journal
de bord
2011-2012
Samedi
31 mars 2012 - 34° 11 S 015° 57 E, 0230TU
Fin de saison...
Dernier coucher de soleil sur l'océan, le prochain sera
sur un verre de Cabernet Sauvignon (espérons!) Avec cette
longue traversée (26 jours) s'achève aussi la
première saison des quatre prévues pour le voyage
de Merena autour du monde... Dans quelques heures apparaîtra
la fameuse Table Mountain du Cap et avec elle l'heure des bilans...
Le bateau, tout d'abord, s'est bien comporté. Taillé
pour le large, il a pu s'exprimer même s'il a manqué
de belles et longues journées de portant et de glisse...
Bien préparé - merci Thibaut - il n'a causé
aucun soucis et la todolist pour Cape Town est ridiculement
courte et prévisible. Tous ont salué son incroyable
confort dans son dénuement et sa simplicité.
Les équipiers ont - je l'espère et je le crois
- apprécié le chemin parcouru. Il s'est créé
de grands et petits souvenirs, de belles connivences, des visions
inoubliables, des sentiments de franche camaraderie. Un grand
remerciement pour leur présence à bord à
(par ordre d'apparition) Hugues, Michel, Antoine, Alexandre,
Guillaume, Sylvie, Félix, Aristote, Fred, Mireille, Marco,
Pascal, Léopold, Bruno, Sophie, Valérie et Pierri.
Ceux qui n'ont pas pu venir de justesse - ils se reconnaîtront
- seront les bienvenus la prochaine saison !
Merci à ceux qui ont répondu à ces billets
par des encouragements tantôt tendres tantôt enthousiastes.
Transmis à bord, ces messages ont été dégustés
mot par mot, comme on goûte un grand cru. Merci aussi
à ceux qui ont aimé sans rien dire !
Merci enfin à ma chère Sylvie, à son soin
et son amour incessant; logistique, météo, conseils,
encouragements et réconfort, rien de tout cela ne serait
possible sans elle.
Quant à moi, je suis heureux, le grand large a tenu ses
promesses et nous les nôtres. Les 10.000 miles depuis
Nieuwpoort m'ont ravi, les 12 escales (Brighton, Camaret, Cascais,
Lanzarote, La Gomera, Mindelo au cap Vert, Fernando de Noronha,
Recife, Salvador, Vittoria, Rio de Janeiro et bientôt
Cape Town) ont été des retrouvailles ou des découvertes
délicieuses. L'évocation des lectures et des cartes
se vérifie. Alors que d'aucun affirment le plaisir du
local voire la défiance de l'ailleurs, l'obsession de
la mappemonde a eu raison. Les parents ont du laisser trop longtemps
les enfants devant une planisphère. Et, bien plus que
sur Goolgle Earth - trop voir, c'est
moins rêver - quand on perçoit le voyage dans les
yeux de ceux qui reviennent, dans le détour de leurs
phrases et de leurs silences, on sait qu'il faut partir. De
plus, au plaisir pur des paysages et des rencontres s'est mêlé
celui de le raconter. Non pas comme récit de mer mais
comme confidence des émotions. La réjouissance
du récit sublime le plaisir du voyage. Et s'il n'y a
pas d'autre but, c'est la promenade elle-même qui compte.
Le Merena va maintenant se reposer quelques mois en Afrique
du Sud. Il repartira en novembre prochain pour de nouvelles
aventures et un nouvel océan: l'indien.
PS
Une aventure se termine et une autre démarre: dans quelques
jours nous prenons en main un fabuleux bateau - un cata de 50
pieds très performant dessiné par mon ami Christophe
Barreau. De Lorient à Nieuwpoort où il restera
un mois (en mai) pour que vous ayez l'occasion d'en goûter.
Ensuite, on partira en croisière vers l'Ecosse, la Norvège
et les mythiques îles Lofoten. A bon entendeur...
Vendredi 30 mars 2012 - 34.19 S 13.24 E, 0250TU
Grand Sud.
A 2130TU le vent est encore monté d'un ton. Il devient
difficile de faire de la voile normalement ! On active le "mode
chalet". Mis au point lors de la remontée de l'Atlantique
avec Michele après la Jacques Vabre, il s'agit de 3 ris
dans la GV, rien devant, 60/70° du vent, pilote, bannette.
Mais non, ici c'est le Sud.
Même dans cette configuration pourtant bien défensive,
çà cogne tout de même. Parfois une vague
s'éclate contre le bordé, on dirait un abordage.
Le vent est un grondement sourd rehaussé de sifflements
à plusieurs tons dans les rafales. Il vient de loin,
du grand Sud, si différent des coups de vent de la Manche
ou de la Mer du Nord. Sauvage, dense, brutal, compact. On sent
qu'il n'a pas de mesure, qu'à quelques degrés
de latitude de plus ce doit encore être une autre histoire.
Nuit noire, toutes les étoiles sont allumées.
Les vagues ont enflé et l'on se réjoui de voir
leur tête au lever du soleil ! En tout cas, le cargo que
l'on vient de croiser disparaissait bien longtemps dans le creux...
Le bateau se comporte bien et inspire confiance. Il file ses
7,5 kts dans le cap avec somme toute assez peu d'embardées.
Je me demande comment on vivrait la même nuit en multicoque...
pas le même stress sans doute. C'est la 25ème nuit
de mer et - sans doute - l'avant dernière.
Ce fameux océan ne pouvait pas nous laisser passer sans
une petite démonstration de sa force et de sa beauté.
Et on sent bien qu'il est encore capable de bien d'autres choses,
on le croit sur parole, pas besoin de preuves !
Jeudi 29 mars 2012 - 34° 14 S 11° 45
E, 1445TU
Quelle violence !
La nuit dernière a été parsemée
de brèves et violentes rafales pour se terminer par un
passage de front extrêmement pluvieux. Le ciel nous est
tombé sur la tête ! Par contre, derrière
le front, miracle, c'est relativement calme: on se sèche,
on revoie de la toile, on allume le chauffage, on déjeune
des deux derniers oeufs traçant déjà une
route droite et sans problèmes vers le Cap...
Hélas, une heure plus tard, un grain fond sur nous. La
mer blanchit, les crêtes des vagues sont soufflées
à l'horizontal sur une dizaine de mètres. Hélas,
ce n'est pas un grain, finalement. Le soleil revient, généreux,
mais le vent reste aussi fort... Sous 3 ris dans la grand voile,
1 dans la trinquette, ballaste chargé, au bon plein,
on prend des coups de gîte impressionnants, la bôme
n'est parfois pas loin de l'eau. Le pont est balayé par
d'énormes paquets d'eau toutes les 40 secondes environ.
La lumière du soleil se reflète dans chacune des
petites facettes des vagues et la mer est d'un bleu profond.
Au ciel des petits cumulus, tout blancs et tout rond qui défilent
à bonne allure. Au moins, c'est très joli !
La phrase d'un vieil ami coureur au large me revient: "si
tu n'arrives pas à dormir, c'est que tu n'es pas assez
fatigué!". Pourtant ce sont des conditions où
le marin a du mal à fermer l'oeil et le fichier météo
nous en donne jusqu'à demain midi... Il y a quelques
années, lors d'une interview de plusieurs régatiers
l'un d'eux raconte un coup de baston qu'il a vécu avec
moultes superlatifs. Le regretté Sir Peter Blake se tourne
alors vers lui et avec son flegme légendaire: "don't
you like sailing, do you ?"
Mercredi 28 mars 2012 - 35° 24 S 7°
22 E, 0700TU
A l'arrêt
La position ci-dessus n'a pas varié depuis plus de 12
heures. A l'arrêt complet. Il reste 550 miles. Plus de
vent du tout et un peu de clapot. On a tout affalé pour
ménager ces pauvres voiles dans le roulis. Pour parfaire
le tableau, une pluie intermittente et de la bruine. Pas normal
ces traversées océaniques ou l'on s'arrête
une demi journée tous les deux jours! D'autant plus incroyable
que dans quelques heures, d'après le fichier météo,
nous aurons 25 à 30 noeuds modèle - c'est à
dire souvent pas mal plus. Nous devrions tenir ce vent jusqu'au
bout. La fin de la traversée sera sans aucun doute très
"sport" et sûrement un peu éprouvante.
La dépression passera juste dans notre Sud. Ce sera notre
premier vrai coup de vent du grand Sud. Par ailleurs, du vent
sera bienvenu car il est temps d'arriver. Nous avions prévu
22 jours de mer. Entre pétoles et vents contraires, les
moyennes ont été très basses. Finalement
peu de jours de bon vent portant et régulier comme on
est en droit d'attendre sur ce parcours. Ceci rappelle, si c'était
encore nécessaire, qu'en mer on est "en droit"
de rien du tout. Il reste 15 litres de fuel, 12 litres d'eau
minérale (plus un bidon de sécu), quelques boîtes
de conserve (les moins bonnes, évidemment !), des soupes
en sachet brésiliennes, du riz, des haricots blancs,
des pâtes et de l'huile d'olive. Mets de l'huile, faut
qu'çà glisse...
Mardi 27 mars 2012 - 35° 56 S 5° 54
E, 0530UT
3 semaines...
Voilà, exactement trois semaines de mer. Et pas encore
arrivés. Une traversée lente. A la sortie de Rio,
le vent était contraire et très léger entre
les plates-formes de forage brésiliennes. Les 3èmes
et 4èmes jours, la pétole s'installe. Quand le
vent revient, il est toujours contraire... Au début de
la 2ème semaine, les conditions s'améliorent et
on allonge la foulée, il fait très beau et chaud,
on atteint la température record de 36° dans le bateau.
Toute la semaine est parfaite, portant ou travers, sous genak
ou sous spi, et le 14ème jour c'est le passage du fameux
front froid. Tout change !
L'été est fini, les sous-vêtements polaires
et les cirés sont de sortie, on est passé la mi-parcours.
Le vent est à nouveau contraire et on décide de
plonger dans le Sud: quasiment 24H sans vraiment progresser
sur la destination et 4 jours pénibles à virer
et revirer pour chercher le moins mauvais bord pour terminer
par une pétole totale.
Depuis hier après midi le vent est revenu, portant et
soutenu. Il reste aujourd'hui 700 miles à destination
et nous sommes au plus Sud que nous n'avons jamais été
(36° S) alors que la latitude de Cape Town est de 33°
50 S. Nous sommes à la longitude de Port Saint Louis
du Rhone en France ou d'Anvers par chez nous... Pour la première
fois aujourd'hui, il a fait gris gris toute la journée,
pluie, bruine, rafales, humidité omniprésente
et pas de coucher de soleil, la lumière a seulement été
dimmée. Mais on s'en fout, il nous reste une boîte
de cassoulet et çà c'est souverain pour le moral
!
Lundi 26 mars 2012 - 35° 23 S 002°
21 E, 0200UT
Quand le vent revient…
La mer nous avait été lourde depuis quelques jours,
depuis le passage du front. Dans le vent contraire, chaque mile
est laborieux et frustrant: lorsque l'on avance on est miné
par l'idée de ne pas aller dans la bonne direction. On
est dans le contre-nature, dans l'illogique, dans le pervers
en ce qu'il a de contraire à la nature et à son
souffle.
Puis, hier, tout c'est progressivement arrêté,
le vent, les vagues et notre pauvre mouvement. On tente désespérément
le moteur, dérisoire et bruyant, il sauve l'apparence
quelques heures. La contrainte du carburant comme celle de la
vanité - à la manière de celui qui voudrait
écoper la mer - pousse à son arrêt. On affale,
on éteint les instruments. L'objectif chéri de
la destination s'estompe et naît alors une curieuse jouissance
du non mouvement dans l'absolu de l'immensité. Les heures
passent plus lentement. On est fondu dans l'infiniment paisible.
Pourquoi le vent reviendrait-il ? Si tout restait en l'état,
pour toujours ?
Puis, imperceptiblement, le voilà. Bruissement léger.
On sent monter une ferveur tel un chant dans une crypte. Les
manoeuvres sont souriantes, les voiles se gonflent. Il est facile,
frais et naturel. Le bateau, comme l'oiseau décolle,
d'abord pataud et malhabile puis confiant et heureux, repart.
L'objectif n'est pas encore revenu, il n'y a que le plaisir
sensuel de l'eau qui chuinte et glisse sur la coque. Le plaisir
naît de l'absence de peine.
PS.
Cher Lecteur,
Ce week-end - espérons ! - nous arriverons en Afrique
du Sud, pays dans lequel nous n'avons jamais mis les pieds et
qui semble plein de promesse… J'ai pour vous une petite
demande: avez-vous des parents ou amis qui y habitent ? Expats
ou natifs, voyageurs ou sédentaires, … Il est si
chouette en effet d'aborder une côte où l'on connaît
déjà quelqu'un. Au Brésil, par exemple,
ce sont les rencontres de Marie-Laure et ses amis et d'Anne-Catherine
et sa famille qui nous ont particulièrement comblés…
Bien sûr, les rencontres de hasard sont merveilleuses
aussi mais où il est-il écrit qu'on ne puisse
un peu lui forcer la main ? De même si vous avez séjourné
dans ce pays - et spécialement dans la région
du Cap - toute expérience ou bon tuyau sont les bienvenus
! Merci d'avance !
alexis@sailaway.be
Dimanche 25 mars 2012 - 34° 40 S 0°
32 E, 0100TU
La connivence
Belle coïncidence que la petite réflexion que je
vous propose tombe pendant le week-end. Elle viendra sans doute
à propos en posant le roman que vous terminez ou à
la sortie de la salle de théâtre, de cinéma
ou de concert...
Finalement, ne pensez vous pas que nous n'appréciions
lire, entendre ou voir que ce qui n'exprime quelque chose que
nous avons déjà ressenti par nous même ?
Ainsi, un récit de mer plaira spécialement à
un marin, de montagne à un alpiniste. Un comique nous
fera rire s'il met en scène des situations que nous avons
vécues, un roman pleurer que si les protagonistes vivent
les même passions ou déboires que les nôtres.
Que l'on décrive précisément l'odeur du
jusant d'une plage bretonne, seuls les bretons - ou ceux qui
ont séjourné dans la région - l'apprécieront.
Tel acteur sera adulé pour les attitudes que nous reconnaissons
en lui. Et que dire des photos ? Celles qui nous plaisent en
priorité sont celles dont nous sommes les sujets - ou
les photographes ! - ou que, au moins, elles représentent
des lieux ou des personnages que nous connaissons. Quelle sympathie
vers un film - même moyen - qui laisserait entrevoir une
rue ou une place qui nous est familière ? Notre émotion
vient de notre passé, de notre vécu, de nous.
Plus ce passé est lointain - celui de l'enfance - ou
enfoui, plus l'émotion sera forte. Refaire surgir quelque
chose que l'on croyait effacé à jamais, mettre
en scène des personnages ou des lieux disparus. Le meilleur
peintre, musicien, écrivain, poète, photographe
sera finalement celui qui ouvre notre chaudron. Celui qui y
plonge les mains, profondément, pour en extirper joyaux
ou excréments car tout ce qui vient de nous nous parle,
le bon comme le mauvais, le beau comme le laid, le léger
comme le lourd.
Et, si nous pouvons nous accorder sur le génie d'un artiste,
c'est sans doute que nos chaudrons dissimulent les mêmes
trésors. Et çà, c'est une bonne nouvelle,
non ?
Samedi 24 mars 2012 - 34° 31 S 0° 41
W, 0045TU
La pureté du grand Sud.
Cet après midi, en train de bricoler dans le cockpit,
on lève les yeux par hasard et, stupeur, il était
là. Celui que l'on attendait et que l'on espérait
depuis longtemps. L'albatros. Sublime, énorme, magnifique.
Se riant de la pesanteur, il plane sans effort et rase les crêtes
sans sonner un coup d'aile.
Baudelaire avait raison. Nous sommes entrés dans un autre
océan, plus sauvage, plus pur, plus loin encore. Alors
que des milliers de pas foulent les trottoirs des grandes villes,
ici, personne. Des couleurs, des lumières, on se prend
à rêver: peut-être que personne n'est jamais
passé juste ici. Ou alors, il y très longtemps,
sur un clipper à quatre mats, craquant dans la longue
houle, ou sur un multicoque de course qui n'aura qu'effleuré
la surface quelques secondes, sans davantage laisser de trace.
Ici l'isolement prend tout son sens. On est loin du port, loin
de la ville, loin de la maison... Et pourtant...
Transformons le dicton de Pascal - à moins qu'il ne soit
de Einstein - "un peu de science éloigne de Dieu,
beaucoup en rapproche". Un peu d'océan éloigne
des siens, beaucoup en rapproche. Proximité paradoxale
de cette communion avec ceux qu'on aime, depuis le milieu de
l'océan. La seule force de la pensée, rendue plus
libre par cet horizon dégagé, peut les rejoindre
et les enlacer. C'est, sans doute, cette même force qui
permet de communiquer avec les êtres chers qui s'en sont
allés...
PS. Devinette: la petite tige du capteur d'angle de barre s'était
déconnectée...
Vendredi 23 mars 2012 - 33° 02 S 001°
29 W, 0630TU
Petite devinette pour voileux...
Tout d'abord, le décor: il fait nuit noire, ni lune ni
étoile. On navigue au près serré dans une
mer assez formée qui fait bien taper l'engin et qui envoie
régulièrement des petits "sprays", juste
pour obscurcir les lunettes. On est sous genois et grand voile
au 1er ris. Le vent forcit et on décide de passer sous
trinquette. On abat quelque peu pour la manoeuvre (on est pas
des boeufs), on enclenche le pilote (Raymarine SD2) et là,
sans vraiment perdre son cap, il envoie d'énormes coups
de barres désordonnés, quasiment jusqu'en butée...
Evidemment, premier réflexe, vérification des
réglages: gain sur 6 et rudder sur 3, tout est normal.
Et pourtant rie n'y fait. Bon, je ne vous cache pas m'être
gratté l'arrière de la tête tout en fustigeant
les Etats Unis d'Amérique et sa population toute entière,
honnêtes mères de famille y compris. On a fini
par trouver en 3 minutes environ. Si vous faites mieux, envoyez
votre réponse vous gagnerez peut-être un kilo de
sucre en poudre... Il est à bord, quelque part, mais
impossible de mettre la main dessus. Et c'est bien fâcheux
quand on l'aime très sucré, le café, et
qu'il reste exactement 1000 miles à parcourir... Comme
il est impossible, par Iridium, d'écrire à l'envers
et en petit dans le bas de la page, j'envoie la solution de
la devinette dans le billet de demain.
