Cruising Club - Sailing School - Offshore Racing
Since/depuis 1992


A bord de DESTINATION CALAIS



Pierre-Yves Chatelin
Skipper de "Destination Calais"


mercredi 6 août 2008 - J+17


Dernier message de "destination calais", nous sommes entre Batz et les 7 iles, le vent mollit et nous allons prendre 6 h de courant contraire d'ici 1 heure.
C'est un miracle que nous soyons déjà là car à la faveur du vent mollissant nous venons de découvrir qu'il nous manque une grosse moitié du safran babord, ce qui explique tout nos problèmes de contrôle du bateau et de vitesse réduite depuis plus de 6 jours. Heureusement que le vent est resté modéré ......
Nous espérons quand même être à St Malo entre cette nuit et demain matin, merci de nous laisser un peu de vent quand même pour une arrivée qui aura une saveur particulière, le moins que l'on puisse dire étant que nous n'avons pas été très chanceux comme dise nos amis québecois !!
Merci à tous ceux qui ont travaillé pour nous pendant cette Transat et à très bientôt


mardi 5 août 2008 - J+16


Encore une nuit difficile pour "destination Calais". Alors que nous marchions à 12/13 nds nous avons tapé asez violemment un OFNI dans le safran babord et le bateau est devenu ingouvernable. Alors que nous allions commencer à affaler les voiles, quelque chose s'est dégagé du safran et le comportement du bateau est redevenu acceptable même si nous avons parfois des réactions bizarres à la barre. Nous sommes partis au lof 3 fois ce matin sous spi dans 20 nds de vent grand largue ce qui n'arrive jamais .... Tout cela nous a evidemment beaucoup ralenti et nous voyons les bateaux devant nous s'éloigner inexorablement ....
Qu'importe ,l'aventure est belle et nous sommes heureux de la vivre à travers ses joies et ses difficultés que nous tentons de surmonter les unes après les autres, nous apprenons énormément et la prochaine sera forcément plus belle pour "destination Calais".
Nous voyons avec plaisirs la terre s'approche mais après les brumes de Terre neuve c'est un crachin breton typique qui nous accueille.... Patience Patience ...


3 août 2008 - J+14

La nuit, s'est bien passée sur destination Calais, assez sport quand même, d'abord sous spi, puis, incroyable, 1 heure presque empétolée dans 8 nds de vent et une mer très agitée, puis spi affalé, & ris pris dans la GV, et envoi du genaker avec 28/30 nds de WSW. 3h après spi de nouveau, nous avançons bien même si on s'aperçoit que Grassi nous lache lentement mais surement. On a doublé Partouche qui doit avoir des problèmes car ça se passe vite, et miracle nous avons 1 rayon de soleil avec nous, insuffisant pour sécher le bateau et nos vetements mais bien agréable quand même. Le moral reste bon, nous dormons à peu près bien et les problèmes de batterie ne s'amplifient pas, mais il faut rester très vigilant car nous allons vite ( quand même!!!) et le vent varie beaucoup entre 18 et 28 nds. La vie continue sur destination Calais avec toujours le même objectif, ëtre le plus vite possible à St Malo !!!


2 août 2008 - J+13

Qu'a t on fait pour mériter ça ?? Nous sommes au bon endroit sur les fichiers gribs, on de vrait voir 25 nds de SW et nous avons 9/10 nds d'Ouest, et pen dant ce temps les autres à côté ont ces prévisions et s'en vont ... C'est difficile, rude école de patience la course au large .

A part ça un rayon de soleil hier après midi pendant 1 h, un vrai bonheur, on garde le bateau en bon état mais les difficultés pour charger les batteries ne facilitent pas les choses.

On garde le moral malgré tout en espérant que le vent revienne, et tant que la ligne n'est pas passée, on se bat. A demain

ps, il pleut !!!


1 août 2008 - J+12

Nous avons travaillé comme des fous hierpour réparer la fixation de l'amure de genak et des sous barbes, et à14h nous étions de nouveau sous spi et arretions de perdre des milles.Cette nuit on a assuré en affallant 2 fois le spi à 28/30 nds, pour lerenvoyer des que cela mollissait. On recolle petiit à petit au pelotondevant nous grace à notre position plus sud et cest bon pour le moral.
>Tout est mouillé ou humide sur nous et dans le bateau , nous avons unbesoin urgent de soleil mais cela ne semble pas au programme encoreaujourd'hui....
> A part cela tout va bien on continue à se battre pour ratrapper, cela finira bien par payer un jour !!


31 juillet 2008 - J+11

Tout va bien sur"destination calais", on avance vers le but assez vite, enfin au portant, il pleut, et on commence à casser des bricoles : cette nuit c'est la fixation de la sous barbe et de l'amure en extrémité du bout dehors qui s'est cassé, une grosse tige inox sectionnée net. on va se débrouiller pour refixer avec du sectra mais il faut que le vent baisse un peu, 26 à 32 nds actuellement.
> L'ambiance est humide à bord, pour changer un peu, on est content d'avoir notre copain François pas très loin et on va faire le maximum pour essayer de revenir sur le groupe qui avance 70 milles devant nous, pas évident mais c'est un challenge important pour "destination Calais" et son équipage toujours motivés pour arriver le plus vite possible !!!


30 juillet 2008 - J+10

Bonne nouvelle ,il ne pleut plus et nous avons vu un lever de soleil extraordinaire ce matin sous les nuages.
> Mauvaise nouvelle, cette nuit nous avons trouvé de la pétole (2 à 3 nds) adonnante à la place du refus recherché (c'était risqué d'accord mais possible, on a joué on a perdu....), et sommes allés trop au nord, il faut donc redescendre maintenant et ce bord est très mauvais, à 100° de la route environ, mais il est indispensable si nous voulons rester au sud de la dépression qui va nous donner enfin du vent portant pendant plusieurs jours.
> L'ambiance reste solidaire à bord de "destination Calais", nous sommes bien sur déçus d'être où nous sommes aujourd'hui, mais loin de baisser les bras nous nous battons pour nous en sortir et il reste quand même 1500 milles au cours desquels il peut se passer beaucoup de choses.


