A
bord de DESTINATION CALAIS
Pierre-Yves Chatelin
Skipper de "Destination Calais"
mercredi 6 août 2008 - J+17
Dernier message de "destination calais", nous sommes entre
Batz et les 7 iles, le vent mollit et nous allons prendre 6 h de courant
contraire d'ici 1 heure.
C'est un miracle que nous soyons déjà là car à
la faveur du vent mollissant nous venons de découvrir qu'il nous
manque une grosse moitié du safran babord, ce qui explique tout
nos problèmes de contrôle du bateau et de vitesse réduite
depuis plus de 6 jours. Heureusement que le vent est resté modéré
......
Nous espérons quand même être à St Malo entre
cette nuit et demain matin, merci de nous laisser un peu de vent quand
même pour une arrivée qui aura une saveur particulière,
le moins que l'on puisse dire étant que nous n'avons pas été
très chanceux comme dise nos amis québecois !!
Merci à tous ceux qui ont travaillé pour nous pendant
cette Transat et à très bientôt
mardi 5 août 2008 - J+16
Encore une nuit difficile pour "destination Calais". Alors
que nous marchions à 12/13 nds nous avons tapé asez violemment
un OFNI dans le safran babord et le bateau est devenu ingouvernable.
Alors que nous allions commencer à affaler les voiles, quelque
chose s'est dégagé du safran et le comportement du bateau
est redevenu acceptable même si nous avons parfois des réactions
bizarres à la barre. Nous sommes partis au lof 3 fois ce matin
sous spi dans 20 nds de vent grand largue ce qui n'arrive jamais ....
Tout cela nous a evidemment beaucoup ralenti et nous voyons les bateaux
devant nous s'éloigner inexorablement ....
Qu'importe ,l'aventure est belle et nous sommes heureux de la vivre
à travers ses joies et ses difficultés que nous tentons
de surmonter les unes après les autres, nous apprenons énormément
et la prochaine sera forcément plus belle pour "destination
Calais".
Nous voyons avec plaisirs la terre s'approche mais après les
brumes de Terre neuve c'est un crachin breton typique qui nous accueille....
Patience Patience ...
3 août 2008 - J+14
La nuit, s'est bien passée sur destination Calais, assez sport
quand même, d'abord sous spi, puis, incroyable, 1 heure presque
empétolée dans 8 nds de vent et une mer très agitée,
puis spi affalé, & ris pris dans la GV, et envoi du genaker
avec 28/30 nds de WSW. 3h après spi de nouveau, nous avançons
bien même si on s'aperçoit que Grassi nous lache lentement
mais surement. On a doublé Partouche qui doit avoir des problèmes
car ça se passe vite, et miracle nous avons 1 rayon de soleil
avec nous, insuffisant pour sécher le bateau et nos vetements
mais bien agréable quand même. Le moral reste bon, nous
dormons à peu près bien et les problèmes de batterie
ne s'amplifient pas, mais il faut rester très vigilant car nous
allons vite ( quand même!!!) et le vent varie beaucoup entre 18
et 28 nds. La vie continue sur destination Calais avec toujours le même
objectif, ëtre le plus vite possible à St Malo !!!
2 août 2008 - J+13
Qu'a t on fait pour mériter ça ?? Nous sommes au bon endroit
sur les fichiers gribs, on de vrait voir 25 nds de SW et nous avons
9/10 nds d'Ouest, et pen dant ce temps les autres à côté
ont ces prévisions et s'en vont ... C'est difficile, rude école
de patience la course au large .
A part ça un rayon de soleil hier après midi pendant 1
h, un vrai bonheur, on garde le bateau en bon état mais les difficultés
pour charger les batteries ne facilitent pas les choses.
On garde le moral malgré tout en espérant que le vent
revienne, et tant que la ligne n'est pas passée, on se bat. A
demain
ps, il pleut !!!
1 août 2008 - J+12
Nous avons travaillé comme des fous hierpour réparer la
fixation de l'amure de genak et des sous barbes, et à14h nous
étions de nouveau sous spi et arretions de perdre des milles.Cette
nuit on a assuré en affallant 2 fois le spi à 28/30 nds,
pour lerenvoyer des que cela mollissait. On recolle petiit à
petit au pelotondevant nous grace à notre position plus sud et
cest bon pour le moral.
>Tout est mouillé ou humide sur nous et dans le bateau , nous
avons unbesoin urgent de soleil mais cela ne semble pas au programme
encoreaujourd'hui....
> A part cela tout va bien on continue à se battre pour ratrapper,
cela finira bien par payer un jour !!
31 juillet 2008 - J+11
Tout va bien sur"destination calais", on avance vers le but
assez vite, enfin au portant, il pleut, et on commence à casser
des bricoles : cette nuit c'est la fixation de la sous barbe et de l'amure
en extrémité du bout dehors qui s'est cassé, une
grosse tige inox sectionnée net. on va se débrouiller
pour refixer avec du sectra mais il faut que le vent baisse un peu,
26 à 32 nds actuellement.
> L'ambiance est humide à bord, pour changer un peu, on est
content d'avoir notre copain François pas très loin et
on va faire le maximum pour essayer de revenir sur le groupe qui avance
70 milles devant nous, pas évident mais c'est un challenge important
pour "destination Calais" et son équipage toujours
motivés pour arriver le plus vite possible !!!
30 juillet 2008 - J+10
Bonne nouvelle ,il ne pleut plus et nous avons vu un lever de soleil
extraordinaire ce matin sous les nuages.
> Mauvaise nouvelle, cette nuit nous avons trouvé de la pétole
(2 à 3 nds) adonnante à la place du refus recherché
(c'était risqué d'accord mais possible, on a joué
on a perdu....), et sommes allés trop au nord, il faut donc redescendre
maintenant et ce bord est très mauvais, à 100° de
la route environ, mais il est indispensable si nous voulons rester au
sud de la dépression qui va nous donner enfin du vent portant
pendant plusieurs jours.
> L'ambiance reste solidaire à bord de "destination Calais",
nous sommes bien sur déçus d'être où nous
sommes aujourd'hui, mais loin de baisser les bras nous nous battons
pour nous en sortir et il reste quand même 1500 milles au cours
desquels il peut se passer beaucoup de choses.
