ce soir... Les vagues du large passent au dessus des jetées et des trombes de pluie s'abattent sur nous. La nuit vient de tomber et c'est tant mieux ! Nous sommes en contact incessant avec le centre météo de la rue Lanfray pour savoir quand les conditions vont se mettre si pas au beau au moins au "correct". En effet, après la tempête, la houle sera notre prochain soucis. Jusqu'a 8 mètres prévus...
Enfin, pour ce soir, la seule vraie question est de savoir si on va déboucher un vin du Douro ou de l'Alentejo pour se remonter le moral !

lundi 31 octobre 2011 - 0945H - 40°07N 010°06W
A la latitude de Figueira da Foz.
L'année du près ?!?!


Le vent est revenu, mais on tire toujours des bords au large du Portugal ! L'alizé portugais devrait être un vent du Nord, accompagné d'un courant portant également qui devrait nous pousser gentillement vers le Sud. Eh non ! Ca me rappelle les Antilles, il y a quelques années. Nous étions en navigation dans la région Guadeloupe - Les Saintes - Marie Galante et un jour le vent s'est mis à souffler d'Ouest, ce qui n'arrive jamais. Les guides de croisière ne mentionnent évidemment aucun mouillage abrité de l'Ouest et donc on voyait de braves plaisanciers, à qui l'on avait vanté la stabilité du vent dans les îles qui erraient, hagards, à la recherche d'un coin pour se poser. Appels à la VHF, cafouillages, hésitations. Il y avait ceux qui décidaient de rester en mer, d'autres qui, se référant aveuglément au texte de leur pilotbook, tentaient tout de même un hasardeux mouillage au vent d'une côte devenue exceptionnellement dangeureuse... Eh non, mon bon monsieur, rien n'est sûr dans notre beau métier !

dimanche 30 octobre 2011 - 1930H (nouvelle heure !) 41° 27 N et 010° 33 W
A la latitude de Porto.


Une très grande houle, majestueuse et puissante. Quelle énergie. Qui vient de si loin. Le vent qui l'a créée n'existe déjà plus comme sans doute la lumière de certaines étoiles que nous voyons. La mer est abstraite, au sens premier du terme. Abstraite du monde, de notre monde. Régie par des lois et des principes différents et essentiellement inhumains.
Ce peut être pour nous un point de départ d'une réflexion justement abstraite, débarassée des contingences de notre monde. Elle peut nous poser les vraies questions. Serons-nous capable de les entendre ? Sans même parler des très éventuelles réponses ! Et la poulie qui coince, la fuite du hublot ou le mal de mer ne vont-ils pas nous en détourner ?
J'ai voulu croire qu'on ne pouvait "s'abstraire" que sur un bateau parfaitement en ordre dans une météo impeccable mais il n'en est rien. Sans doute ces problèmes sont nécessaires à notre survie mentale. Sans to-do list, pas de vie ? La peur du vide et de l'absolu, même ici ? Il va falloir faire des efforts !
Nous longeons la côte du Portugal de trop loin pour la voir. Le ciel est beau au moment du coucher. Bonne nuit à tous !

dimanche 30 octobre 2011 - 0200H
Passage du Cap Finisterre


Et alors, qu'avez vous fait aujourd'hui ? Nous ? On a tiré des bords au cap Finisterre. On tire toutjours des bords au cap Finisterre ! Est-ce un effet de l'âge, une navigation en rappelle d'autres. La toute première fois que je suis passé là - en 1993 - avec le mythique Setra et mon pote Pinky on a même fait demi-tour pour se planquer à Malpica, petit fort de pêche de la côte de Galice. Ensuite ça a été pareil. A la montée, àla descente, toujours au près. Les Sables-Madère par exemple: au près à l'aller comme au retour... Une exception notoire lors de la Jacques Vabre en 2007. Mais quelques miles plus loin on tombait dans une infecte pétole qui nous clouait là, ballottant dans un résidu de vielle houle. L'endroit est plutôt délicat.
Tiens oui, la Jacques Vabre, il paraît que l'on remettrait le départ de demain... J'imagine les conversations sur les pontons. On se réunit à 3 ou 4 devant l'ordi d'un bateau et on joue avec les GRIBS, dans un sens, dans l'autre, on réfléchit, on craint aussi sans trop l'avouer à ses camarades et concurrents. On craint ces barbules rouges vifs de vent contraire, de houle, de pluie. On s'imagine dans son ciré jusqu'au yeux, la main crispée sur la barre, souffrant avec ce bateau né pour glisser qui tombe lourdement dans la vague suivante et vibre de tous ses rivets.
On en appelle aux papes: Christian Dumard, Jean-Yves Bernot et les autres. Ils organisent des réunions, des powerpoints, des briefings. Il faut concilier la sécurité - surtout celle de multicoques - et les impératifs de l'organisation d'une telle course. Et puis, du baston a toujours plu aux médias. Les grandes courses ont forgé leur réputation dans les tempêtes et les drames plutôt que dans les longs bords tranquilles et ensoleillés. Ainsi va la vie...
Et sur ces considérations, nous sommes enfin passé ce p... de cap ! Bonne nuit !

samedi 29 octobre 2011 - 44°N 009°W
A l'approche de Finisterre !

La moyenne jounalière a sensiblement baissé sur les dernières 24H. De 210 la veille on est passé à 120 aujourd'hui et ce n'est pas faute de se démener: moins y a de vent, plus y a de travail ! La houle est certes mollissante mais ne laisse pas ces pauvres voiles tranquille même quand la pétole s'installe. Au ciel uniformément gris de la journée d'hier a succédé une nuit parfaitement étoilée. Plancton fluorescent, dauphins qui nous escortent et au loin un halo de lumière qui doit être la Corogne et ses faubourgs. On croise quelques cargos qui sortent de la zone de séparation de traffic du Finisterre.
A bord on commence à trouver nos marques. Cuisine, quarts de veille, navigation, bricolages divers, matelotage, sommeil, ... deviennent plus fluide, plus évidents. Mais le must c'est ce lever de soleil, avec dauphins. D'un coup on comprend ce qu'on fait là. On sait que c'est forcément juste tant c'est beau. Orange et rouge vers l'Est bleu et gris vers l'Ouest et carrément rose bonbon vers le Nord. La mer est si limpide d'un bleu sombre presque noir. Trop beau pour être vrai !

vendredi 28 octobre 2011 - 45° 23 N 007° 24 W
Gascogne au portant !

Ah çà du portant, on en a eu ! On quitte Camaret avec un petit vent de Sud-Est léger, on passe la pointe du Toulinguet et on se dirige vers la chaussée de Sein. A peine arrivéà la bouée, c'est parti: le vent tourne de 180° en 3 minutes, ris, gros nuage, trinquette, 25 noeuds forcissant très rapidement à 30 avec de belles rafales. La mer est noire, les crêtes d'écumes bien blanches, très nettes. Le sillage s'allonge, les gerbes d'eau, les longs surfs. La mer est très désordonnée et on se fait quelques jolies déferlantes venues de nulle part, qui nous sautent dessus.
On se relaye à la barre et les estomacs sont mis à rude épreuve: le dîner ne sera pas gastronomique. La vitesse, elle, est encourageante: 12, 15 noeuds, un surf jusqu'à 20... Qu'il est bon de foncer quand on sait que çà mollit derrière. Les nuits sont longues à cette saison... longues, froides et noires surtout quand on est mouillé !
A partir de minuit, la grande houle se calme, le vent mollit. Au lever du jour nous avons largement dépassé la moitié du Golfe mais hélas le vent tombe de plus en plus... Pourvu qu'il revienne vite !

jeudi 27 octobre 2011 - Merena, Port de Camaret
A l'aube blême.

Les nuits qui précèdent les départs sont toujours un peu difficile. On est plus vraiment là et pas encore parti. Mais celle-ci est particulièrement dure: il pleut à verse sans discontinuer avec des rafales glacées. Pas un temps à mettre un breton dehors ! Et pourtant il faut y aller. On a une belle queue de dépression, bien forte et bien portante qui nous permettra de traverser le golfe de Gascogne à la vitesse grand V. Mais qu'est-ce qu'il pleut, tout de même ! Ah ce n'est pas toujours facile d'être un héros !!

dimanche 23 octobre 2011 - Merena, Port de Camaret
Incroyable !

Quelques miles nous séparaient encore de Camaret. Nous étions presque au Sud du Chenal du Four, près de la pointe St Matthieu. Trois grands dauphins se rapprochent et jouent à l'étrave. Jusqu'ici, rien de très spécial, nous en avons déjà croisé tellement ici et ailleurs... L'étonnement commence quand nous décidons de quitter le chenal et de couper entre la pointe St Matthieu et les rochers des Vieux Moines. Nous sentons de nettes secousses sous le bateau et Antoine, à la barre, m'avertit qu'ils frappent dans les safrans ! Ils s'y mettent à trois pour - de concert - pousser l'étrave et les safrans vers tribord. Le bateau est véritablement dévié de 20 à 30 degrés. Cela dure au moins 20 minutes et ils sont de plus en plus déterminés... Le chenal "normal" est effectivement sur tribord... Qu'en penser ? Nous sommes très impressionnés et perplexes. Veulent-ils vraiment "nous remettre sur le droit chemin" ? Sont-ils venus nous sauver ? Les vieux souvenirs de Moitessier, des légendes séculaires des marins, de (l'excellent) ouvrage de Patrice Van Essel "le Cinquième Rêve" nous reviennent en mémoire... Débarqués à Camaret, nous enquêtons de bars en restaurant racontant notre histoire. L'avis est unanime: "les dauphins avaient quelque chose à vous dire". Et cela leur semblait tout à fait normal !

jeudi 20 octobre 2011 à 1000UT - Merena, 48°43 N 004°39 W
Approche du chenal du Four à la pointe de Bretagne
Manche Express

190 miles en 24 heures dans la Manche, c'est pas mal... Surtout au bon plein. Accélérations, freinage, ris, pas ris, trinquette, genois, on a pas mal bossé hier après midi et en première partie de nuit. C'est tout sauf monotone. Juste avant le coucher du soleil, Hugues s'écrie: "on se croirait au cinéma" ! Et c'est vrai: arcs en ciel, grains de grèle, lumières rasantes, mini trombe sous un nuage cotoneux, la totale.
Quelle beauté. Ensuite le vent a molli et la nuit s'est dégagée, le ciel remplis d'étoiles. Belle extase avec "River Man" de Nick Drake (que je vous conseille d'ailleurs !). A l'aube nous croisons au loin une belle voile à corne. AIS, VHF, c'est le 60 pieds banque Populaire. Rapide conversation et bonne route. Il va au Havre pour la Jacques Vabre. Souvenir souvenir.
Hélas à l'approche du chenal du four, c'est la molle qui nous attends avec un gentil soleil et un clapot résiduel assez casse pieds... pas grave, on est presque arrivé au pays du cidre et des galettes. Bonne journée !

mercredi 19 octobre 2011 à 1600UT - Merena, 50°15 N 001°30 W
Soleil et embruns.

Avant l'aube, c'est reparti !
Le vent de NW est frais et piquant mais le ciel parfaitement dégagé, très pur. Le lever de soleil est beau dans les roses orangés. La mer est encore formée du coup de vent d'hier, nous progressons à bonne vitesse au bon plein et le pont est assez humide !
Mais ce n'est pas du près serré, c'est déjà pas mal. En plus, on nous promet de l'adonnante à venir, chouette. Nous sommes au Sud Ouest de l'île de Wight, à 180 miles de la pointe de Bretagne vers laquelle nous nous dirigeons.

mardi 18 octobre 2011 à 1200UT - Port de Brighton
Habile escale !