29 juillet 2008 - J+9

Hier après midi un miracle s'est produit, il n'a pas plu pendant 5 h ! Après la nuit dans la pétole tout est rentré dans l'ordre, nous sommmes au près dans 15/17 nds de vent et il pleut ..... Tout ceci n'est pas d'une gaité folle mais on continue à bosser dur pour revenir sur nos plus proches voisins, la météo n'est pas avec nous mais on essaie quand même de faire avancer "destination Calais" le plus vite possible, et en ce moment ça va vite , mais pas dans la bonne direction !! Ce sera pour plus tard; La course au large ce n'est pas toujours facile, c'est un euphémisme !! Rassurez vous il y a aussi des bons moments, comme cette nuit où un troupeau de globicéphales nous a accompagné pendant une heure dans la pétole, c'était magique !!!


28 juillet 2008 - J+8

Reverrons nous un jour le soleil ? Il pleut presque sans arrêt, le vent varie entre 23 et 30 n ds, on avance mais il faut toujours etre très vigilant pour ne pas se faire surprendre par un e rafale ou une vague. En plus on se fait larguer par presque tout le monde sans bien comprendre pourquoi, on se bat pour rester sous spi meme quand ce n'est plus tres raisonnable, on regle tout le temps, je n e sais pas ce qu'on peut faire de plus mais visiblement ça ne suffit pas. La course n 'est pas finie, mais il est certain que le portant fort ne nous avantage pas ! Enfin les milles s'ajoutent aux milles et le bilan reste positif , le bateau va bien malgré une barre souvent très dure et l'équipage reste en forme et combatif. Un rayon de soleil et ce serait le bonheur !!!! On a récupéré un peu d'eau ce matin car on consommait un peu plus que prévu c'est parfait!!

27 juillet 2008 - J+7

Depuis notre passage à St Pierre nous fonçons dans la brume, avec 20 à 25 nds dans notre dos, avec une mer à peine formée qui est très agréable, un rayon de soleil et ce serait le paradis !! De temps en temps la visibilité s'améliore, il se met alors à pleuvoir ....
> Tout va bien sur "destination Calais" qui plane à haute vitesse vers l'est. Cette nuit nous avons perdu du temps à cause de notre sous barbe de bout dehors dont une épissure a glissé, il a fallu refaire une sous barbe complète et arrêter le bateau complêtement pour la mettre en place, pas évident mais ça semble tenir.
> Le passage à St pierre restera dans nos mémoire. D'abord à cause de la pétole qui nous a accueilli à Langlade, puis surtout grace au passage au nord de l'ile dans la passe à Henry où la brume s'est déchirée l'espace de 10 minutes pour nous faire admirer l'ile et permettre à des amis rencontrés à l'aller de venir en pneumatique nous dire bonjour et nous transmettre la chaleur de l'accueil des St Pierrais.
> Nous tentons de garder "destination calais" pas trop humide mais ce n'est pas simple, il y a 2 heures nous avons changé de spi sous une pluie battante ! Depuis elle a cessé et la brume épaisse a repris sa place..... la vitesse est un peu stressante par moment quand on est à l'intérieur, mais on ne va pas s'en plaindre, le rythme des quarts permets de bien se reposer, finalement 4 semble être un bon chiffre pour cette transat.


26 juillet 2008 - J+6

Juste un petit mot pour vous dire que nous sommes dans un calme complet depuis 3 h, nous avançons à 0,8 nds en moyenne et il semble que nos voisins arrivent à toucher des risées que nous ne voyons pas ..... Je pense que l'addition va etre sévere. C'est si beau içi en croisière.....On est dans une brume dense qui ne facilite évidemment pas les choses, il faut prendre son mal en patience mais ce n'est pas facile, ça ira mieux demain!


25 juillet 2008 - J+5

Début de matinée agitée sur "destination Calais". La nuit n'a pas été super calme non plus, car tirer des bords dans 20 nds de vent n'est pas très drôle avec une mer très formée et un bateau limite surtoilé avec grand voile haute et solent, mais "destination Calais" s'en sort plutôt bien et nous restons près de la tete de course. Puis ce matin mauvais bord vers le sud qui adonne quand on doit virer alors que les fichiers météo annoncent une rotation dans l'autre sens....On se retrouve tous près de la pointe sud ouest de Terre-neuve, le vent ne mollit pas, nous restons dans le coup avec la tête du 2ème groupe, les stars se sont bien sûr envolées !!! ( le dernier classement est mauvais car notre position a été prise 1 heure avant les autres, sans doute un petit problème de standard C.)

Et il y a 1 heure, choc sur la quille, nous venons de percuter une grosse tortue qui dormait entre 2 eaux et s'enfuit sans doute blèssée. Il ne semble pas y avoir de dégat, on voit bien de chaque côté de la quille près du bulbe de l'antifouling arraché, il y a sans doute un point d'impact sur le bord d'attaque mais c'est difficile à voir précisément pour le moment. Probablement plus de peur que de mal mais c'est quand même impressionnant ....

La vie continue sur "destination Calais, on se bat au contact ce qui est motivant mas fatigant quand cela dure depuis 5 jours ! Mais le large arrive...


24 juillet 2008 - J+4

Les dernieres 24 h ont été fertiles en rebondissements pour la sortie du St Laurent ! Du soleil et des vent très faibles et changeant dans la journée, "destination Calais" ne s'en sort pas trop mal et prend même un moment la tête de son groupe de 6 bateaux , puis regroupement de 7 à 8 bateaux en fin d'après midi, les bateaux récents vont plus vite mais on s'accroche. En début de nuit on tombe dans un trou de vent juste à la pointe de Gaspé et à 23h on repart dans les derniers un peu dépités. Une heure après le vent tourne miraculeusement et nous fait recoler au peloton qui passe la marque de Percée très groupé, les voiliers se suivent pratiquement tous en 50 minutes, les 1ers ayant été très ralentis par des calmes !!!
> Le reste de la nuit est gris et humide, du près avec 10 à 15 nds de vent irrégulier de Sud Est à Sud, "destination Calais" marche bien, nous ne sommes pas loin des premiers et le moral est en hausse !! Un système de quart (3h) plus strict est mis en place, il nous permettra de mieux nous reposer.
> Tout le monde va bien et attaque la traversée avec confiance, on est dans le coup !!!