29 juillet 2008 - J+9
Hier après midi un miracle s'est produit, il n'a pas plu pendant
5 h ! Après la nuit dans la pétole tout est rentré
dans l'ordre, nous sommmes au près dans 15/17 nds de vent et
il pleut ..... Tout ceci n'est pas d'une gaité folle mais on
continue à bosser dur pour revenir sur nos plus proches voisins,
la météo n'est pas avec nous mais on essaie quand même
de faire avancer "destination Calais" le plus vite possible,
et en ce moment ça va vite , mais pas dans la bonne direction
!! Ce sera pour plus tard; La course au large ce n'est pas toujours
facile, c'est un euphémisme !! Rassurez vous il y a aussi des
bons moments, comme cette nuit où un troupeau de globicéphales
nous a accompagné pendant une heure dans la pétole, c'était
magique !!!
28 juillet 2008 - J+8
Reverrons nous un jour le soleil ? Il pleut presque sans arrêt,
le vent varie entre 23 et 30 n ds, on avance mais il faut toujours etre
très vigilant pour ne pas se faire surprendre par un e rafale
ou une vague. En plus on se fait larguer par presque tout le monde sans
bien comprendre pourquoi, on se bat pour rester sous spi meme quand
ce n'est plus tres raisonnable, on regle tout le temps, je n e sais
pas ce qu'on peut faire de plus mais visiblement ça ne suffit
pas. La course n 'est pas finie, mais il est certain que le portant
fort ne nous avantage pas ! Enfin les milles s'ajoutent aux milles et
le bilan reste positif , le bateau va bien malgré une barre souvent
très dure et l'équipage reste en forme et combatif. Un
rayon de soleil et ce serait le bonheur !!!! On a récupéré
un peu d'eau ce matin car on consommait un peu plus que prévu
c'est parfait!!
27 juillet 2008 - J+7
Depuis notre passage à St Pierre nous fonçons dans la
brume, avec 20 à 25 nds dans notre dos, avec une mer à
peine formée qui est très agréable, un rayon de
soleil et ce serait le paradis !! De temps en temps la visibilité
s'améliore, il se met alors à pleuvoir ....
> Tout va bien sur "destination Calais" qui plane à
haute vitesse vers l'est. Cette nuit nous avons perdu du temps à
cause de notre sous barbe de bout dehors dont une épissure a
glissé, il a fallu refaire une sous barbe complète et
arrêter le bateau complêtement pour la mettre en place,
pas évident mais ça semble tenir.
> Le passage à St pierre restera dans nos mémoire.
D'abord à cause de la pétole qui nous a accueilli à
Langlade, puis surtout grace au passage au nord de l'ile dans la passe
à Henry où la brume s'est déchirée l'espace
de 10 minutes pour nous faire admirer l'ile et permettre à des
amis rencontrés à l'aller de venir en pneumatique nous
dire bonjour et nous transmettre la chaleur de l'accueil des St Pierrais.
> Nous tentons de garder "destination calais" pas trop
humide mais ce n'est pas simple, il y a 2 heures nous avons changé
de spi sous une pluie battante ! Depuis elle a cessé et la brume
épaisse a repris sa place..... la vitesse est un peu stressante
par moment quand on est à l'intérieur, mais on ne va pas
s'en plaindre, le rythme des quarts permets de bien se reposer, finalement
4 semble être un bon chiffre pour cette transat.
26 juillet 2008 - J+6
Juste un petit mot pour vous dire que nous sommes dans un calme complet
depuis 3 h, nous avançons à 0,8 nds en moyenne et il semble
que nos voisins arrivent à toucher des risées que nous
ne voyons pas ..... Je pense que l'addition va etre sévere. C'est
si beau içi en croisière.....On est dans une brume dense
qui ne facilite évidemment pas les choses, il faut prendre son
mal en patience mais ce n'est pas facile, ça ira mieux demain!
25 juillet 2008 - J+5
Début de matinée agitée sur "destination Calais".
La nuit n'a pas été super calme non plus, car tirer des
bords dans 20 nds de vent n'est pas très drôle avec une
mer très formée et un bateau limite surtoilé avec
grand voile haute et solent, mais "destination Calais" s'en
sort plutôt bien et nous restons près de la tete de course.
Puis ce matin mauvais bord vers le sud qui adonne quand on doit virer
alors que les fichiers météo annoncent une rotation dans
l'autre sens....On se retrouve tous près de la pointe sud ouest
de Terre-neuve, le vent ne mollit pas, nous restons dans le coup avec
la tête du 2ème groupe, les stars se sont bien sûr
envolées !!! ( le dernier classement est mauvais car notre position
a été prise 1 heure avant les autres, sans doute un petit
problème de standard C.)
Et il y a 1 heure, choc sur la quille, nous venons de percuter une grosse
tortue qui dormait entre 2 eaux et s'enfuit sans doute blèssée.
Il ne semble pas y avoir de dégat, on voit bien de chaque côté
de la quille près du bulbe de l'antifouling arraché, il
y a sans doute un point d'impact sur le bord d'attaque mais c'est difficile
à voir précisément pour le moment. Probablement
plus de peur que de mal mais c'est quand même impressionnant ....
La vie continue sur "destination Calais, on se bat au contact ce
qui est motivant mas fatigant quand cela dure depuis 5 jours ! Mais
le large arrive...
24 juillet 2008 - J+4
Les dernieres 24 h ont été fertiles en rebondissements
pour la sortie du St Laurent ! Du soleil et des vent très faibles
et changeant dans la journée, "destination Calais"
ne s'en sort pas trop mal et prend même un moment la tête
de son groupe de 6 bateaux , puis regroupement de 7 à 8 bateaux
en fin d'après midi, les bateaux récents vont plus vite
mais on s'accroche. En début de nuit on tombe dans un trou de
vent juste à la pointe de Gaspé et à 23h on repart
dans les derniers un peu dépités. Une heure après
le vent tourne miraculeusement et nous fait recoler au peloton qui passe
la marque de Percée très groupé, les voiliers se
suivent pratiquement tous en 50 minutes, les 1ers ayant été
très ralentis par des calmes !!!
> Le reste de la nuit est gris et humide, du près avec 10
à 15 nds de vent irrégulier de Sud Est à Sud, "destination
Calais" marche bien, nous ne sommes pas loin des premiers et le
moral est en hausse !! Un système de quart (3h) plus strict est
mis en place, il nous permettra de mieux nous reposer.
> Tout le monde va bien et attaque la traversée avec confiance,
on est dans le coup !!!
23 juillet 2008 - J+3
Même si les jours se suivent sans vraiment se ressembler, il reste
une constante, ce n'est pas facile .... Au rayon positif, le soleil
est revenu depuis hier midi et c'est bien agréable, la nuit a
été superbe avec une belle lune et plein de plancton très
phosphorescent, et nous sommes toujours avec le même groupe de
4 bateaux, voir même un peu mieux par moment, au rayon négatif
le caractère totalement aléatoire de la force et de la
direction du vent, sans parler des trous complets qui se forment et
se dissipent sans que l'on puisse comprendre pourquoi ....