Deuxième nuit du tour du monde qui commence dans ... un pub de la côte sud de l'Angleterre ! Les conditions météo semblent défavorables pour continuer à faire route. Bien que les services météo soient peu alarmistes, Sylvie nous conseille une escale. Nous sommes devant Brighton et nous rentrons avec Sahona. Bien nous en a pris !
Dès la fin de l'après midi, c'est parti. On fait des quarts amarres et pare-battage. Le vent s'établit à 40 kt de l'WSW pendant la nuit. On est mieux là. Michel, qui avait embarqué à Nieuwpoort pour le départ, doit malheureusement rentrer.
Certes le beton de la marina et les abords style condominum-cité-lacustre-hors saison sont un peu craignos mais les gens sont charmants et les ships chandlers mis à contribution pour les "dernières" petites pièces nécessaires aux "derniers" bricolages ! Mais on ne va tout de même pas passer l'hiver là...

Lundi 17 octobre 2011 à 0305UT - Merena, 50°42 N 000°50 E
Première nuit... au près.

Quel cadeau ! Tant de monde sur le quai, aussi tôt matin ! C'était une vraie surprise de vous voir tous rassemblés pour agiter ces fameux mouchoirs. Quand un jour, sûrement, on regrettera la galère dans laquelle on s'est fourré, il suffira de penser à vous qui nous avez portés de vos espoirs et de vos encouragements. Merci merci!

Alors, que c'est il passé après les estacades, quand nous nous sommes perdus de vue et les bateaux accompagnateurs (que je remercie aussi !) se sont éloignés dans le sillage ? Ma foi pas grand chose ! Le vent de SSW s'est transformé en douce pétole et c'est au moteur - et contre courant - que nous avons longé la riviera du Nord, à savoir Dunkerque et ses jolies usines.

Après Port Ouest le vent a réapparu et nous avons commencé à tirer des bords, comme de bien entendu. "Démancher" n'est jamais un exercice de tout repos. On peut dire que le pays nous retient ! La vitesse est assez misérable et pourtant nous sommes pressés, un coup de vent menace pour la nuit de lundi à mardi... Le plan est une escale aujourd'hui lundi sur la côte anglaise. De toute façon, il reste quelques bricolages et matelotages à terminer !

La première nuit en mer est toujours un peu difficile, du mal à trouver le sommeil, à retrouver ses marques et le près serré n'arrange rien ... les miles sont grappillés au compte goûte. Vivement les longs surfs de l'Atlantique.

Jeudi 13 octobre 2011
Le grand moment est arrivé: nous partons pour le tour du monde par les trois caps ce dimanche !

Pour agiter votre mouchoir, je vous propose de venir nous dire "au revoir" à Nieuwpoort ce dimanche à partir de 0900H. Les bateaux sont au VVW au bout du ponton C. Comme la météo de la semaine ne semble pas très agréable (vent
plutôt soutenu et très contraire) nous n'allons pas traîner. Nous quitterons donc le quai à 1030H ...
Au plaisir de faire ce voyage avec vous,
Bien à vous,
Alexis.

Mercredi 5 octobre 2011
Tout se met en place... Merena vient d'être remis à l'eau aujourd'hui gratifié de 2 nouveaux safrans. Aller-retour au moteur dans le port pour régler l'alignement. Finalement une courte sortie en mer pour valider. Certes les barres sont un peu plus fermes que d'habitude mais le sillage est plus fluide. On va pouvoir mettre un "OK" sur la liste - encore longue - des "dernières choses à faire" avant de partir. Bien sur ce n'est pas comme si nous étions au départ de la Route du Rhum: si quelque chose ne va pas pas on pourra toujours trouver une pièce en cours de route mais tout sera plus difficile sur la route ... Plutot essayer de tout régler avant. Mais sans reporter le départ sinon on ne part jamais ! Courage dans quelques jour se sera les surfs sauvages (si le vent daigne nous faire un petit nord-est sympa) ...
A bientôt !

Mardi 27 septembre 2011
Quelques jours du grand départ... et mise en place du site internet pour acueillir les récits extraits du journal de bord. Pour en être tenu au courant par email, envoyez un message
à Alexis

Au mouillage à l'Ihla Cotla, dans la Mata Altanica


Plage de Lopes Mendez, certains disent que c'est la plus belle du monde...
en tout cas elle est très longue et très ensolleillée !

Parati à marée haute...

Au mouillage à Saco de Ceu sur Ihla Grande


Depuis le Pain de Sucre...


Petits mots du carnet de bord de Pierri :

Le grand sud atlantique offre au marin attentif
Une palette de bleus, riches et variés,
Et qui inconsciemment le poussent à rêver
A l'essence de ce qui porte son esquif.

En plein après-midi, quand le soleil flamboie,
Le bleu se fait royal, éthéré et mystique,
Tel le profond appel du liquide amniotique
Qui semble murmurer "Homme, reviens à moi!"

Plus tard dans la journée, lorsque l'astre s'affaisse,
La surface paraît telle de l'argent martelé
A offrir à sa belle pour louer sa finesse.

Le soir quand s'accumulent les cumulus austères
C'est un noir sépulcral, sans fond et sans pitié,
Qui, menace soudaine, s'empare de la matière


Sous marin à l'entrée de la baie de Guanabara !


Depuis le jardin botanique...


Le Iate Club de Rio de Janeiro, qui nous a gracieusement invité !


La gigantesque cathédrale de Rio


Sambodromo...


Belles cariocettes dans un blocos à Santa Teresa


Garota de Ipanema ...


Joli carioca !


Bel alignement de buildings à Vittoria... une grande spécialité brésilienne.


Juste avant l'arrivée à Vittoria...


bubu en pleine action (bientôt les images ?!)


Sophie face à l'océan entre Salvador et Vittoria


Apéro ponton à Salvador.  Belles rencontre et bonne caipis...
Alexis obtient son surnom de "Pano" (Panoramix)...



Toute la sobriété des franciscains !!


Dans le Pelourinho...


Salvador en état de semi-guerre civile...


Escale à Recife... longues et difficile formalités !...

Petit lexique :
l'exocet = le poisson volant vivant dans les mers chaudes et qui a donné son nom aux missiles antinavires.



la cachupa = spécialité cap-verdienne, nous dirions un délicieux ragout à base de maïs, haricots secs, légumes variés (patate douce, igname, manioc, coriandre, ...) auquel on ajoute de la viande ou du poisson

Pétole = pas de vent du tout, perturbe l'humeur du marin.

Situation météorologique du samedi 21 janvier
Merena serait sorti de la zone inter-tropicale de convergence et devrait retrouver un vent plus régulier dans les heures qui viennent !

(Extrait de la carte Marinha do Brasil - analyse du 21/01à 12ut)


Petits mots du bord :

Extrait des "récits de voyages" du Gonfalonier Pascual, accompagnant l'Amiral Alexis Guilleaumus au cours de ses nombreuses navigations:

Mecredi 18 janvier 2012, 6ème jour de mer, C'est encore plus ici et maintenant que ce voyage prend toute sa dimension. L'absence de mouvement d'air ainsi que sa moiteur, nous cloue comme des limaces à nos banettes. Il ne nous suffisait pas d'être peu gâtés par les Alizés et voilà que nous traversons une zone sub-équatoriale orageuse et peu ventée.
Moteur et pilote automatique. Que reste-t-il à faire à part scruter l'horizon et surveiller le développement vertical des nuages? Quelques nettoyages rassurants, lectures paisibles et grignotages aussi. Le temps commence à prendre forme, celle d'un long voyage au Large avec son propre rythme. Pas celui d'un bateau de course qui plane au portant, indéfiniment, celui-là, nous l'avons connu: pendant que l'étrave faisait jaillir loin devant des gerbes argentées de poissons volants, pour un vol éphémère dans un monde qui ne leur appartient pas.
Un autre temps et un autre espace dans lesquels nous nous sommes laissés glisser lentement...

Extrait du carnet de bord de Marco:

MERENA
Corps de goélette, suspendue à sa quille profonde, caisson matriciel aux fins cheveux cordés elle caresse de ses flancs le liquide argenté. MER et Na!
Cap'tn A.
Fier de sa nef, armée pour partager nos rêves sous ses ordres.
Face aux éléments, il perce le rideau de pluie et tel un dauphin s'oriente à l'instinct dans l'obscurité tempétueuse. Il tisse dans son sillage les souvenirs de ses équipages. MAITRISE
F.
Calme marin, sérénité experte, il communie silencieusement avec le zoo sous-marin et se joue des vents inconstants. SOLICITUDE
P.
Ténor de la barre, maestro du piano comme autrefois de son improbable clavecin aux circuits imprimés. Il donne le LA du divertissement de nos esprits épars. PRESENCE
M.
Regard iodé, ombrelle protectrice, aventurière en quête de sensations. Sur sa main les frissons du vent guident le va et vient de la barre. GRACE.

Situation météorologique du mercredi 18 janvier
Merena (quelque part dans le cercle) entre dans la zone inter-tropicale de convergence. Dans ce "pot au noir" on trouve d'une part des grandes zones sans vent et d'autre part d'énormes cumulonimbus qui génèrent des vents très forts, variables en direction, avec de fortes rafales, parfois accompagnés d'averses diluviennes et d'orages. Croisons les doigts !





En ballade à Sao Antao dans la canne en fleur...


Merena à la marina de Mindelo





Babysitting !


Jolie rencontre de 3 familles (nombreuses !) à San Sebastian de la Gomera...