23 juillet 2008 - J+3

Même si les jours se suivent sans vraiment se ressembler, il reste une constante, ce n'est pas facile .... Au rayon positif, le soleil est revenu depuis hier midi et c'est bien agréable, la nuit a été superbe avec une belle lune et plein de plancton très phosphorescent, et nous sommes toujours avec le même groupe de 4 bateaux, voir même un peu mieux par moment, au rayon négatif le caractère totalement aléatoire de la force et de la direction du vent, sans parler des trous complets qui se forment et se dissipent sans que l'on puisse comprendre pourquoi ....
Pour le moment ce n'est pas dramatique, "destination Calais" a plus de chance que les fermiers ou Belouga, mais cela reste très frustrant, on vient par ex de faire un bord à 80° de la route pour récupérer une zone de vent plus franc et mieux orientés, et 15 min après avoir viré le vent disparait et ressort 30 min plus tard avec 40° de refus, on est de nouveau à 60° de la route alors que l'on espérait être en route directe ......
Ceci dit tout va bien, l'équipage est efficace et l'ambiance agréable, il faut juste prendre son mal en patience et constater que "destination Calais" reste dans les 10 premiers, on sauve les meubles !!!

22 juillet 2008 - J+2

Quelques nouvelles du pays des brumes, il fait froid et humide, on ne voit rien, on croise de temps en temps un voilier fantôme, et on essaie de faire marcher correctement "Destination Calais" ce qui n'est pas simple car le vent varie beaucoup. Pour le moment il est à peu près stabilisé à 15-18nds avec de petites bascules au gré desquelles on gagne ou on perd des places.
> A l'instant un miracle vient de se produire, nous sommes sortis de la brume, et cela change la vie, j'ai même l'impression qu'on aperçoit un rayon de soleil sous les nuages uniformémént gris !!!
> Le bateau va bien, l'équipage aussi, chacun trouve ses marques petit à petit, on essaie tous de bien faire avancer "destination Calais", et dans le bon sens !!!

21 juillet 2008 - J+1

Dur, dur le St Laurent !!! A près les calmes de la 1ère après midi, la nuit a été meilleure avec un vent plus régulier jusqu'à ce qu' on arrive sur la rive nord au terme d'u bon bord de près Tribord amure. Et là, nous sommes restés bloqués 3 heures sans vent dans un clapot infernal, en marche arrière par moment, alors qu'à 500 m un autre class 40 passait sans problème . Et maintenant nous sommes sous 2 ris trinquette avec un vent de NE de 25 à 30 noeuds !!!
La route est longue et nous auront surement un peu plus de chance plus tard. Je vous laisse, le vent change tout le temps !
Tout le monde est en forme, destination Calais aussi.




Pour en savoir plus:
Sylvie Guillaume: +32 477 429 829 / sylvie@sailaway.be


Suivez la course en direct sur le site de la Transat Quebec Saint Malo:
les actualités classées par classe (Class40 pour le Destination Calais) et une cartographie qui reprend les dernières positions des bateaux.



http://www.quebecsaintmalo.com/

A bord de ESPRIT LARGE





Jean-Edouard Criquioche "Cinoche"
Skipper du Class40 n°20 Esprit Large - Talmont St Hilaire





mardi 5 août 2008 - J+16

...déjà la dernière nuit en mer...!
Bon, ben, ça y est, on est 'déjà' à la dernière nuit. La course n'est pas finie, il nous reste 200 miles nautiques à parcourir avec 3 bateaux dans le viseur.
Le premier ça va se jouer au corps à corps, les deux autres vont être un peu plus dure à attraper mais c'est jouable. Les équipages commencent à être fatigués et émoussés par 17 jours de mer, on avait gagnez 3 places ainsi avec Louis lors de la dernière nuit sur la Jacques Vabre.
Alors, on tente de récidiver.
Depuis hier 8H TU, on allume comme pas possible, à chaque pointage, on est le bateau le plus rapide. La mer est parfaite, le vent entre 25 et 30 noeuds, et notre angle de vent apparent se situe entre 105 et 120 degrés :
Les conditions idéales pour speeder sous spi.
Résultats des surfs de plus d'une minute stabilisés à 20 nœuds ; du plaisir en barre !
Cette course aura été ma première transat en course en équipage.
Après le Rhum en solo, la Jacques Vabre en double, se retrouver à 5 bonhommes pendant 15 jours dans un espace vitale de 4m50 par 12m est assez spécial...!
Et je ne parle pas que de cette sensation bizarre de renter dans une grotte d'ours quand on passe de l'air pure du large à celui... un peu moins pure du carré...!!!
La douche à l'arrivée ne sera pas simplement une source de bien être, mais une nécessité... presque sanitaire !!!
Le fait d'être en équipage enlève cette notion de pure aventure, de dépassement personnel, de sentiment de danger extrême parfois, d'autonomie aussi.
C'est une belle transat, on ne la renie pas et on a été très content de la faire, on s'est bien entendu car on est des vrais potes mais on est d'accord pour dire qu'on reste des solitaires de la mer dans l'âme et qu'en définitive, on préfère être au 'milieu' tout seul.
En conclusion, on n'aura jamais été dans le rouge sur un plan individuel et bien que cette transat est été intense, je n'ai pas l'impression d'une aventure mais simplement d'un run endiablé avec un équipage de barbouses appliquants simplement des consignes de vitesse et de cap.
Cette méthodologie, bien qu'efficace sur le mode course donne une impression de 'professionnalisation'; un vulgaire taf quoi!
Les rôles avaient été définis au départ de la course ; 2 navigateurs, 2 barreurs, le 'cinquième' élément pour lier tout ça. Mais le fait que se soit si bien orchestrer (trop bien?) me laisse un goût d'inachevé.
Toutes les 3 heures, le même rituel ; 2 mecs qui rentrent, 2 qui sortent, transfert d'informations ; vents moyens, vitesse cible, angle cible... Changement d'équipe quoi!!
On n’est plus livré à soi même et je crois que c'est simplement ça qui nous manque, car c'est avant tout cette autonomie et cette liberté totale que nous venons tous chercher 'au milieu'.
Encore une vingtaine d'heures de bagarre donc, on est passé en mode 'dernière ligne droite', plus de calculs, plus de préservation du matériel et des bonhommes, ne plus penser à cette fatigue, à ces appels de crampes, ne visualiser que la réussite de cette dernière chasse ; Tout donner, tout simplement.
Résultat demain soir entre 22H TU et 02H TU.