Pour le moment ce n'est pas dramatique, "destination Calais"
a plus de chance que les fermiers ou Belouga, mais cela reste très
frustrant, on vient par ex de faire un bord à 80° de la route
pour récupérer une zone de vent plus franc et mieux orientés,
et 15 min après avoir viré le vent disparait et ressort
30 min plus tard avec 40° de refus, on est de nouveau à 60°
de la route alors que l'on espérait être en route directe
......
Ceci dit tout va bien, l'équipage est efficace et l'ambiance
agréable, il faut juste prendre son mal en patience et constater
que "destination Calais" reste dans les 10 premiers, on sauve
les meubles !!!
22 juillet 2008 - J+2
Quelques nouvelles du pays des brumes, il fait froid et
humide, on ne voit rien, on croise de temps en temps un voilier fantôme,
et on essaie de faire marcher correctement "Destination Calais"
ce qui n'est pas simple car le vent varie beaucoup. Pour le moment il
est à peu près stabilisé à 15-18nds avec
de petites bascules au gré desquelles on gagne ou on perd des
places.
> A l'instant un miracle vient de se produire, nous sommes sortis
de la brume, et cela change la vie, j'ai même l'impression qu'on
aperçoit un rayon de soleil sous les nuages uniformémént
gris !!!
> Le bateau va bien, l'équipage aussi, chacun trouve ses marques
petit à petit, on essaie tous de bien faire avancer "destination
Calais", et dans le bon sens !!!
21 juillet 2008 - J+1
Dur, dur le St Laurent !!! A près les calmes de la 1ère
après midi, la nuit a été meilleure avec un vent
plus régulier jusqu'à ce qu' on arrive sur la rive nord
au terme d'u bon bord de près Tribord amure. Et là, nous
sommes restés bloqués 3 heures sans vent dans un clapot
infernal, en marche arrière par moment, alors qu'à 500
m un autre class 40 passait sans problème . Et maintenant nous
sommes sous 2 ris trinquette avec un vent de NE de 25 à 30 noeuds
!!!
La route est longue et nous auront surement un peu plus de chance plus
tard. Je vous laisse, le vent change tout le temps !
Tout le monde est en forme, destination Calais aussi.
Pour en savoir plus:
Sylvie Guillaume: +32 477 429 829 / sylvie@sailaway.be
Suivez la course en direct sur le site de la Transat Quebec Saint Malo:
les actualités classées par classe (Class40 pour le Destination
Calais) et une cartographie qui reprend les dernières positions
des bateaux.
http://www.quebecsaintmalo.com/
|
A
bord de ESPRIT LARGE
Jean-Edouard Criquioche "Cinoche"
Skipper du Class40 n°20 Esprit Large - Talmont St Hilaire
mardi 5 août 2008 - J+16
...déjà la dernière nuit en mer...!
Bon, ben, ça y est, on est 'déjà' à la
dernière nuit. La course n'est pas finie, il nous reste 200
miles nautiques à parcourir avec 3 bateaux dans le viseur.
Le premier ça va se jouer au corps à corps, les deux
autres vont être un peu plus dure à attraper mais c'est
jouable. Les équipages commencent à être fatigués
et émoussés par 17 jours de mer, on avait gagnez 3 places
ainsi avec Louis lors de la dernière nuit sur la Jacques Vabre.
Alors, on tente de récidiver.
Depuis hier 8H TU, on allume comme pas possible, à chaque pointage,
on est le bateau le plus rapide. La mer est parfaite, le vent entre
25 et 30 noeuds, et notre angle de vent apparent se situe entre 105
et 120 degrés :
Les conditions idéales pour speeder sous spi.
Résultats des surfs de plus d'une minute stabilisés
à 20 nœuds ; du plaisir en barre !
Cette course aura été ma première transat en
course en équipage.
Après le Rhum en solo, la Jacques Vabre en double, se retrouver
à 5 bonhommes pendant 15 jours dans un espace vitale de 4m50
par 12m est assez spécial...!
Et je ne parle pas que de cette sensation bizarre de renter dans une
grotte d'ours quand on passe de l'air pure du large à celui...
un peu moins pure du carré...!!!
La douche à l'arrivée ne sera pas simplement une source
de bien être, mais une nécessité... presque sanitaire
!!!
Le fait d'être en équipage enlève cette notion
de pure aventure, de dépassement personnel, de sentiment de
danger extrême parfois, d'autonomie aussi.
C'est une belle transat, on ne la renie pas et on a été
très content de la faire, on s'est bien entendu car on est
des vrais potes mais on est d'accord pour dire qu'on reste des solitaires
de la mer dans l'âme et qu'en définitive, on préfère
être au 'milieu' tout seul.
En conclusion, on n'aura jamais été dans le rouge sur
un plan individuel et bien que cette transat est été
intense, je n'ai pas l'impression d'une aventure mais simplement d'un
run endiablé avec un équipage de barbouses appliquants
simplement des consignes de vitesse et de cap.
Cette méthodologie, bien qu'efficace sur le mode course donne
une impression de 'professionnalisation'; un vulgaire taf quoi!
Les rôles avaient été définis au départ
de la course ; 2 navigateurs, 2 barreurs, le 'cinquième' élément
pour lier tout ça. Mais le fait que se soit si bien orchestrer
(trop bien?) me laisse un goût d'inachevé.
Toutes les 3 heures, le même rituel ; 2 mecs qui rentrent, 2
qui sortent, transfert d'informations ; vents moyens, vitesse cible,
angle cible... Changement d'équipe quoi!!
On n’est plus livré à soi même et je crois
que c'est simplement ça qui nous manque, car c'est avant tout
cette autonomie et cette liberté totale que nous venons tous
chercher 'au milieu'.
Encore une vingtaine d'heures de bagarre donc, on est passé
en mode 'dernière ligne droite', plus de calculs, plus de préservation
du matériel et des bonhommes, ne plus penser à cette
fatigue, à ces appels de crampes, ne visualiser que la réussite
de cette dernière chasse ; Tout donner, tout simplement.
Résultat demain soir entre 22H TU et 02H TU.
3 août 2008 - J+14
Alors prêt ? et hop ! 40 noeuds
Le calme avant le coup de vent.
Toute la nuit et la matinée sous spi à fond, ce matin
avec Louis,on s'est vraiment régalés avec des surf à
plus de 22 nœuds !, ok on a appuyé un peu trop sur l'accélérateur
et donc la route... mais faut bien se faire plaisir de temps en temps.