Jeudi 22 mars 2012 - 31° 27 S 2° 09
W, 0300UT
Aah le près
L'Atlantique Sud n'a pas jugé notre traversée
digne de ses exigences... Depuis une trentaine d'heures - et
d'après les prévisions pour un bon moment encore
- il nous inflige un obstacle haut et dense: un vent contraire
et soutenu. Fini la douce glisse des derniers jours avant le
front. Les miles s'égrenaient alors facilement, sans
douleur... Ici, c'est bien différent: l'impression est
d'être en montée ! Chaque vague est à franchir,
chaque mètre à gagner. Chaque imprécision
de cap coûte immédiatement vitesse et angle. Rien
n'est donné, tout s'arrache, se conquiert. De plus, ce
vent ESE est plutôt froid. Fini aussi de barrer la nuit
en T-shirt. Les fréquents embruns obligent le ciré
complet, avec les sous-vêtements polaires et les chaussettes.
Le bateau semble étonné par tant de violence:
il démarre sur la première vague, prend de la
vitesse sur la deuxième et à l'abord de la troisième,
la pente est trop forte et il tombe littéralement de
plusieurs mètres dans un bruit sourd et brutal. Quant
à la vie à bord, la gîte, le tangage violent
et les chocs rendent chaque mouvement calculé et fatiguant.
Tout ce qui n'est pas sécurisé tombe ou va bientôt
tomber. Dormir, cuisiner, lire, autant d'activités délicates...
De plus, la progression est lente. Deux fois la route, trois
fois le temps, quatre fois la peine, disaient les anciens...
Et ils avaient raison.
Ce soir nous investissons dans le Sud. Ce bord babord amure
n'est pas très approchant mais il permet de nous positionner
mieux vis à vis du coup de vent annoncé pour ce
week-end, de nous gratifier d'un vent plus maniable et - nous
l'espérons - d'une mer moins formée... Comme une
option de course au large que nous n'aurons jamais la possibilité
de valider assurément...
Mardi 20 mars 2012 - 31° 50 S 5° 30
W, 1640TU
Tristan Da Cunha
Elle est à 400 miles sur notre tribord, l'île de
la Désolation. Nous ne la verrons pas, la météo
en a décidé autrement. Mais nous la rêvons.
Terre très inhospitalière, cône de pierre
volcanique d'une douzaine de kilomètres de diamètre,
sans aéroport, sans même un port. Une communauté
de 250 sujets de sa Gracieuse Majesté vit là,
depuis le XIXe siècle. Ils sont parmi les plus isolés
au monde. A peu près à mi-distance entre le Brésil
et l'Afrique du Sud, dans les 40èmes rugissants. Les
bateaux ne passent irrégulièrement et l'île
est fréquemment balayée par les violentes tempêtes
du grand Sud. Elle détient un petit record du nombre
de naufrages: sur les 7 noms de famille des membres de la communauté,
5 sont ceux de naufragés. Et pourtant, ils sont heureux,
ils ont un niveau de santé et une longévité
exceptionnelle. Leur organisation sociale est très particulière:
lors de la fondation de l'établissement, ils ont adopté
à l'unanimité une constitution dont l'unique article
prévoit que "nul ne s'élèvera au dessus
de quiconque". Les biens et ressources sont partagés,
la propriété privée existe certes mais
n'est pas fondamentale. La gestion est opérée
par un large conseil qui se réunit souvent. Plutôt
que de communisme on parle d'entraide, plutôt que de démocratie,
de fraternité. En 1961, le volcan s'est réveillé,
obligeant l'évacuation de la population vers l'Angleterre,
que nul d'entre eux ne connaissait. On leur a réservé
un accueil exceptionnel, toutes les facilités ont été
mise à leur disposition. Pourtant, dès que les
coulées de lave ont diminué, ils ont décidé
de retourner sur leur île par un vote unanime de toute
la communauté, jeunes et vieux, hommes et femmes. Horrifiés
par le mode de vie occidental, par la société
de consommation, par les inégalités, par les rapports
si tendus entre les gens. Ils préfèrent largement
la lutte contre la dureté des éléments
à la méchanceté des hommes "civilisés".
La vie a donc repris après leur retour avec certes un
peu plus de modernité - il y a quelques tracteurs, groupes
électrogènes, etc... mais toujours pour la communauté
toute entière... Ils exportent maintenant des langoustes
et des timbres que les philatélistes s'arrachent. Notre
coeur est lourd en regardant sur tribord. On aurait tellement
voulu voir le paradis de Rousseau. On est si heureux de savoir
que de tels endroits et de telles personnes existent. Cela rassure.
PS Je vous conseille l'excellent roman d'Hervé Bazin
"Les bienheureux de la désolation" publié
aux éditions du Seuil.
Lundi 19 mars 2012 - 31° 32 S 007°
54 W, 1900TU
Front froid
Déjà trois jours que nous suivions attentivement
la position de cette dépression qui s'était créée
à Buenos Aires et qui traversait l'Atlantique à
notre poursuite. Elle passerait certainement bien dans notre
Sud mais le joli front froid associé nous promettait
quelques démêlés... Le vent de Nord-Ouest,
généré par cette perturbation, était
soutenu et régulier et nous permettait sans fatigue des
moyennes élevées (plus de 200 miles par 24h).
Le front tardait à nous rattraper et à chaque
échéance du fichier météo on souriait:
"encore quelques heures" !
La nuit dernière, nous l'avions passé sur le qui-vive.
Pas de visibilité qui nous aurait permis de voir le phénomène
approcher. Mais rien encore. La longue bande de nuage bas n'est
apparu que ce matin. Elle masquait tout l'horizon et se rapprochait,
inexorablement. A 1000H, première petite averse, premières
rafales. Les vagues se creusent et ressemblent à de vraies
collines. Elles sont désordonnées, nerveuses.
Certaines d'entre elles déferlent. A midi, c'est le déchaînement:
la pluie tombe comme un jet, le vent marque de longues traînées
d'écume sur la mer lissée par tant de violence.
Quelques minutes plus tard c'est la saute de vent attendue,
du Nord Ouest vers le Sud Ouest - l'inverse de chez nous...
Voilà. Il est passé. Nous naviguons maintenant
tribord amure dans un air beaucoup plus frais et léger.
Les cirés sèchent. Le vent s'est mis au Sud, il
vient de l'Antarctique, de là où il n'y a pas
d'ours.
Samedi 17 mars 2012 - 30° 55 S 16°
33 W, 1000UT
Il est encore tôt ce matin, le bateau file sous trinquette
et grand voile à un ris. La mer, éclairée
par le soleil levant, est toute irisée. Un bel oiseau
joue dans le sillage et le ciel est parfaitement bleu, sans
le moindre nuage. Je viens de recevoir un email de Sylvie qui
raconte en détail l'accident d'autocar en Suisse. Toute
cette beauté pour rien. Ce matin, assis seul à
la table à carte, il y a de l'eau sur mon clavier et
ce ne sont pas des embruns.
"Plus tôt ce matin Alexis envoyait le message
ci-après que je n'arrivais pas à apprécier
à sa juste valeur tant les mots rappelaient la tragédie
survenue à ces jeunes enfants. Je me devais de lui donner
un peu plus d'explications mais c'était sans imaginer
que ces mots découpés dans les journaux allaient
engendrer tant d'émotions renforcées par l'éloignement
et la contemplation."
Samedi 17 mars 2012 - 30° 59 S 017° 32 W, 0230TU
Où sommes-nous ? Quel jour est-on ? L'espace-temps est
modifié ici. Aubes et crépuscules se bousculent.
On est pas sur la mer mais en mer. On serait rentré dans
la traversée par un tunnel étroit qui gène
et égratigne pour déboucher dans un lieu étrange:
c'est un disque dont le rayon est notre vision surmonté
d'une voute de taille variable selon la nuit ou le jour. Et
cet espace est un vide bien réel qui se déplace
avec nous. Pas d'outils pour le mesurer. Pas de montre pour
le rythmer. Nos sens sont dépassés par cette nature,
comme si nous n'avions pas été prévus pour
appréhender çà. Aucun message, aucune explication.
Pascal disait: "le silence éternel de ces deux infinis
m'effraie". Le tunnel de la sortie sera-t-il le même
que celui de l'entrée ?
Vendredi 16 mars 2012 - 31° 06 S 20°
51 W, 0300TU
Accélération
Aah, du vent, des vagues, des giclées d'eau, de la vitesse,
des manoeuvres... C'est parti ! On a l'impression d'avoir tourné
une page de cette traversée. On entre dans la 2ème
partie. Il reste juste un peu moins de 2000 miles et la météo
des jours suivants s'avère musclée. On va avoir
le passage de notre première dépression de l'hémisphère
Sud. Excitation et appréhension. C'est aussi un peu pour
çà qu'on est venu, non ?
En tout cas pour le moment, c'est vraiment bien: on fonce dans
la nuit presque sans lune avec plein d'étoiles et plein
d'embruns. Au loin, des nuages d'orage. On passe le rythme des
quarts à deux heures au lieu de trois.
Aujourd'hui, la journée était assez parfaite:
soleil, vent et mer plate. Une vraie journée pour donner
des cours de voile ! Le tout couronné par un coucher
de soleil très pur où le disque incandescent plonge
dans un horizon rectiligne. Sans rayon vert, hélas.
Dans la soirée, brusque coup de frein: on a pris un morceau
de filet dans un safran... à plus de 1300 miles de la
côte la plus proche ! L'océan est d'ailleurs plein
d'objet flottants tout à fait identifiés: cageot,
plastique, chaussure, bouée de casier, etc... Il ne se
passe pas deux heures sans que l'on ne voit quelque chose...
Il est temps de faire attention, les gars !
Jeudi 15 mars 2012 - 30° 37 S 24° 04
W, 0300TU
Indolence et rigueur.
Qu'il est grand cet océan ! Déjà la dixième
nuit de mer pour un tiers du parcours seulement. Certes, avec
des conditions si légères, on ne va pas très
vite: Il y a les 40èmes rugissants, nous sommes plutôt
dans les 30èmes miaulants ! La grande houle du Sud est
revenue et, naviguant au bon plein, nous perdons le vent dans
le creux de l'onde. Le bateau se redresse et ralentit puis,
arrivé sur la crête, il gîte et repart...
deux fois par minute !
Nous sommes rentrés dans l'art de ne pas faire grand
chose sans jamais s'ennuyer. Un mélange subtil d'indolence
et de rêverie ainsi que de rigueur et d'action. Littérature,
poésie, Assimil espagnol et philosophie. Egalement conversations
constructives en vue de la réfection du monde, qui en
a bien besoin, le pauvre. Mais surtout la contemplation de couchers
de soleils interminables, d'aubes subtiles, de levers de lune
et d'étoiles innombrables. Certaines nuit on a l'impression
de voyager dans une bulle à neige qui se déplacerait
avec nous. Parfois, comme ce soir au couchant, ce sont les nuages
qui s'organisent en gigantesques constructions laiteuses et
éclairées en contre jour par les derniers rayons.
Wagner aurait aimé...
Mercredi 14 mars 2012 - 30° S 27 24 W,
2000TU
This is Sailing Vessel Merena
Nous sommes à plus de 1000 miles de toutes terres habitées
comme dirait le Petit Prince. Cela fait plusieurs heures que
nous l'avons repéré sur l'AIS, le "Nord Cetus",
cargo de 245 mètres de long pour 15 de large, à
destination de Singapour qu'il est censé atteindre dans
un mois; Il nous rattrape et navigue à peine moins vite.
Au milieu de ce désert absolu, il passe à côté
de nous, juste à côté.
Je décroche la radio:
- Cargo Nord Cetus, this is Sailing Vessel Merena, do you copy
?
Il répond immédiatement avec un lourd accent asiatique
qui aurait beaucoup plu à notre cher Tom:
- Yes, go ahead.
- Just a little call to wish you a good afternoon...
- Yes.
et puis silence radio. Impressionnant, non ?
L'espèce humaine est bien étrange. Il me semble
que n'importe quels animaux dans ces circonstances se seraient
accordés plus d'attention...
L'émotion du grand large n'est assurément pas
partagée de la même façon. Est-ce seulement
le travers de l'habitude ? le boulot ou l'éloignement
culturel ? En tout cas, cela donne à réfléchir
!
Mardi 13 mars 2012 - 29° 40 S 29° 11
W, 0300TU
Belle journée sous spi. La houle s'est essoufflée
et le vent, agréable cet après midi, a graduellement
baissé et s'est orienté plus arrière, nous
obligeant à des stratagèmes pour empêcher
les voiles de battre. Ce soir nous terminons la première
semaine de mer. (Trop) Peu de vent depuis le départ.
Nous n'avons parcouru que le quart du parcours au lieu du tiers...
Mais le bateau et son équipage sont au top, reposés,
nourris, bronzés. Les fichiers météo nous
annoncent encore une semaine plutôt calme, avec, à
partir de jeudi soir le passage d'une belle dépression
australe. Notre première. Heureusement elle semble avoir
un trajet assez Sud et passer relativement loin de nous... à
suivre, néanmoins.
Actuellement, tels deux vieux garçons on peaufine les
menus: salade de choux, pâtes aux saveurs diverses, riz
variés, petites collations pour rythmer la journée.
Vivement un peu de vent, qu'on fasse de la voile...
Lundi 12 mars 2012 - 29° 30 S 31° 29
W, 0540TU
Le Mémoire et la Mer.
Pas de bateau, pas d'avion, pas de poissons, pas de nuages.
Pas grand chose, ici. Du soleil, implacable, qui oblige à
chercher l'ombre sans relâche pendant tout le jour. La
mer du vent, du secteur Nord, s'oppose àune énorme
houle de Sud. On calcule une trentaine de secondes de crête
à crête et certainement six mètres de creux.
Quelle puissance... Ah si l'on pouvait récupérer
toute cette énergie. Cela laisse imaginer le mauvais
temps qu'il peut faire par là, à droite, dans
le "grand Sud". En plus, et cela nous surprend en
plein océan, le vent est irrégulier en force et
en direction... Le tout donne des conditions qui, loin d'être
Dantesques, sont difficiles à barrer, à progresser,
à cuisiner, à dormir. Par contre le beau temps
est persistant dans la région. Nous sommes à la
latitude de Madère dans l'hémisphère Nord
et pas la moindre goutte de pluie en vue.
Après la nuit tombée, séquence musique
française, musique à texte, musique à émotion.
Quel abstraction d'entendre cela ici, l'oeil humide, au milieu
de rien. Top hits de la soirée ? "Sarah" de
Reggani et son sublime prélude, "L'enfant du 92eme"
de Rapsat qui parle au fond des souvenirs et "Nous dormirons
ensemble" de Ferrat. Et, bien sûr, joyau absolu toujours
aussi dense et incompris, "La mémoire et la mer"
de Léo Ferré.
Bonne semaine à vous !
Samedi 10 mars 2012 - 28° 57 S 36°
13 W - 0300TU
On était presque heureux de partir au tas par deux ou
trois fois cet après-midi sous GV haute et genaker !
Des manoeuvres, des réglages, on joue du winch et du
chariot pour trouver l'équilibre. On accélère.
La vitesse est enfin plus conforme au bateau et à l'endroit
! Les embruns claquent, on a enfilé le ciré -
çà faisait longtemps ! Il a du retour cet océan.
Alors que le grib annonce un modeste 15 noeuds, on a de belles
accélérations sous les formations nuageuses. L'océan
se racle la gorge, il ne faudrait pas qu'il s'enrhume. La nuit
est tombée et le bateau attaque maintenant au bon plein,
bien puissant, sous trinquette et GV au 1er ris, ballasté.
Des gerbes d'eau éclairées par la lune se brisent
sur l'étrave. Un soir antillais, au mouillage avec mon
vieil ami Freddy, comme tous les marins du monde on parlait
bateau un verre de rhum à la main. Et lui, doctement
comme à son habitude, de déclarer: "le meilleur
bateau ? C'est celui où le skipper est heureux."
Quel bon bateau alors ! Que d'aventures depuis cette terre bretonne
qui l'a fait naître. Une pensée émue pour
ces bretons qui l'ont dessiné et construit, si bien.
Vendredi 9 mars 2012 - 28° 20 S 37°
56 W - 1330TU
De Hubs en routeurs
Il est bien vide cet océan, surtout quand le vent l'a
déserté. Nous venons de vivre des heures curieuses,
suspendu, sur cette onde lisse. Quand le vent s'arrête,
on a peur qu'il ne revienne jamais, qu'il nous laisse dans ces
limbes. Sans lui, nous nous savons fondus dans le grand univers;
tout espoir de rejoindre les bords agités de l'activité
des hommes est vain. Pas de nuages, pas de vagues, rien. Juste
le mouvement des astres qui rythme ce temps si abstrait. Une
succession de lumières et de couleurs. Le ciel et la
mer se touchent sur tout cet horizon sans que rien ne vienne
troubler cette jointure. Puis soudain, bien vivant dans ce monde
figé, là, tout près, deux oiseaux de mer
qui virevoltent ensemble, qui glissent côte à côte.
Leurs ailes se frôlent, ils glissent de concert dans l'air
pur, ils plongent à raser la surface puis, ne se quittant
pas, ils remontent en flèche. L'image de cet amour parfait,
spécialement dans ce vide qui nous entoure, est saisissante.
Une sorte de Saint Valentin permanente qui s'exprimerait à
l'écart des parfumeurs ! On dit que l'amour est plus
fort que tout, il est surtout plus fort que rien. Il peut traverser
les terres et les mers en un instant, se riant de tout cet espace.
De hubs en routeurs, il glisse sur l'eau vers l'antenne du téléphone
satellite, il entre dans le bateau et l'illumine dans la nuit.
Jeudi 8 mars 2012 - 27° 18 S 039° 52
W, 0900TU
La porte s'ouvre.
Une sérénité perceptible s'est enfin installée
à bord. Nous sommes enfin "entrés en mer"
comme on entre dans un vêtement ample et confortable.
La porte était verrouillée, nous savions avoir
la clef sans la trouver immédiatement. A nouveau on peut
voir des animaux ou des visages dans les petits nuages blancs
éclairés par la lune. Ce matin, l'air est d'une
douceur si parfaite, la lumière et la couleur si délicieuses
qu'il faut les partager, c'est est trop pour nous seuls ! Le
soleil se lève pendant que la lune se couche, aujourd'hui
ils se rencontrent dans ce ballet du temps, du temps cosmique
si lointain et si proche de nous. Il est notre mesure ultime
et notre seul luxe. Même doux, il est compté, hors
de prix, il est le vrai prix de la vie. Le prendre ou le donner
mais ne pas le gaspiller de la plus ville manière: attendre.
PS. Au gré des lectures de la nuit, un scoop: Baudelaire
a du aller traîner sur la plage d'Ipanema, jugez plutôt:
"J'aime le souvenir de ces époques nues,
Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues.
Alors l'homme et la femme en leur agilité
Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,
Et, le ciel amoureux leur caressant l'échine,
Exerçaient la santé de leur noble machine."
Les fleurs du mal, spleen et idéal, Correspondance, V.