3 août 2008 - J+14

Alors prêt ? et hop ! 40 noeuds
Le calme avant le coup de vent.
Toute la nuit et la matinée sous spi à fond, ce matin avec Louis,on s'est vraiment régalés avec des surf à plus de 22 nœuds !, ok on a appuyé un peu trop sur l'accélérateur et donc la route... mais faut bien se faire plaisir de temps en temps.
Un peu frustrant pour l'autre quart qui a du abattre pour nous recaler et donc avoir moins d'angle au vent, donc moins de vitesse et de sensations...!! Sorry men !
Le vent est allé en baissant jusqu'à 0 noeud cet après midi. On a du attendre que cette dorsale passe, c'était prévu, mais c'est toujours stressant de rester coller, on sait pas comment sont traité nos concurrents.
Le vent monte à nouveau, doucement mais on sait que ça va rentrer fort cette nuit, de 3 à 35 noeuds établis avec des rafales à 40 noeuds (80km/h), nouvelles cavalcades endiablées de prévues sous spi, Je remets en jeu mon top speed de la régate (22 nœuds 51) et Louis a faim de le re-décrocher !
Ce matin, je l'ai repris pour 3 dixièmes de noeuds!!!... mais je l'ai repris quand même!
Les positions des concurrents risquent de changer dans les prochaines heures; la dorsale devrait ralentir ceux de devant et la dépression arrivant par l'arrière ; nos chasseurs devraient se rapprocher...
Encore 550 miles à parcourir, les écarts sont tout de même important, mais l'objectif est de rapprocher un max des trois bateaux devant nous
(75 miles nautiques) et jouer après avec la marée et les courants en Bretagne nord, et comme on s'est dit : On est pas non plus à l'abri d'un coup de bol!
Houston, we've got a problem !
Juste une petite réflexion nocturne, où lors des changements de quart, on se croirait dans une navette spatiale: Les gars sont équipés comme des cosmonautes! Bottes, Pantalon et veste de quart, bonnet capuche gants, harnais, leur pas sont lourds du fait des mouvements violents du bateau, il faut donc se déplacer doucement en assurant chacune de ses prises, ces mouvements au ralenti renforcent l'image de l'apesanteur...!
Houston, we've got a problem!!!


2 août 2008 - J+13

LOFFE DE 30 !! LOFFE DE 30 !! BALEINE A MIDI !! 2 LONGUEURS !!!

Quand vous gueulez ça à un barreur, il ne faut pas qu'il réfléchisse, il pousse la barre à fond et après il cherche à comprendre !!
Si ça tourne à : 'hein ? Quoi ? Pourquoi ? Trop tard !!
J'étais sur le rouf en train d'orientez l'antenne satellite quand j'ai vu sortir de l'eau un mastodonte d'une dizaine de mètres et ce, à 20 mètres du bateau en plein sur notre route, alors qu'on était plein balle sous spi !!
Sous spi lofer ainsi, c’est chaud, mais ce taper cette baleine, là, ça aurait la fin du canot.
5 Tonnes lancées à pleine vitesse sur une baleine, leux deux ne sortent pas indemne !
En définitive, elle est passée sous notre vent à moins de 5 milles ! Une belle bête! Visiblement moins flippée que nous !
Ca réveille et ça remet un peu de stress pour nos nuits noires...!

...toujours sous spi !
Comme dirait P'tit Louis ; 'on n'a jamais été aussi proche de l'arrivée!'.
Bien qu'on ai allumé comme des malades cette nuit sous spi avec des runs à plus de 20 noeuds, on n'arrive pas à recoller au groupe devant nous, on a tarter nos poursuivants, mais pour rentrer dans le top 10 il va falloir se dépouiller encore d'avantage!!
On se doit de garder une bonne vitesse et descendre encore plus au sud pour éviter une énorme dorsal, qui a déjà du toucher la queue de la flotte car leur vitesse ce matin est très faible.
D'ici 24H, on devrait avoir une zone de transition avec des vents variables, pour ensuite se manger une 'maman' dépression. Tempête annoncée!!
Mais ce gros coup de vent devrait nous porter jusqu'à St Malo, il faudra être très vigilant en se rapprochant de la France et surtout de son plateau continental où la mer, déjà grosse au large, risque de devenir très Rock&Roll!
Il va nous falloir tenir la cadence et jouer 'les gros bras'. Dans cette attente, on tente de se reposer au max, on sait qu'on n'aura plus la possibilité de dormir à partir de demain soir.

...sous spi!
C'est beau un bateau sous spi!
C'est vrai que c'est l'allure la plus agréable et la plus jouissive, les accélérations sont franches, la barre légère, il faut 'lire' la mer, sentir l'évolution que va prendre chaque vague afin de placer 'le nez' du bateau pile poil au bon endroit et ainsi lancer le surf, glisser avec la vague, jouer avec elle, accélérer et accélérer encore!
Il faut sentir quand elle ne veut plus de nous. Il faut alors changer de monture, sans perdre de vitesse, se replacer sur d'autres rails toujours plus rapides.
Maintes fois, on rate La vague, celle qui aurait pu nous permettre de claquer le top speed du quart, mainte fois on la voit passer.
Trop tôt, trop tard, trop loin, c'est aussi une affaire de timing et de flaire. C'est alors un jeu de calculateur ultra sensible, prendre des vagues moyennes nous amenant à une bonne vitesse, un bon rythme, alors on a droit qu'à une seule balle, il faut alors être patient et plonger dans celle qui nous emmènera dans ce run si attendu.
Sous spi, c'est le seul moment, où on est pas en bagarre avec la nature ; le vent,les vagues nous portent. Quand le vent monte, il faut se montrer plus ferme, et tenir le bateau qui serait sinon malmené.
Les mouvements pour placer l'étrave se font alors plus sec, plus violents, plus réactif à mesure que la vitesse augmente, il est alors impossible de se déplacer dans le bateau sans se tenir.
C'est le prix à payer pour se satisfaire de voir le speedo s'affoler.
La vague d'étrave monte alors à plusieurs mètres, il faut à ce moment 'coller' le petit mouvement sec de barre pour faire lofer le bateau et ainsi sortir l'étrave de la mer.
On sent à ce moment la survitesse du bateau comme s'il se libérait de ses liens.
Ce n'est plus à l'avant alors que ça mouille; c'est au milieu.
Le bateau se retrouvant sur un tapis de bulles d'air fait mine de s'enfoncer dans la mer, ça fume, les embruns se vaporisent, le flux à l'arrière du bateau explose 5-6 mètres derrière nous en une vague rageuse!
C'est vraiment beau un bateau sous spi!!