Un peu frustrant pour l'autre quart qui a du abattre pour nous recaler
et donc avoir moins d'angle au vent, donc moins de vitesse et de sensations...!!
Sorry men !
Le vent est allé en baissant jusqu'à 0 noeud cet après
midi. On a du attendre que cette dorsale passe, c'était prévu,
mais c'est toujours stressant de rester coller, on sait pas comment
sont traité nos concurrents.
Le vent monte à nouveau, doucement mais on sait que ça
va rentrer fort cette nuit, de 3 à 35 noeuds établis
avec des rafales à 40 noeuds (80km/h), nouvelles cavalcades
endiablées de prévues sous spi, Je remets en jeu mon
top speed de la régate (22 nœuds 51) et Louis a faim de
le re-décrocher !
Ce matin, je l'ai repris pour 3 dixièmes de noeuds!!!... mais
je l'ai repris quand même!
Les positions des concurrents risquent de changer dans les prochaines
heures; la dorsale devrait ralentir ceux de devant et la dépression
arrivant par l'arrière ; nos chasseurs devraient se rapprocher...
Encore 550 miles à parcourir, les écarts sont tout de
même important, mais l'objectif est de rapprocher un max des
trois bateaux devant nous
(75 miles nautiques) et jouer après avec la marée et
les courants en Bretagne nord, et comme on s'est dit : On est pas
non plus à l'abri d'un coup de bol!
Houston, we've got a problem !
Juste une petite réflexion nocturne, où lors des changements
de quart, on se croirait dans une navette spatiale: Les gars sont
équipés comme des cosmonautes! Bottes, Pantalon et veste
de quart, bonnet capuche gants, harnais, leur pas sont lourds du fait
des mouvements violents du bateau, il faut donc se déplacer
doucement en assurant chacune de ses prises, ces mouvements au ralenti
renforcent l'image de l'apesanteur...!
Houston, we've got a problem!!!
2 août 2008 - J+13
LOFFE DE 30 !! LOFFE DE 30 !! BALEINE A MIDI !! 2 LONGUEURS !!!
Quand vous gueulez ça à un barreur, il ne faut pas qu'il
réfléchisse, il pousse la barre à fond et après
il cherche à comprendre !!
Si ça tourne à : 'hein ? Quoi ? Pourquoi ? Trop tard
!!
J'étais sur le rouf en train d'orientez l'antenne satellite
quand j'ai vu sortir de l'eau un mastodonte d'une dizaine de mètres
et ce, à 20 mètres du bateau en plein sur notre route,
alors qu'on était plein balle sous spi !!
Sous spi lofer ainsi, c’est chaud, mais ce taper cette baleine,
là, ça aurait la fin du canot.
5 Tonnes lancées à pleine vitesse sur une baleine, leux
deux ne sortent pas indemne !
En définitive, elle est passée sous notre vent à
moins de 5 milles ! Une belle bête! Visiblement moins flippée
que nous !
Ca réveille et ça remet un peu de stress pour nos nuits
noires...!
...toujours sous spi !
Comme dirait P'tit Louis ; 'on n'a jamais été aussi
proche de l'arrivée!'.
Bien qu'on ai allumé comme des malades cette nuit sous spi
avec des runs à plus de 20 noeuds, on n'arrive pas à
recoller au groupe devant nous, on a tarter nos poursuivants, mais
pour rentrer dans le top 10 il va falloir se dépouiller encore
d'avantage!!
On se doit de garder une bonne vitesse et descendre encore plus au
sud pour éviter une énorme dorsal, qui a déjà
du toucher la queue de la flotte car leur vitesse ce matin est très
faible.
D'ici 24H, on devrait avoir une zone de transition avec des vents
variables, pour ensuite se manger une 'maman' dépression. Tempête
annoncée!!
Mais ce gros coup de vent devrait nous porter jusqu'à St Malo,
il faudra être très vigilant en se rapprochant de la
France et surtout de son plateau continental où la mer, déjà
grosse au large, risque de devenir très Rock&Roll!
Il va nous falloir tenir la cadence et jouer 'les gros bras'. Dans
cette attente, on tente de se reposer au max, on sait qu'on n'aura
plus la possibilité de dormir à partir de demain soir.
...sous spi!
C'est beau un bateau sous spi!
C'est vrai que c'est l'allure la plus agréable et la plus jouissive,
les accélérations sont franches, la barre légère,
il faut 'lire' la mer, sentir l'évolution que va prendre chaque
vague afin de placer 'le nez' du bateau pile poil au bon endroit et
ainsi lancer le surf, glisser avec la vague, jouer avec elle, accélérer
et accélérer encore!
Il faut sentir quand elle ne veut plus de nous. Il faut alors changer
de monture, sans perdre de vitesse, se replacer sur d'autres rails
toujours plus rapides.
Maintes fois, on rate La vague, celle qui aurait pu nous permettre
de claquer le top speed du quart, mainte fois on la voit passer.
Trop tôt, trop tard, trop loin, c'est aussi une affaire de timing
et de flaire. C'est alors un jeu de calculateur ultra sensible, prendre
des vagues moyennes nous amenant à une bonne vitesse, un bon
rythme, alors on a droit qu'à une seule balle, il faut alors
être patient et plonger dans celle qui nous emmènera
dans ce run si attendu.
Sous spi, c'est le seul moment, où on est pas en bagarre avec
la nature ; le vent,les vagues nous portent. Quand le vent monte,
il faut se montrer plus ferme, et tenir le bateau qui serait sinon
malmené.
Les mouvements pour placer l'étrave se font alors plus sec,
plus violents, plus réactif à mesure que la vitesse
augmente, il est alors impossible de se déplacer dans le bateau
sans se tenir.
C'est le prix à payer pour se satisfaire de voir le speedo
s'affoler.
La vague d'étrave monte alors à plusieurs mètres,
il faut à ce moment 'coller' le petit mouvement sec de barre
pour faire lofer le bateau et ainsi sortir l'étrave de la mer.
On sent à ce moment la survitesse du bateau comme s'il se libérait
de ses liens.
Ce n'est plus à l'avant alors que ça mouille; c'est
au milieu.
Le bateau se retrouvant sur un tapis de bulles d'air fait mine de
s'enfoncer dans la mer, ça fume, les embruns se vaporisent,
le flux à l'arrière du bateau explose 5-6 mètres
derrière nous en une vague rageuse!
C'est vraiment beau un bateau sous spi!!
1 août 2008 - J+12
1000 miles nautiques de St Malo !