Mercredi 7 mars 2012 - 25° 57 S 041° 19 W,
1400TU - Transat Rio - Cape Town, le départ.
Dur de s'y remettre ! Est-ce la douceur de cette escale de rêve
que nous avons regretté alors que le Christo Redemptor
était encore en vue ? L'allure du près que nous
n'avions plus rencontrée depuis l'arrivée à
Lisbonne ? Les troubles de Vomitrix-le-valeureux heureusement
sauvé par la bonne fée Scopolamine ? Ou seulement
les 3300 miles d'un océan encore inconnu et le premier
du grand Sud ? Nous avions pourtant commencé la traversée
par 24h de vent léger, pile dans le nez, qui nous permettait
de faire une route quasi plein Sud afin d'aller chercher le
Sud de l'Anticyclone - ou le Nord de la dépression -
aux environs du 30 parallèle.
Hier après midi, alors que l'on était en mode
sieste, appel VHF, c'est le navire sismique français
CGG Symphony. Ils trainent des cables de 6 miles de long et
nous obligent de nous dérouter. Fort obligeamment, le
capitaine lui même envoie un mail décrivant la
zone de travail de ses confrères.
Mauvaise surprise lors de la confection du repas du soir: la
"carne do sol" achetée sous vide et cuite avec
des oignons comme il se doit s'avère inmangeable: beaucoup
trop salé. Il faut probablement la faire dégorger
avant cuisson ? On s'interroge pour la suite car on en a encore
pas mal...
A la tombée de la nuit, forcissement du vent, réduction
de voilure, ballaste et ces chocs que les habitués des
Class40 connaissent bien. Inconfortable, mauvais pour le bateau,
peu rentable en terme de vitesse, le près dans la brise
est aussi pénible que nous nous en rappelions. Dire qu'ils
y en a qui font le tour de monde à l'envers. Nous, par
contre, on espère un gros shift après demain matin
et un bon flux d'Ouest. Ce matin la mer et le ciel sont bien
bleus, bien lavés et nous descendons toujours. L'air
est déjà un peu plus frais.
Vendredi 2 mars 2012 - au Iate Clube de Rio de Janeiro,
de retour de Parati et de l'Ihla Grande et avant le départ
pour Cape Town...
Quelques impressions de ce formidable terrain de croisière...
Parati… une ville coloniale et un port, depuis longtemps.
Trois époques, trois transits: d'abord l'or et les émeraudes
du Mina Girais puis le café des plantations avoisinantes
exporté vers l'Europe et maintenant, le tourisme.
Ville idéale pour les metteurs en scène, il n'y
a rien à modifier, on peut tourner immédiatement
et dans toutes les directions ! Pour les photographes,
on aimera surtout le sépia à fort contraste entre
les murs parfaitement blancs et les balcons colorés en
saillie. Comble du photogénique, la marée
haute envahi quelques rues et baigne les fondations de l'église
Sainte Rita. Deux fois par jour les énormes pavés
irréguliers sont lavés et il reste au jusant des
larges flaques dans lesquelles se reflètent les façades
impeccables. Galerie d'art, antiquaires, vendeurs de Cachaçà
locales, restaurants gastronomiques, c'est la destination
de week-end à la fois des Cariocas et des Paulistes.
A 300 kilomètres de Rio et de Sao Paulo tout de même…
Mais qu'est-ce que 300 km pour un brésilien ? A
peine une grosse heure d'hélicoptère ou quelques
heures de motor yacht dont le diesel est parfumé à
la banane par la Petrobras !
Pour nous, le plus beau n'est pas le joyau mais son écrin
! La mata atlantica, forêt dense et humide qui recouvre
les montagnes de la "costa verde", les îles et îlots
déserts et accores, les eaux d'un calme absolu dans lesquelles
se reflètent les étoiles la nuit… Saisissant.
D'autant plus que l'on a l'embarras du choix pour chercher son
mouillage : à chaque détour dans ces baies de
pirates, la vision des pentes de végétation dense
qui croule dans l'eau nous ravi.
Sans doute un terrain de croisière à découvrir
! En plus, il y a des loueurs de bateaux dans la région.
Ce qui est particulièrement agréable est d'être
considéré partout comme des aventuriers, des découvreurs
et non des plaisanciers… Les marinas nous sont offertes
avec une franche poignée de main et un "Bom vento" chaleureux,
les brésiliens ne savent plus quoi faire pour nous aider:
trouver le meilleur mouillage, des bouteilles de butane,
de plongée pour nettoyer la carène tout en s'extasiant
devant les lignes pures du Merena. "Lindo barco !"
S'il fallait tout de même mettre un petit bémol,
c'est au chapitre de la température… C'est le coeur
de l'été mais tout de même ! Nous
avons explosé le record de Recife avec un joli 40,2°
C dans le bateau et un 37,5 à 2000H… La protection
écran totale est tout à fait insuffisante, il
faut se mettre à l'abri entre 10 et 16h, et faire la
sieste, impérativement !
Jeudi
23 février 2012 - au Iate Clube de Rio de Janeiro
Déjà plus d'une semaine que le Merena est amarré
à une bouée du Iate Clube de Rio de Janeiro…
Plus l'escale se prolonge et plus il est dur de décrire
les sentiments que l'on en a ! L'opinion devient trop
complexe et il faut se référer à la "virginité
de l'accostage" ! Une entrée dans la baie de Guanabara
à l'aube dans la pétole: pain de sucre, Corcovado,
immeubles à perte de vue, favelas accrochées aux
morros: fabuleux. Jusqu'ici le Brésil n'avait pas
été facile - urbanisation démesurée
à Recife, quasi guerre civile à Salvador et amarrage
compliqué à cause du tirant d'eau à Vittoria
- et nous arrivions avec un esprit très critique dans
la ville. Il aura fallu deux femmes de chez nous, une
belge et une française - Anne-Catherine et Marie-Laure
- pour nous ouvrir la porte et nous faire découvrir la
magie de la "Citade Maravilhosa". Plus brésiliennes
que les brésiliennes, elles ont compris et aimé
cette ville et leur générosité nous a guidé…
Rio s'apprécie à
la découpe ! Une juxtaposition de quartiers aussi
différents que séduisants, une circulation facile
et une sécurité très raisonnable.
Le "downtown" a des faux airs de New York en été
avec des larges trottoirs où les costars croisent les
tongues, où les façades coloniales délabrées
et envahies par la végétation jouxtent les buildings
ultramodernes. Il y a aussi Santa Teresa, ancien quartier
chic et bohème, le Montmartre local, Urca, le village
dans la ville où il est doux de cheminer sur le malecon
en regardant les cormorans pêcher… Puis il y a le
zoo: Copacabana, Ipanema, Leblon. La plage est longue
et belle mais l'attraction principale sont les corps parfaits
des cariocas qui s'exhibent en prétextant quelque activité
sportive ! Tous les 500 mètres, il a un poste de secours
avec une petite tour, chacun avec un numéro. Tout le
monde connait et respecte le sien: le 10, les familles, le 9,
les jeunes, le 8 les gays, …
Alors seulement nous sommes
montés par le vertigineux téléphérique
sur le pain de sucre et nous avons compris : Rio s'étend
à l'infini et nos modestes découvertes et certitudes
ont été balayées ! Tout est grand,
tout se conçoit en masse: la cathédrale à
20.000 places, le stade de foot 120.000, le Sambodromo 72.000…
Et pourtant l'on se sent
bien ! Est-ce parce que Rio a été la première
capitale sud-américaine d'un pays européen ?
(En effet, pour échapper à Napoléon, le
roi du Portugal s'y installa avec sa cour et en fit sa capitale
!). Est-ce parce que les habitants sont jeunes, cosmopolites,
dynamiques ? Parce que le climat est parfait ? (un
peu chaud en début d'après midi tout de même
!)
Et puis il y a le carnaval
! … Véritable concentré d'énergie
pure. Il est partout pendant cette semaine que les Cariocas
préparent toute l'année. Les "blocos" sont
des rendez-vous pour des fêtes de rue. Pas de déguisements
extravagants (diables, chats, mickey, schtroumpf, …) mais
une furieuse envie de rire, danser, chanter dans le bruit de
la foule. Les participants sont jeunes - voire très jeunes
- et l'ambiance y est vraiment bon enfant. Puis il y a
le Carnaval, le Grand. Ici pas d'amateurisme, c'est un
spectacle à l'organisation parfaite. On croit rêver.
Chaque école de samba compte entre 3 et 5000 participants
et va défiler pendant 80 minutes dans le Sambodromo.
Ca commence à 21h et la dernière école
se lance à 05h du matin… Les costumes sont
affolants, les chars gigantesques. Dans les gradins c'est
l'extase : tout le monde entonne en coeur les paroles des sambas,
toute la nuit ! Et ils remettent çà trois
jours durant !! Plus que de l'énergie, c'est de
la foi.
C'est sans doute grâce
à cela que le miracle de Rio peut vivre… Comment
faire co-exister aussi proche les super-riches qui se déplacent
en jet privés et en hélicoptère et les
habitants des favelas, adossées aux quartiers chic ?
Certes, on parle d'opérations de "pacification", c'est
à dire l'entrée dans les favelas de brigades spéciales
de police avec des écussons représentants des
têtes de mort à côté de leurs galons.
Les pauvres de ces quartiers dénoncent facilement les
truands aux "pacificateurs" et ils sont sommairement abattus…
La vie n'a pas tout à fait la même valeur ici…
le Brésil n'est-il pas le dernier pays du monde à
avoir condamné l'esclavage ?
Ceci dit, le miracle existe
bien et il est vraiment perceptible. Sur la plage, dans
les rues, dans le Sambodromo, la beauté physique, le
sourire, la décontraction compense la pauvreté
matérielle. La beauté serait-elle donc plus
forte que l'argent ? En tout cas, bras ouvert, le christ
rédempteur veille indifféremment sur tous les
cariocas…
Lundi
13 février 2012 - 22° 33 S 41° 20 W,
1300TU
"Surdus"
La pétole, çà fait penser... Depuis cette
nuit nous sommes tombés dans un grand trou de vent avec
une houle résiduelle bien agaçante. Pourquoi diable
faire le tour du monde ? Le docteur avait posé en ces
termes la question pendant la transat: "est-il plus important
de faire le tour du monde ou de l'avoir fait ?" Bonne question,
doc. A ce propos, le plus important est bien sûr de poser
les bonnes questions certainement plus que d'y répondre
! Non pas pour ne plus chercher mais disons que dès qu'on
aura trouvé, il sera temps de rentrer ! La question renvoie
au sens même de toute activité. La voile au large
a ceci de particulier d'être celle qui présente
(à première vue) le moins d'utilité, justement...
Donc, mettons que si on a résolu celle-là, on
les a toutes résolues !! Dans son ouvrage sur les rapports
entre les hommes et les dauphins, Patrice van Eersel a une jolie
phrase: "le mot absurde vient du mot latin surdus qui veut
dire sourd. Dire que le monde est absurde équivaut à
dire "je n'entends pas le monde" mais ne qualifie
en rien le monde lui-même." Il a sûrement raison.
Le contact fréquent et durable avec la nature prédispose
à (re)trouver du sens. Nous sommes tellement coupés
d'avec elle. Ce ne peut être une coïncidence. Bien
sûr il a fallu la dominer cette nature, se battre contre
les animaux, les conditions climatiques, les catastrophes naturelles
mais maintenant que c'est (presque) fait, il faut lever le pied.
La nature n'a probablement pas de conscience ni de volonté
mais on a ce sentiment animal, qui vient du plus profond de
nous: "elle va se venger". On imagine une vengeance
complexe. A la fois brutale et spectaculaire (tsunamis, météorites,
...) mais aussi insidieuse quoique tout aussi implacable (maladies,
dégénérescence). Bon, le vent revient,
allons renvoyer de la toile... la punition n'était pas
pour ce matin.
Dimanche 12 février 2012 - 21°58
S 040°48 W - 0000ut
Changement
de régime.
Etonnant ! Nous avons remis en route ce matin vers le Sud. Dès
la sortie du port, quelque chose a changé. Bien que le
soleil tape toujours bien, le fond de l'air est frais. Quand
on respire la cloison nasale se rafraîchit. Comme si l'on
naviguait en fin de printemps. La chape de chaleur brutale a
disparue. Depuis l'équateur les heures de la mi-journée
étaient assez pénibles et l'on cherchait surtout
à se protéger de la chaleur et du soleil. Dans
le cockpit on cuit, à l'intérieur on étouffe.
Le record ? 38.6° C dans le bateau ! Cela semble fini. Au
coucher du soleil il y avait 25°, avec un taux d'humidité
terrifiant.
Si nous étions dans l'hémisphère Nord,
notre latitude serait celle du Sud de Cuba. Pendant le repas
du soir, que nous avons pris dehors avec une petite laine, de
violents orages défilent sur la côte proche. Pourvu
qu'ils y restent ! Dans quelques heures le Cabo Frio (le bien
nommé) sera dans le sillage et nous attaquerons la dernière
ligne droite d'environ 70 miles vers Rio. On étudie les
guides touristiques pour ne pas perdre une miette des trésors
de la "cité merveilleuse" comme l'appelle ses
fiers Cariocas...
Samedi 11 février 2012 - 20°08 S
039°03 W - 0500ut
L'avion
a gagné ! Les routages de Maxsea que nous faisons tourner
à chaque chargement de nouveau fichier GRIB sont unanimes:
pour que Valérie puisse décoller dimanche soir
de Rio de Janeiro, le moins qu'on puisse dire c'est que ce sera
"skerp", comme on dit chez nous. Nous nous déroutons
donc vers Vitoria, capitale de l'Etat de Espiritu Sancto, deuxième
port minéralier au monde qui, d'après la photo
des instructions nautiques, peut être fier d'une autre
belle concentration de gratte ciel. Ah ces brésiliens
! Ils doivent vraiment les aimer ces downtown de béton,
ces tours de logements à perte de vue. Il doit s'agir
d'un symbole de modernité et de prospérité.
Le tableau promet: énormes cargos minéraliers
chargés des émeraudes du Mina Girais sur fond
de grues girafes et de buildings gigantesques... Du Zeebrugge
puissance 10.
Le vent a considérablement forci ces dernières
heures et nous naviguons maintenant sous génois et un
ris, toujours au grand portant. La nuit est claire et nous commençons
à croiser des bateaux. Petit caprice brésilien:
ici, c'est du dernier chic de remplacer les feux de navigation
par un clignotant blanc rapide, façon cardinale Nord
! Pour le moins déroutant pour nous, marins si attachés
aux règlements et aux prescriptions internationales...
Vendredi 10 février 2012 - 17°10
S 037°58 W - 0100ut
Nous
sommes en pleine course contre ... un avion ! En effet, Valérie
rentre de Rio dimanche soir et il reste maintenant 520 miles
à parcourir. Ca va se jouer à pas grand chose...
Hélas, aujourd'hui était une journée de
voile en demi-teinte: vent mollissant et adonnant, houle de
travers, soleil implacable. On attendait le grain pour rafraîchir
l'atmosphère et il est venu. De la bonne pluie tropicale,
dense et efficace. Nous longeons toujours la côte du Brésil
à distance raisonnable afin de ne pas naviguer dans les
profondeurs inférieures à 2-300 m pour ne pas
risquer de mauvaises rencontres avec la pêche. Nous avons
eu droit à un coucher de soleil élégant,
de belles étoiles avant le lever de lune. Nous avons
troqué le spi pour le genaker pour la nuit qui s'annonce
plus difficile que la précédente : ces belles
formations nuageuses vont sans aucun doute nous obliger à
des réveils subits... Alors, vite, au lit, tant que çà
roule peinard !
Jeudi 9 février 2012 - 14° 30 S
038° 47 W - 0100ut
La
lune vient de se lever dans un ciel parfaitement pur. Au bon
plein sous genaker et grand voile haute, on glisse sur une mer
tout à fait étale. Les premières étoiles
s'allument. La côte sous le vent défile dans les
lueurs du couchant. Ici, ordre et beauté d'une nature
généreuse et bonne, là, derrière
nous, à Salvador de Bahia que nous venons de quitter,
désordre et laideur d'une humanité brutale, aigrie,
inégale et bruyante. Il n'est pas de notre ressort de
comprendre pourquoi ni comment tout cela a dérapé,
comment tout ce qui était propre s'est sali. Sur les
gilets pare-balles, les fusils mitrailleurs, les barbelés
et les grilles la lune s'est levée aussi.
La douceur de l'air n'est pas différente. Le gosse qui
traîne son morceau de carton en cherchant un coin pour
dormir, la femme enceinte qui mendie devant le resto, les bidasses,
armés jusqu'aux dents qui barrent les rues avec leurs
camions kakis sont difficiles à oublier. Comme si ces
images suivaient en rémanence la pureté du coucher
de soleil que nous venons de vivre. Elle est sans doute bien
naïve cette interrogation, mais elle n'en est pas moins
vraie: que s'est-il passé ?
Le vent a un peu adonné et nous filons maintenant 9 noeuds
alors que le vent réel ne doit pas en dépasser
12. Aucune perturbation. On pourrait lire dehors tant la lumière
de la pleine lune est forte. Il reste 675 miles pour Rio de
Janeiro. Depuis Salvador, l'équipage est renforcé
de Valérie et Sophie. On a remis en route le rythme des
quarts de 2 heures, skipper hors quart. Bonne nuit !
Vendredi 3 février 2012 - 12° 11
S 37° 03 W - 0805ut
17 - 32 - 46. Il ne s'agit pas des mensurations d'une bimbo,
ni des azimuts entre trois waypoints, ni même de la commande
des plats dans un resto chinois, non, ce sont les âges
des trois générations qui composent l'équipage
de cette traversée. Trois stades, trois époques
de la vie qui font réfléchir au temps. On essaye
des débats variés (par exemple: l'écologie
sauvera-t-elle le monde ? le grand amour existe-il ? Quel est
finalement le sens de la vie ?). Pour le moment avec des résultats
mitigés. Difficile de concilier la pudeur de la jeunesse
et la curiosité de l'âge mûr. Ah les
fréquents carrefours de la jeunesse ! Vertige de
ce qui aurait pu être et qui n'a pas été...
Où une seule personne, une seule rencontre, un seul instant
peut tout changer. Vieillir serait comme mieux percevoir
des embranchements moins fréquents ! C'était alors
les années où tout se décide sans que l'on
s'en rende compte. A cette époque le passé
n'existait pas encore et n'avait aucune valeur, la densité
se concentrait dans le présent. Et c'est finalement
ces années là, pourtant, que l'on veut inlassablement
faire renaître. Ouvrir enfin la porte de "l'Eternel
présent". Refaisons les conjugaisons ! J'aime
assez "Passé composé", par exemple...
comme une salade. N'est-il pas une construction mentale
à posteriori ? Peut-on l'aménager à
sa guise, ce passé ? Il nous appartient bien, tout
de même ?! On a le droit d'en user, d'en abuser,
de le tordre pour le faire entrer dans l'image, celle qui nous
plaît, maintenant. Tout est à nous. Les
lieux, les personnages, leurs mots et les nôtres. Nous
avons tout pouvoir, enfin. C'est notre force sur la
jeunesse achevée. Cette histoire est la nôtre.