1 août 2008 - J+12

1000 miles nautiques de St Malo !
Le Class 40 n°10 Séfico a démâté ce midi. On aborde une zone avec un vent aux alentours de 18-20nds mais pas stable du tout tant en direction qu'en force et avec une mer croisée.
Ce qui oblige à une grande concentration du barreur, on fait des rotations toutes les 45 minutes au lieu des 1H30 habituelles.
L'idée générale est de rester positionné au sud, afin de limiter l'impact de la dorsale. L'absence du spi léger se fait sentir sur notre vitesse moyenne et notre plaisir de barre.
Mais comme on n'a pas le choix, on affine le réglage du spi lourd en prenant des angles de route un peu plus élevés que nos concurrents.
Il y a encore du jeu d'ici St Malo, en 1000 miles, il peut se passer beaucoup de choses. Je ne dis pas ça pour les 4 premiers, eux on ne les reverra que dans les bars à St Malo, mais pour les 6 devant nous, rien n'est joué.
On a le couteau entre les dents, on sait que c'est pareil pour eux, c'est pour ça que cette dernière ligne droite (pas si droite d'ailleurs...!) va être une belle bagarre!!

les bourrasques hivernales de retour enfin de retour!
Ambiance vraiment humide !!
C'est reparti sous spi à fond et toujours sous cette pluie battante entre les paquets de mer et cette pluie, on ne sait plus vraiment où on est ; sur ou sous l'eau...
Lionel m'a donné une polaire sèche, comparé à mon pull en laine archi trempé, ça a été un bonheur. Pour compenser notre handicap de poids, du fait de partir à 5, nous avons limité notre paquetage au plus strict minimum, mais quand on a une seule tenue et que celle ci ne peut jamais sécher faute de soleil, ça devient très vite inconfortable.
Ce temps morose avait tendance à orienter notre moral ; c'est vrai que depuis le St Laurent, nous n'avons pas vu le soleil !!
Alors pour remédier à ça, on a fait péter les watts de la sono du bord, l'indémodable et brillantissime Ray Charles, Otis Reding pour rappeler les nouveautés musicales à notre 'papy' du bord ; Jacques. P'tit Louis trépignait d'impatience de nous faire écouter son album favori de Laurie, mais on a dit non (sic).
Côté météo, les prévisions ne sont pas très excitantes ; une énorme dorsale s'apprête à nous tomber dessus, nous coupant à nouveau la route vers la France, actuellement, nos routages nous font passer par les Scilly en Angleterre et pas avant 7 jours !!
Manger chaud et lover vous dans des draps secs pour nous !!!
Jean-Edouard Criquioche
PS : la bonne nouvelle de la nuit ;c'est que mes amis planctons sont de retour et que le bateau navigue à nouveau sur un tapis de lucioles vertes fluo, on a toujours l'impression d'être dans la Guerre des Etoiles !!
Que la force soit avec vous…


31 juillet 2008 - J+11

quand je mange de la purée Mousline, la la la lala la lalala la
Ce qui est bien avec la Québec, c'est qu'on va dans le même sens que les phénomènes météo...aussi, quand on arrive sur une dorsale sans vent et bien elle avance à la même vitesse que nous...ça a eu l'effet du passage à niveau pour la moitié de flotte, les premiers se sont envolés quand nous on restait face au mur!
Idem pour le front chaud qui nous suit depuis 48H, résultat, il flotte à grande eau depuis 48H, et quand à terre on dit,'ça va passer' et bien nous on passe avec!!! On se croirait en baie de Morlaix mi décembre!
Cette ambiance humide est générale, bateau (la condensation fait même pleuvoir à l'intérieur du bateau...), fringues, chaussettes (!), duvet (re!); un bonheur!!
En plus, la bonne nouvelle du jour, c’est qu'on est en rade de gaz, ça va être encore plus top de manger les lyophiles...Imaginez une purée en flocons humidifiée d'un verre d'eau froide...hummm...'et je fais comment pour faire mon château dedans?'
...il y a des fois, je me demande pourquoi j'adore ce sport!?
Enfin, positivons en constatant qu'on a enfin touché les vents de sud-Ouest tant désirés et que la vitesse est de retour.


30 juillet 2008 - J+10

...au pied d'une fichue dorsale...!
On est coincé par la dorsale qui nous coupe la route directe vers St malo.
Résultat ; peu de vent et tournant constamment. La nuit a vue défiler tout notre jeu de voile, les manoeuvres se sont déroulées sans arrêt, le tout à 3,5 noeuds de vitesse moyenne...!
La réflexion du jour à donc consister à trouver cette fichue porte de sortie le Nord ou le Sud ?
Et comme pour la flotte des bateaux, notre équipage était découpé en deux camps.
Ceux partisans de la route nord, plus approchante de la route directe mais avec un risque de se retrouver dans 48 H avec 25 à 30 noeuds de vent dans le nez si on ne passait pas la dorsale à temps.
Les partisans de la route Sud, suicidaire au niveau classement à très court terme, car il faut croiser la flotte et donc elle passera devant nous. Mais avec la certitude de se retrouver dans 48 H avec 25 à 30 noeuds de vent, mais cette fois ci au portant c'est à dire avec de la vitesse.
Les discutions sont allées bon train, et chaque nouveaux fichiers météo rendaient les avis de chacun encore plus tranchés...
Alors place au management, et prise de décision sans contrarier qui que ce soit à bord... La gestion d'une course en équipage passe aussi par ce type de contraintes, c'est la loi du genre.
On a décidé de jouer l'option Sud.
...et comme d'habitude, réponse dans 48H.


29 juillet 2008 - J+9

limiter la casse...
La perte de la voile a été dure à encaisser ce matin. Mais on s'est rapidement remis au boulot afin d'optimiser notre route et notre stratégie en fonction de cette perte.
L’idée est donc d'aller chercher la dorsale au plus court au prés océanique ensuite d'aller chercher plus au nord une dépression et de s'approcher d'elle au maximum pour en tirer ses vents les plus forts.
Ainsi on sera dans la plage d'utilisation du seul spi qui nous reste ; le spi tempête.
On limite la casse au niveau classement, à notre grand étonnement. La dorsale tombe peut être plus vite sur la flotte de bateaux que prévu ; cela nous fera moins de route à parcourir pour la traverser.
Après le débriefing sur la casse du spi, on s'est rappelé que c'était un privilège d'être là où nous étions, au milieu de l'océan, et qu'on ne devait pas gâcher ce plaisir pour une fichue voile. Et que comme on n'avait pas assez de flotte ni de bouffe pour tenir plus longtemps que prévue, on n'avait pas trop le choix : vitesse, vitesse, vitesse. Et c'est quand même plus agréable de continuer à se battre même affaibli que ruminer la connerie du jour sans de toute façon pouvoir faire quoi que ce soit pour la changer.
Conclusion : On n'a jamais rien lâcher, et on ne commencera pas aujourd'hui.