Le Class 40 n°10 Séfico a démâté ce
midi. On aborde une zone avec un vent aux alentours de 18-20nds mais
pas stable du tout tant en direction qu'en force et avec une mer croisée.
Ce qui oblige à une grande concentration du barreur, on fait
des rotations toutes les 45 minutes au lieu des 1H30 habituelles.
L'idée générale est de rester positionné
au sud, afin de limiter l'impact de la dorsale. L'absence du spi léger
se fait sentir sur notre vitesse moyenne et notre plaisir de barre.
Mais comme on n'a pas le choix, on affine le réglage du spi
lourd en prenant des angles de route un peu plus élevés
que nos concurrents.
Il y a encore du jeu d'ici St Malo, en 1000 miles, il peut se passer
beaucoup de choses. Je ne dis pas ça pour les 4 premiers, eux
on ne les reverra que dans les bars à St Malo, mais pour les
6 devant nous, rien n'est joué.
On a le couteau entre les dents, on sait que c'est pareil pour eux,
c'est pour ça que cette dernière ligne droite (pas si
droite d'ailleurs...!) va être une belle bagarre!!
les bourrasques hivernales de retour enfin de retour!
Ambiance vraiment humide !!
C'est reparti sous spi à fond et toujours sous cette pluie
battante entre les paquets de mer et cette pluie, on ne sait plus
vraiment où on est ; sur ou sous l'eau...
Lionel m'a donné une polaire sèche, comparé à
mon pull en laine archi trempé, ça a été
un bonheur. Pour compenser notre handicap de poids, du fait de partir
à 5, nous avons limité notre paquetage au plus strict
minimum, mais quand on a une seule tenue et que celle ci ne peut jamais
sécher faute de soleil, ça devient très vite
inconfortable.
Ce temps morose avait tendance à orienter notre moral ; c'est
vrai que depuis le St Laurent, nous n'avons pas vu le soleil !!
Alors pour remédier à ça, on a fait péter
les watts de la sono du bord, l'indémodable et brillantissime
Ray Charles, Otis Reding pour rappeler les nouveautés musicales
à notre 'papy' du bord ; Jacques. P'tit Louis trépignait
d'impatience de nous faire écouter son album favori de Laurie,
mais on a dit non (sic).
Côté météo, les prévisions ne sont
pas très excitantes ; une énorme dorsale s'apprête
à nous tomber dessus, nous coupant à nouveau la route
vers la France, actuellement, nos routages nous font passer par les
Scilly en Angleterre et pas avant 7 jours !!
Manger chaud et lover vous dans des draps secs pour nous !!!
Jean-Edouard Criquioche
PS : la bonne nouvelle de la nuit ;c'est que mes amis planctons sont
de retour et que le bateau navigue à nouveau sur un tapis de
lucioles vertes fluo, on a toujours l'impression d'être dans
la Guerre des Etoiles !!
Que la force soit avec vous…
31 juillet 2008 - J+11
quand je mange de la purée Mousline, la la la lala
la lalala la
Ce qui est bien avec la Québec, c'est qu'on va dans le même
sens que les phénomènes météo...aussi,
quand on arrive sur une dorsale sans vent et bien elle avance à
la même vitesse que nous...ça a eu l'effet du passage
à niveau pour la moitié de flotte, les premiers se sont
envolés quand nous on restait face au mur!
Idem pour le front chaud qui nous suit depuis 48H, résultat,
il flotte à grande eau depuis 48H, et quand à terre
on dit,'ça va passer' et bien nous on passe avec!!! On se croirait
en baie de Morlaix mi décembre!
Cette ambiance humide est générale, bateau (la condensation
fait même pleuvoir à l'intérieur du bateau...),
fringues, chaussettes (!), duvet (re!); un bonheur!!
En plus, la bonne nouvelle du jour, c’est qu'on est en rade
de gaz, ça va être encore plus top de manger les lyophiles...Imaginez
une purée en flocons humidifiée d'un verre d'eau froide...hummm...'et
je fais comment pour faire mon château dedans?'
...il y a des fois, je me demande pourquoi j'adore ce sport!?
Enfin, positivons en constatant qu'on a enfin touché les vents
de sud-Ouest tant désirés et que la vitesse est de retour.
30 juillet 2008 - J+10
...au pied d'une fichue dorsale...!
On est coincé par la dorsale qui nous coupe la route directe
vers St malo.
Résultat ; peu de vent et tournant constamment. La nuit a vue
défiler tout notre jeu de voile, les manoeuvres se sont déroulées
sans arrêt, le tout à 3,5 noeuds de vitesse moyenne...!
La réflexion du jour à donc consister à trouver
cette fichue porte de sortie le Nord ou le Sud ?
Et comme pour la flotte des bateaux, notre équipage était
découpé en deux camps.
Ceux partisans de la route nord, plus approchante de la route directe
mais avec un risque de se retrouver dans 48 H avec 25 à 30
noeuds de vent dans le nez si on ne passait pas la dorsale à
temps.
Les partisans de la route Sud, suicidaire au niveau classement à
très court terme, car il faut croiser la flotte et donc elle
passera devant nous. Mais avec la certitude de se retrouver dans 48
H avec 25 à 30 noeuds de vent, mais cette fois ci au portant
c'est à dire avec de la vitesse.
Les discutions sont allées bon train, et chaque nouveaux fichiers
météo rendaient les avis de chacun encore plus tranchés...
Alors place au management, et prise de décision sans contrarier
qui que ce soit à bord... La gestion d'une course en équipage
passe aussi par ce type de contraintes, c'est la loi du genre.
On a décidé de jouer l'option Sud.
...et comme d'habitude, réponse dans 48H.
29 juillet 2008 - J+9
limiter la casse...
La perte de la voile a été dure à encaisser ce
matin. Mais on s'est rapidement remis au boulot afin d'optimiser notre
route et notre stratégie en fonction de cette perte.
L’idée est donc d'aller chercher la dorsale au plus court
au prés océanique ensuite d'aller chercher plus au nord
une dépression et de s'approcher d'elle au maximum pour en
tirer ses vents les plus forts.
Ainsi on sera dans la plage d'utilisation du seul spi qui nous reste
; le spi tempête.
On limite la casse au niveau classement, à notre grand étonnement.
La dorsale tombe peut être plus vite sur la flotte de bateaux
que prévu ; cela nous fera moins de route à parcourir
pour la traverser.