Le Teide à l'aubeLe Teide à l'aube

Merena dans la Marina de Cascais



Situation météorologique du lundi 7/11 à 1200ut

Merena évolue sur la flanc E de l'anticyclone des ... de Madeire, qui n'est pas très stable d'ailleurs. Bientôt l'anticyclone va se déplacer vers Casablanca puis vers les Canaries. Actuellement le bateau navigue toujours au portant dans un NW 15-20 kn mais le vent va faiblir petit à petit...
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 07/11 à 06ut)





Situation météorologique du samedi 5/11 à 0700ut

C'est sur une mer mal pavée que Merena est reparti hier soir de Cascais avec un vent NW 25-30kn voir plus sous rafales. Ce matin ils sont déjà au large du Cap St Vincent (coin SW du Portugal). Le vent devrait se calmer pour souffler du NW à NNW 20-25kn. C'est donc au portant qu'ils rejoindront les Canaries !
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 05/11 à 00ut)




Situation météorologique du mercredi 2/11

Merena est bien amarré dans le port de Cascais (Lisbonne). L'équipage calfeutré à l'intérieur du bateau attend patiemment la fin du déluge pour trouver le premier bico de la journée.
La situation actuelle à 10ut à Cascais ; vent SW 40kn rafales 50kn, mer grosse (vagues de 7-8 m dans une mer croisée par houle de NW de 8-9m), précipitations abondantes (15mm/h !)
La situation devrait s'améliorer légèrement ce soir et plus nettement après le passage du front froid attendu dans la nuit de jeudi à vendredi.
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 02/11 à 06ut)



Situation météo du lundi 31/10
Arrivée d'un front froid qui sera actif à la hauteur du Cap Finisterre mais peu actif à la hauteur de Lisbonne. Avant le passage du front le vent s'oriente SSW à SW et au passage du front le vent vire NW. C'est avec un vent de NW 15-20kn que le Merena rentrera cette nuit à Lisbonne.
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 31/10 à 06ut)


Pourquoi Lisbonne... C'est là que l'équipage du Merena a décidé de s'abriter pour laisser passer la grosse dépression qui a causé le report de la transat Jacques Vabre. On prévoit pour la côte protugaise des vents de SW 35-40kn rafales à 55kn et une houle de 8 à 10m !
(Extrait de la carte NOAA - prévision pour le 01/11 à minuit)


Situation météo du samedi 29/10
Le cap Finisterre, voilà encore un point de passage délicat.
Une zone anticyclonique s'étend des Açores vers Paris.
Dans cet anticyclone co-existent plusieurs bulles ; l'une au N de l'Espagne génère un vent SSW (contraire) mais faible au N du Cap Finisterre et l'autre située à l'W de Lisbonne devrait procurer un tout petit vent de secteur N le long de la côte portugaise.
La dépression située actuellement au centre de l'Atlantique Nord va par contrer lever une grosse houle dès ce soir.
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 29/10 à 06ut)



Situation météo de ce jeudi 20/10

L'anticyclone est bel et bien positionné sur la pointe de Bretagne. Le ciel se dégage et le vent mollit, variable anticyclonique 1 à 3 Bft. L'anticyclone est prévu se déplacer vers l'E, Merena se retrouvera sur le flanc W de l'anticyclone et le vent deviendra S-SW 2 à 3 Bft puis S-SE 3 à 4 Bft...

réactions

Hello Alexis et l'équipage du moment,
Quel bonheur de te lire on daily basis !
Et merci de continuer à nous envoyer de l'air frais qui sent bon les embruns
;-) sous une mer bien formée, douche permanente sur le pont et gros coups de vent qui n'ont pas l'air d'en finir. Conditions difficiles à ce que je lis.
Tenez bon, la route sera belle au lever du jour et la bière au port bien
meilleure, ...plus que 2 jours.
Après réflexion, j'imagine que l'envie d'arriver au plus vite ne doit plus
être la première préoccupation d'un équipage amariné sur un 40 pieds
speedant sous toutes les allures et configurations voiles, même après un
mois de nav. Bon d'accord, les quelques grillades d'Impalas accompagnées d'excellents vins d'Afrique du Sud qui vous attendent à la prochaine escale, qui est maintenant toute proche, sont des plaisirs incontournables, il est vrai. Quelle belle aventure ce tour du monde par les 3 caps avec escales que vous
nous faîtes vivre au quotidien.
Il ne manque plus que les vacations journalières et nos amis skippers du
Vendée Globe finiront pas faire escale.
A+
Thierry

Coucou Alexis,
Depuis les vacances de février sur mon île de Tjorn en Suède, je ne
rate plus un seul de tes mails.
Je les lis avec émotion, admiration, étonnement, curiosité, inquiétude, envie, un bon verre de vin...
Je suis fan mais une fan qui fait du prosélytisme, notamment mon amie
Catherine, une voileuse bretonne (pléonasme redondant) qui a rejoint
mon fan club et qui ralouille lorsque je mets trop de temps à lui envoyer tes news.
Comment faire pour la rajouter à ta liste de diffusion ?
Bisous, Patricia

Alexis,
Un tout grand merci de partager avec nous ce superbe tour du monde. C'est vraiment passionnant. Je dois avouer que je suis devenu véritablement accro de ton journal de bord. Premier email lu chaque matin, et déception lorsqu'il ne vient pas ou plus tard. C'est amusant comme on peut développer une dépendance à l'aventure humaine d'autrui… Tu poses les bonnes questions. Ici, tout va bien, la saison de voile a commencée sur la Cote Est mais rien à voir avec les 40eme rugissants ;-) Merci de nous faire rêver et de nous inspirer !
Amicalement
JC

Hello Alexis,
Un tout grand merci de nous permettre de voyager en faisant une petite pause au bureau. On te lit et on imagine ... Parfois une petite vidéo pour mettre des images sur les équipiers...
Profite bien de ces derniers moments loin des foules même si vous êtes un peu secoués... Et merci encore pour tes récits pleins de poésie...

Cher Alexis,
J'avais juste envie de te dire à quel point c'est un plaisir de lire ton journal de bord chaque matin.
J'ai un peu l'impression d'être à bord et c'est passionnant.
Le message de ce matin me touche tout particulièrement; je sors du cinéma et pour la première fois depuis longtemps j'ai pleuré comme une baleine, probablement parce que j'ai fait place à tous ces échos qui raisonnaient en moi.... Et j'ai pensé à ton message. Quelle aventure fascinante tu nous fais partager! Et quel talent d'écrivain!
bisous
Laetitia

Je vous lis mais je tramblotte !!......
Je crois que cette fois-ci, j'aime "vraiment" mieux être sur la terre ferme ! Je te ferai "confiance" , Cher Alexis, et son équipage, mais j'aurai
"vâchement" : la trouille !!! Vâchement ! Vâchement !.....
De si grands creux.....ne plus voir le cargo......tellement la vague est profonde..... Je "prierais" ....tout le temps et serais repliée dans ma cabine en espérant que le calme revienne même "sans " vent !!!! Je préferrais faire le "bouchon" ! ( plus de vent ! )
Tenez bon !
L'Océan, la "mer" : Fascinante de puissance ! Extraordinaire !
Bisous , je pense à vous
Evelyne

Waaaw ! Mais c'est profond, çà !
Une chose est certaine : nos chaudrons respectifs sont remplis des mêmes trésors, raison pour laquelle vos messages nous touchent autant! Mercis mille fois de partager vos émotions avec nous.
Daniel

Bonjour Alexis,
Rien à rajouter, juste et justement écrit. D'après toi parce que je me reconnais l'artiste dans tes mots, pas faux :-)
J'en profites pour te souhaiter un tout joli voyage et suis heureux de te lire.
Fred

Quelle que soit la réponse à la devinette, gaffe a la Côte des Squelettes - une beauté phénoménale, une duplicité invraisemblable, une cruauté effroyable!
Du Gabon, je te salue – m'y vois-tu, juste là, à babord ?
Have fun, mon frère !
Tex

Toujours de très beaux textes! Merci à tous pour ces moments partagés,
Eric

Je me souviens si bien de ce poème de Baudelaire... Quel plaisir inouïe de sentir tout cela. Epicure proposait une philosophie capable de faire de chacun de nous des dieux sur terre capables de jouir avec sérénité du pur plaisir d'exister.
Beijos
ML

Bonjour Alexis,
Là, tu m'a cueillis ! C'est magnifique ... Pas besoin de long discours pour te transmettre, à si longue distance, tout le plaisir que j'ai à lire tes mails. L'idée d'un tour du monde à la voile devient de plus en plus prégnante pour moi. Ce sera dans 3 ans, question d'age de nos enfants. Et tu n'y sera décidément pas pour rien, camarade !!!
Dans l'intervalle, je continuerai à lire ton carnet de bord avec délice !
Bon vent, soyez heureux !
Christophe

Merci, cher Alexis, pour cette prose magnifique, dans le fond comme dans la forme ! Exemple d'un écriture dense et concise exercice difficile !
Je fais lire certains extraits de ton journal de bord à mes élèves : ainsi, nous voyageons ensemble doublement: dans la langue et dans l'espace infini des océans !
Bon vent !
Isabelle

Très cher Alexis,
Je ne sais pas si ce message arrivera jusqu'à ton irréelle solitude! Je voulais te dire que je lis avec joie et enthousiasme ton journal qui pourrait prendre la tournure d'un futur livre! C'est complètement inouï ce que tu décris! Je rêverai de l'albatros aujourd'hui!
Mille baisers
Marie-Christine

Savourez sans modération ce moment privilégié en phase totale avec cette nature extrêmement belle et sauvage ! Il est la récompense de tous vos efforts, comme une fête organisée pour vous au milieu de l'océan et un encouragement à poursuivre vos rêves d'exploration...
Bon vent jusqu'à Cape Town !
Mireille

Bonjour Alexis
Je te lis toujours avec plaisir.
La première et la dernière image de Tristan que j'ai en mémoire est quand le Volvo 70 Puma y a fait escale l'automne dernier. Les mecs sont descendus à terre et ont partagé une partie... de golf avec les rares autochtones.
Les Albatros c'est pour tout bientôt
Bonne route
Patrice

Quel beau récit!
Je n'ai pas entendu d'aussi belle histoire humaine depuis longtemps.
Et dis donc Alexis , tu écris drolement bien !
Je me suis déjà fait cette reflexion plusieurs fois. Merci de nous faire partager tes aventures
Bises de Paris
Christine

C'est un grand rêve et un grand voyage que de te lire!!!!!! Merci à mon frère de vous avoir mis sur mon chemin. Beijossss

En plus d'être navigateur et poète tu es aussi historien, super ton explication sur l'île de la Désolation. Je n'ai jamais entendu parler de cette île ni de son histoire et à ta lecture tu as vraiment complété mes connaissances, pas prêt de l'oublier.
A bientôt
Bises à toi et à Pierri

C'est inouï, Alexis, quelle aventure et quelle plume pour nous la faire partager!
Merci beaucoup.
Tous nos vœux.
Gérald

Salut Alexis,
Je me serais bien réincarné en Albatros pendant 24 heures pour venir vous tourner autour, vous claquez une bise, et boire une bonne bière apèès ce passage de front.
Fred, ton équipier zoologue

Pierri, Alexi,
Bravo pour cette belle traversée (déjà bien avancée), et merci pour la tenue de votre journal de bord !
Fred

Quelle belle épopée! Je vous suis jour après jour et serais bien heureux de pouvoir partager une telle aventure. Profitez tous à fond de ces beaux moments!!! N'hésite pas, Alexis, à encore "philosopher"! C'est bien utile aujourd'hui... Bien à tous!
Renaud

De mon lit à Chantilly, j'ai tremblé de peur des vagues...
ML

Bonjour Alexis, bonjour Merena,
C'est toujours avec grand intérêt que je lis le journal de bord de
Merena. Je tenais à vous remercier de partager, avec le terrien de
bord de mer que je suis devenu, ces moments intenses si bien relatés
avec, aussi, beaucoup de poésie!
Bon joli vent à vous, et fasse que les copains Neptune et Eole vous
laissent tracer un sillage heureux!
Bien à vous,
Georges Remi

Quelle belle aventure Alexis que de piloter sa vie !
Jean-Paul

Bonjour,
La lecture de vos jolis billets quotidiens m'incite à vous écrire celui-ci, largement inspiré par l'analogie que j'ai trouvée entre un essai de Frédéric Gros "Marcher, une philosophie" et votre aventure.
Naviguer, on n'a rien trouvé de mieux pour aller plus lentement. Le reste est vain. Aller plus vite? Alors ne naviguez pas, faites autre chose: roulez, glissez, volez. Car en naviguant il n'y a qu'une performance qui compte, l'intensité du ciel, l'éclat des vagues.
Naviguer, c'est prendre l'air. Un air pur et vivifiant. Descendre, monter la vague, se faufiler entre les autres, c'est avancer dans autant de vallées, gravir autant de montagnes ou des collines, peu importe, c'est toujours avancer. Garder son cap vous éloigne de quelque chose et vous rapproche de tant d'autres qui restent à découvrir. Sans cesse du passé vers l'avenir. Alors bon vent, profitez-en sans vergogne sans pensée rétrograde. "J'allais sous le ciel, Muse et j'étais ton féal; Oh là là ! Que d'amours splendides j'ai rêvées!".
Rimbaud marchait sous les mêmes étoiles(OK plus au Nord).
Vincent

Cher Alexis,
Depuis le début, étape par étape, je suis votre cheminement, plus ou moins ballotée (en pensée) par les vagues et la houle.
Ce matin, je voudrais te remercier pour ces messages émouvants, souvent si profonds.
J'en viens à attendre ce moment qui permet de nous évader et de nous raccrocher à l'essentiel; nous sommes peu de chose mais faisons partie d'un TOUT magnifique.Tes mots nous le rappellent, tel un cadeau quotidien, cela fait beaucoup de bien en ces moments difficiles de ce côté de la planète.
Merci et bon vent,
Marina

Cet accident tragique nous rappelle brutalement combien la vie est fragile!
Ce sentiment doit être exacerbé là où vous vous trouvez dans l'immensité de l'océan sans abris à proximité . Soyez donc vigilants ! Mais peut-être êtes-vous bientôt en vue de la petite île Tristan da Cunha où vous pourrez faire une petite escale ?
C'est toujours aussi captivant de vous suivre... bonne route !
Mireille
P.S: Avez croisé des Albatros ou des grands pélagiques ?