28 juillet 2008 - J+8

...Renforts de spi 0 - Mode course 0..!
Pu.... de me...!!!!!
Le spi est sous 3.500 mètres de fond, et notre moral encore plus bas.
La marche du bateau s'en trouve FORTEMENT ralenti. Comme c'était notre spi léger et que le vent est censé baisser, l'équation est assez simple : moins fois moins égale moins que rien en vitesse.
Pourtant, le bateau marchait bien et on grignotait des milles sur nos concurrents, il aura suffit que de renforts de spi, une nouvelle fois sous dimensionnés par la voilerie, pour que la chasse s'arrête au milieu de l'Atlantique.
Pourtant on en est au troisième spi léger, le process devrait être abouti! Mis non, on a toujours droit à un designer qui modifie notre commande pour faire ça à sa sauce. Sauf que ce n’est jamais lui qui se retrouve au milieu avec des spis de tarfioles.
le pire, c'est que j'ai insisté sur ce point, considérant que la résistance de la voile devait supplanter la performance dans l'équilibre de la voile. Et ben, non, on nous livre une nouvelle voile avec les mêmes faiblesses que la précédente! Et ça franchement, ça fait vraiment ch...
Et deuxième surprise, on largue le spi lourd qui lui devait être identique à l'ancien qui était vraiment top, un vrai Hummer, et là je découvre un 'string en soie', bon pour un dériveur de lac...
Bref, fin du mode course, tout ça pour des pu.... de renforts de m...
Big boules !!!

Entre deux vagues...!
Pour moi le plus impressionnant en voile, ce sont les conditions comme
Actuellement : 30 noeuds de vent dans le dos, spi léger, mer formée, nuit noire, brouillard et donc visibilité nulle. On ne voit ni le spi, ni d'éventuels cargos...! (Les alarmes sont branchées, mais avec le bruit du vent et du bateau, dehors on ne peut pas les entendre quand on est à la barre, il va falloir modifier ça pour la prochaine course)
Ne voyant pas les vagues, on ne sait pas si le bateau va surfer sur bâbord ou tribord, on le sent simplement partir en survitesse, on le sent dévaler la vague pleine balle, c'est quand on le sent fortement décélérer qu'on sait qu'on va se prendre un paquet de mer dans la figure.
2 secondes plus tard, c'est à la pression dans la barre qu'on sent s'il va déraper et partir en vrac... tout ça comme si on avait les yeux bandés...!
Alors à ce moment, les 20 noeuds de vitesse affichés au speedo sont plus générateur de stress que de plaisir, mais on est en course alors on réduira la toile plus tard ; dans le port de St Malo par exemple !
Mais ce stress sublime notre concentration et nous pousse à ne faire qu'un avec cette coquille de plastique, ces draps suspendus dans les airs et ces mains tendus qui fendent la mer pour le guider.
Bonne journée, ici nous on aimerait bien un lundi au soleil, car on navigue dans le brouillard depuis la sortie du St Laurent et ça commence à être pénible !


27 juillet 2008 - J+7

...enfin en Atlantique!!!
Après une nuit passée sous génack, place au grand débridé sous spi, vent constant de 30 noeuds, spi léger + GV ris ; ça allume sévère entre 12 et 22 noeuds. Revers de la médaille : ça mouille énormément .Lorsque le bateau lancé à pleine vitesse vient rattraper la vague précédente, l'avant du bateau vient l'exploser dans une germe d'écume aussi belle qu'aveuglante. (trop fun la phrase...!)
Ce matin, grosse frayeur à bord, ce que l'on pensait être une baleine à l'horizon s'est révélé être une épave de bateau retournée, vue l'état de la coque, cela doit faire un bon bout de temps qu'elle est dans cet état... rajouté peu de temps après, à la vue superbe d'une vraie baleine, cette fois ci, exécutant un majestueux saut, on se dit que cette nuit, ça risque quand même de tourner à la roulette russe, car se taper une épave ou une baleine à cette vitesse...
Ceci dit, on a pas trop le choix, alors on se la joue statistique, et résultat il y a très peu de chance...
On rattrape petit à petit notre retard, on a du être classé 11 à 17H TU, mais le groupe de tête, touchant du vent plus fort que nous et avant nous a tendance à se faire la malle...
Mais comme au niveau stratégie, il n'y a pas grand chose à tenter, on se concentre à faire marcher le bateau le plus vite possible et la compétition à bord est entre les quarts : Qui a le top speed ? Combien de vracs lors de ce quart ? (on ne compte que les vrais vracs, ceux où le bateau se retrouve couché travers au vent, on a décidé que les 'petits' vracs faisaient partis du fun...!
La nuit va être gérée de la même manière, c.a.d. en survitesse permanente, le but du jeu pour le quart off afin d'arriver tout de même à dormir est de se caller la tête avec des pulls ou sa veste de quart afin qu'elle ne bouge pas dans tous les sens suivants les mouvements du bateau... A part ça, on arrive à dormir!
Ca devrait durer un petit moment à cette allure, un empannage est prévu demain dans l'après midi, le but du jeu étant de contourner une dorsale qui nous barre la route.


26 juillet 2008 - J+6

Est Terre Neuve
Le meilleur comme le pire.... ça me rappel les appréciations de mes profs...!
Enfin, bref. On s'est fait tartiner sévère aujourd'hui, on est tous tombé dans une bulle terrible ce matin, et ne me demandez pas pourquoi mais nous, on est resté sur place.
Les autres bateaux ont réussi à se déhaler tout doucement, on se faisait doubler à droite, à gauche... pour les nerfs, c'était chaud bouillant !!
Et quand ces mêmes ont passé la pointe de Terre Neuve, ils se sont envolés à 10 noeuds quand nous on été encore à... 0,5 nœuds !
Résultat des courses on repart dans le peloton de queue avec un caramel de 40 miles nautiques sur les leaders... TOUT VA BIEN!!!
Le passage entre St Pierre et Miquelon aura donc été terrible pour nous.
Lionel a décidé, pour remonter le moral des troupes, de nous préparer un riz façon Yo avec du lard et du chorizo, ça va nous changer des lyophiles et l'odeur d'oignons poilés est effectivement génératrice de meilleur humeur.
On se remonte le moral en se disant aussi que depuis le début de cette course la flotte joue à l'accordéon, donc on attend la prochaine expérience en tentant de faire marcher le bateau au max. On est reparti sous génack et après une journée entre 0 et 0'5 noeuds, ça fait du bien de claquer les 10 noeuds!!