Après le débriefing sur la casse du spi, on s'est rappelé
que c'était un privilège d'être là où
nous étions, au milieu de l'océan, et qu'on ne devait
pas gâcher ce plaisir pour une fichue voile. Et que comme on
n'avait pas assez de flotte ni de bouffe pour tenir plus longtemps
que prévue, on n'avait pas trop le choix : vitesse, vitesse,
vitesse. Et c'est quand même plus agréable de continuer
à se battre même affaibli que ruminer la connerie du
jour sans de toute façon pouvoir faire quoi que ce soit pour
la changer.
Conclusion : On n'a jamais rien lâcher, et on ne commencera
pas aujourd'hui.
28 juillet 2008 - J+8
...Renforts de spi 0 - Mode course 0..!
Pu.... de me...!!!!!
Le spi est sous 3.500 mètres de fond, et notre moral encore
plus bas.
La marche du bateau s'en trouve FORTEMENT ralenti. Comme c'était
notre spi léger et que le vent est censé baisser, l'équation
est assez simple : moins fois moins égale moins que rien en
vitesse.
Pourtant, le bateau marchait bien et on grignotait des milles sur
nos concurrents, il aura suffit que de renforts de spi, une nouvelle
fois sous dimensionnés par la voilerie, pour que la chasse
s'arrête au milieu de l'Atlantique.
Pourtant on en est au troisième spi léger, le process
devrait être abouti! Mis non, on a toujours droit à un
designer qui modifie notre commande pour faire ça à
sa sauce. Sauf que ce n’est jamais lui qui se retrouve au milieu
avec des spis de tarfioles.
le pire, c'est que j'ai insisté sur ce point, considérant
que la résistance de la voile devait supplanter la performance
dans l'équilibre de la voile. Et ben, non, on nous livre une
nouvelle voile avec les mêmes faiblesses que la précédente!
Et ça franchement, ça fait vraiment ch...
Et deuxième surprise, on largue le spi lourd qui lui devait
être identique à l'ancien qui était vraiment top,
un vrai Hummer, et là je découvre un 'string en soie',
bon pour un dériveur de lac...
Bref, fin du mode course, tout ça pour des pu.... de renforts
de m...
Big boules !!!
Entre deux vagues...!
Pour moi le plus impressionnant en voile, ce sont les conditions comme
Actuellement : 30 noeuds de vent dans le dos, spi léger, mer
formée, nuit noire, brouillard et donc visibilité nulle.
On ne voit ni le spi, ni d'éventuels cargos...! (Les alarmes
sont branchées, mais avec le bruit du vent et du bateau, dehors
on ne peut pas les entendre quand on est à la barre, il va
falloir modifier ça pour la prochaine course)
Ne voyant pas les vagues, on ne sait pas si le bateau va surfer sur
bâbord ou tribord, on le sent simplement partir en survitesse,
on le sent dévaler la vague pleine balle, c'est quand on le
sent fortement décélérer qu'on sait qu'on va
se prendre un paquet de mer dans la figure.
2 secondes plus tard, c'est à la pression dans la barre qu'on
sent s'il va déraper et partir en vrac... tout ça comme
si on avait les yeux bandés...!
Alors à ce moment, les 20 noeuds de vitesse affichés
au speedo sont plus générateur de stress que de plaisir,
mais on est en course alors on réduira la toile plus tard ;
dans le port de St Malo par exemple !
Mais ce stress sublime notre concentration et nous pousse à
ne faire qu'un avec cette coquille de plastique, ces draps suspendus
dans les airs et ces mains tendus qui fendent la mer pour le guider.
Bonne journée, ici nous on aimerait bien un lundi au soleil,
car on navigue dans le brouillard depuis la sortie du St Laurent et
ça commence à être pénible !
27 juillet 2008 - J+7
...enfin en Atlantique!!!
Après une nuit passée sous génack, place au grand
débridé sous spi, vent constant de 30 noeuds, spi léger
+ GV ris ; ça allume sévère entre 12 et 22 noeuds.
Revers de la médaille : ça mouille énormément
.Lorsque le bateau lancé à pleine vitesse vient rattraper
la vague précédente, l'avant du bateau vient l'exploser
dans une germe d'écume aussi belle qu'aveuglante. (trop fun
la phrase...!)
Ce matin, grosse frayeur à bord, ce que l'on pensait être
une baleine à l'horizon s'est révélé être
une épave de bateau retournée, vue l'état de
la coque, cela doit faire un bon bout de temps qu'elle est dans cet
état... rajouté peu de temps après, à
la vue superbe d'une vraie baleine, cette fois ci, exécutant
un majestueux saut, on se dit que cette nuit, ça risque quand
même de tourner à la roulette russe, car se taper une
épave ou une baleine à cette vitesse...
Ceci dit, on a pas trop le choix, alors on se la joue statistique,
et résultat il y a très peu de chance...
On rattrape petit à petit notre retard, on a du être
classé 11 à 17H TU, mais le groupe de tête, touchant
du vent plus fort que nous et avant nous a tendance à se faire
la malle...
Mais comme au niveau stratégie, il n'y a pas grand chose à
tenter, on se concentre à faire marcher le bateau le plus vite
possible et la compétition à bord est entre les quarts
: Qui a le top speed ? Combien de vracs lors de ce quart ? (on ne
compte que les vrais vracs, ceux où le bateau se retrouve couché
travers au vent, on a décidé que les 'petits' vracs
faisaient partis du fun...!
La nuit va être gérée de la même manière,
c.a.d. en survitesse permanente, le but du jeu pour le quart off afin
d'arriver tout de même à dormir est de se caller la tête
avec des pulls ou sa veste de quart afin qu'elle ne bouge pas dans
tous les sens suivants les mouvements du bateau... A part ça,
on arrive à dormir!
Ca devrait durer un petit moment à cette allure, un empannage
est prévu demain dans l'après midi, le but du jeu étant
de contourner une dorsale qui nous barre la route.
26 juillet 2008 - J+6
Est Terre Neuve
Le meilleur comme le pire.... ça me rappel les appréciations
de mes profs...!
Enfin, bref. On s'est fait tartiner sévère aujourd'hui,
on est tous tombé dans une bulle terrible ce matin, et ne me
demandez pas pourquoi mais nous, on est resté sur place.
Les autres bateaux ont réussi à se déhaler tout
doucement, on se faisait doubler à droite, à gauche...
pour les nerfs, c'était chaud bouillant !!
Et quand ces mêmes ont passé la pointe de Terre Neuve,
ils se sont envolés à 10 noeuds quand nous on été
encore à... 0,5 nœuds !
Résultat des courses on repart dans le peloton de queue avec
un caramel de 40 miles nautiques sur les leaders... TOUT VA BIEN!!!
Le passage entre St Pierre et Miquelon aura donc été
terrible pour nous.