Bonjour Alexis
Quel poète!!!
Mille fois merci pour ces lignes précieuses à lire chaque jour pour une récréation bien meritée au milieu de ce monde de fous parisien
Retour en Vendée ce week end pour sortir un peu le bateau
Bon vent, Dominique

Cher Alexis,
En lisant les mots de ton "journal de bord", j'imagine bien le Merena navigant seul dans le silence et l'immensité de l'océan ...
Mais le silence n'est jamais tout à fait silencieux, comme le désert n'est jamais tout à fait désertique. Il suffit savoir écouter pour se rendre compte que nous ne sommes pas seuls. Et tous les jours en lisant tes récits de voyage, mes pensées naviguent avec vous sur le Merena.
Bon vent,
Kalua

Peut-être était-il en train de dégazer...
V as-y mon kiki, défend les baleines!
Moi, c'est sûr, je t'aurais invité, avec tes moussaillons, a décapsuler une petite Xintao (enfin, leure binouz locale, quoi).
Gros kisss àvous, sur votre beau Merena, seuls au milieu de l'oééan, et merci pour ces nouvelles. j'aime!
Jess

EXCELLENT
Patrice

Salut les filles, un petit coucou pour vous encourager!!! Un tien vaut mieux que 2 tu l'auras : à méditer, j'ai jamais vraiment compris cette petite phrase mais là vous avez le tps de me l'expliquer merci d'avance
Profitez , vous êtes dans le plus grand des luxes....
Pas trop traîner qd même vous manquez ici surtout la saison voile arrive à grand pas
bises
Pascal

"Bravo !"
On vous lit avec "émotion"
Que ce soit dans votre partage à propos de cet Océan Infini qui ne
touche pas le ciel, ou de ces "amoureux" en voltige ou de votre peti "rhum"...... et de vous "voir", "sentir" : HEUREUX !
"Merci", nous naviguons à vos côtés.......
Bizzzzz
Evelyne

je te lis avec avidité,surtout qu'à mesure que ton voyage avance, ton
é criture se rapproche d'un prix Goncourt ou autre récompense
littéraire.
Merci pour ses moments d'évasion
bon vent
Gaetan

Merci pour ton journal de board Alexis,
Aujourd'hui je le trouve particulierement Sweet...
J'espere que vous avez trouver un truc pour faire dégorger le sel de la viande.
Kiss et Bon vent, on en a tellement ici depuis le début de la saison c'est fou,
Je t'en envoie un peu ..
Gros kiss,
Nash

Alexis & crew
Voila bien des jours déjà que j'ai mon silence sur la conscience: J'aurais dû vous dire bien plus tôt à quel point je suis heureux d'être sur votre mailing list.
Ici dans le froid et la pollution de la Chine où je vis, vos messages sont des grandes bouffées de liberté, et un plaisir presque quotidien: je ne manque jamais de vous lire et même de vous relire.
C'est simple: d'un côte Shanghai, 5 degrés, il pleut depuis 3 semaines sans discontinuer, 20 millions d'habitants rien que pour cette ville (ce qui fait juste pour Shanghai quand même peu ou prou 2 fois la Belgique toute entière!), la saleté bien chinoise, la promiscuité permanente.
De l'autre un class 40, des vagues, des grands ciels tropicaux, des nuages, des couchers de soleils, des quarts de nuit, des quarts de siestes, des quarts de jour, des manœuvres, des mouillages, des corvées de vaisselle, des voiles a recoudre... Il n'y a pas photo!
Donc merci de me garder sur la mailing list!
Et pour vous faire apprécier encore un peu plus la chance que vous avez : je vous envoie juste un petit paragraphe de vos petits copains en course dans l’hémisphère sud dans la Global Ocean Race :
Phillippa Hutton-Squire : “Des éclairs lézardaient le ciel et on voyait de gros nuages noirs. La grand'voile a commencéà fasseyer et puis d’un coup le bateau est parti au lof. Phesheya-Racing a été couché sous des rafales de 30 noeuds. Les ballasts étaient sous le vent et la voile du mauvais côté. La pluie s'est abattue sur nous comme des balles de golf jetées sur nous à l'horizontal et on voyait sous les éclairs que la mer était blanche. Je tressaillais de peur !” avoue Phillippa.
Le monocoque est partie à la dérive sur son flanc avec l’eau qui entrait dans le cockpit. Les barres de flêche étaient sous l’eau et le bateau restait couché. Pendant ce temps-là, le vent a fraîchi pour atteindre 40 noeuds. Leggatt est allé à l’avant pour affaler la trinquette et sous la pluie a failli disparaître de vue pour Phillippa. Après plusieurs tentatives, Nick Leggatt a réussi à remettre Phesheya-Racing à l'endroit. Ensuite, le duo a décidé de rester très prudent et progresse désormais sous tourmentin, trois ris.
Vive la grande croisière!
Bon vent!
Denis
Jumpa Lagi Class 40 No 68

Houlala les souvenirs...
Nous y etions en 1999. Un passage grandiose a l interieur de l Ilha de Farol. Les garcons qui , sur leur surf, devalent la dune et, en contrebas, Michele et les filles qui dorent au soleil sur la Praia de Farol. Des peches miraculeuses dans ces eaux ou remontent a la surface, avec le courant froid venu du sud, d enormes quantites de plancton...
Misère, je vais bien dormir ce soir !!!
Jean-François

Je crois que la grêve des policier militaires est terminée, ils ont obtenu une augmentation....mais je crois que l'argument principal c'est à dire l'annulation du Carnaval, aura joué en faveur de l'arrêt de grêve !
Un bon voyage, bonne mer.. et profitez un peu de Rio .. c'est splendide.
Bisous
Kathy et Stéphane

Triste tableau en effet ! La ville vit une situation particulière. La Présidente Dilma Roussef a envoyé 3000 militaires à Salvador car une grève des policiers brésiliens fait monter la violence, la délinquance et les pillages... Des indices de la contagion sont visibles dans d'autres états mais aussi à Rio. Il était temps de "se remettre en route" ! Reposez vos pensées en mer , le parfum et les couleurs du Large devraient vous y aider.
Mireille

Cher Alexis,
J'ai pensé à toi dès que j'ai entendu aux info le nom de Salvador de B. Je suis heureuse que tu aies pu regagner la mer et sa sérénité sans autre problème.
J'espère que le chaos ne va pas gagner Rio, mais c'est improbable. Economise ton diesel et tes boîtes de conserves, peut-être devras-tu virer plein Est avant d'avoir pu profiter du port !
Bon vent !
Martine

Salut Alexis,
A Salvador de Bahia, la police est en grève et selon les autorités le désordre nécessite de faire descendre l'armée dans les rues. File au large mon ami, les barbelés et les fusils mitrailleurs rouillent vite au vent salé.
Amitiés et bon vent.
Thierry

Salut les poussins,
Voyage super évidemment aussi et surtout parce qu'on s'est vraiment bien entendus! Pas d'engueulades, pas de grandes pleurs, pas de chichi, pas de viol... Équipe du tonnerre quoi. Merci Alexis de nous avoir reçus avec tant de convivialité a bord de Merena et de ne pas nous avoir jugé de gros pervers polymorphes, que nous sommes. Question vidéo, big problem!! Trop bien monte et trop chouette la vidéo que tu as postée. Peux pas faire mieux, super souvenir. Juste peut-être une version longue sur un mode tragico-comique, genre "où est donc passée la transat compagnie" ou "retour au Pot au Noir"...
Gros bisous à tous, à ceux qui naviguent, et aux autres!
Pascal

Cher Ami,
Merci pour la gentillesse de me faire parvenir les récits de votre aventure, qui ici, me permet de temps en temps d'arrêter de travailler et de rêver. Je reste donc dans l'attente de poursuivre mon rêve grâce à vous.
Comme on dit, à bientôt et bon vent,
Amicalement,
Michel

sur le thème "y en a qui ont de la chance" (suite) voir 4eme video… pas mal le montage (! ) quand on voit les kilo-mètres d'images revenues avec ces voyageurs. Miracle de l'aventure partagée, tout y est (ou presque) ;ce qui est formidable, Alexis ,quand on découvre les vidéos (ou les photos), c'est qu'on avait DEJA TOUT dans les yeux et dans la tête grâce à tes missives, TOUT comme tu nous l'avais livré! Oui, tout y était :couleurs, odeurs, goûts, voix intérieures, aventure, caresses du vent, des vagues,des embruns, réflexions, rencontres...
"j'aime "qu'il disent sur face….... non, "j'adore" serait plus approprié. et la suite? tu racontes, dis?
Karin

Ce que j'aime en te lisant c'est que nulle part ailleurs qu'en mer les hommes regardent l'humanité avec un regard lucide et vrai. Notre petitesse face à la force de la mer nous permet de percevoir l'invisible. C'est une des expressions de notre instinct de survie. Je partage de loin et sur terre ces sentiments qui te submergent. Peut-être peut-on se poser la question de savoir pourquoi on dit d'un homme: "il est SUR terre ou A terre" mais quand il s'agit de la mer: "il est EN mer". :):)
Salut marin et bon vent.
Antoine

Aaaaaah! Le luxe des 27 degrés! Ici, on pèle...on avait pourtant acheté Toulouse avec de grosses chaleurs dans le contrat. Mais non: la
goutte au nez, les orteils gelés, toute empaquetée dans une doudoune
trop serrée a cause des deux polar et de mon petit damar, j'attends
dans un Zafira trop froid, que Rose sorte du Collège. J'ose pas allumer le moteur pour chauffer, c'est mauvais pour la planète. Capitaine Kirk, téléporte-moi sur le Merena! Carnaval ou pas, m'en fiche. Je veux avoir trop chaud!!! Au moins, ce soir, j'aurai une belle flambé e dans mon salon!
Jessica

Cher Alexis,
Je viens de voir les quelques images de votre croisière de luxe transatlantique et quelques réflexions me viennent à l'esprit. Chapeau de Sophia Loren et teeshirt de Brigitte Bardot, équipe médicale à bord, bref rien que du beau monde!
Bien sur vous avez du vous taper le pote au noir avant les brésiliennes
mais je vous envie quand même, c'est plus agréable que les élucubrations
de notre Elio et la grisaille ambiante.
Bravo àvous tous, vous n'ignorez pas combien j'avais envie de partager
ces moments avec vous ce sera je l'espère lors des prochaines courses ou encore sur le nouveau "bi-quille".
P.S. As tu les coordonnées de la dame sur la plage?
P.P.S. L'objet du mail est encore "épilogue"
Vincent à terre!