Allez-y ! écrivez-là comme bon vous
semble, personne n'aura rien à dire, elle est à
vous. La meilleure garantie de cette impunité à
la modifier ? C'est que tout le monde s'en fout ! Pendant ce
temps, le bateau glisse, peinard. Les miles défilent
facilement, la lune fait briller la mer et quelques dauphins
nous rendent visite. Nous arrivons dans la soirée
à Salvador de Bahia, sorte de retour quatre ans plus
tard, après l'arrivée de la Jacques Vabre. Les
choses auront-elles changées, là-bas ?
Jeudi 2 février 2012 - 10° 06 S
035° 09 W - 0815ut
Belle nuit que cette première nuit de mer pour Bruno
et Léopold ! Lune, vent régulier et travers, étoiles.
A minuit il fait encore 27° dans le bateau et l'air est
extrêmement doux. Nous avons quitté Recife
à midi, ravi de reprendre la mer après une escale
en demi teinte. La ville est énorme. Vue du large
les promoteurs de notre côte belge ont encore des progrès
à faire: çà c'est du béton ! Non
pas sur une ou deux couches comme chez nous mais à perte
de vue dans tous les sens. Et quelle hauteur, à l'américaine.
La ville s'est tant étendue qu'elle a rejoint une autre
ville, Olinda, plus au Nord. Signifiant littéralement
"Oh ma belle !", il est vrai que c'est joli: rues
pittoresques, façades colorées. Mais, sans vouloir
faire l'européen blasé, n'importe quel village
toscan ou andalous est certainement plus élégant
et rafiné... Olinda est par ailleurs très réputée
pour son carnaval, qui vient de se terminer. Et cela se
confirme: je n'aime pas çà ! Une foule dense,
un bruit assourdissant, une musique de fanfare aux basses bestiales
qui vous secouent les tripes. Du monde partout: on a envie de
soudain tendre les bras pour se créer un périmètre
d'espace vital. Cette liesse est décidément trop
envahissante à mon goût. Il était
alors agréable de se retrancher dans le calme désuet
du Yacht Club aux pelouses bien tondues, au personnel nombreux
et affable et au charme de fin d'empire britannique. Peu
de bateaux, peu de mouvements. Il s'agit plus d'un "social
club" réservé à la bonne bourgeoisie
de Recife. L'accueil y était charmant et nous laissera
un bon souvenir.
Vendredi 27 janvier 2012 - Merena, à
Recife, Pernambuco, Brésil.
Ce n'est pas coutume mais c'est à mon équipage
que s'adresse aujourd'hui ce billet, une forme d'épilogue
de cette délicieuse traversée... Le Merena est
bien amarré au Cabanga Iate Clube de Recife (et dans
la vase à chaque basse mer, d'ailleurs).
La première transat du voyage est maintenant dans le
sillage. Ces quelques mots pour remercier et féliciter
l'équipage de choix avec lequel j'ai eu le plaisir de
naviguer ces dernières semaines.
C'est à 4 heures du matin, réveillé par
un grain aussi subit que violent, quand il faut se lever dare-dare
pour manoeuvrer que se marque le mieux la grandeur d'âme.
Fred a déjà une main sur la drisse l'autre sur
l'écoute, Marco s'équipe sérieusement,
prêt à tout endurer, le docteur explique le développement
vertical du nuage et Mireille, inlassablement souriante et enjouée,
propose déjà une carte de boissons chaudes. J'aime
cette ambiance de cirés trempés, de visage hagards,
de faisceaux de lampes frontales, de détermination sans
faille. Pas de faux semblants, pas d'excuses. Tous au service
du bateau, tous au service de tous. Leur motivation est ma récompense.
C'est même la mesure de cette aventure, sa finalité.
Toute traversée est une aventure. Elle repousse plus
loin les limites de chacun et fait naître une sorte de
compagnonnage de boy-scouts. Ah, elles vont bien me manquer
les facéties joyeuses du docteur, la bonne humeur légendaire
de Mireille, l'humour raffiné de Marco et la bienveillante
présence de Fred... Merci à vous pour cette belle
aventure, et espérons qu'il y en ait bien d'autres !
Avec un tel équipage on irait bien au bout du monde.
Et çà tombe bien, on y va !
Mardi 24 janvier 2012 - 5° 16 S 32°
59 W - 2300ut
De retour en mer après 36 heures d'escale. Alizé
du Sud Est soutenu, vent de travers et embruns sur le pont cette
nuit. Nous devrions atteindre Recife la nuit prochaine.
L'équipage est unanime: Fernando de Noronha est une belle
escale, accueillante et isolée à souhait. Un mouillage
un peu rouleur, parmi les barques de pêche, au pied de
la jetée et sous le piton, véritable symbole de
l'île. Notre manque d'annexe nous pousse vers les îliens
plus serviables et désintéressés qu'on
l'on puisse l'imaginer. Les formalités sont longues et
nonchalantes. On se salue. On se sourit. On est assis et eux
debout !
L'immigration brésilienne, la douane, la police militaire,
les représentants de l'Etat du Pernambuco, la Marine
Nationale, le conservateur du parc naturel, les officiers du
port défilent devant nous. Autant de cachets, autant
d'uniformes et de bienveillantes
poignées de main.
Buggy vert pomme, tongues, crème solaire et petits sac
àdos, les coureurs d'océans se transforment en
touristes. Pas grand monde sur cette île. Un tout
petit village, une belle piste d'aviation en dur, d'admirables
points de vue. Ici, il ne pleut pas souvent et la végétation
fait ce qu'elle peut. D'arbustes épineux en buissons
desséchés, on visite. Quand soudain, au détour
d'une piste poussiéreuse apparaît LA plage: piton
rocheux en mer, sable fin et blond, énormes rouleaux.
Un vrai décor de James Bond. Ils sont beaux, ils
sont jeunes, ils exposent au soleil redouté leurs corps
parfaits et leurs tatouages colorés. Ils marchent
nonchalamment, la planche de surf sous le bras, suivis par les
yeux noirs de ces fameuses brésiliennes aux courbes aussi
admirables que généreuses. Ils rient de
toutes leurs dents applaudissant les sessions de leurs potes
qui glissent de tubes en crêtes. On se rappelle
alors les visages livides et pressés des passants du
centre ville, alors que les réverbères viennent
de s'allumer et que la pluie fine de novembre s'est remise à
tomber. Non, Monsieur Aznavour, il ne semble pas que la misère
soit moins pénible au soleil, c'est une certitude.
Dmanche 22 janvier 2012 - 2° 39 S 31°
31 W 0745ut
La vie est bien faite. Comment nous faire oublier rapidement
cette horrible pot au noir ? Facile: Alizé du Sud-Est
soutenu, bon plein, ballasté, mattossé, à
fond. Le bateau vole dans la nuit et la barre est douce. Devant
nous, bien droite sur l'horizon, la croix du Sud. Depuis hier
midi nous avons le mord aux dents, objectif : arriver avant
la nuit à Fernando de Noronha et, si tout se maintient,
ce sera chose faîte dans quelques heures. Quel plaisir
de faire de la voile ! Hier soir, naturellement, on s'est
tous retrouvés dans les filières pour optimiser
encore... Normal en course, merveilleux en croisière
! Cela illustre bien l'engagement et le plaisir de l'équipage
de naviguer sur ce formidable bateau. Réglages
fins, longues heures de barre, plus vite, encore plus vite...
Dans quelques heures nous verrons apparaître la belle
silhouette de l'archipel de Fernando avec ces pics qui nous
avaient tant émus lors du passage pendant la Jacques
Vabre. C'était à l'aube du 23ème
jour de course et la lumière sur la première côte
depuis Ouesssant était superbe. On s'était juré
de revenir hors course pour pouvoir s'y arrêter.
Samedi 21 janvier 2012 - 0° 17 SUD 30°
18 W - 0900ut
Et oui, depuis 07H TU ce matin, c'est fait, l'Equateur est franchis
! Nous voguons maintenant le tête en bas ! Ambiance
comparable à celle d'un réveillon : tous les yeux
rivés sur l'écran du GPS pour voir enfin apparaître
le 00° 00'. En plus, au moment du passage, les grains nous
ont laissés en paix et nous avons pu faire péter
la bouteille de champagne judicieusement apportée par
Mireille. Délicieusement tiède !
Nous naviguons maintenant en été. Et comme
l'a fait remarqué le docteur, l'hiver était très
clément, l'été est un peu frais... Y a
plus de saison. Deux oiseaux ont passé la nuit sur le
pont, ravis de pouvoir se reposer. Les tentatives pour les nourrir
furent vaines et ils sont repartis avec l'aube. Il reste maintenant
moins de 250 miles pour Fernando de Noronha et le vent semble
s'être enfin levé!
Vendredi 20 janvier 2012 - 0° 36 N 29°
45 W - 2330ut - Encore quelques miles de l'Equateur...
Malheureusement, encore difficile de savoir quand on passera
tant les conditions sont variables. Depuis trois jours nous
avançons à la faveur des grains. Pétole,
grain avec rafales, prise de ris, pétole à nouveau
avec une petite houle résiduelle qui ébranle le
gréement. Un peu usant. Chaque jour les fichiers chargés
nous promettent du bon vent pour le lendemain, à la manière
de "demain on rase gratis !" Aujourd'hui nous comptions
passer à côté des Rochers de Saint Pierre
et Saint Paul. Hélas, le courant, le manque de vent et
la faible quantité de fuel ont eu raison de la visite.
Il s'agit de 2 cailloux, au beau milieu de l'océan, appartenant
au Brésil mais à plus de 500 miles de la côte.
Ils sont tout le temps émergés et ne font que
300 mètres sur 180. La carte mentionne un phare dont
je n'ai pas trouvé les caractéristiques. Improbable
endroit que l'on imagine battu par la mer, sauvage et austère.
Un véritable piège à bateau dans l'ancien
temps il doit regorger d'épaves et de terribles histoires.
Pour les retrouver, voici leur position: 00° 55 N 029°
029 20 W. Notre curiosité était à son comble
! Allez, on profitera du prochain passage pour aller voir
! Et sinon, il restera Google Earth !
Jeudi 19 janvier 2012 - 03° 20 N 029°
06 W - 0900ut -
Le soleil vient de se lever à la fin du plus joli grain
de la nuit : des tonnes d'eau (douce) qui tombent du ciel mais
heureusement pas trop de rafales. Le pot au noir se fait long
: les plus observateurs peuvent en effet comparer la position
d'hier avec celle d'aujourd'hui et déduire que l'avancée
a été parcimonieuse ! Quasiment aucun vent entre
les grains et l'impossibilité de tout faire au moteur.
Pas assez de fuel et un petit courant contraire assez tenace...
Hier soir, après le dîner, à l'arrêt
complet sous le ciel étoilé, soirée cinéma
! "Paris" avec Juliette Binoche, Romain Duris et l'adorable
Mélanie Laurent. Un bon break avant de s'y remettre.
A midi cela fera exactement une semaine de mer. Nous sommes
tous en pleine forme, détendus et reposés. Rien
ne vaut le grand large pour se refaire une santé : pas
d'alcool, alimentation saine et variée et le rythme régulier
des quarts qui laisse l'opportunité de longues siestes
et de bonnes lectures.
Le service météorologique de la rue Lanfray est
encourageant ce matin : on devrait retrouver du vent vers midi
et bénéficier d'une inversion de ce satané
courant ! Et ce n'est pas de refus !
Mercredi 18 janvier 2012 - 04° 23 N 028°
55 W - 0900ut - ITCZ
ITCZ, zone inter tropicale de convergence. Pour les marins,
le pot au noir. On y est entré avant l'aube ce matin.
Rafales, pluies violentes, nuages très noirs. La journée
d'hier avait été très agréable pourtant.
Commencée par une baignade Atlantique dans la piscine
mode grande profondeur (4000m) pendant la pétole de la
matinée, on avait ensuite été gratifié
d'un vent léger et doux et d'une mer délicieusement
plate. Le tout s'était achevé par un bon repas
et un adagio de Mahler sous la voute étoilée.
Mais voilà, c'est fini, ce matin il pleut à verse,
ce qui, par ailleurs, arrange bien nos travaux de récupération
d'eau ! Petite surprise en m'asseyant à la table à
carte pour vous envoyer ce message: un exocet sur le clavier
! Passé par un hublot ouvert, il a délicieusement
parfumé ce billet ! A ce propos, je voulais vous remercier
pour les nombreuses et charmantes réponses à ces
petits mots qui nous sont transmises quotidiennement par Sylvie.
Elles sentent bon la terre, la ville et nous raccrochent au
monde des vivants. Milles merci et surtout n'arrêtez pas
cette communication qui nous va droit au coeur ! Excellente
journée à vous tous et fermez bien la fenêtre,
votre pluie est plus froide que la notre !
Mardi 17 janvier 2012 - 6° 09 N 028°
01 W - 0845H - mi-transat
Cette nuit nous avons passé la mi-transat (par rapport
à l'île de Fernando de Noronha). Cette nuit nous
avons du faire 10 miles en 5 heures ! Le rythme est lent depuis
le départ... et le vent est encore très léger
mais ce matin il a légèrement tourné et
nous l'avons plus de travers. Nous naviguons au gennaker et
grand voile à 6 noeuds. Hier, toute la journée
c'était un peu la misère : du mal à garder
les voiles gonflées et une houle de Nord Est qui perturbe
le flux ténu du vent. Pas de problème pour la
bouffe par contre nous commençons à rationner
l'eau : vaisselle à l'eau de mer et plus de lavage. De
toute façon nous ne sommes pas sales ! Nous devrions
tomber dans les orages du Pot au noir et récolter de
l'eau de pluie dans un ou deux jours. Le jour vient de se lever
et nous mesurons le plaisir d'être au large et de jouir
de spectacles aussi purs.
Lundi 16 janvier 2012 - 7° 47 N 027°
59 W - 1000H - bientôt l'équateur météorologique
On avait voulu qu'il fasse beau, c'est fait ! Ce matin le soleil
est bien là, bien cuisant. Le vent n'a pas cessé
de mollir dans la nuit réduisant la vitesse petit à
petit. A l'aube, la houle résiduelle est plus présente
que le vent et les voiles battent dans de sinistres craquements.
On décide d'affaler et de mettre le moteur en route pour
tout de même continuer, certes lentement. C'est l'avantage
que nous avons sur la course au large. Même si les 4 noeuds
dûs à la propulsion diesel ne font pas une grande
différence réelle, ils sont salutaires psychologiquement
! Il reste 500 miles pour l'équateur et les fichiers
chargés ce matin ne sont pas optimistes quant au retour
d'un vent sérieux... Pourvu que la houle se calme, au
moins. Nous craignons le pire quant à la cuisson de la
mi-journée. Chapeau, longues manches, écran total.
Courage ! On pense à la pluie fine et froide de l'hiver
d'Europe et cela nous rassérène !
Lundi 16 janvier 2012 - 8° 17 N 027°
57 W - 0100H - au milieu de l'Océan
La vie du bord s'est organisée. Il faut nous imaginer,
le matin, assiette en main faire le tour du pont pour récolter
les exocets échoués pendant la nuit, puis enchaîner
sur de calmes journées ponctuées de courtes manoeuvres
(gennak / genois / ris) et de longues conversations à
bâtons rompus. Au vu de la position, étrange, pas
de soleil, pas de ciel d'alizé si caractéristique,
plutôt un gris laiteux et chaud, toujours voilé.
Côté cuisine, la barre est haute. Equilibre et
savoureux, un vrai plaisir.
Quand on regarde la carte, on est plus ou moins au milieu entre
l'Afrique et l'Amérique du Sud. Entre Dakar et Fortaleza,
"au milieu de rien". Un petit concentré de technologie
et de d'humanité qui se déplace. Comme un grain
de sable sur une plage, quantité négligeable.
On imagine un immense zoom qui engloberait tout, où la
terre elle-même ne serait qu'un point infime, puis rapprochement
très rapide: la boule bleue grandit, on distingue les
formes des continents, les océans, agrandissement encore,
tel un rapace, un petit point grandit, c'est un bateau... Et
si le zoom continuait à la même vitesse ? Nous
voilà mais déjà transpercés, bactéries,
atomes. Fondu dans le "grand tout", simple maillon de la chaîne.
Dimanche 15 janvier 2012 - 11° 35 N 027°
55 W - 0015H - entre le Cap Vert et le Brésil
La rêverie du jour pourrait s'intituler "vertige sphérique"
! Comme la terre est ronde, le plus long voyage possible est
finalement d'aller là, juste à côté
de nous, sur la vague suivante. C'est elle qui est la plus proche
et la plus éloignée... Comme celui qui dessine
avec son sillage un grand coeur dans l'océan, pas si
inutile, puisque c'est joli ... et il ne va pas moins loin que
nous qui, désespérément, courrons tout
droit... en rond. Lançant le débat dans l'après
midi à bord, Marco d'ajouter que la vraie sagesse du
voyage ne serait-elle pas finalement l'immobilité totale
? Et que dire du vide qui nous sépare de cette autre
vague, le monde entre nous ? Dans le vent qui forcit, la mer
qui se forme nous rappelle sa bien réelle présence...
Lors d'un empannage de la matinée, la bastaque se prend
dans la barre de flèche. Heureusement vue, elle n'est
pas winchée. Mais l'élastique qui est sensé
l'empêcher de se retrouver là, l'empêche
maintenant de revenir en place. Marco - encore lui - n'écoutant
que son courage, monte à la 2ème barre de flèche
dans une mer déjà formée. Mission accomplie
et le bateau peut reprendre sa route. La journée grise
s'égrène au son de Pink Floyd et quand vient la
nuit sa noirceur impressionne. Pas d'étoile, pas de lune.
La hune vient remplacer la lune ! On distingue ainsi bien la
voile avant qui protège de l'empannage intempestif. Pourvu
qu'il fasse beau demain !