Lionel a décidé, pour remonter le moral des troupes,
de nous préparer un riz façon Yo avec du lard et du
chorizo, ça va nous changer des lyophiles et l'odeur d'oignons
poilés est effectivement génératrice de meilleur
humeur.
On se remonte le moral en se disant aussi que depuis le début
de cette course la flotte joue à l'accordéon, donc on
attend la prochaine expérience en tentant de faire marcher
le bateau au max. On est reparti sous génack et après
une journée entre 0 et 0'5 noeuds, ça fait du bien de
claquer les 10 noeuds!!
25 juillet 2008 - J+5
Bon, on aura goûté le leadership, une journée!
Le vent devait tourner et il ne l'a pas fait comme prévue,
comme annoncé...ou plutôt comme...espéré!!
Mais bon, franchement, on limite la casse; le bord le long de Terre
Neuve nous a été plus favorable que prévu. Résultat
on sort de la pointe qu'avec un retard de 8mn. Et surtout on reste
dans le match et dans le bon wagon...il n'y a plus qu'à remonter
jusqu'à la locomotive!!
C'est vraiment une classe homogène, se battre comme ce matin
à chaque virement avec les autres bateaux, les raser au plus
près derrière quand on est pas prioritaire et qu'on
a pas la place de passer devant, personne ne veut perdre cette longueur
si importante sur le plan psychologique, en attendant au virement
suivant de repasser devant et de prendre l'ascendant. C'est de la
régate entre 3 bouées, mais au large de Terre Neuve
et après 5 jours de mer!!
Vous n’allez pas nous croire, mais on tente un nouveau coup...!
L'expression 'chat échaudé craint l'eau froide' ne représente
rien du tout à nos yeux. Notre devise actuelle serait plutôt
: 'tu n'y arrives pas ? ; alors essayes encore!!'
Cet enf... de vent n'a pas tourné...
En guise de cuillère, on n'aura fait que sa queue...!
Résultat ce matin, on pointait 3ème à 4 miles
nautiques du premier, mais on avait un 'léger' détail
à régler ; c'était le passage de terre neuve...
16 miles nautiques au Sud.
On savait qu'a partir du moment où on virait, on se prenait
une casserole (j'reste dans les instruments de cuisine, c'est peut-être
parce qu'après une semaine de lyophile, la vrai bouffe commence
à nous manquer...); enfin bref! Le virement nous coûtait
donc 14 miles nautiques cash... on en a foiré de manoeuvres,
mais se prendre 14 miles; c'est foiré de chez foiré
!!!
On ne lâche rien, et actuellement, on se bagarre avec pas moins
de 6 bateaux pour passer la pointe. Ce matin, pour le fun, on a croisé
dans le tableau arrière le 40 degrees à moins de 5 mètres...
Approche de Terre Neuve
Bon, deuxième nuit blanche en perspective...! Hier on était
en bagarre pour faire avancer le bateau le plus vite possible sans
vent et cette nuit c'est une autre bagarre cette fois ci, sauf que
là ce sont les vagues qui nous mettent minables !!
On se fait gifler toutes les 15 secondes, à l'intérieur
du bateau, on est transformé en rondelle de citron au bon milieu
d'un shaker...
Bref même en quart off, impossible de dormir. J'aurais du prendre
des sangles à cliquet pour me maintenir parallèle à
la bannette...! Et au delà des secousses violentes, j'avais
presque oublié le fracas que le bateau provoqué en tapant
(ou plutôt en se faisant taper par) les vagues!
Au dernier pointage, on était toujours en tête de la
flotte mais ce fichu vent peine à tourner à droite comme
prévu...
Ca met la pression à bord ; aurions nous du prolonger ce bord
vers le sud ? A t-on croché la route directe trop tôt
? et patati et patata...!
Quoiqu'il en soit maintenant les jeux sont faits, on est là
où on voulait être, maintenant il n'y a plus qu'à
tenir avec cette mer casse bonhommes et croiser les doigts (sauf pour
celui qui est à la barre...désolé!)
Il faut qu'on arrive à faire cette cuillère. C'est une
expression de régatiers, mais si vous avez Internet, allez
sur le site de la course et vous verrez sur la cartographie que notre
route fond ressemble à une cuillère (ça c'est
pour les gamins de Louviers qui suivent la course).
Maintenant, même si je suis partisan de défendre crânement
notre option encore 30H, c'est vrai que constater que tous les cadors,
Soldini en tête, se barrent à droite quand vous, vous
allez à gauche, ça peut laisser perplexe...!
Ceci dit, c'est la loi de ce sport, quand vous êtes en tête,
vous vous faites attaquer par la flotte, alors, il ne faut pas trop
psychoter à leurs attaques car de toutes façons, on
ne peut pas toutes les contrôler !!
Conclusion : Apprécier notre place - Se battre comme des lions
pour la conserver - Arrêter de se prendre la tête - Essayer
de dormir !!!!
24 juillet 2008 - J+4
Bon, pour le moral, les derniers classements font
du bien ! La casse de notre vanne de transfert nous a pénalisé
dans le St Laurent avec ces virements non-stop.
Maintenant qu'on est au large, la perte de temps sur le virement est
négligeable.
Ce matin, après le passage de bouée, on s'est dit que
c'était le moment d'encaisser les profits de la nuit, de se
recaler dans le peloton et d'attendre la nouvelle occase d'attaquer.
Cette occasion s'est présentée toute seule. Les leaders
ont plongés au sud, nous après deux ou trois virements
de recalage, on s'est retrouvé avec une bonne speed et un bon
cap... donc on a pris.
Résultat les nordistes se retrouvent en tête de flotte
et les sudistes du fait de leur investissement se retrouve décalés
en arrière.
Enfin tout ça pour dire qu'on est classé 1er, donc on
prend le plaisir qui va avec, mais on sait que d'ici 24H, en fonction
des options et surtout de l'évolution du vent, ce classement
pourra grandement évoluer.
Actuellement, on est au pré serré, dans une mer très
formée pour un vent de 20 noeuds. Résultat, ça
tape fort et ça mouille...
Encore 24h à tenir avant que le vent tourne et qu'on puisse
enfin lâcher les chevaux.
Nuit vraiment top !
Grosse bagarre à vue avec Bélouga Racing, on s'est servit
mutuellement de lièvre et on allumait sévère
en vitesse malgré un vent léger.
On s'est mis 'un peu' dans le rouge sur une option de route au raz
delà cote et finalement le risque à payé. On
passe la marque de passage en 9ème position et surtout en étant
remonté qu'à 4 milles nautiques du leader. Eux étant
tombés dans une bulle.