Ici nous vivons des températures polaires, tes récits chargés de
soleil nous font du bien. Ici l'espace vital c'est dans les embouteillages qu'on tente de le trouver ...Vive le grand large !!!!
Bon vent
Les ex Tuvaou

Bonjour Alexis, a toi ainsi qu'à cette équipe qui t'inspire de si beaux commentaires.
Un autre e-mail, pareil à tant d'autres pour te remercier. Cette aventure que tu vis avec tes équipiers, tu viens la partager avec nous, terriens que nous sommes, emmitouflés et protégés dans notre Europe hivernale. Tu nous amène des commentaires et des sensations du bout du monde qui nous font rêver et avec un petit effort, nous sentons presque les embruns et le vent du large.
Merci donc, car depuis ton départ de Belgique sur le Merena, je ne pense pas avoir manqué de lire un seul de tes messages. Pour l'anecdote, je peux même dire que j'ai eu plaisir à lire un de tes messages alors que je me trouvais dans une réunion des plus sérieuses!!! Quelques secondes de voyage... J'en ai encore plus profité!!
Alors bien sûr,... au plaisir de te lire!!
Bon vent!
Luc

Bravo, Alexis ! Tu as vraiment l'air d'avoir "eu bon" (comme on dit en Belgique ).
Comme je te l'ai dit par sms, j'aurais rêvé être Mireille. ...
Et maintenant, je rêverais de faire en mars Rio - Cape Town ( pour rappel : où vit mon frère Eric et sa famille).
Arriver à Cape Town par la mer, c'est encore autre chose qu'arriver par avion, même si c'est déjà très beau , avec la fameuse Table Mountain qui donne à la ville un skyline unique.
Mais voilà, tout un mois de congé, autant remettre définitivement ma toge au clou ! (et encore, c'est trop tard !!)
Alors, je garde ça pour (un peu) + tard. Et je continuerai à te suivre par mail, comme un rêve dans la journée.
Martine

Vous ne pouvez imaginer comme je vous admire pour ce que vous avez fait. Bravo n'est sans doute pas assez fort. Je vous admire et vous envie aussi. Toujours ce pincement au coeur, à la réception du mail d'Alexis, mail pourtant guetté, espéré, dégusté… Et moi, aurais-je pu le faire? Avec un tel équipage? Je pense que oui. Partie remise, j'en suis certain.

J'essaie d'imaginer les grains, la pétole, les quart de nuit, le sourire permanent de Mireille, Alexis "toujours prêt" et "ça va le faire", présence rassurante, drôlerie du docteur. Pas un jour où je n'ai pensé à vous…
Chapeau bas. Je dis "Monsieur". et "Madame".
A plusse,
Dominique

Bravo pour ces petits billets, c'est beaucoup d'oxygène pour nous à Bruxelles...continue à nous faire rêver et bon vent.
Alain

Merci pour le rêve et bon vent.
Trés fidèle souvenir,
Francis

Cher Alexis,
Mille mercis de ce dernier message en forme d'épilogue de cette belle
traversée.

Le marin que je suis donne 10 sur 10 au skipper pour la bonne gestion
apparente de ton équipage de choc.

La prof de français ( rhéto )  qui partage mes jours te donne la grande
distinction avec palmes pour la richesse
de ton texte, la belle mise en forme de tes idées, et l'ortaugraf parfaite.
Abusez quand même pas trop de la Caipérhina ( c'est phonétique et sans doute
pas juste, mais je suis sûr que tu
sais de quoi je parle  )
@ciaoo
Vincent

Bonjour au capitaine Alexis et l'équipage ,
D abord je vous félicite pour l'aventure pas du tout repos ,mais que des
sensations ,
et que vous nous transmettez dans les différents récits .
C'est une chance de te connaître et de pouvoir participer d'une manière
pacif , il est vrais
mais intensément dans la lecture de ce bout de voyage . Bonne continuation .
Mario et Françoise .

BRAVO au Merena, quel bonheur de lire cette aventure !  bonne caipirinhas !  y a danzar !
Philippe

Chaud au coeur de te lire.
Walter

Génial !
Sincères félicitations à tout l'équipage et merci à Alexis de nous avoir fait partager votre traversée avec cette plume alerte et poétique qui est bien agréable à lire.
J'espère que vous avez pris plein de photos, en particuliers (je cite) "les yeux noirs de ces fameuses brésiliennes aux courbes aussi admirables que généreuses" de l'île Fernando de Noronha...   ;-)
A+,
Daniel

J'ai eu beaucoup de plaisir et d'émotions à vous suivre pendant cette
traversée. Bravo aux marins et au scribe!
Marc-Antoine

Superbe!
 on aimerait y être, foutu vie de chien terrien !
Antoine

Tes billets sont un régal! Vos aventures viennent ensoleiller des journées par ailleurs grisounettes et fraîches - le soleil a enfin fait une apparition aujourd'hui mais il aura fallu le temps... Pour vous, profitez, profitez, profitez, je me réjouis de continuer à te lire et à rêver!
Gauthier

Djoss que tu écris bien. Je suis ravi pour vous. Moi ce fut Cuba sur un Swan 57, plus exactement le port de la Havane pendant une semaine sur un bateau inbougeable pour cause d'avaries. C'est les jineteras qui en ont un peu profité.
Attention la Samba peut provoquer des lancements entre les vertèbres  L4/L5
Tanguy

Tu rêves Alexis ?
Vite reveille-toi, le Carnaval t'attend !
Marie-Cécile

Ta plume extraordinaire est un souffle de bonheur. tes descriptions poétiques et pus réelles que jamais,me transportent au large et me font rêver. keep on going!
Delphine

Salut Alexis, et puis tous les autres,
Je ne te l'ai pas encore dit mais franchement un tout grand merci et bravo
pour tes envois réguliers !
Très belle plume, belles réflexions sur le monde et du rêve à l'infini.
Merci et bon vent.
Luc

Tu as vraiment choisi un métier merveilleux et qui te correspond bien.
Chaque petit mail est un petit rêve en soi.
Merci Alexis pour ces moments d'évasion.
Marie-Françoise

Salut Alexis, et puis tous les autres,
Je ne te l'ai pas encore dit mais franchement un tout grand merci et bravo pour tes envois réguliers !
Très belle plume, belles réflexions sur le monde et du rêve à l'infini.
Merci et bon vent.
Luc

Une Brésilienne s’étire au soleil
Et ouvre un œil vermeil
Sur la mer qui roule
Des pelles de sel
Au sable sensuel...
Une Brésilienne,
Là-bas, s’éveille
Sous le bleu du ciel
qui couvre son bel appareil
D’un regard providentiel

Faites de belles photos aussi !
Corine

Quelle merveille de vous lire !
Bon vu d'ici, ça a l'air trop facile :-)) un peu de piment, que diable!
Je vous embrase tous,
Marie-Cécile

Alexis,
J'espère que tu n'as pas oublié d'embarquer "Mademoiselle aime le
Blues" de P.Kaes.
Rien de tel pour les journées de pétole.
Bat
JPP

Bonjour Alexis,
Merci pour ces mails journalier. Ceux ci sont revigorant comme l'air
doux d'une fenêtre que l'on ouvre au premiers jours de printemps après
un hiver rude et qui sent bon la liberté.
Bonne continuation,
Fred

Salut la bande à Alexis et merci de nous arroser de ces magiques
phrases qui nous font ressentir l’étroitesse de nos bureaux:))) et du
reste!!!
Vous souhaite de superbes glisses sous le soleil, exocets, baleines,
carpaccio de thon, sirènes , bref le kit du bonheur.
A tout bientôt
Pascal sous la pluie, si cela vous intéresse:((((

Merci pour ces messages qui nous transmettent un bon bol d'air et plus
encore une grande sérénité.
De longues siestes : on croit rêver.....
Martine

c'était donc un grain de beauté...
Pierre-André

Salut Alexis et à tout l'équipage,
si cela vous fait de recevoir les messages qui vont sont envoyés par le
truchement de Sylvie, sachez que suis à fond dans vos récits. Première tâche du matin après l'ouverture du mail, c'est de jeter les spams et surtout ouvrir merena around the world
c'est ma priorité - tant j'éprouve du plaisir à lire vos aventures
bon vent...et à très bientôt
Serge

Quel plaisir de partager le grand large et son côté "santé". Ici le vent
souffle en rafales. Champagne et vin coulent à flots dans les chaumières pour fêter l'annee nouvelle ! une petite croisière serait nécessaire !
Coucou à Sylvie qui s'occupe de la météo depuis la terre ferme j'imagine.
Bises. Yolande

Cher Alexis,
Voilà ce rayon de soleil qui s'affiche sur mon écran: la fenêtre s'ouvre sur un océan de souvenirs, d'impressions, d'odeurs et de sensations. Ma chaise de bureau roule doucement...et mon bureau sent la mer. Je mets mes pensées sous spi... Quelques petits réglages grossiers ... Et hop !
Voilà comment un fonctionnaire prend le large. Pas difficile
à faire ! Mais évidemment ça n'a rien à voir avec la réalité... Dommage ! Car à chaque réveil, je me casse la figure sur le mur d'en face!
Bien à vous tous,
Armel

Bonjour Alexis,
C’est toujours avec plaisir de lire les nouvelles de votre traversée.
Que de rêves vous nous faites vivre. Je marque chaque position sur
Google Earth ce qui me permet de suivre votre progression depuis
Nieuwpoort.
Tout les matins, dans le métro, pour me rendre au boulot je pense à
vous et qu’est-ce je j’aimerais être avec vous. Enfin … ce sera pour
une prochaine fois de participer à une petite étape. Vous n’entendez pas déjà le son des sambas ? Ce n’est plus très loin. Bon vent,
Jean-François

WIKIPEDIA ; Un « pot au noir » désignait au XIXe siècle une situation peu claire et dangereuse ! Les amis.....baignez vous dans le bassin " bébé nageur " demain, svp, et jouez avec les grenouilles qui crachent une
serpentine d'eau, tout en douceur :)
Pluie pluie pluie ici, sans ZCIT, comme d'hab, entre un "hommage " à Duke
Ellington au Flagey, et le nouveau "Old Ideas " de Leonard Cohen, simplement
magic à dire de Thierry Coijon. 77 ans et encore sur la sellette...!
Bisous Marzia

Merde Alors!
Lire tous les jours ce récit d'aventures de Jules Verne me faisait déjà franchement rêver. Mais alors si en plus tu ajoutes pour le terrien abruti de travail, de pollution et de tirage de gueule quotidien du monde entier, qui n'a pour seul horizon quotidien depuis 16 ans que les arcades du Cinquantenaire, un adagio de Mahler sous la voûte étoilée, ça me tue tout simplement.
Bonne route et ... à demain! D'ici là je me serai également refait l'adagio de Gustave devant mon petit feu de bois, en attendant le prochain épisode!
Jehan