Samedi 14 janvier 2012 - 12° 52 N 026°
58 W - 0900H - entre le Cap Vert et le Brésil
Une assez belle journée de voile hier, alors que, même
si l'on a fait attention de ne pas y penser, on était
vendredi 13. Spi et empannages réguliers pour contrer
ce vent pile arrière. Mais ce matin, consternation, on
se croirait à Blankenberg fin octobre avec son célèbre
ciel plombé. Bon, la température est raisonnable
bien qu'un peu moite, mais franchement, tout çà
pour çà, non ! Nous sommes à 800 miles
de l'équateur, à la latitude de Banjul en Gambie
ou encore de Bequia de l'autre côté de la mare
aux canards... Les quarts s'enchaînent régulièrement
et l'équipage trouve son rythme. Les repas sont toujours
aussi raffinés: hier soir, par exemple, cuisse de poulet
au citron et au miel accompagnée de ris, de patate douce
et de maïs... Mais on tire les dernières cartouches
de frais et les ouvre-boites vont bientôt prendre du service
! Et ce n'est pas un mal car il est chargé, ce bateau
! 220 litres de flotte dans les vaches, 72 bouteilles d'eau,
des kilos de pâtes, riz, cachupa, d'innombrables boîtes
de conserve de poisson, pâtés, légumes,
si l'on ajoute les bons gros sacs d'effets personnels, on imagine
un sillage un peu pâteux. Allez, courage, il suffit de
bien manger pour arranger çà !…
Vendredi 13 janvier 2012 - 18° 21 N 022°
55 W - 0700H - entre le Cap Vert et le Brésil
Nous sommes repartis hier midi de Mindelo sur St Vincent au
Cap Vert. Bonne escale. Décidément la gentillesse
proverbiale des Cap Verdiens nous a conquis. Pas la moindre
agressivité chez eux et, malgré une situation
économique plus que précaire, une vraie joie de
vivre qui fait bien réfléchir les occidentaux
que nous sommes. Nous avions envoyé 2 ris trinquette
pour parer aux traditionnelles accélérations dans
le canal entre Sao Antao et St Vincent mais non, cette fois
il n'avait rien. Quasiment même trop peu de vent pour
avancer raisonnablement. Dans l'après-midi on envoie
un coup de spi hélas de courte durée: la pétole
s'installe avec une petite houle de travers du plus mauvais
effet... Le ciel est couvert mais le plancton bien fluo dans
le sillage.
Nous sommes en équipage complet cette fois-ci. 4 quarts
de 2 heures et le skipper hors quart. Vacances ! D'autant plus
que la nuit est calme, sous génois et GV haute…
Mercredi
4 janvier 2012 - 18° 21 N 022° 55 W - 0300H
- terre en vue
Moins de 150 miles à destination - Mindelo sur
l'île de Saint Vincent. C'est amusant, dans une
croisière côtière classique, 150 miles représente
"la" grosse étape à laquelle on se prépare,
dans une navigation océanique, c'est le moment où
l'on se demande où l'on a rangé les pare-battages
et les aussières ! Et celui où l'on lit
- et relis - les instructions nautiques pour l'approche et le
mouillage. J'adore les ouvrages anglais, aux textes émaillés
de conditionnels inquiétants: "les fonds pourraient être
moindres par endroit" ou encore "il n'est pas rare de subir
des rafales de 40 à 50 noeuds dûes à l'effet
venturi entre les îles". Et quoi encore ?!
On est pas loin du texte des "disclaimers" qui préfèrent
tout annoncer, "comme çà c'est fait" ! De
même en ce qui concerne la sécurité, mieux
aurait-il valu, finalement, ne pas quitter la Hamble River,
où, à la limite l'AberWrach bien qu'on ne sache
jamais, avec ces frenchies. Entretemps, comme pour me
punir de ces médisances à l'endroit de la perfide
Albion, le vent n'a cessé de mollir. Petit à
petit on a renvoyé la toile et les vagues toujours présentes
malmènent les hale-bas…
Mardi
3 janvier 2012 - 21° 26 N 021° 24 W - Minuit.
Hier gris, aujourd'hui très ensoleillé.
Mais même si géographiquement nous avons passé
le tropique du Cancer, on reste en ciré complet, les
vagues ressemblent à des collines désordonnées
et les gerbes d'eau - pas si chaudes - nous agressent de toute
part. Le vent est bien monté aussi. Certainement
30 noeuds établis dans la journée. En lofant
pour prendre le 2ème ris on s'est retrouvé bien
couché ! Un paquet d'eau dans le cockpit a mis
plusieurs minutes à se vider complètement.
Pas vraiment l'ambiance tropicale ! On vit un peu cramponné
et chaque déplacement se calcule …. L'assiette
en équilibre précaire sur les genoux, les repas
ne s'éternisent pas. On avait pourtant raffiné
la cène vespérale: oeufs au lard, salade verte,
vinaigrette maison. La côte la plus proche est la
frontière entre le Sahara Occidental et la Mauritanie
à 250 miles. Il nous reste 340 miles à parcourir
pour les îles du Cap Vert et les fichiers météo
chargés nous promettent des conditions plus légères
pour la suite. Vivement les "pays sucrés doucement"
comme dit la chanson ! Je me faisais la réflexion
en enfilant mes chaussettes humides au début de mon quart:
chaque mer ses plaisirs, et ce n'est pas celui attendu par ici
!
Samedi
31 décembre 2011 - Merena - Sud des Canaries
Réveillon de la Saint Sylvestre.
Minuit est passé. 2359H. Puis une minute de
plus. Et çà n'a pas marché ! Nous n'y
avons pas cru. On pouvait se demander si le cachalot que l'on
avait croisé hier soir savait qu'il vivait sa soirée de
réveillon de l'an neuf. Par contre, quand les
étoiles se sont mises à luire, la conviction est devenue
absolue: tout cela n'est qu'une convention des hommes. La nature
ne compte pas, en tout cas, pas comme çà. Une
supercherie, certes, mais utile. Pareille à la borne le
long de la route, elle mesure le chemin parcouru. Mais surtout
elle représente l'occasion, sans que la pudeur n'en soit
affectée, de souhaiter le meilleur à ceux qui comptent
pour nous. Non pour cette si circonscrite et fallacieuse
période d'un an mais pour longtemps.
Samedi
24 décembre 2011 - Merena à la Marina
de la Gomera
Noël, Noël !
Ravis d'avoir retrouvé "notre" île ! Nous
préparons la fête de Noëll. Ici, où la
température est délicieuse (le beurre ne fond pas la nuit
mais attention la journée !), les décorations de petits
rennes tirant des traîneaux et des pères noël barbus
et emmitouflé sont décalés mais charmants…
On vous souhaite une très joyeuse fête de Noël !
Jeudi
22 décembre 2011 - 28°
40' N - 015° 15' W - 2230H - entre Lanzarote et Tenerife
Par dessus ou par dessous ?
Ca y est, c'est reparti pour un tour ! Et de belle manière.
Soleil, mer bleue et depuis quelques heures une voute céleste
particulièrement claire dans cette nuit sans lune.
L'équipage est … familial ! Une fois n'est
pas coutume mais c'est la petite famille au complet qui inscrit
les miles de ce voyage. Sylvie, Félix (13 ans) et Aristote
(juste 11). Alors que je faisais la sieste tout à
l'heure, j'ai surpris une conversation délicieuse où
il était déjà question de la longueur des
quarts et de leur répartition entre eux … Adorable
! Félix vient d'aller se coucher, le devoir accompli
! La question du jour: par au dessus ou par en dessous
?! En effet, pour aller de Lanzarote à la Gomera,
il y a une île dans le chemin, et non des moindres: Tenerife.
Avec sa montagne de plus de 3700 m (le Teide), elle crée
des déventements importants et des accélérations
plus fortes que dans les autres îles Canaries. Le
climat de l'île est d'ailleurs très varié:
au Nord, des pluies fréquentes, de la végétation,
des cultures - surtout des fruits. Au Sud, c'est le règne
du béton: aride et très (trop ?) ensoleillé,
il attire les touristes venus bronzer idiot sur des plages souvent
artificielle, d'ailleurs. Les promoteurs en ont fait des
choux gras mais, la crise aidant, de nombreux chantiers sont
resté au stade du fer à béton ce qui achève
le sinistre tableau… Débat météorologique
familial, tranché bien entendu par Sylvie, notre spécialiste:
ce sera le Nord. On troque le genak pour le solent et
cinglons à 9 noeuds vers la pointe Nord de l'île,
confiant dans ce choix. On devrait l'atteindre au petit
matin et arriver dans l'après midi à la belle
île de la Gomera, sans conteste notre préférée
de l'archipel.
mardi
8 novembre 2011
- 0200H - dernière nuit au large de Lanzarote
Terre !
On distingue les premières lueurs de la civilisation. L'île
est là. La VHF crépite en espagnol depuis quelques
temps, on a croisé 2 cargos et dépassé un voilier
: on approche. Il va falloir se remettre en mode "côtier"
maintenant : affiner les caps, faire plus attention au trafic. On
devrait poser les amarres à quai à l'aube.
Belle traversée, météo très clémente.
Cette dernière nuit, par exemple, est d'une grande douceur.
Quel contraste avec la fureur de la première nuit. On est
passé en été, ces pays où - comme dirait
le grand Jacques - il n'y a pas d'hiver, mais ce n'est pas l'été.
Retour à terre maintenant. Le Merena va prendre ses quartiers
dans la marina Rubicon, dans le sud de l'île de Lanzarote.
En bonne compagnie: entouré des tour-du-mondistse qui n'ont
pas encore traversé l'Atlantique et des retraités
allemands qui viennent musarder sur les quais, en singlet, avec
en main une bière tiédie par le délicieux climat...
Pas de navigation donc pendant un mois avec un retour à la
mère patrie et une grande envie de vous entendre et de vous
voir. On fera encore une petite vidéo (merci Bruno !) et
j'aurais quelques photos à vous montrer. Je serais à
Bruxelles à partir du 9 novembre. Au plaisir !
Merena - out (comme on dit à la radio).
lundi
7 novembre 2011
- 30°42 N 011°56 W - 1030H - au large de Essaouira
Belle nuit de portant fort, sous spi avec une mer formée
et les longs surfs qui l'accompagne. Hugues nous gratifie du record:
19.7 kt au GPS. Vers 0400H du matin on décide d'affaler pour
le garder en un seul morçeau ! Mais toujours pas un nuage
! C'est en bras de chemise et en terrasse que l'on prend le petit
déjeuner (oeufs, bacon, tartines, grand crème) sous
pilote, qui se débrouille bien d'ailleurs, à plus
de 10 noeuds avec encore de jolis surfs à 14/15. Il nous
reste environ 150 miles avec deux empannages (au moins).
Sylvie m'envoyait hier soir la remarque concernant le manque de
photos du large. Hélas... Mais à bien réfléchir,
c'est peut-être une bonne chose. Pour les bruxellois d'entre
vous, avez-vous remarqué affiché sur la devanture
de la célèbre librairie Filigrane le slogan: "Faites
votre propre film, lisez un livre " ? Si le pouvoir des mots
était finalement plus évocateur qu'une mauvaise photo
? Sans doute.
Je lis actuellement un essai d'Erik Orsenna et Isabelle Autissier
décrivant un voyage en Antartique. Et je suis content qu'il
n'y ait pas de photos. Juste une carte de temps en temps. Il me
semble que la description du ciel plombé au ras des icebergs,
que les rafales glacées tombant à pic des glaciers,
sont encore plus froides et évocatrices que si elles étaient
légendées sous de belles images. Débranchons
les appareils et laissons nous porter, les yeux fermés, sur
la longue houle de l'Atlantique...
Bon, sans rire, évidement qu'il y aura aussi des photos et
des vidéos, dès qu'on sera à terre !
dimanche
6 novembre 2011
- 33°53 N 12°30 W - 1200H - au large de Casablanca
Meunier, tu dors ! Hé oui, on a un peu trop dormi cette nuit.
Longue houle, vent mollissant, température en nette hausse,
tout était propice au farniente, et c'est ce qu'on a fait
! Pousser nonchalamment - et fréquemment - sur le +1 du pilote
automatique pour garder un angle suffisant avec le vent et que les
voiles ne battent pas dans cette mer encore formée...
Ce matin, on peut voir une belle virgule vers l'ouest sur la carte.
La sanction est tombée vers 0800H: "tu vas trop vers
l'Ouest !" Ben, oui, c'est vrai ! D'autant plus que le risque
est une belle pétole de ce côté là pour
les jours qui viennent. Alors que le long de la côte marocaine
il y a toujours un flux sympa et même assez fort... Café,
tartines, empannage, spi. Oui, dans cet ordre là, on est
pas en course !
Actuellement le tableau est assez idyllique: beau spi bien blanc
sur une mer bien bleue, 15 à 17 noeuds de vent portant, la
houle qui nous vient beaucoup plus arrière sur ce bord (elle
est encore de 3 à 5 mètres tout de même), mais
surtout: le T-Shirt et même pas froid ! On dirait le Sud.
Et c'est ma foi vrai, nous sommes à la latitude de Casablanca.
Il me vient à l'esprit cette superbe réplique de Humphrey
Bogard dans le film en question (à moins que ce soit dans
le port de l'angoisse ?): "If you need me, just whistle, and
you know how to whistle, don't you ? You just put your lips together
and blow"... Bon dimanche !
nuit
du 5 au 6 novembre 2011
- 35°47N 010°49 W - 2300H - au large de Tanger
Est-ce la hauteur des crêtes, la pureté de l'air ou
le simple coup d'oeil à la carte qui nous fait dire que l'on
sent enfin le large depuis le début du voyage ? Comme un
déclic, on y est, les amarres sont vraiment larguées
et l'on peut se fondre dans l'immensité. Toujours sous voiles
très arisées, le bateau trouve sa route, tel un animal,
son biais. Le pilote automatique travaille moins, il semble avoir
compris le rythme. L'allure est pourtant élevée -
toujours au delà de 10 noeuds - mais la mer s'allonge et
s'arrondit. Le spectacle est d'une très grande beauté
et ne se laisse pas capturer par l'objectif, comme s'il voulait
nous réserver cette primeur. Le ciel ressemble déjà
à celui de l'alizé, parcouru de petits nuages cumulus
charmants. L'air est piquant et il n'est pas encore question de
sortir sans veste. Le pont est quasiment en permanence transformé
en torrent de vagues qui finissent dans le cockpit et mouillent
l'imprudent qui serait nonchalamment sorti prendre le frais. Le
cap Saint Vincent, pointe Sud Ouest du Portugal - et de l'Europe
- se dispute avec El Jadida au Maroc d'être la côte
la plus proche.
samedi
5 novembre 2011
- 36°38N 010°13 W - 0900H - au large du Cap St Vincent
Nous sommes repartis hier soir. Trinquette, deux ris et ça
a bien allumé toute la nuit. La houle est très grosse
et déferle de temps en temps. Le vent souffle les crêtes.
Quand nous dévalons la colline, le speedo s'affole ! Toutes
les heures nous avons droit à un petit grain ; pluie, éclairs
et shifts de vents. Magnifique. On dirait un petit avant goût
de grand sud... Le bateau se comporte bien, sous pilote avec le
chauffage à fond pour se sécher entre chaque grain.
Toutes les voiles de portant sont dans le carré ce qui permet
de se reposer en ciré, prêt à intervenir dans
les surventes. Les scores sont à la mesure de l'ambiance.
On passe la latitude du Cap Saint Vincent ce matin et celle de Gibraltar
ne devrait pas traîner ! Il reste 500 miles pour le Sud de
Lanzarote... A donf !
mercredi
2 novembre 2011
- 1900H - Lobby de la Marina de Cascais
C'est depuis le cuir du confortable fauteuil du lobby de la marina
de Cascais (banlieue chic de Lisbonne) que je vous écris
ce soir... Les vagues du large passent au dessus des jetées
et des trombes de pluie s'abattent sur nous. La nuit vient de tomber
et c'est tant mieux ! Nous sommes en contact incessant avec le centre
météo de la rue Lanfray pour savoir quand les conditions
vont se mettre si pas au beau au moins au "correct". En
effet, après la tempête, la houle sera notre prochain
soucis. Jusqu'a 8 mètres prévus...
Enfin, pour ce soir, la seule vraie question est de savoir si on
va déboucher un vin du Douro ou de l'Alentejo pour se remonter
le moral !
lundi
31 octobre 2011
- 0945H - 40°07N 010°06W
A la latitude de Figueira da Foz.
L'année du près ?!?!
Le vent est revenu, mais on tire toujours des bords au large du
Portugal ! L'alizé portugais devrait être un vent du
Nord, accompagné d'un courant portant également qui
devrait nous pousser gentillement vers le Sud. Eh non ! Ca me rappelle
les Antilles, il y a quelques années. Nous étions
en navigation dans la région Guadeloupe - Les Saintes - Marie
Galante et un jour le vent s'est mis à souffler d'Ouest,
ce qui n'arrive jamais. Les guides de croisière ne mentionnent
évidemment aucun mouillage abrité de l'Ouest et donc
on voyait de braves plaisanciers, à qui l'on avait vanté
la stabilité du vent dans les îles qui erraient, hagards,
à la recherche d'un coin pour se poser. Appels à la
VHF, cafouillages, hésitations. Il y avait ceux qui décidaient
de rester en mer, d'autres qui, se référant aveuglément
au texte de leur pilotbook, tentaient tout de même un hasardeux
mouillage au vent d'une côte devenue exceptionnellement dangeureuse...
Eh non, mon bon monsieur, rien n'est sûr dans notre beau métier
!
dimanche
30 octobre 2011
- 1930H (nouvelle heure !) 41° 27 N et 010° 33 W
A la latitude de Porto.
Une très grande houle, majestueuse et puissante. Quelle énergie.
Qui vient de si loin. Le vent qui l'a créée n'existe
déjà plus comme sans doute la lumière de certaines
étoiles que nous voyons. La mer est abstraite, au sens premier
du terme. Abstraite du monde, de notre monde. Régie par des
lois et des principes différents et essentiellement inhumains.
Ce peut être pour nous un point de départ d'une réflexion
justement abstraite, débarassée des contingences de
notre monde. Elle peut nous poser les vraies questions. Serons-nous
capable de les entendre ? Sans même parler des très
éventuelles réponses ! Et la poulie qui coince, la
fuite du hublot ou le mal de mer ne vont-ils pas nous en détourner
?
J'ai voulu croire qu'on ne pouvait "s'abstraire" que sur
un bateau parfaitement en ordre dans une météo impeccable
mais il n'en est rien. Sans doute ces problèmes sont nécessaires
à notre survie mentale. Sans to-do list, pas de vie ? La
peur du vide et de l'absolu, même ici ? Il va falloir faire
des efforts !
Nous longeons la côte du Portugal de trop loin pour la voir.
Le ciel est beau au moment du coucher. Bonne nuit à tous
!
dimanche
30 octobre 2011
- 0200H
Passage du Cap Finisterre
Et alors, qu'avez vous fait aujourd'hui ? Nous ? On a tiré
des bords au cap Finisterre. On tire toutjours des bords au cap
Finisterre ! Est-ce un effet de l'âge, une navigation en rappelle
d'autres. La toute première fois que je suis passé
là - en 1993 - avec le mythique Setra et mon pote Pinky on
a même fait demi-tour pour se planquer à Malpica, petit
fort de pêche de la côte de Galice. Ensuite ça
a été pareil. A la montée, àla descente,
toujours au près. Les Sables-Madère par exemple: au
près à l'aller comme au retour... Une exception notoire
lors de la Jacques Vabre en 2007. Mais quelques miles plus loin
on tombait dans une infecte pétole qui nous clouait là,
ballottant dans un résidu de vielle houle. L'endroit est
plutôt délicat.