25 juillet 2008 - J+5

Bon, on aura goûté le leadership, une journée!
Le vent devait tourner et il ne l'a pas fait comme prévue, comme annoncé...ou plutôt comme...espéré!!
Mais bon, franchement, on limite la casse; le bord le long de Terre Neuve nous a été plus favorable que prévu. Résultat on sort de la pointe qu'avec un retard de 8mn. Et surtout on reste dans le match et dans le bon wagon...il n'y a plus qu'à remonter jusqu'à la locomotive!!
C'est vraiment une classe homogène, se battre comme ce matin à chaque virement avec les autres bateaux, les raser au plus près derrière quand on est pas prioritaire et qu'on a pas la place de passer devant, personne ne veut perdre cette longueur si importante sur le plan psychologique, en attendant au virement suivant de repasser devant et de prendre l'ascendant. C'est de la régate entre 3 bouées, mais au large de Terre Neuve et après 5 jours de mer!!
Vous n’allez pas nous croire, mais on tente un nouveau coup...!
L'expression 'chat échaudé craint l'eau froide' ne représente rien du tout à nos yeux. Notre devise actuelle serait plutôt : 'tu n'y arrives pas ? ; alors essayes encore!!'

Cet enf... de vent n'a pas tourné...
En guise de cuillère, on n'aura fait que sa queue...!
Résultat ce matin, on pointait 3ème à 4 miles nautiques du premier, mais on avait un 'léger' détail à régler ; c'était le passage de terre neuve... 16 miles nautiques au Sud.
On savait qu'a partir du moment où on virait, on se prenait une casserole (j'reste dans les instruments de cuisine, c'est peut-être parce qu'après une semaine de lyophile, la vrai bouffe commence à nous manquer...); enfin bref! Le virement nous coûtait donc 14 miles nautiques cash... on en a foiré de manoeuvres, mais se prendre 14 miles; c'est foiré de chez foiré !!!
On ne lâche rien, et actuellement, on se bagarre avec pas moins de 6 bateaux pour passer la pointe. Ce matin, pour le fun, on a croisé dans le tableau arrière le 40 degrees à moins de 5 mètres...

Approche de Terre Neuve
Bon, deuxième nuit blanche en perspective...! Hier on était en bagarre pour faire avancer le bateau le plus vite possible sans vent et cette nuit c'est une autre bagarre cette fois ci, sauf que là ce sont les vagues qui nous mettent minables !!
On se fait gifler toutes les 15 secondes, à l'intérieur du bateau, on est transformé en rondelle de citron au bon milieu d'un shaker...

Bref même en quart off, impossible de dormir. J'aurais du prendre des sangles à cliquet pour me maintenir parallèle à la bannette...! Et au delà des secousses violentes, j'avais presque oublié le fracas que le bateau provoqué en tapant (ou plutôt en se faisant taper par) les vagues!

Au dernier pointage, on était toujours en tête de la flotte mais ce fichu vent peine à tourner à droite comme prévu...
Ca met la pression à bord ; aurions nous du prolonger ce bord vers le sud ? A t-on croché la route directe trop tôt ? et patati et patata...!

Quoiqu'il en soit maintenant les jeux sont faits, on est là où on voulait être, maintenant il n'y a plus qu'à tenir avec cette mer casse bonhommes et croiser les doigts (sauf pour celui qui est à la barre...désolé!)

Il faut qu'on arrive à faire cette cuillère. C'est une expression de régatiers, mais si vous avez Internet, allez sur le site de la course et vous verrez sur la cartographie que notre route fond ressemble à une cuillère (ça c'est pour les gamins de Louviers qui suivent la course).

Maintenant, même si je suis partisan de défendre crânement notre option encore 30H, c'est vrai que constater que tous les cadors, Soldini en tête, se barrent à droite quand vous, vous allez à gauche, ça peut laisser perplexe...!

Ceci dit, c'est la loi de ce sport, quand vous êtes en tête, vous vous faites attaquer par la flotte, alors, il ne faut pas trop psychoter à leurs attaques car de toutes façons, on ne peut pas toutes les contrôler !!

Conclusion : Apprécier notre place - Se battre comme des lions pour la conserver - Arrêter de se prendre la tête - Essayer de dormir !!!!


24 juillet 2008 - J+4

Bon, pour le moral, les derniers classements font du bien ! La casse de notre vanne de transfert nous a pénalisé dans le St Laurent avec ces virements non-stop.
Maintenant qu'on est au large, la perte de temps sur le virement est négligeable.
Ce matin, après le passage de bouée, on s'est dit que c'était le moment d'encaisser les profits de la nuit, de se recaler dans le peloton et d'attendre la nouvelle occase d'attaquer.
Cette occasion s'est présentée toute seule. Les leaders ont plongés au sud, nous après deux ou trois virements de recalage, on s'est retrouvé avec une bonne speed et un bon cap... donc on a pris.
Résultat les nordistes se retrouvent en tête de flotte et les sudistes du fait de leur investissement se retrouve décalés en arrière.
Enfin tout ça pour dire qu'on est classé 1er, donc on prend le plaisir qui va avec, mais on sait que d'ici 24H, en fonction des options et surtout de l'évolution du vent, ce classement pourra grandement évoluer.
Actuellement, on est au pré serré, dans une mer très formée pour un vent de 20 noeuds. Résultat, ça tape fort et ça mouille...
Encore 24h à tenir avant que le vent tourne et qu'on puisse enfin lâcher les chevaux.