On connaît l'histoire!!!
Dear Alexis and dear Sylvie,
I always read your reports with a lot of interest and I always would like to be on board with you.
Besame, besame mucho ....
m

Je vous envoie un petit parfum d'hiver bien gelé mais ensoleillé !
Espérons que le soleil et la lumière vous accompagne très vite à nouveau... Courage pour les rafales et les pluies !
Bisous à vous tous et un spécial à Mireille ;-)
Sofie

Merci pour ces messages qui nous tiennent en haleine. C’est presque du direct! Encore un qui a raté sa vocation d'écrivain! On a un peu l’impression d’être avec vous ! Je suis un relativement bon plongeur, mais je me suis toujours demandé quelle impression cela devait faire de nager en sachant qu'on a 3000 mètres de flotte en dessous des pieds.brrrr…. J’avais déjà la trouille lorsque je voyais le sol disparaître sous mes pieds en traversant le lagon de Tahiti, faut pas demander avec 3000M de fond. Je ne connais rien de plus beau dans la vie que d’avoir la sensation de se dépasser soi-même.
Allez, bon vent pour la suite comme dirait Georges !
Pierre le Tahitien

Pas d'exocet sur mon clavier ce matin
mais continuez ces petits messages du large, j'adore !
François-Xavier

Bonjour à vous,
C'est avec grand plaisir que nous suivons votre traversée. Vive l'internet et toute l'évolution technologique qui nous éloignent et nous rapprochent à la fois.
Le coup de l'exocet doit être un signe de bienvenue de l'Atlantique....Freddy en avait trouvé un dans son sac de couchage lorsque nous avons traversé en 2000, je vous passe l'odeur des chaussettes du capitaine au réveil!
On vous embrasse bien et on entend déjà les murmures....Brazil,
lalalalala, lalalala carioca, lalalala!
Savourez-bien tout ce bonheur. On vous envoie nos meilleures pensées des Saintes et de la Guadeloupe.
On vous embrasse et rendez-vous au prochain billet.
Freddy et Daisy

Alexis
Même si pas dans la grisaille de Bruxelles et sous le soleil de Provence, tes billets me font rêver quotidiennement.
Au fond, si c'était cela votre mission, vivre nos rêves en mer pour nous donner du courage au quotidien à terre.
Bonne continuation et merci pour ces petites bulles quotidiennes
Prenez soin de vous,
Nicolas

Mercredi 18 janvier - 50°48'34" N, 4°21'27" E
Nuit calme, Claudin a un peu toussé, mais tout est rentré dans l'ordre vers
5h du matin. Réveil à 7h pour la gym à 7h30. Petit déjeuner riz bouilli pour
Claudeke, tartines grillées et gelée de coings pour moi.
Le temps est maussade, après deux belles journées lundi et mardi, nous
entrons dans le Pot au belge, ciel bas, bruine perçante, léger vent de
nord-ouest.
Entre l'heure de midi, mimine et bibi qu'on a été voir le bébé tout neuf de la filleule à mimine, séquence émotion.
Demain, je pense vivre à 320km/h, sans vent et sans fatigue, dans un habitacle confiné mais confortable, les fenêtres ne s'ouvrent pas, ce qui limite le risque d'intrusion d'exocet... Si je parviens jusqu'au but de mon voyage, je vous préviens. Mais là, présentement, je dois me remettre au boulot. Chienne de vie.
Merci pour vos embruns...
Pendant que vous vous prélassez au soleil, voici nos vœux, histoire de vous rappeler ce que d'autres endurent...
A bientôt petit moussaillon.
Olivier

Je suis jaloux pour la piscine, Alexis!
Bonne route (mais peut-être dit-on cela autrement sur la mer)
Michel

Salut Alexis,
Merci de ces fréquentes nouvelles qui nous font rêver. On a l impression d'être un peu avec vous.
Que de moments forts, que de spectacles inoubliables pour vous tous. Trop chouette mais quelle frustration pour nous de devoir lamentablement rester à terre, au boulot de surcroit. GGGRRRRRRR
Enfin la vie n est pas finie et je compte bien tôt ou tard être des vôtres amitiés
Olivier
p.s. j attends avec impatience ton prochain message

Que c' est amusant de te lire. Tu as quelque fois des mots trop
techniques pour moi, mais tu écris bien, tu aprécies toujours les bons
repas et la musique;
affectueusement à toi,
tte Marguerite

Oh, la houle sans vent, si loin ? En tout cas, tu es bon écrivain, merci de ces messages qui font rêver.
Amitiés,
Gérald

Bonjour,
Je lis tous les jours votre journal. Je trouve magnifique cet enregistrement du quotidien. J'ai envie quelquefois d'être avec vous, je l'avoue, tout néophyte, inexpérimenté que je sois. Au large,
Michel

Cher Alexis,
Juste pour te dire combien je prends de plaisir à lire tes récits qui nous font voyager. Continue, please. Bon vent, j'espère!
Amitiés
Roland

j'adorrrrrrrrrrreeeeeeeeeeeeee !!!!
Françoise

Bravo Alexis pour ce beau journal de bord je rentre juste de Maurice en faineant, je vous envie pour votre belle aventure, profitez en bien et j'espère sur ton merena un jour! Maxime

N -JOY!!
Alexandre

Bonjour à tous,
Il y a des veinards pendant que je me caille à bxl. Super de suivre au jour le jour. Tu me diras quand vous apercevrez une belle bresilienne, Amities,
Dominique

Chère Sylvie, cher Alexis,
Merci pour vos bons voeux et vos messages qui nous font rêver ! Nous vous souhaitons une merveilleuse année à vous et aux veinards qui vous accompagnent durant ce beau voyage!
Bon vent !
Catherine et Jérôme

C'est beau! Bon vent les amis, bizz
JC

WOW !
Ca a l'air super ! On a lu avec la larme à l'œil tes poésies marines!
Have fun, brother!
Tex

Bonjour Alexis,
Quel beau carnet de bord, quelle poésie! Les circonstances sont en effet propices à la méditation existentielle... Pendent ce temps, le nez sur le guidon, je travaille encore et toujours et on se les gèle à Bruxelles.
Amitiées.
Jean-François

Ca chauffe sous les chapeaux :)!
Walt

En tout cas avec mon zoom je vois ta prostate de loin...J'espère en tout cas faire cette traversée un jour. Quel bonheur de vous suivre ainsi virtuellement. Bon vent.
Marc

Salut Alexis,
Je ne sais pas si tu reçois les messages de là où tu es, en tout cas moi je lit les tiens avec beaucoup de plaisir ce matin dans ma bagnole encore gelée par les moins 2 degrés qui givre Bruxelles. Je vous imagine pas mal dans cet autre monde. C'est top, merci et encore et à te lire...
Nicolas

Alexis,
Merci de me tenir informé de ton périple, ca me donne encore plus
envie de faire la traversée depuis le Cap Vert. Je dois t'avouer que
c'est un peu dure de te lire au bureau !
A+
Christian

Chers Alexis et Sylvie
Je découvre votre mail en rentrant de la pêche. Et je fais un voyage de 20 ans en arrière. Merveilleuse escale en effet à Santa Antao : sono sur groupe électrogène, fête villageoise et Alexis faisant la classe aux enfants du village.
J'aurais bien refait un bout de route avec vous car la nostalgie il n'y a rien de tel. Malheureusement l'état de mes poumons d'ancien fumeur me prive désormais de ce genre d'exercice.
Bon vent à vous et meilleurs voeux pour 2012.
JPP

Formidable carte postale! Ici c'est hall d'aéroport, autre départ, voyage plus rapide certes, mais pour aller ... nulle part. Vous, au moins, vous suivez la bonne route, celle de vos rêves, qui sont aussi les nôtres...
Dominique

Bonjour Alexis,
Tu nous fais rêver et regretter de ne pas nous être décidés à sauter à bord lorsque tu l'as proposé. Peut-être devrions nous cesser de nous cacher derrière toutes les bonnes raisons qui nous en empêchent ?
La croisière avec toi en 2004 reste pour nous un souvenir impérissable, malgré la promiscuité avec certains passagers qui nous considéraient comme des papy et mamy. On a 7 ans de plus et cela nous fait un peu hésiter... Pourrait-on un jour se rencontrer quand tu es à Bxl ? Nous pourrions parler de souvenirs et de projets.
Amicalement,
Jean-Luc

Salut Alexis,
oui, c'est magnifique ces notes au jour le jour. Qu'est-ce que la cachupa? Faites bonne route, de tout coeur. Y a-t-il encore des oiseaux?
Amicalement,
Michel

Toutes nos pensées sont avec toi. Un peu par pitié pour .... nous-mêmes. Pauvres de nous qui allons te suivre... Deux semaines, voilà ce qui nous sépare du départ. Pourquoi tant de gris? Patrice m'avait pourtant dressé un tableau enchanteur de la traversée. Cependant, le Père Noël n'existant pas (si?), je m'étais préparée à la réalité : pourquoi serait-ce différent ailleurs? Mon réconfort est de savoir que nos deux petits resteront en famille avant de nous rejoindre en face. Il n'y a plus qu'à....
Pat et Véro

Ouah !!!
On s'y sent !!! La description est "prenante" presqu' "émouvante" !... C'est normal : vous êtes en mer ! et en "pleine"...mer.... Ici, dimanche tranquille, ciel bleu, pas un nuage de la journée, froid sec, et à l'heure où je vous écris, 17.30h, le ciel est des plus lumineux dans les bleus-rouges violets-roses-orangés et tout cela dans des "aquarelles" qui se confondent...
Vous voyez cela à l'infini sur votre Océan magique. Nous voyons cela avec les arbres à l'horizon de notre campagne. C'est beau.... Votre atout : vous le voyez tout le temps de votre petit espace où l'horizon fait 360° ! Nôtre atout : il faut "prendre le temps de "voir", lever son regard de son ordi ou lave-vaisselle que l'on vide après un "chouette" remue-ménage de petits-enfants qui ont débarqués 24 heures... "Merci" de votre partage. Grâce à vous nous voyageons dans notre tête : ce n'est pas la même chose mais en ce qui me concerne, avec mon imagination : "j'adore" et MERCI : je voyage vraiment un peu avec vous à chaque fois que je vous lis...
BIG BIZZZZZZZ et BON VENT ( pas trop mais comme vous l'aimez ! )
Evelyne et Pierre

Bonjour Alexis et bonjour à tout l'équipage, C'est bon de recevoir de vos nouvelles! Merci d'envoyer ces récits de navigation mêlés de quelques propos philosophiques! C'est toujours un plaisir de te lire Alexis! C'est chaque fois le point de départ de rêveries d'aventures nautiques d'autant que je consulte régulièrement le site sailaway! Continuer à nous faire rêver, nous les mousses restés sur la terre ferme qui continuent inlassablement à pratiquer le métro/boulot/dodo! Bon vent,
Jacques

Le poulet au citron a donc pris un ris ! sacré Alexis, tu es un vrai poète et un philosophe bien entouré !!"
Benoit

Merci à tous l'équipage pour ces nouvelles tantôt techniques, tantôt philosophiques... Bon vent !
Martine