Tiens oui, la Jacques Vabre, il paraît que l'on remettrait
le départ de demain... J'imagine les conversations sur les
pontons. On se réunit à 3 ou 4 devant l'ordi d'un
bateau et on joue avec les GRIBS, dans un sens, dans l'autre, on
réfléchit, on craint aussi sans trop l'avouer à
ses camarades et concurrents. On craint ces barbules rouges vifs
de vent contraire, de houle, de pluie. On s'imagine dans son ciré
jusqu'au yeux, la main crispée sur la barre, souffrant avec
ce bateau né pour glisser qui tombe lourdement dans la vague
suivante et vibre de tous ses rivets.
On en appelle aux papes: Christian Dumard, Jean-Yves Bernot et les
autres. Ils organisent des réunions, des powerpoints, des
briefings. Il faut concilier la sécurité - surtout
celle de multicoques - et les impératifs de l'organisation
d'une telle course. Et puis, du baston a toujours plu aux médias.
Les grandes courses ont forgé leur réputation dans
les tempêtes et les drames plutôt que dans les longs
bords tranquilles et ensoleillés. Ainsi va la vie...
Et sur ces considérations, nous sommes enfin passé
ce p... de cap ! Bonne nuit !
samedi 29 octobre 2011 - 44°N 009°W
A l'approche de Finisterre !
La moyenne jounalière a sensiblement baissé sur les
dernières 24H. De 210 la veille on est passé à
120 aujourd'hui et ce n'est pas faute de se démener: moins
y a de vent, plus y a de travail ! La houle est certes mollissante
mais ne laisse pas ces pauvres voiles tranquille même quand
la pétole s'installe. Au ciel uniformément gris de
la journée d'hier a succédé une nuit parfaitement
étoilée. Plancton fluorescent, dauphins qui nous escortent
et au loin un halo de lumière qui doit être la Corogne
et ses faubourgs. On croise quelques cargos qui sortent de la zone
de séparation de traffic du Finisterre.
A bord on commence à trouver nos marques. Cuisine, quarts
de veille, navigation, bricolages divers, matelotage, sommeil, ...
deviennent plus fluide, plus évidents. Mais le must c'est
ce lever de soleil, avec dauphins. D'un coup on comprend ce qu'on
fait là. On sait que c'est forcément juste tant c'est
beau. Orange et rouge vers l'Est bleu et gris vers l'Ouest et carrément
rose bonbon vers le Nord. La mer est si limpide d'un bleu sombre
presque noir. Trop beau pour être vrai !
vendredi 28 octobre 2011 - 45° 23 N 007°
24 W
Gascogne au portant !
Ah çà du portant, on en a eu ! On quitte Camaret avec
un petit vent de Sud-Est léger, on passe la pointe du Toulinguet
et on se dirige vers la chaussée de Sein. A peine arrivéà
la bouée, c'est parti: le vent tourne de 180° en 3 minutes,
ris, gros nuage, trinquette, 25 noeuds forcissant très rapidement
à 30 avec de belles rafales. La mer est noire, les crêtes
d'écumes bien blanches, très nettes. Le sillage s'allonge,
les gerbes d'eau, les longs surfs. La mer est très désordonnée
et on se fait quelques jolies déferlantes venues de nulle
part, qui nous sautent dessus.
On se relaye à la barre et les estomacs sont mis à
rude épreuve: le dîner ne sera pas gastronomique. La
vitesse, elle, est encourageante: 12, 15 noeuds, un surf jusqu'à
20... Qu'il est bon de foncer quand on sait que çà
mollit derrière. Les nuits sont longues à cette saison...
longues, froides et noires surtout quand on est mouillé !
A partir de minuit, la grande houle se calme, le vent mollit. Au
lever du jour nous avons largement dépassé la moitié
du Golfe mais hélas le vent tombe de plus en plus... Pourvu
qu'il revienne vite !
jeudi 27 octobre 2011 - Merena, Port de Camaret
A l'aube blême.
Les nuits qui précèdent les départs sont toujours
un peu difficile. On est plus vraiment là et pas encore parti.
Mais celle-ci est particulièrement dure: il pleut à
verse sans discontinuer avec des rafales glacées. Pas un
temps à mettre un breton dehors ! Et pourtant il faut y aller.
On a une belle queue de dépression, bien forte et bien portante
qui nous permettra de traverser le golfe de Gascogne à la
vitesse grand V. Mais qu'est-ce qu'il pleut, tout de même
! Ah ce n'est pas toujours facile d'être un héros !!
dimanche 23 octobre 2011 - Merena, Port de Camaret
Incroyable !
Quelques miles nous séparaient encore de Camaret. Nous étions
presque au Sud du Chenal du Four, près de la pointe St Matthieu.
Trois grands dauphins se rapprochent et jouent à l'étrave.
Jusqu'ici, rien de très spécial, nous en avons déjà
croisé tellement ici et ailleurs... L'étonnement commence
quand nous décidons de quitter le chenal et de couper entre
la pointe St Matthieu et les rochers des Vieux Moines. Nous sentons
de nettes secousses sous le bateau et Antoine, à la barre,
m'avertit qu'ils frappent dans les safrans ! Ils s'y mettent à
trois pour - de concert - pousser l'étrave et les safrans
vers tribord. Le bateau est véritablement dévié
de 20 à 30 degrés. Cela dure au moins 20 minutes et
ils sont de plus en plus déterminés... Le chenal "normal"
est effectivement sur tribord... Qu'en penser ? Nous sommes très
impressionnés et perplexes. Veulent-ils vraiment "nous
remettre sur le droit chemin" ? Sont-ils venus nous sauver
? Les vieux souvenirs de Moitessier, des légendes séculaires
des marins, de (l'excellent) ouvrage de Patrice Van Essel "le
Cinquième Rêve" nous reviennent en mémoire...
Débarqués à Camaret, nous enquêtons de
bars en restaurant racontant notre histoire. L'avis est unanime:
"les dauphins avaient quelque chose à vous dire".
Et cela leur semblait tout à fait normal !
jeudi
20 octobre 2011 à 1000UT - Merena, 48°43 N 004°39
W
Approche du chenal du Four à la pointe de Bretagne
Manche Express
190 miles en 24 heures dans la Manche, c'est pas mal... Surtout
au bon plein. Accélérations, freinage, ris, pas ris,
trinquette, genois, on a pas mal bossé hier après
midi et en première partie de nuit. C'est tout sauf monotone.
Juste avant le coucher du soleil, Hugues s'écrie: "on
se croirait au cinéma" ! Et c'est vrai: arcs en ciel,
grains de grèle, lumières rasantes, mini trombe sous
un nuage cotoneux, la totale.
Quelle beauté. Ensuite le vent a molli et la nuit s'est dégagée,
le ciel remplis d'étoiles. Belle extase avec "River
Man" de Nick Drake (que je vous conseille d'ailleurs !). A
l'aube nous croisons au loin une belle voile à corne. AIS,
VHF, c'est le 60 pieds banque Populaire. Rapide conversation et
bonne route. Il va au Havre pour la Jacques Vabre. Souvenir souvenir.
Hélas à l'approche du chenal du four, c'est la molle
qui nous attends avec un gentil soleil et un clapot résiduel
assez casse pieds... pas grave, on est presque arrivé au
pays du cidre et des galettes. Bonne journée !
mercredi 19 octobre 2011 à 1600UT - Merena,
50°15 N 001°30 W
Soleil et embruns.
Avant l'aube, c'est reparti !
Le vent de NW est frais et piquant mais le ciel parfaitement dégagé,
très pur. Le lever de soleil est beau dans les roses orangés.
La mer est encore formée du coup de vent d'hier, nous progressons
à bonne vitesse au bon plein et le pont est assez humide
!
Mais ce n'est pas du près serré, c'est déjà
pas mal. En plus, on nous promet de l'adonnante à venir,
chouette. Nous sommes au Sud Ouest de l'île de Wight, à
180 miles de la pointe de Bretagne vers laquelle nous nous dirigeons.
mardi 18 octobre 2011 à 1200UT - Port de
Brighton
Habile escale !
Deuxième nuit du tour du monde qui commence dans ... un pub
de la côte sud de l'Angleterre ! Les conditions météo
semblent défavorables pour continuer à faire route.
Bien que les services météo soient peu alarmistes,
Sylvie nous conseille une escale. Nous sommes devant Brighton et
nous rentrons avec Sahona. Bien nous en a pris !
Dès la fin de l'après midi, c'est parti. On fait des
quarts amarres et pare-battage. Le vent s'établit à
40 kt de l'WSW pendant la nuit. On est mieux là. Michel,
qui avait embarqué à Nieuwpoort pour le départ,
doit malheureusement rentrer.
Certes le beton de la marina et les abords style condominum-cité-lacustre-hors
saison sont un peu craignos mais les gens sont charmants et les
ships chandlers mis à contribution pour les "dernières"
petites pièces nécessaires aux "derniers"
bricolages ! Mais on ne va tout de même pas passer l'hiver
là...
Lundi 17 octobre 2011 à 0305UT - Merena,
50°42 N 000°50 E
Première nuit... au près.
Quel cadeau ! Tant de monde sur le quai, aussi tôt matin !
C'était une vraie surprise de vous voir tous rassemblés
pour agiter ces fameux mouchoirs. Quand un jour, sûrement,
on regrettera la galère dans laquelle on s'est fourré,
il suffira de penser à vous qui nous avez portés de
vos espoirs et de vos encouragements. Merci merci!
Alors, que c'est il passé après les estacades, quand
nous nous sommes perdus de vue et les bateaux accompagnateurs (que
je remercie aussi !) se sont éloignés dans le sillage
? Ma foi pas grand chose ! Le vent de SSW s'est transformé
en douce pétole et c'est au moteur - et contre courant -
que nous avons longé la riviera du Nord, à savoir
Dunkerque et ses jolies usines.
Après Port Ouest le vent a réapparu et nous avons
commencé à tirer des bords, comme de bien entendu.
"Démancher" n'est jamais un exercice de tout repos.
On peut dire que le pays nous retient ! La vitesse est assez misérable
et pourtant nous sommes pressés, un coup de vent menace pour
la nuit de lundi à mardi... Le plan est une escale aujourd'hui
lundi sur la côte anglaise. De toute façon, il reste
quelques bricolages et matelotages à terminer !
La première nuit en mer est toujours un peu difficile, du
mal à trouver le sommeil, à retrouver ses marques
et le près serré n'arrange rien ... les miles sont
grappillés au compte goûte. Vivement les longs surfs
de l'Atlantique.
Jeudi 13 octobre 2011
Le grand moment est arrivé: nous partons pour le tour du
monde par les trois caps ce dimanche !
Pour agiter votre mouchoir, je vous propose de venir nous dire "au
revoir" à Nieuwpoort ce dimanche à partir de
0900H. Les bateaux sont au VVW au bout du ponton C. Comme la météo
de la semaine ne semble pas très agréable (vent
plutôt soutenu et très contraire) nous n'allons pas
traîner. Nous quitterons donc le quai à 1030H ...
Au plaisir de faire ce voyage avec vous,
Bien à vous,
Alexis.
Mercredi
5 octobre 2011
Tout se met en place... Merena vient d'être remis à
l'eau aujourd'hui gratifié de 2 nouveaux safrans. Aller-retour
au moteur dans le port pour régler l'alignement. Finalement
une courte sortie en mer pour valider. Certes les barres sont un
peu plus fermes que d'habitude mais le sillage est plus fluide.
On va pouvoir mettre un "OK" sur la liste - encore longue
- des "dernières choses à faire" avant de
partir. Bien sur ce n'est pas comme si nous étions au départ
de la Route du Rhum: si quelque chose ne va pas pas on pourra toujours
trouver une pièce en cours de route mais tout sera plus difficile
sur la route ... Plutot essayer de tout régler avant. Mais
sans reporter le départ sinon on ne part jamais ! Courage
dans quelques jour se sera les surfs sauvages (si le vent daigne
nous faire un petit nord-est sympa) ...
A bientôt !
Mardi
27 septembre 2011
Quelques jours du grand départ... et mise en place du site
internet pour acueillir les récits extraits du journal de
bord. Pour en être tenu au courant par email, envoyez un message
à Alexis |
Au
mouillage à l'Ihla Cotla, dans la Mata Altanica
Plage de Lopes Mendez, certains disent que c'est la plus belle du monde...
en tout cas elle est très longue et très ensolleillée
!
Parati
à marée haute...
Au
mouillage à Saco de Ceu sur Ihla Grande
Depuis
le Pain de Sucre...
Petits
mots du carnet de bord de Pierri :
Le
grand sud atlantique offre au marin attentif
Une palette de bleus, riches et variés,
Et qui inconsciemment le poussent à rêver
A l'essence de ce qui porte son esquif.
En plein après-midi, quand le soleil flamboie,
Le bleu se fait royal, éthéré et mystique,
Tel le profond appel du liquide amniotique
Qui semble murmurer "Homme, reviens à moi!"
Plus tard dans la journée, lorsque l'astre s'affaisse,
La surface paraît telle de l'argent martelé
A offrir à sa belle pour louer sa finesse.
Le soir quand s'accumulent les cumulus austères
C'est un noir sépulcral, sans fond et sans pitié,
Qui, menace soudaine, s'empare de la matière
Sous
marin à l'entrée de la baie de Guanabara !
Depuis
le jardin botanique...
Le
Iate Club de Rio de Janeiro, qui nous a gracieusement invité
!
La
gigantesque cathédrale de Rio
Sambodromo...
Belles
cariocettes dans un blocos à Santa Teresa
Garota
de Ipanema ...
Joli carioca !
Bel
alignement de buildings à Vittoria... une grande spécialité
brésilienne.
Juste
avant l'arrivée à Vittoria...
bubu
en pleine action (bientôt les images ?!)
Sophie
face à l'océan entre Salvador et Vittoria
Apéro
ponton à Salvador. Belles rencontre et bonne caipis...
Alexis obtient son surnom de "Pano" (Panoramix)...
Toute
la sobriété des franciscains !!
Dans
le Pelourinho...
Salvador
en état de semi-guerre civile...
Escale
à Recife... longues et difficile formalités !...
Petit
lexique :
l'exocet
= le poisson volant vivant dans les mers chaudes et qui a donné
son nom aux missiles antinavires.
la cachupa = spécialité cap-verdienne, nous dirions
un délicieux ragout à base de maïs, haricots
secs, légumes variés (patate douce, igname, manioc,
coriandre, ...) auquel on ajoute de la viande ou du poisson
Pétole = pas de vent du tout, perturbe l'humeur du marin.
Situation
météorologique du samedi 21 janvier
Merena serait sorti de la zone inter-tropicale de convergence
et devrait retrouver un vent plus régulier dans les heures
qui viennent !
(Extrait
de la carte Marinha do Brasil - analyse du 21/01à 12ut)
Petits mots du bord :
Extrait
des "récits de voyages" du Gonfalonier Pascual,
accompagnant l'Amiral Alexis Guilleaumus au cours de ses nombreuses
navigations:
Mecredi 18 janvier 2012, 6ème jour de mer, C'est encore
plus ici et maintenant que ce voyage prend toute sa dimension.
L'absence de mouvement d'air ainsi que sa moiteur, nous cloue
comme des limaces à nos banettes. Il ne nous suffisait
pas d'être peu gâtés par les Alizés
et voilà que nous traversons une zone sub-équatoriale
orageuse et peu ventée.
Moteur et pilote automatique. Que reste-t-il à faire
à part scruter l'horizon et surveiller le développement
vertical des nuages? Quelques nettoyages rassurants, lectures
paisibles et grignotages aussi. Le temps commence à prendre
forme, celle d'un long voyage au Large avec son propre rythme.
Pas celui d'un bateau de course qui plane au portant, indéfiniment,
celui-là, nous l'avons connu: pendant que l'étrave
faisait jaillir loin devant des gerbes argentées de poissons
volants, pour un vol éphémère dans un monde
qui ne leur appartient pas.
Un autre temps et un autre espace dans lesquels nous nous sommes
laissés glisser lentement...
Extrait du carnet de bord de Marco:
MERENA
Corps de goélette, suspendue à sa quille profonde,
caisson matriciel aux fins cheveux cordés elle caresse
de ses flancs le liquide argenté. MER et Na!
Cap'tn A.
Fier de sa nef, armée pour partager nos rêves sous
ses ordres.
Face aux éléments, il perce le rideau de pluie
et tel un dauphin s'oriente à l'instinct dans l'obscurité
tempétueuse. Il tisse dans son sillage les souvenirs
de ses équipages. MAITRISE
F.
Calme marin, sérénité experte, il communie
silencieusement avec le zoo sous-marin et se joue des vents
inconstants. SOLICITUDE
P.
Ténor de la barre, maestro du piano comme autrefois de
son improbable clavecin aux circuits imprimés. Il donne
le LA du divertissement de nos esprits épars. PRESENCE
M.
Regard iodé, ombrelle protectrice, aventurière
en quête de sensations. Sur sa main les frissons du vent
guident le va et vient de la barre. GRACE.
Situation
météorologique du mercredi 18 janvier
Merena (quelque part dans le cercle) entre dans la zone inter-tropicale
de convergence. Dans ce "pot au noir" on trouve d'une
part des grandes zones sans vent et d'autre part d'énormes
cumulonimbus qui génèrent des vents très
forts, variables en direction, avec de fortes rafales, parfois
accompagnés d'averses diluviennes et d'orages. Croisons
les doigts !
En ballade à Sao Antao dans la canne en fleur...
Merena à la marina de Mindelo
Babysitting !
Jolie rencontre de 3 familles (nombreuses !) à San Sebastian de la Gomera...
Le
Teide à l'aube
Merena
dans la Marina de Cascais
Situation météorologique du lundi 7/11 à 1200ut
Merena évolue sur la flanc E de l'anticyclone des ... de
Madeire, qui n'est pas très stable d'ailleurs. Bientôt
l'anticyclone va se déplacer vers Casablanca puis vers les
Canaries. Actuellement le bateau navigue toujours au portant dans
un NW 15-20 kn mais le vent va faiblir petit à petit...
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 07/11 à 06ut)
Situation météorologique du samedi 5/11 à 0700ut
C'est sur une mer mal pavée que Merena est reparti hier soir
de Cascais avec un vent NW 25-30kn voir plus sous rafales. Ce matin
ils sont déjà au large du Cap St Vincent (coin SW
du Portugal). Le vent devrait se calmer pour souffler du NW à
NNW 20-25kn. C'est donc au portant qu'ils rejoindront les Canaries
!