Le passage de bouée a été aussi chaud qu'en régate
avec Bélouga d'engagé mais pour le fun, on l’a
flaché quand même !!
A pointage de 5h00 TU, 12 bateaux se tenaient en 1 heure, après
3 jours de course, ça ressemble à une étape de
Figaro!
Maintenant direction St Pierre et Miquelon, du près, encore
du prés. On est dans le bon wagon cette fois et maintenant
il faudra tenir en vitesse, en attendant le prochain coup tactique.!
23 juillet 2008 - J+3
superbe journée!
1 - on est revenu au contact des petits camarades, le leader n'est
plus qu'à 14 miles nautiques de nous.
2 - combat côtier avec 12 bateaux à vue, croisement toutes
les 10 longueurs, on aurait dit une régate du dimanche entre
3 bouées.
3 - En plus des bateaux à gérer, on avait des spectateurs
un peu particuliers : Rorquals (baleine de 8-10m), eux n'étaient
pas trop passionnés par notre course et ne faisaient que passer,
par contre les phoques, sortaient bien la tête pour nous voir
passer; Vraiment top !
4 - Et pour finir, un bon petit vent de 10-15 noeuds et....grand soleil!!
La nuit va être calme avec un vent qui doit faiblir, une dernière
marque de passage à claquer et direction le sud de terre Neuve.
Comme le vent doit faiblir par devant, aussi bien, demain matin, on
aura droit à un restart !
… le dernier jour dans le St Laurent, Bis !
Hier, on a eu droits à deux grandes classiques ; Le matin,
c'était un remake de Skippers d'Islande ; cagoule, gants, habillé
comme pour l'Everest, 25 noeuds de vent glaciale dans le nez et visibilité
égale... à la longueur du bateau !!
Alors que dans l'après midi le ciel s'est dégagé
et là c'était plutôt Giraglia Rolex Cup en méditerranée,
avec pétole et chasse aux risées ouverte, lunette de
soleil, tee-shirt et pieds nus... !
Cette nuit, on tricote le long de la côte, le vent est très
faible, la mer (où plutôt le fleuve...!) est plate, il
fait à nouveau froid et la goutte au nez nous fait presque
oublier qu'on est en été, ceci dit, on se rapproche
des icebergs, et même s'ils ne sont plus très nombreux
maintenant, passé St Pierre et Miquelon, on aura peut être
la chance d'en croiser encore un ou deux.
La nuit va être calme, il y a une tempête tropicale à
la sortie de St Pierre qui fout en l'air tout le système, donc
pétole et après, baston.
22 juillet 2008 - J+2
Dernier jour dans le St Laurent !
On a pas de news de Tanguy pour savoir s'il a réussi a décoller
son bateau d'une petite plage ou il s’est échoué.
Par contre, on a appris qu'il y avait un autre abandon, celui de Carpentier
sur Entreprise Lorraine à priori, il aurait éclaté
leur quille sur un rocher...
C'est vrai que c'est tentant d'aller 'jouer' dans les cailloux avec
par moment 5 à 7 noeuds de courant dans le nez...Nous, on avait
décidé de le faire safe, Jacques avait touché
à la montée,idem pour Ben et les mecs de Séfico.
Ca nous a coûté quelques places, quand ça passait,
mais la moindre fausse note et on est sur les cailloux...
On préfère virer un poil trop tôt mais être
encore dans la course. En sortant du St Laurent, il restera plus de
2500 miles nautiques à faire, donc on n’est pas à
10 minutes près en phase de départ.
L'objectif pour les 2 prochains jours consiste a tricoter le long
de la côte, jusqu'à la dernier bouée de passage
obligatoire, ensuite on passera St Pierre Emiquelon, puis enfin le
large !!
21 juillet 2008 - J+1
Novedia sur les cailloux !
En définitive, hier soir soir, on n'aura mouillé l'ancre
qu'une petite demi heure. Le vent a eu la bonne idée de rentrée
et nous a offert un ballet tip top, pour la nuit; 25 bateaux, dons
les maxi, en train de remonter contre vent un chenal de 5km de large...!
Le but étant de rester dans ce chenal pour profiter à
fond du courant; alors avec la lune comme projecteur, tous ces bateau
se croisaient...toutes les dix minutes, avec les règles de
priorité, sur un bord on était les maître du monde,
et au virement suivant, il fallait gérer tous les croisements...De
nuit, c'est beau mais c'est chaud!
au petit jour, on n'a u que constater qu'on avait pas été
les meilleurs à ce petit jeu, mais on se console en se disant,
qu'il y a le classement certe, mais qu'on reste très groupé.
Le vent a forci avec le levé du jour, et c'est sous Solent,
et GV 1 ris que nous gérons ce vent d prés. On vient
de casser la vanne de transfert des ballasts, résultat pour
chaque virement, on est obligé de vider le ballast au vent,
virer et ensuite remplir le nouveau ballast, résultat, à
chaque virement, on perd près de 5 minutes et beaucoup d'énergie.
Ceci dit, nos ennuis n'on rien de grave, comparé à la
situation de tanguy Dellemote qui à mis sont bateau sur les
cailloux ce matin...Voir un Class 40 couché ainsi sur les cailloux,
ça fait vraiment mal au coeur, et pour la bateau qui morfle
et pour l'équipage qui sort ainsi de la course.
On l'a eu en vacation radio quand on est passé près
de l'accident, il nous signalé, qu'il n'y avait pas de blessés
à bord et qu'ils attendaient la marée pour tenter de
redresser le bateau et de repartir...
20 juillet 2008 - J+0
Bon, ça y est, on est parti.
Franchement, on n’est pas très loin de la ligne car il
n'y a pas du tout de vent...!
On ne doit gérer que notre position dans le fleuve pour profiter
au max du courant.
On a pris un top départ, on devait 1 ou 2 sur la ligne. 6 heures
après le départ, la flotte est encore très compacte,
y compris avec les multis 50 et les 60 open.
Le vent étant nul, on risque même de passer la nuit...au
mouillage, car le problème avec le courant...c'est qu'il ne
va pas toujours dans le même sens, un coup dans les fesses,
l'autre coup dans le nez ! Et on n'a pas prévu de reculer,
alors l'ancre est à poste et dès qu'on sera à
l'étale, on la jètera pour tenir notre position.
Un mec de quart pour gérer le vent si jamais il remonte, et
je crois qu'on va pouvoir sauver 4H de dodo nickel !
Vers 6h TU, le vent est censé rentrer, on va enfin pouvoir
faire de la voile!
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