Week end quasi tout le temps ensoleillé à Bxl ....pas de vagues si celles de nos âmes. Vous avez laissé derrière vous, même si temporairement, le voyage politique de votre chère Belgique où la rêverie du jour c'est la citation d'Elio Di Rupo : "Il faut dire la vérité aux gens, l'heure est grave, des efforts sont nécessaire on s'en sortira! Bises
Marzia

Si j'avais le temps, je vous plaindrais..
Ingrid

Merci Alexis, ça fait rêver un peu !
J'ai de beaux souvenirs du Cap Vert également, à Saint-Vincent, nous logions chez Maria, une amie de Cesaria Evora, qui avait un bar à l'époque, je te parle d'il y a 17 ans... Sur les murs de son café, il y avait des signatures et des graffitis des voileux et des gens qui passaient par là. Il y avait des nappes en satin et du pop corn au curry.
Maria était portugaise et avait une fille très jolie qui passait son temps avec les beaux gars du coin. Elle parlait de repartir au Portugal pour lui donner une meilleure éducation. Il y a d'ailleurs une chanson sur Maria dans un des derniers albums de Cesaria Evora. Et puis plein d'autres histoires...
Sodade... , et bon vent quand même...
Corine

Tous nos meilleurs vœux à toute la famille de nous 5.
Bonne navigation
Valérie & Louis

Bonne année a Merena ses marins et a toute ta famille.
bises Lionel et Amélie

Salut salut,
j'adooooooore vous lire !
Bon, et les poissons volants, il n'y en a pas de trop ?
On est un peu, enfin très, jaloux de votre vitesse saperlipopette. Mais quel bonheur d'avancer si vite. On continue à rêver avec vous, c'est parfait.
Au plaisir de découvrir les prochains articles,
Bon vent
Bons plaisirs
Fabienne et Denis

Salut Alexis,
Tu devrais venir te changer les idées sur le lac de l'Eau d'heure. Aujourd'hui il y avait grand vent, 12.2cm de creux, on surfait à 10 nds en dériveur, trempés et même pas salés! Et puis tout près les forêts ardennaises, le feu de bois du campement, le cri des chouettes la nuit...Ca a son charme, tu sais? Allez, laisse passer les vagues, prends un petit Ryanair rien que deux jours, on t'attend!
Bises,
Jean-Ba

Quel rêve.
Alexis, Sylvie, et biensûr vous autres, heureux marins à bord du Merena, merci pour ce palpitant fil conducteur que vous laissez se débobinner dans votre sillage! Quel beau travail d'équipe, quelle belle aventure, quel bonheur de lire le merena-news...
On en veut encore. Et avec plus de photos, Alexis car même si l'écrit laisse plus de place à l'imaginaire, l'océan se montrera différent sous chaque oeuil. Bon, et aussi parceque tu fais de trèèès belles photos, of course.
Bon vent, Jess.

C'est un bonheur de te suivre à la trace au travers de ton journal de bord. Ca nous rappelle à nous aussi notre départ de la Méditerranée où l'on se lançait dans l'Atlantique à la découverte des Canaries, du Sénégal, du Cap Vert, des Caraibes.....les yeux et les oreilles grand ouvert, le monde nous appartenait!
Aujourd'hui, c'est à toi que le monde appartient, très chouette aventure que tu commences-là. On y est pas mais on pense bien à toi.
A bientôt, on vous suit pas à pas. (non, plutôt bord à bord)
S/Y Gulliver
Freddy et Daisy

Salut à tous,
Quel plaisir de vous lire, ça fait chaud au coeur... en fermant les yeux on s'y croirait presque! Bon vent,
Marie-Cécile

On est très gâtés de pouvoir te lire et te suivre de si près. On sent presque les embruns dans la figure. On est impressionnés et puis, tu écris si bien! Vous devez tout voir de très haut... ou de très loin, quelle belle liberté !
Bon vent !
Marie-Christine


Bonjour Equipage et Goncourt des Mers et Océans, toi Alexis qui nous donnes à déguster des petits moments de proses tels des surfs du verbes et des récits de mers...
Bonheur toujours aussi intense que de te lire, de vous lire.
Tu as raison, les mots entraînent des images qui se gravent dans l'imaginaire et qui sont rarement appelées à être développées sur papier glacé. Tes mots sont donc cette évocation de l'envie de vous imaginer tantôt en gros ciré, toilé, emmitoufflé et juste acceptant le gros grain, tantôt en mode T-Shirt et "cool Raoul", presque sifflotant l'apéro du bord à ne pas tirer.
Souvent je vois une grande carte dite du monde en mode plan pas sphérique... et j'imagine comme sur l'échiquier à la conquête des mers et océans, un petit Merena en miniature (cela doit être très petit, un petit en miniature), qui avance au gré des miles avalés, englouttis... presque heure par heure de voir que vous avez franchi tel Cap, telle latitude, telle hauteur de pays...
La destination finale approche... Madame Météo depuis le QG Lanfray fait des merveilles d'indications et de prévisions... Trullemans, Picard et sa bande, c'est de la gnognotte à côté des tracés mété de Dame Sylvie... ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh chapeau bas et clap clap. Après cela vous allez poser les montures, astiquer Merena pour sa traversée océanique, retour à Bruxelles-Plage. Un mini break prévu, retrouvailles familles et amis, et puis re-petit-déj, croissant et autres douceurs matinales que vous nous avez grâcieusement offerts mais en mode Canaries, cette fois... mais c'est quand encore la date afin que je réserve le petit-déj de ce jour en votre compagnie ???
Pour ma toute petite part, j'ai été "voiloté" du côté du Verse Meer, pendant 2 jours. Un jour où j'ai enfin compris ce que cela veut dire "pétole de vent"... genre de mer ou pseudo-mer en mode toile cirée, luisante et on entendait même petter les poissons... une journée où l'allure semblait aussi nulle que le zéro noeud !!! Tout était en mode "pendouille", fagnon, drapeau, boute,... rien de chez rien. Puis une nuit et le lendemain du gentil "force 4 / 5". On aime, on prend et par un vent nord-est des allures entre "plein et grand largue" avec une majorité de "travers"... et donc 5 ou 6 changements de bord sur une journée... du rêve quoi. Des petites sensations de surfs sur vague donnant l'impression de tout d'un coup accélérer le temps d'une ivresse de voile.
Merci de vos mots, merci de tes mots... on sera ravi de coller des images sur les mots et de voir si les légendes des photos seront aussi bucoliques que les mots sans les photos.
Take care... et à vous lire ou vous entendre tout bientôt.
Le mousaillon François

AAHH vous voilà presque en maillot et vous atteignez des vitesse que je ne connais pas.
Merci à tout l'équipage et à toi Alexis pour ton journal!
Vivement demain d' avoir des nouvelles !
bons vents les amis !
Damien


C’est un plaisir de lire la progression d’alexis ….Je voyage en pensée..
Bise
T

Waaouww....merci de nous faire vivre cela par écrit....bon vent.
Amicalement
Axel

Cher Alexis et sa bande de bateau ivre
Quelle belle aventure. Quels beaux textes. Merci de nous tenir ainsi au courant des vents, marées et troisièmes mi-temps.
Mais ...
ET LES PHOTOS ELLES SONT OU ?
Nadine et Michel
qui vous embrassons

C'est effectivement dans "le port de l'angoisse" et Boogie dit cela à Lauren Bacall pas à Ingrid Bergman.
En tous cas bravo et bon vent.
Amitiés
Thierry

Bravo les gars.
Take care of you all.
Amitiés,
Gérald

Hello Equipage en fauteuil-club-hésitant-entre-Alentejo-et-Douro
Hello Dame Météo de Merena...
Bon je lis que "par Toutatis, le ciel vous tombe sur la tête"... "Patience et longueur du temps font plus que force et que rage" a déclaré un "marin" des mots et des poésies !!!
J'aime vous lire et j'apprécie ces récits nautiques en mode Merena. Parfois j'ai même envie de sauter dans un avion et de venir par exemple partager un Douro ou un Alentejo...
Merci de ces mots et émotions.
A vous lire et bonne chance dans vos routes et caps !!!
A+++
Santé
François

Si ça peut vous rassurer, le centre météo de la rue du Portugal affiche un petit rayon de soleil prometteur.
Thierry

C'est génial d'avoir des tes nouvelles et d'avoir le plaisir de te suivre. c'est un moment d'évasion que je partage avec toi. bon vent!
Delphine

Faudrait savoir, un coup y a trop d'vent, un coup y d'vient faiblard et c'est pas bien non plus, ces marins sont impossibles !
Je n'ai pas souvenir qu'Ulysse se soit plaint de la sorte.... Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient.
Heureusement, j'ai retenu qu'il y avait de la trinquette, ça c'est chouette pour vous !
Merci pour tes récits et impressions, même si l'on ne comprend pas tous les mots, ce n'est pas grave, notre imagination peut ainsi se déchaîner....
A la prochaine petit, et arrête de chouiner, moi aussi j'ai froid sur mon scooter, même que, parfois, je le prends sous la pluie, dingue non ?!!!
Olivier.

Bonjour les petits….
Ca a l’air passionnant cette aventure et surtout le surf des vagues a 20 kn de vitesse. C’est la folie. Jejejeje
Je vous souhaite un bon courage pour la traversée et votre prochaine escale est a Recife Lanzarote ???
Si jamais vous avez besoin de quelque chose je suis sur la cote de Galice Espagne mais je me suppose que a cette heure la vous êtes déjà passés.
UN GRAND BONJOUR A TOUT LE MONDE.
ET BON COURAGE !!!!!!!!!!
Francisco

Merci pour ces Emails passionnants
J'adore et je suivrai jusqu'au bout avec beaucoup d'intéret.
Belle écriture en plus!
Un vrai feuilleton!
Bon voyage, c'est trop cool, on vous envie à fond!
Désolé de ne suis pas avoir été voir votre départ, mais ça m'aurait fait trop mal au coeur.
Pierre

Sisi, je crois qu'éffectivement les dauphins avaient quelque chose à vous dire...et comme vous ne compreniez pas ils vous ont indiqué la bonne route à suivre!!!!!
En tous cas, je vais attendre avec impatience les nouvelles de "Merena" et de son équipage, et je vous souhaite d'ors et déjà BON VENT.
Sophie

Géniales ces news hebdomadaires.
Fantastiques ces vidéos. Les bourgeois terriens en veulent encore.
Merci. Amitié,
Jehan

Quels veinards ! Vous êtes bénis des dieux ! C'est un beau cadeau de la vie eu égard aux difficultés de navigation rencontrées jusque là(aléas de la météo peu clémente avec vous) . Le message est clair: amis de la mer, quelqu'un veille sur vous !!
Le passage du Golfe de Gascogne risque d'être une dure épreuve alors dans les moments difficiles repensez à cette belle rencontre ! Elle vous donnera sans aucun doute la force de vous surpasser . Bonne continuation ! Mireille

Incroyable votre rencontre, mais tu ne nous dis pas si tu as finalement suivi les injonctions de tes amis…
C’est très sympa de vous suivre, cela permet d’un peu naviguer depuis le bureau ! Bon vent !
Olivier

Trop chouette, p-ê que c'était des dauphins vicieux qui voulaient que vous échouiez pour bien rigoler, et peut-être vous sauver après et avoir le beau rôle.
Personnellement je suis excessivement fan de l'album "five leaves left" de Nick Drake.
Bonne mer,
Pi.