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 05/11 à 00ut)
Situation météorologique du mercredi 2/11
Merena est bien amarré dans le port de Cascais (Lisbonne).
L'équipage calfeutré à l'intérieur du
bateau attend patiemment la fin du déluge pour trouver le
premier bico de la journée.
La situation actuelle à 10ut à Cascais ; vent SW 40kn
rafales 50kn, mer grosse (vagues de 7-8 m dans une mer croisée
par houle de NW de 8-9m), précipitations abondantes (15mm/h
!)
La situation devrait s'améliorer légèrement
ce soir et plus nettement après le passage du front froid
attendu dans la nuit de jeudi à vendredi.
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 02/11 à 06ut)
Situation
météo du lundi 31/10
Arrivée d'un front froid qui sera actif à la hauteur
du Cap Finisterre mais peu actif à la hauteur de Lisbonne.
Avant le passage du front le vent s'oriente SSW à SW et au
passage du front le vent vire NW. C'est avec un vent de NW 15-20kn
que le Merena rentrera cette nuit à Lisbonne.
(Extrait de la carte NOAA - analyse du 31/10 à 06ut)
Pourquoi Lisbonne... C'est là que l'équipage du Merena
a décidé de s'abriter pour laisser passer la grosse
dépression qui a causé le report de la transat Jacques
Vabre. On prévoit pour la côte protugaise des vents
de SW 35-40kn rafales à 55kn et une houle de 8 à 10m
!
(Extrait
de la carte NOAA - prévision pour le 01/11 à minuit)
Situation
météo du samedi 29/10
Le cap Finisterre, voilà encore un point de passage délicat.
Une zone anticyclonique s'étend des Açores vers Paris.
Dans cet anticyclone co-existent plusieurs bulles ; l'une au N de
l'Espagne génère un vent SSW (contraire) mais faible
au N du Cap Finisterre et l'autre située à l'W de
Lisbonne devrait procurer un tout petit vent de secteur N le long
de la côte portugaise.
La dépression située actuellement au centre de l'Atlantique
Nord va par contrer lever une grosse houle dès ce soir.
(Extrait
de la carte NOAA - analyse du 29/10 à 06ut)
Situation météo de ce jeudi 20/10
L'anticyclone est bel et bien positionné sur la pointe de
Bretagne. Le ciel se dégage et le vent mollit, variable anticyclonique
1 à 3 Bft. L'anticyclone est prévu se déplacer
vers l'E, Merena se retrouvera sur le flanc W de l'anticyclone et
le vent deviendra S-SW 2 à 3 Bft puis S-SE 3 à 4 Bft...
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réactions
Hello
Alexis et l'équipage du moment,
Quel bonheur de te lire on daily basis !
Et merci de continuer à nous envoyer de l'air frais qui
sent bon les embruns
;-) sous une mer bien formée, douche permanente sur le
pont et gros coups de vent qui n'ont pas l'air d'en finir. Conditions
difficiles à ce que je lis.
Tenez bon, la route sera belle au lever du jour et la bière
au port bien
meilleure, ...plus que 2 jours.
Après réflexion, j'imagine que l'envie d'arriver
au plus vite ne doit plus
être la première préoccupation d'un équipage
amariné sur un 40 pieds
speedant sous toutes les allures et configurations voiles, même
après un
mois de nav. Bon d'accord, les quelques grillades d'Impalas
accompagnées d'excellents vins d'Afrique du Sud qui vous
attendent à la prochaine escale, qui est maintenant toute
proche, sont des plaisirs incontournables, il est vrai. Quelle
belle aventure ce tour du monde par les 3 caps avec escales
que vous
nous faîtes vivre au quotidien.
Il ne manque plus que les vacations journalières et nos
amis skippers du
Vendée Globe finiront pas faire escale.
A+
Thierry
Coucou Alexis,
Depuis les vacances de février sur mon île de Tjorn
en Suède, je ne
rate plus un seul de tes mails.
Je les lis avec émotion, admiration, étonnement,
curiosité, inquiétude, envie, un bon verre de
vin...
Je suis fan mais une fan qui fait du prosélytisme, notamment
mon amie
Catherine, une voileuse bretonne (pléonasme redondant)
qui a rejoint
mon fan club et qui ralouille lorsque je mets trop de temps
à lui envoyer tes news.
Comment faire pour la rajouter à ta liste de diffusion
?
Bisous, Patricia
Alexis,
Un tout grand merci de partager avec nous ce superbe tour du
monde. C'est vraiment passionnant. Je dois avouer que je suis
devenu véritablement accro de ton journal de bord. Premier
email lu chaque matin, et déception lorsqu'il ne vient
pas ou plus tard. C'est amusant comme on peut développer
une dépendance à l'aventure humaine d'autrui…
Tu poses les bonnes questions. Ici, tout va bien, la saison
de voile a commencée sur la Cote Est mais rien à
voir avec les 40eme rugissants ;-) Merci de nous faire rêver
et de nous inspirer !
Amicalement
JC
Hello Alexis,
Un tout grand merci de nous permettre de voyager en faisant
une petite pause au bureau. On te lit et on imagine ... Parfois
une petite vidéo pour mettre des images sur les équipiers...
Profite bien de ces derniers moments loin des foules même
si vous êtes un peu secoués... Et merci encore
pour tes récits pleins de poésie...
Cher Alexis,
J'avais juste envie de te dire à quel point c'est un
plaisir de lire ton journal de bord chaque matin.
J'ai un peu l'impression d'être à bord et c'est
passionnant.
Le message de ce matin me touche tout particulièrement;
je sors du cinéma et pour la première fois depuis
longtemps j'ai pleuré comme une baleine, probablement
parce que j'ai fait place à tous ces échos qui
raisonnaient en moi.... Et j'ai pensé à ton message.
Quelle aventure fascinante tu nous fais partager! Et quel talent
d'écrivain!
bisous
Laetitia
Je vous lis mais je tramblotte !!......
Je crois que cette fois-ci, j'aime "vraiment" mieux
être sur la terre ferme ! Je te ferai "confiance"
, Cher Alexis, et son équipage, mais j'aurai
"vâchement" : la trouille !!! Vâchement
! Vâchement !.....
De si grands creux.....ne plus voir le cargo......tellement
la vague est profonde..... Je "prierais" ....tout
le temps et serais repliée dans ma cabine en espérant
que le calme revienne même "sans " vent !!!!
Je préferrais faire le "bouchon" ! ( plus de
vent ! )
Tenez bon !
L'Océan, la "mer" : Fascinante de puissance
! Extraordinaire !
Bisous , je pense à vous
Evelyne
Waaaw ! Mais c'est profond, çà !
Une chose est certaine : nos chaudrons respectifs sont remplis
des mêmes trésors, raison pour laquelle vos messages
nous touchent autant! Mercis mille fois de partager vos émotions
avec nous.
Daniel
Bonjour Alexis,
Rien à rajouter, juste et justement écrit. D'après
toi parce que je me reconnais l'artiste dans tes mots, pas faux
:-)
J'en profites pour te souhaiter un tout joli voyage et suis
heureux de te lire.
Fred
Quelle que soit la réponse à la devinette, gaffe
a la Côte des Squelettes - une beauté phénoménale,
une duplicité invraisemblable, une cruauté effroyable!
Du Gabon, je te salue – m'y vois-tu, juste là,
à babord ?
Have fun, mon frère !
Tex
Toujours de très beaux textes! Merci à tous pour
ces moments partagés,
Eric
Je me souviens si bien de ce poème de Baudelaire... Quel
plaisir inouïe de sentir tout cela. Epicure proposait une
philosophie capable de faire de chacun de nous des dieux sur
terre capables de jouir avec sérénité du
pur plaisir d'exister.
Beijos
ML
Bonjour Alexis,
Là, tu m'a cueillis ! C'est magnifique ... Pas besoin
de long discours pour te transmettre, à si longue distance,
tout le plaisir que j'ai à lire tes mails. L'idée
d'un tour du monde à la voile devient de plus en plus
prégnante pour moi. Ce sera dans 3 ans, question d'age
de nos enfants. Et tu n'y sera décidément pas
pour rien, camarade !!!
Dans l'intervalle, je continuerai à lire ton carnet de
bord avec délice !
Bon vent, soyez heureux !
Christophe
Merci, cher Alexis, pour cette prose magnifique, dans le fond
comme dans la forme ! Exemple d'un écriture dense et
concise exercice difficile !
Je fais lire certains extraits de ton journal de bord à
mes élèves : ainsi, nous voyageons ensemble doublement:
dans la langue et dans l'espace infini des océans !
Bon vent !
Isabelle
Très cher Alexis,
Je ne sais pas si ce message arrivera jusqu'à ton irréelle
solitude! Je voulais te dire que je lis avec joie et enthousiasme
ton journal qui pourrait prendre la tournure d'un futur livre!
C'est complètement inouï ce que tu décris!
Je rêverai de l'albatros aujourd'hui!
Mille baisers
Marie-Christine
Savourez sans modération ce moment privilégié
en phase totale avec cette nature extrêmement belle et
sauvage ! Il est la récompense de tous vos efforts, comme
une fête organisée pour vous au milieu de l'océan
et un encouragement à poursuivre vos rêves d'exploration...
Bon vent jusqu'à Cape Town !
Mireille
Bonjour Alexis
Je te lis toujours avec plaisir.
La première et la dernière image de Tristan que
j'ai en mémoire est quand le Volvo 70 Puma y a fait escale
l'automne dernier. Les mecs sont descendus à terre et
ont partagé une partie... de golf avec les rares autochtones.
Les Albatros c'est pour tout bientôt
Bonne route
Patrice
Quel beau récit!
Je n'ai pas entendu d'aussi belle histoire humaine depuis longtemps.
Et dis donc Alexis , tu écris drolement bien !
Je me suis déjà fait cette reflexion plusieurs
fois. Merci de nous faire partager tes aventures
Bises de Paris
Christine
C'est un grand rêve et un grand voyage que de te lire!!!!!!
Merci à mon frère de vous avoir mis sur mon chemin.
Beijossss
En plus d'être navigateur et poète tu es aussi
historien, super ton explication sur l'île de la Désolation.
Je n'ai jamais entendu parler de cette île ni de son histoire
et à ta lecture tu as vraiment complété
mes connaissances, pas prêt de l'oublier.
A bientôt
Bises à toi et à Pierri
C'est inouï, Alexis, quelle aventure et quelle plume pour
nous la faire partager!
Merci beaucoup.
Tous nos vœux.
Gérald
Salut Alexis,
Je me serais bien réincarné en Albatros pendant
24 heures pour venir vous tourner autour, vous claquez une bise,
et boire une bonne bière apèès ce passage
de front.
Fred, ton équipier zoologue
Pierri, Alexi,
Bravo pour cette belle traversée (déjà
bien avancée), et merci pour la tenue de votre journal
de bord !
Fred
Quelle belle épopée! Je vous suis jour après
jour et serais bien heureux de pouvoir partager une telle aventure.
Profitez tous à fond de ces beaux moments!!! N'hésite
pas, Alexis, à encore "philosopher"! C'est
bien utile aujourd'hui... Bien à tous!
Renaud
De mon lit à Chantilly, j'ai tremblé de peur des
vagues...
ML
Bonjour Alexis, bonjour Merena,
C'est toujours avec grand intérêt que je lis le
journal de bord de
Merena. Je tenais à vous remercier de partager, avec
le terrien de
bord de mer que je suis devenu, ces moments intenses si bien
relatés
avec, aussi, beaucoup de poésie!
Bon joli vent à vous, et fasse que les copains Neptune
et Eole vous
laissent tracer un sillage heureux!
Bien à vous,
Georges Remi
Quelle belle aventure Alexis que de piloter sa vie !
Jean-Paul
Bonjour,
La lecture de vos jolis billets quotidiens m'incite à
vous écrire celui-ci, largement inspiré par l'analogie
que j'ai trouvée entre un essai de Frédéric
Gros "Marcher, une philosophie" et votre aventure.
Naviguer, on n'a rien trouvé de mieux pour aller plus
lentement. Le reste est vain. Aller plus vite? Alors ne naviguez
pas, faites autre chose: roulez, glissez, volez. Car en naviguant
il n'y a qu'une performance qui compte, l'intensité du
ciel, l'éclat des vagues.
Naviguer, c'est prendre l'air. Un air pur et vivifiant. Descendre,
monter la vague, se faufiler entre les autres, c'est avancer
dans autant de vallées, gravir autant de montagnes ou
des collines, peu importe, c'est toujours avancer. Garder son
cap vous éloigne de quelque chose et vous rapproche de
tant d'autres qui restent à découvrir. Sans cesse
du passé vers l'avenir. Alors bon vent, profitez-en sans
vergogne sans pensée rétrograde. "J'allais
sous le ciel, Muse et j'étais ton féal; Oh là
là ! Que d'amours splendides j'ai rêvées!".
Rimbaud marchait sous les mêmes étoiles(OK plus
au Nord).
Vincent
Cher Alexis,
Depuis le début, étape par étape, je suis
votre cheminement, plus ou moins ballotée (en pensée)
par les vagues et la houle.
Ce matin, je voudrais te remercier pour ces messages émouvants,
souvent si profonds.
J'en viens à attendre ce moment qui permet de nous évader
et de nous raccrocher à l'essentiel; nous sommes peu
de chose mais faisons partie d'un TOUT magnifique.Tes mots nous
le rappellent, tel un cadeau quotidien, cela fait beaucoup de
bien en ces moments difficiles de ce côté de la
planète.
Merci et bon vent,
Marina
Cet accident tragique nous rappelle brutalement combien la vie
est fragile!
Ce sentiment doit être exacerbé là où
vous vous trouvez dans l'immensité de l'océan
sans abris à proximité . Soyez donc vigilants
! Mais peut-être êtes-vous bientôt en vue
de la petite île Tristan da Cunha où vous pourrez
faire une petite escale ?
C'est toujours aussi captivant de vous suivre... bonne route
!
Mireille
P.S: Avez croisé des Albatros ou des grands pélagiques
?
Bonjour Alexis
Quel poète!!!
Mille fois merci pour ces lignes précieuses à
lire chaque jour pour une récréation bien meritée
au milieu de ce monde de fous parisien
Retour en Vendée ce week end pour sortir un peu le bateau
Bon vent, Dominique
Cher Alexis,
En lisant les mots de ton "journal de bord", j'imagine
bien le Merena navigant seul dans le silence et l'immensité
de l'océan ...
Mais le silence n'est jamais tout à fait silencieux,
comme le désert n'est jamais tout à fait désertique.
Il suffit savoir écouter pour se rendre compte que nous
ne sommes pas seuls. Et tous les jours en lisant tes récits
de voyage, mes pensées naviguent avec vous sur le Merena.
Bon vent,
Kalua
Peut-être était-il en train de dégazer...
V as-y mon kiki, défend les baleines!
Moi, c'est sûr, je t'aurais invité, avec tes moussaillons,
a décapsuler une petite Xintao (enfin, leure binouz locale,
quoi).
Gros kisss àvous, sur votre beau Merena, seuls au milieu
de l'oééan, et merci pour ces nouvelles. j'aime!
Jess
EXCELLENT
Patrice
Salut les filles, un petit coucou pour vous encourager!!! Un
tien vaut mieux que 2 tu l'auras : à méditer,
j'ai jamais vraiment compris cette petite phrase mais là
vous avez le tps de me l'expliquer merci d'avance
Profitez , vous êtes dans le plus grand des luxes....
Pas trop traîner qd même vous manquez ici surtout
la saison voile arrive à grand pas
bises
Pascal
"Bravo !"
On vous lit avec "émotion"
Que ce soit dans votre partage à propos de cet Océan
Infini qui ne
touche pas le ciel, ou de ces "amoureux" en voltige
ou de votre peti "rhum"...... et de vous "voir",
"sentir" : HEUREUX !
"Merci", nous naviguons à vos côtés.......
Bizzzzz
Evelyne
je te lis avec avidité,surtout qu'à mesure que
ton voyage avance, ton
é criture se rapproche d'un prix Goncourt ou autre récompense
littéraire.
Merci pour ses moments d'évasion
bon vent
Gaetan
Merci pour ton journal de board Alexis,
Aujourd'hui je le trouve particulierement Sweet...
J'espere que vous avez trouver un truc pour faire dégorger
le sel de la viande.
Kiss et Bon vent, on en a tellement ici depuis le début
de la saison c'est fou,
Je t'en envoie un peu ..
Gros kiss,
Nash
Alexis & crew
Voila bien des jours déjà que j'ai mon silence
sur la conscience: J'aurais dû vous dire bien plus tôt
à quel point je suis heureux d'être sur votre mailing
list.
Ici dans le froid et la pollution de la Chine où je vis,
vos messages sont des grandes bouffées de liberté,
et un plaisir presque quotidien: je ne manque jamais de vous
lire et même de vous relire.
C'est simple: d'un côte Shanghai, 5 degrés, il
pleut depuis 3 semaines sans discontinuer, 20 millions d'habitants
rien que pour cette ville (ce qui fait juste pour Shanghai quand
même peu ou prou 2 fois la Belgique toute entière!),
la saleté bien chinoise, la promiscuité permanente.
De l'autre un class 40, des vagues, des grands ciels tropicaux,
des nuages, des couchers de soleils, des quarts de nuit, des
quarts de siestes, des quarts de jour, des manœuvres, des
mouillages, des corvées de vaisselle, des voiles a recoudre...
Il n'y a pas photo!
Donc merci de me garder sur la mailing list!
Et pour vous faire apprécier encore un peu plus la chance
que vous avez : je vous envoie juste un petit paragraphe de
vos petits copains en course dans l’hémisphère
sud dans la Global Ocean Race :
Phillippa Hutton-Squire : “Des éclairs lézardaient
le ciel et on voyait de gros nuages noirs. La grand'voile a
commencéà fasseyer et puis d’un coup le
bateau est parti au lof. Phesheya-Racing a été
couché sous des rafales de 30 noeuds. Les ballasts étaient
sous le vent et la voile du mauvais côté. La pluie
s'est abattue sur nous comme des balles de golf jetées
sur nous à l'horizontal et on voyait sous les éclairs
que la mer était blanche. Je tressaillais de peur !”
avoue Phillippa.
Le monocoque est partie à la dérive sur son flanc
avec l’eau qui entrait dans le cockpit. Les barres de
flêche étaient sous l’eau et le bateau restait
couché. Pendant ce temps-là, le vent a fraîchi
pour atteindre 40 noeuds. Leggatt est allé à l’avant
pour affaler la trinquette et sous la pluie a failli disparaître
de vue pour Phillippa. Après plusieurs tentatives, Nick
Leggatt a réussi à remettre Phesheya-Racing à
l'endroit. Ensuite, le duo a décidé de rester
très prudent et progresse désormais sous tourmentin,
trois ris.