Nuit vraiment top !
Grosse bagarre à vue avec Bélouga Racing, on s'est servit mutuellement de lièvre et on allumait sévère en vitesse malgré un vent léger.
On s'est mis 'un peu' dans le rouge sur une option de route au raz delà cote et finalement le risque à payé. On passe la marque de passage en 9ème position et surtout en étant remonté qu'à 4 milles nautiques du leader. Eux étant tombés dans une bulle.
Le passage de bouée a été aussi chaud qu'en régate avec Bélouga d'engagé mais pour le fun, on l’a flaché quand même !!
A pointage de 5h00 TU, 12 bateaux se tenaient en 1 heure, après 3 jours de course, ça ressemble à une étape de Figaro!
Maintenant direction St Pierre et Miquelon, du près, encore du prés. On est dans le bon wagon cette fois et maintenant il faudra tenir en vitesse, en attendant le prochain coup tactique.!


23 juillet 2008 - J+3

superbe journée!
1 - on est revenu au contact des petits camarades, le leader n'est plus qu'à 14 miles nautiques de nous.
2 - combat côtier avec 12 bateaux à vue, croisement toutes les 10 longueurs, on aurait dit une régate du dimanche entre 3 bouées.
3 - En plus des bateaux à gérer, on avait des spectateurs un peu particuliers : Rorquals (baleine de 8-10m), eux n'étaient pas trop passionnés par notre course et ne faisaient que passer, par contre les phoques, sortaient bien la tête pour nous voir passer; Vraiment top !
4 - Et pour finir, un bon petit vent de 10-15 noeuds et....grand soleil!!
La nuit va être calme avec un vent qui doit faiblir, une dernière marque de passage à claquer et direction le sud de terre Neuve.

Comme le vent doit faiblir par devant, aussi bien, demain matin, on aura droit à un restart !

… le dernier jour dans le St Laurent, Bis !
Hier, on a eu droits à deux grandes classiques ; Le matin, c'était un remake de Skippers d'Islande ; cagoule, gants, habillé comme pour l'Everest, 25 noeuds de vent glaciale dans le nez et visibilité égale... à la longueur du bateau !!

Alors que dans l'après midi le ciel s'est dégagé et là c'était plutôt Giraglia Rolex Cup en méditerranée, avec pétole et chasse aux risées ouverte, lunette de soleil, tee-shirt et pieds nus... !

Cette nuit, on tricote le long de la côte, le vent est très faible, la mer (où plutôt le fleuve...!) est plate, il fait à nouveau froid et la goutte au nez nous fait presque oublier qu'on est en été, ceci dit, on se rapproche des icebergs, et même s'ils ne sont plus très nombreux maintenant, passé St Pierre et Miquelon, on aura peut être la chance d'en croiser encore un ou deux.

La nuit va être calme, il y a une tempête tropicale à la sortie de St Pierre qui fout en l'air tout le système, donc pétole et après, baston.


22 juillet 2008 - J+2

Dernier jour dans le St Laurent !

On a pas de news de Tanguy pour savoir s'il a réussi a décoller son bateau d'une petite plage ou il s’est échoué.
Par contre, on a appris qu'il y avait un autre abandon, celui de Carpentier sur Entreprise Lorraine à priori, il aurait éclaté leur quille sur un rocher...

C'est vrai que c'est tentant d'aller 'jouer' dans les cailloux avec par moment 5 à 7 noeuds de courant dans le nez...Nous, on avait décidé de le faire safe, Jacques avait touché à la montée,idem pour Ben et les mecs de Séfico. Ca nous a coûté quelques places, quand ça passait, mais la moindre fausse note et on est sur les cailloux...
On préfère virer un poil trop tôt mais être encore dans la course. En sortant du St Laurent, il restera plus de 2500 miles nautiques à faire, donc on n’est pas à 10 minutes près en phase de départ.

L'objectif pour les 2 prochains jours consiste a tricoter le long de la côte, jusqu'à la dernier bouée de passage obligatoire, ensuite on passera St Pierre Emiquelon, puis enfin le large !!


21 juillet 2008 - J+1

Novedia sur les cailloux !

En définitive, hier soir soir, on n'aura mouillé l'ancre qu'une petite demi heure. Le vent a eu la bonne idée de rentrée et nous a offert un ballet tip top, pour la nuit; 25 bateaux, dons les maxi, en train de remonter contre vent un chenal de 5km de large...!
Le but étant de rester dans ce chenal pour profiter à fond du courant; alors avec la lune comme projecteur, tous ces bateau se croisaient...toutes les dix minutes, avec les règles de priorité, sur un bord on était les maître du monde, et au virement suivant, il fallait gérer tous les croisements...De nuit, c'est beau mais c'est chaud!

au petit jour, on n'a u que constater qu'on avait pas été les meilleurs à ce petit jeu, mais on se console en se disant, qu'il y a le classement certe, mais qu'on reste très groupé.
Le vent a forci avec le levé du jour, et c'est sous Solent, et GV 1 ris que nous gérons ce vent d prés. On vient de casser la vanne de transfert des ballasts, résultat pour chaque virement, on est obligé de vider le ballast au vent, virer et ensuite remplir le nouveau ballast, résultat, à chaque virement, on perd près de 5 minutes et beaucoup d'énergie.

Ceci dit, nos ennuis n'on rien de grave, comparé à la situation de tanguy Dellemote qui à mis sont bateau sur les cailloux ce matin...Voir un Class 40 couché ainsi sur les cailloux, ça fait vraiment mal au coeur, et pour la bateau qui morfle et pour l'équipage qui sort ainsi de la course.
On l'a eu en vacation radio quand on est passé près de l'accident, il nous signalé, qu'il n'y avait pas de blessés à bord et qu'ils attendaient la marée pour tenter de redresser le bateau et de repartir...


20 juillet 2008 - J+0

Bon, ça y est, on est parti.
Franchement, on n’est pas très loin de la ligne car il n'y a pas du tout de vent...!

On ne doit gérer que notre position dans le fleuve pour profiter au max du courant.
On a pris un top départ, on devait 1 ou 2 sur la ligne. 6 heures après le départ, la flotte est encore très compacte, y compris avec les multis 50 et les 60 open.

Le vent étant nul, on risque même de passer la nuit...au mouillage, car le problème avec le courant...c'est qu'il ne va pas toujours dans le même sens, un coup dans les fesses, l'autre coup dans le nez ! Et on n'a pas prévu de reculer, alors l'ancre est à poste et dès qu'on sera à l'étale, on la jètera pour tenir notre position.
Un mec de quart pour gérer le vent si jamais il remonte, et je crois qu'on va pouvoir sauver 4H de dodo nickel !

Vers 6h TU, le vent est censé rentrer, on va enfin pouvoir faire de la voile!

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