C'est super avec tes coordonnée..nous pouvons te suivre sur Google Map
bon vent
Yves

Ce fut un moment très émouvant , ce dimanche et un moment d'hésitation sur My First ...
On les suit ?!?!
Mais la raison ou le bon sens nous a fait virer de bord vers Oostende. (rien que d' écrire cette ligne je déprime)
Quel Bonheur de lire ton journal, Alexis! Je voyage un peu....
Bonne chance avec cette météo de début d'aventure qui n'est pas très clémente.
Bonjour à tout l'équipage
Damien

Bonjour les meilleurs marins du monde tant sur terre que sur mer !!!
Merci encore de l'ambiance pontée pour les départs de Sahona et de Merena... qu'elles sont belles, ces fifilles de la mer !!!! J'aime leur look et surtout leur envie de grimper les vagues et de défier ces caps planétaires.
Voilà un petit journal de bord qui commence avec bonheur en mode "tranquille" (avec l'accent de là-bas, siouplè!!). Bonjour les amis anglais... pub and Co vous ont donc permis de recharger les batteries et surtout d'affiner les voilures et autres petites bricoles pour rendre ce défi de traversée encore plus performant et sécurisé.
...
Voilà voilou les Bretons... Cap d'Europe, cette pointe-là... Longer cette douce et belle France par sa côte... un "voyage par mer" qui donne du relief à la version terre.
...
Merci de ces petites nouvelles de la forme des vents et de Merena et des équipages... Merci de vos défis et de vos nouvelles ...
A++ et amitiés toutes cordiales,
François

Magnifique: Vous avez tout de suite profité du vent adonnant.
Ici à Liège, c'est vraiment l'automne, sombre et humide depuis lundi.
Bonne traversée de la Manche,
Bises de Liège.
Jean-Ba

Vous êtes GéNIAL ! EXTRA !!
On est presqu'avec vous......
Moi de toutes les façons !!!
...
Bizzz d'Alsemberg où le ciel bleu et soleil prolongent cet été indien incroyablement agréable....
Evelyne et son "Pierrot"

Coooooool, j'espère qu'il fait bien froid et beau, comme ici. Je suppute que l'arrêt à Brighton n'est pas aligné avec l'objectif cure détox prévu, bravo.
Bonne mer,
Pi.

GOOD LUCK Alexis and the team ! wish you all the nice winds with you.
We will be following your journal daily.
Best wishes,
Serdar

Hello Alexis,
J’ai regardé avec envie ton périple, cela me fait chaud au cœur de vous voir partir.
J’ai gardé un très bon souvenir d’un pub anglais de Ramsgate.
Cela commence sous de bons hospices selon moi.
Amusez-vous bien.
So

Sympa de recevoir ainsi de vos nouvelles ….
Cela semble bien parti pour Merena et son équipage, surtout le coup du pub anglais ...
Bon vent les amis
Vincent
" WASABI "

Bon çà va finir par "débouler" .
Au fait si dans le Sud , si Alex à besoin d'un équipier je peux être candidat suivant les dates et le prix "charter" !!!
Amicalement
Jean-Pierre

salut Alexis,
ça fait plaisir de suivre ton périple, je serais bien volontiers monté à bord! tu écoutes quoi comme musique. je présume que tu as entendu parler de sela sue, c'est pas mal du tout. il y a adèle aussi; enfin quelques musiques planantes pour un périple qui l'est probablement tout autant.
bon vent!
a +.
Delphine

Ah, la Bretagne!
Ca file, il me semble!
Belle et bonne journée,
Michel

bonjour Alexis et tous ceux qui t'accompagnent pour ce grand départ!!!
Je mets un nombre infini de pensées positives pour votre merveilleuse aventure qui commence demain!!
je vous souhaite bon vent,belles vagues,bonne entente,belle expérience!!!
je vous suivrai avec enthousiasme et ....envie!
ET...QUE L'AVENTURE COMMENCE!!!
Avec toutes mes amitiés,
Isabelle

Bonne aventure, que le vent soit toujours dans le sens espéré et avec la force souhaitée.
Je suivrai l'avancée du bateau tout au long du parcours assis sur ma chaise ou dans mon fauteuil.
Joël

Bon vent et bon voyage mon grand! Prend bien soin de toi.
Nous t'embrassons!
Bijan

Wawwww !
C'est très émouvant, çà, Alexis !
Impossible de venir agiter un mouchoir dimanche, on est à l'autre bout du pays.
Mais on le fera dans la tête. Et puis, on te suivra.
Sois prudent, et bon vent !!!
Bien amicalement
Martine et François

Bonjour Alexis,
je ne pourrai malheureusement pas être là pour ton départ, nous serons sur le chemin de retour de Anvers,
mais je tenais à te féliciter pour ce magnifique projet.
Nous te suivrons miles après miles.
Bon Vent,
Alain

Fantastique Alexis. Bon vent a toute la petite famille!! Et qui sait, a plus..Sur votre parcours.
Caroline

HI Guys,
What a fantastic adventure - !! good luck and bons vents!
Andrew

Comme j'aurais aimé être là pour vous souhaiter bon vent!!! 1000 kisses, n'emportez pas de rongeurs a longues oreilles, et revenez-nous vite! Jess&Co.

Bon voyage tonton l'escale!!!!
que les vents et la houle te soient favorables...
gros bisoux
kanak

Je vous souhaite tout le bonheur du monde et regrette infiniment de ne pouvoir être des vôtres dimanche.
Bon vent, bonne mer. Nous vous suivrons sur le site.
Meilleures amitiés
Les Assen...

Bon vent… portant !
Que la mer te préserve comme elle a toujours daigné faire avec moi.
Antoine

Cher Alexis,
Te souhaite tout le meilleur dans ce merveilleux projet et serai évidemment en pensée avec toi.
Merci de nous faire partager tes rêves!
Avec toute mon amitié.
Ed.

Salut Alexis,
Bon vent, je penserai à vous et suivrai votre parcours de près....
amicalement
Nicolas

Aux heureux participants
Sur leur bateau flamboyant
Vous qui croiserez au large des côtes,
Sirènes, poissons et cachalots
N'oubliez pas sous la voûte des cieux
De regarder les étoiles
Mais aussi de penser à ceux
Restés à terre, chez eux.
Qui rêvent de partir
De lever la voile, de vivre mieux.
Ramenez nous espoir, rêves, souvenirs !!!!
Bon vent les amis, vivez cette aventure à fond & take care!
On vous embrasse.
Fabian et Christelle

Cher Alexis
cette aventure me fait bien rêver. je pense que tu a trouvé la formule du
bonheur :)
je vais suivre ce périple ts les jours à commencer de votre départ du
ponton C ( le point C !), si tout va bien.
je penserai à toi et à ton équipage au fils des vagues
bisous
Marzia

Je vous suivrai via ton site, à défaut de mieux pour le moment.
Je n’ai pas encore renoncé à vous rejoindre pour l’une ou l’autre étape.
Bon vent
Bob

Bon vent !!
Tu partiras sans un bon Merlot Anima mais en le buvant je penserai à toi !!
J’ai une foire ce week-end alors je serai pas à Nieuwport, mais comme si Bon amusement et que tout aie bien
George

Bon vent ! Bon courage!
Que tout se passe pour le mieux et que Dieu vous envoie les vents favorables pour boucler ce tour du monde de la manière la plus agréable ! Je serai en pensée avec vous!!
Murielle

Bonjour Alexis,
Bravo, Bravo,
Félicitations, Belle persévérance dans ton projet.
Tu arrives enfin au bout (du quai).
Je penserai à toi dimanche matin devant mon pauvre croissant !
Bises à vous deux
Amitiès
Antoine

Bon vent les amis!!
Je suivrai certainement vos aventure sur le net!!
Et espère vous revoir bientôt!
bisous de New York
Laetitia

Bravo et surtout, bon vent !
Je penserai à toi, à vous !
Laurent

Bon vent à vous deux!
Amitiés, Grégoire et Tatiana

Je vous souhaite pleins de beaux moments sur l’eau tout au long de votre superpériple
Seayu, Olivier

Je te souhaite que du bonheur et bon vent pour cette superbe aventure!
Je ne manquerai pas de suivre celle-ci!
Gros kiss, Et bon vent!
Sylvie

Quelle aventure! Bravo!
Suerte!
Hasta pronto,
Bruno

on vous suivra !!!
bisous
nous 6

Merci Alexis pour ces petites nouvelles... Nous serions heureux, mon épouse et moi même, que tu nous fasses faire quelques ronds dans l'eau vers le 8/10 décembre à Ushuaia. Cela pourrait distraire Claudeke. Ne nous fait pas attendre sous quelques prétextes fallacieux, cela pourrait, cette fois, irriter mimine.
...
Je sais que tu es régulièrement à cours de projets, pouvoir redonner ainsi un sens à ta vie me fait plaisir.
Bravo pour cette aventure qui a dû te demander un sacré travail de préparation, cela va être génial ! Nous conduisons malheureusement notre dernière fille en Angleterre dimanche, et ne pourrons venir hurler sur le quai, je regrette que tu ne puisse profiter de mon organe pour ce moment fort.
Si Sylvie reste à Bruxelles, avec une belle tapisserie à terminer, dis lui de nous appeler, nous serons également seuls, cad sans enfants, et souvent à Bruxelles, sauf quand nous allons voir une petite en Argentine ou à Tel Aviv...
Profite bien de cette expérience (mais tu en avais peut être déjà eu l'idée...).
A bientôt par mail ou à la nage,
Amicalement,
Olivier

Bon voyage et bon vent
congrats pour ce beau projet
François

Regarder à quai ... les autres partir ... c'est pas mon truc ... même avec un mouchoir
Je te souhaite de tout coeur d'en profiter à 100%.
S'il y a bien un dicton qui te va bien c'est "Fait de ta vie un rêve... et d'un rêve une réalité"
Je serai sincèrement avec toi en pensée
Super !
Arnaud

I am afraid I did not have time to see you off, but I wish you all, " BON VOYAGE".
Have a safe trip.
Kind regards,
John

Bon vent à Merena et à son équipage. On va suivre çà de près. Bises au skipper.
Michel et Sylvie

Sache que je trouve ton projet formidable et je suivrai certainement le deroulement de votre périple pas a pas.
Bon vent, et a bientôt quand même!!
Luc

Salut Grand chef,
Je te souhaite tout le meilleur pour cette grande épopée.
Je ne te dis pas à très bientôt, mais j’irai lire régulièrement ta prose.
Je trouve que ce tu entreprends est tout simplement magnifique .
Vincent

Bonjour Alexis,
Nous partons à midi à Douvres, peut être nous verrons nous en mer demain en début d'après midi quand nous rentrerons à calais....
Nous te souhaitons un beau voyage et un bon vent, bravo et surtout profitez en bien !!!
Grosses bises à vous deux
Pierre-Yves et Mimi

Prenez votre pied !
Cordialement
Marc

Je vous souhaite de belles navigations!!
à bientôt!
Ptit Louis

Moi qui passe mes jours à l'ombre, derrière des barreaux en plus, sois assuré de l'énorme effet sur moi, de tes exploits mondiaux!
Bonne route, bon vent, on est tous derrière toi!
Marie-Christine

bon vent alexis!!!
Boris

Bon vent jusqu'aux Canaries! Toutes mes pensées vont vers toi et cette formidable aventure que, une fois de plus, tu as mise sur pied de main de maître.
A bientôt
Bernard

 


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