Vive la grande croisière!
Bon vent!
Denis
Jumpa Lagi Class 40 No 68
Houlala les souvenirs...
Nous y etions en 1999. Un passage grandiose a l interieur de
l Ilha de Farol. Les garcons qui , sur leur surf, devalent la
dune et, en contrebas, Michele et les filles qui dorent au soleil
sur la Praia de Farol. Des peches miraculeuses dans ces eaux
ou remontent a la surface, avec le courant froid venu du sud,
d enormes quantites de plancton...
Misère, je vais bien dormir ce soir !!!
Jean-François
Je crois que la grêve des policier militaires est terminée,
ils ont obtenu une augmentation....mais je crois que l'argument
principal c'est à dire l'annulation du Carnaval, aura
joué en faveur de l'arrêt de grêve !
Un bon voyage, bonne mer.. et profitez un peu de Rio .. c'est
splendide.
Bisous
Kathy et Stéphane
Triste tableau en effet ! La ville vit une situation particulière.
La Présidente Dilma Roussef a envoyé 3000 militaires
à Salvador car une grève des policiers brésiliens
fait monter la violence, la délinquance et les pillages...
Des indices de la contagion sont visibles dans d'autres états
mais aussi à Rio. Il était temps de "se remettre
en route" ! Reposez vos pensées en mer , le parfum et
les couleurs du Large devraient vous y aider.
Mireille
Cher Alexis,
J'ai pensé à toi dès que j'ai entendu aux
info le nom de Salvador de B. Je suis heureuse que tu aies pu
regagner la mer et sa sérénité sans autre
problème.
J'espère que le chaos ne va pas gagner Rio, mais c'est
improbable. Economise ton diesel et tes boîtes de conserves,
peut-être devras-tu virer plein Est avant d'avoir pu profiter
du port !
Bon vent !
Martine
Salut Alexis,
A Salvador de Bahia, la police est en grève et selon
les autorités le désordre nécessite de
faire descendre l'armée dans les rues. File au large
mon ami, les barbelés et les fusils mitrailleurs rouillent
vite au vent salé.
Amitiés et bon vent.
Thierry
Salut les poussins,
Voyage super évidemment aussi et surtout parce qu'on
s'est vraiment bien entendus! Pas d'engueulades, pas de grandes
pleurs, pas de chichi, pas de viol... Équipe du tonnerre
quoi. Merci Alexis de nous avoir reçus avec tant de convivialité
a bord de Merena et de ne pas nous avoir jugé de gros
pervers polymorphes, que nous sommes. Question vidéo,
big problem!! Trop bien monte et trop chouette la vidéo
que tu as postée. Peux pas faire mieux, super souvenir.
Juste peut-être une version longue sur un mode tragico-comique,
genre "où est donc passée la transat compagnie"
ou "retour au Pot au Noir"...
Gros bisous à tous, à ceux qui naviguent, et aux
autres!
Pascal
Cher Ami,
Merci pour la gentillesse de me faire parvenir les récits
de votre aventure, qui ici, me permet de temps en temps d'arrêter
de travailler et de rêver. Je reste donc dans l'attente
de poursuivre mon rêve grâce à vous.
Comme on dit, à bientôt et bon vent,
Amicalement,
Michel
sur le thème "y en a qui ont de la chance" (suite) voir
4eme video… pas mal le montage (! ) quand on voit les
kilo-mètres d'images revenues avec ces voyageurs. Miracle
de l'aventure partagée, tout y est (ou presque) ;ce qui
est formidable, Alexis ,quand on découvre les vidéos
(ou les photos), c'est qu'on avait DEJA TOUT dans les yeux et
dans la tête grâce à tes missives, TOUT comme
tu nous l'avais livré! Oui, tout y était :couleurs,
odeurs, goûts, voix intérieures, aventure, caresses
du vent, des vagues,des embruns, réflexions, rencontres...
"j'aime "qu'il disent sur face….... non, "j'adore" serait
plus approprié. et la suite? tu racontes, dis?
Karin
Ce que j'aime en te lisant c'est que nulle part ailleurs qu'en
mer les hommes regardent l'humanité avec un regard lucide
et vrai. Notre petitesse face à la force de la mer nous
permet de percevoir l'invisible. C'est une des expressions de
notre instinct de survie. Je partage de loin et sur terre ces
sentiments qui te submergent. Peut-être peut-on se poser
la question de savoir pourquoi on dit d'un homme: "il est SUR
terre ou A terre" mais quand il s'agit de la mer: "il est EN
mer". :):)
Salut marin et bon vent.
Antoine
Aaaaaah! Le luxe des 27 degrés! Ici, on pèle...on
avait pourtant acheté Toulouse avec de grosses chaleurs
dans le contrat. Mais non: la
goutte au nez, les orteils gelés, toute empaquetée
dans une doudoune
trop serrée a cause des deux polar et de mon petit damar,
j'attends
dans un Zafira trop froid, que Rose sorte du Collège.
J'ose pas allumer le moteur pour chauffer, c'est mauvais pour
la planète. Capitaine Kirk, téléporte-moi
sur le Merena! Carnaval ou pas, m'en fiche. Je veux avoir trop
chaud!!! Au moins, ce soir, j'aurai une belle flambé
e dans mon salon!
Jessica
Cher Alexis,
Je viens de voir les quelques images de votre croisière
de luxe transatlantique et quelques réflexions me viennent
à l'esprit. Chapeau de Sophia Loren et teeshirt de Brigitte
Bardot, équipe médicale à bord, bref rien
que du beau monde!
Bien sur vous avez du vous taper le pote au noir avant les brésiliennes
mais je vous envie quand même, c'est plus agréable
que les élucubrations
de notre Elio et la grisaille ambiante.
Bravo àvous tous, vous n'ignorez pas combien j'avais
envie de partager
ces moments avec vous ce sera je l'espère lors des prochaines
courses ou encore sur le nouveau "bi-quille".
P.S. As tu les coordonnées de la dame sur la plage?
P.P.S. L'objet du mail est encore "épilogue"
Vincent à terre!
Ici nous vivons des températures polaires, tes récits
chargés de
soleil nous font du bien. Ici l'espace vital c'est dans les
embouteillages qu'on tente de le trouver ...Vive le grand large
!!!!
Bon vent
Les ex Tuvaou
Bonjour Alexis, a toi ainsi qu'à cette équipe
qui t'inspire de si beaux commentaires.
Un autre e-mail, pareil à tant d'autres pour te remercier.
Cette aventure que tu vis avec tes équipiers, tu viens
la partager avec nous, terriens que nous sommes, emmitouflés
et protégés dans notre Europe hivernale. Tu nous
amène des commentaires et des sensations du bout du monde
qui nous font rêver et avec un petit effort, nous sentons
presque les embruns et le vent du large.
Merci donc, car depuis ton départ de Belgique sur le
Merena, je ne pense pas avoir manqué de lire un seul
de tes messages. Pour l'anecdote, je peux même dire que
j'ai eu plaisir à lire un de tes messages alors que je
me trouvais dans une réunion des plus sérieuses!!!
Quelques secondes de voyage... J'en ai encore plus profité!!
Alors bien sûr,... au plaisir de te lire!!
Bon vent!
Luc
Bravo, Alexis ! Tu as vraiment l'air d'avoir "eu bon" (comme
on dit en Belgique ).
Comme je te l'ai dit par sms, j'aurais rêvé être
Mireille. ...
Et maintenant, je rêverais de faire en mars Rio - Cape
Town ( pour rappel : où vit mon frère Eric et
sa famille).
Arriver à Cape Town par la mer, c'est encore autre chose
qu'arriver par avion, même si c'est déjà
très beau , avec la fameuse Table Mountain qui donne
à la ville un skyline unique.
Mais voilà, tout un mois de congé, autant remettre
définitivement ma toge au clou ! (et encore, c'est trop
tard !!)
Alors, je garde ça pour (un peu) + tard. Et je continuerai
à te suivre par mail, comme un rêve dans la journée.
Martine
Vous ne pouvez imaginer comme je vous admire pour ce que vous
avez fait. Bravo n'est sans doute pas assez fort. Je vous admire
et vous envie aussi. Toujours ce pincement au coeur, à
la réception du mail d'Alexis, mail pourtant guetté,
espéré, dégusté… Et moi, aurais-je
pu le faire? Avec un tel équipage? Je pense que oui.
Partie remise, j'en suis certain.
J'essaie d'imaginer les grains, la pétole, les quart
de nuit, le sourire permanent de Mireille, Alexis "toujours
prêt" et "ça va le faire", présence rassurante,
drôlerie du docteur. Pas un jour où je n'ai pensé
à vous…
Chapeau bas. Je dis "Monsieur". et "Madame".
A plusse,
Dominique
Bravo pour ces petits billets, c'est beaucoup d'oxygène
pour nous à Bruxelles...continue à nous faire
rêver et bon vent.
Alain
Merci pour le rêve et bon vent.
Trés fidèle souvenir,
Francis
Cher Alexis,
Mille mercis de ce dernier message en forme d'épilogue
de cette belle
traversée.
Le marin que je suis donne 10 sur 10 au skipper pour la bonne
gestion
apparente de ton équipage de choc.
La prof de français ( rhéto ) qui partage
mes jours te donne la grande
distinction avec palmes pour la richesse
de ton texte, la belle mise en forme de tes idées, et
l'ortaugraf parfaite.
Abusez quand même pas trop de la Caipérhina ( c'est
phonétique et sans doute
pas juste, mais je suis sûr que tu
sais de quoi je parle )
@ciaoo
Vincent
Bonjour au capitaine Alexis et l'équipage ,
D abord je vous félicite pour l'aventure pas du tout
repos ,mais que des
sensations ,
et que vous nous transmettez dans les différents récits
.
C'est une chance de te connaître et de pouvoir participer
d'une manière
pacif , il est vrais
mais intensément dans la lecture de ce bout de voyage
. Bonne continuation .
Mario et Françoise .
BRAVO au Merena, quel bonheur de lire cette aventure !
bonne caipirinhas ! y a danzar !
Philippe
Chaud au coeur de te lire.
Walter
Génial !
Sincères félicitations à tout l'équipage
et merci à Alexis de nous avoir fait partager votre traversée
avec cette plume alerte et poétique qui est bien agréable
à lire.
J'espère que vous avez pris plein de photos, en particuliers
(je cite) "les yeux noirs de ces fameuses brésiliennes
aux courbes aussi admirables que généreuses" de
l'île Fernando de Noronha... ;-)
A+,
Daniel
J'ai eu beaucoup de plaisir et d'émotions à vous
suivre pendant cette
traversée. Bravo aux marins et au scribe!
Marc-Antoine
Superbe!
on aimerait y être, foutu vie de chien terrien !
Antoine
Tes billets sont un régal! Vos aventures viennent ensoleiller
des journées par ailleurs grisounettes et fraîches
- le soleil a enfin fait une apparition aujourd'hui mais il
aura fallu le temps... Pour vous, profitez, profitez, profitez,
je me réjouis de continuer à te lire et à
rêver!
Gauthier
Djoss que tu écris bien. Je suis ravi pour vous. Moi
ce fut Cuba sur un Swan 57, plus exactement le port de la Havane
pendant une semaine sur un bateau inbougeable pour cause d'avaries.
C'est les jineteras qui en ont un peu profité.
Attention la Samba peut provoquer des lancements entre les vertèbres
L4/L5
Tanguy
Tu rêves Alexis ?
Vite reveille-toi, le Carnaval t'attend !
Marie-Cécile
Ta plume extraordinaire est un souffle de bonheur. tes descriptions
poétiques et pus réelles que jamais,me transportent
au large et me font rêver. keep on going!
Delphine
Salut Alexis, et puis tous les autres,
Je ne te l'ai pas encore dit mais franchement un tout grand
merci et bravo
pour tes envois réguliers !
Très belle plume, belles réflexions sur le monde
et du rêve à l'infini.
Merci et bon vent.
Luc
Tu
as vraiment choisi un métier merveilleux et qui te correspond
bien.
Chaque petit mail est un petit rêve en soi.
Merci Alexis pour ces moments d'évasion.
Marie-Françoise
Salut Alexis, et puis tous les autres,
Je ne te l'ai pas encore dit mais franchement un tout grand
merci et bravo pour tes envois réguliers !
Très belle plume, belles réflexions sur le monde
et du rêve à l'infini.
Merci et bon vent.
Luc
Une Brésilienne s’étire au soleil
Et ouvre un œil vermeil
Sur la mer qui roule
Des pelles de sel
Au sable sensuel...
Une Brésilienne,
Là-bas, s’éveille
Sous le bleu du ciel
qui couvre son bel appareil
D’un regard providentiel
Faites de belles photos aussi !
Corine
Quelle merveille de vous lire !
Bon vu d'ici, ça a l'air trop facile :-)) un peu de piment,
que diable!
Je vous embrase tous,
Marie-Cécile
Alexis,
J'espère que tu n'as pas oublié d'embarquer "Mademoiselle
aime le
Blues" de P.Kaes.
Rien de tel pour les journées de pétole.
Bat
JPP
Bonjour Alexis,
Merci pour ces mails journalier. Ceux ci sont revigorant comme
l'air
doux d'une fenêtre que l'on ouvre au premiers jours de
printemps après
un hiver rude et qui sent bon la liberté.
Bonne continuation,
Fred
Salut la bande à Alexis et merci de nous arroser de ces
magiques
phrases qui nous font ressentir l’étroitesse de
nos bureaux:))) et du
reste!!!
Vous souhaite de superbes glisses sous le soleil, exocets, baleines,
carpaccio de thon, sirènes , bref le kit du bonheur.
A tout bientôt
Pascal sous la pluie, si cela vous intéresse:((((
Merci pour ces messages qui nous transmettent un bon bol d'air
et plus
encore une grande sérénité.
De longues siestes : on croit rêver.....
Martine
c'était donc un grain de beauté...
Pierre-André
Salut Alexis et à tout l'équipage,
si cela vous fait de recevoir les messages qui vont sont envoyés
par le
truchement de Sylvie, sachez que suis à fond dans vos
récits. Première tâche du matin après
l'ouverture du mail, c'est de jeter les spams et surtout ouvrir
merena around the world
c'est ma priorité - tant j'éprouve du plaisir
à lire vos aventures
bon vent...et à très bientôt
Serge
Quel plaisir de partager le grand large et son côté
"santé". Ici le vent
souffle en rafales. Champagne et vin coulent à flots
dans les chaumières pour fêter l'annee nouvelle
! une petite croisière serait nécessaire !
Coucou à Sylvie qui s'occupe de la météo
depuis la terre ferme j'imagine.
Bises. Yolande
Cher Alexis,
Voilà ce rayon de soleil qui s'affiche sur mon écran:
la fenêtre s'ouvre sur un océan de souvenirs, d'impressions,
d'odeurs et de sensations. Ma chaise de bureau roule doucement...et
mon bureau sent la mer. Je mets mes pensées sous spi...
Quelques petits réglages grossiers ... Et hop !
Voilà comment un fonctionnaire prend le large. Pas difficile
à faire ! Mais évidemment ça n'a rien à
voir avec la réalité... Dommage ! Car à
chaque réveil, je me casse la figure sur le mur d'en
face!
Bien à vous tous,
Armel
Bonjour Alexis,
C’est toujours avec plaisir de lire les nouvelles de votre
traversée.
Que de rêves vous nous faites vivre. Je marque chaque
position sur
Google Earth ce qui me permet de suivre votre progression depuis
Nieuwpoort.
Tout les matins, dans le métro, pour me rendre au boulot
je pense à
vous et qu’est-ce je j’aimerais être avec
vous. Enfin … ce sera pour
une prochaine fois de participer à une petite étape.
Vous n’entendez pas déjà le son des sambas
? Ce n’est plus très loin. Bon vent,
Jean-François
WIKIPEDIA ; Un « pot au noir » désignait
au XIXe siècle une situation peu claire et dangereuse
! Les amis.....baignez vous dans le bassin " bébé
nageur " demain, svp, et jouez avec les grenouilles qui
crachent une
serpentine d'eau, tout en douceur :)
Pluie pluie pluie ici, sans ZCIT, comme d'hab, entre un "hommage
" à Duke
Ellington au Flagey, et le nouveau "Old Ideas " de
Leonard Cohen, simplement
magic à dire de Thierry Coijon. 77 ans et encore sur
la sellette...!
Bisous Marzia
Merde Alors!
Lire tous les jours ce récit d'aventures de Jules Verne
me faisait déjà franchement rêver. Mais
alors si en plus tu ajoutes pour le terrien abruti de travail,
de pollution et de tirage de gueule quotidien du monde entier,
qui n'a pour seul horizon quotidien depuis 16 ans que les arcades
du Cinquantenaire, un adagio de Mahler sous la voûte étoilée,
ça me tue tout simplement.
Bonne route et ... à demain! D'ici là je me serai
également refait l'adagio de Gustave devant mon petit
feu de bois, en attendant le prochain épisode!
Jehan
On connaît l'histoire!!!
Dear Alexis and dear Sylvie,
I always read your reports with a lot of interest and I always
would like to be on board with you.
Besame, besame mucho ....
m
Je vous envoie un petit parfum d'hiver bien gelé mais
ensoleillé !
Espérons que le soleil et la lumière vous accompagne
très vite à nouveau... Courage pour les rafales
et les pluies !
Bisous à vous tous et un spécial à Mireille
;-)
Sofie
Merci pour ces messages qui nous tiennent en haleine. C’est
presque du direct! Encore un qui a raté sa vocation d'écrivain!
On a un peu l’impression d’être avec vous
! Je suis un relativement bon plongeur, mais je me suis toujours
demandé quelle impression cela devait faire de nager
en sachant qu'on a 3000 mètres de flotte en dessous des
pieds.brrrr…. J’avais déjà la trouille
lorsque je voyais le sol disparaître sous mes pieds en
traversant le lagon de Tahiti, faut pas demander avec 3000M
de fond. Je ne connais rien de plus beau dans la vie que d’avoir
la sensation de se dépasser soi-même.
Allez, bon vent pour la suite comme dirait Georges !
Pierre le Tahitien
Pas d'exocet sur mon clavier ce matin
mais continuez ces petits messages du large, j'adore !
François-Xavier
Bonjour à vous,
C'est avec grand plaisir que nous suivons votre traversée.
Vive l'internet et toute l'évolution technologique qui
nous éloignent et nous rapprochent à la fois.
Le coup de l'exocet doit être un signe de bienvenue de
l'Atlantique....Freddy en avait trouvé un dans son sac
de couchage lorsque nous avons traversé en 2000, je vous
passe l'odeur des chaussettes du capitaine au réveil!
On vous embrasse bien et on entend déjà les murmures....Brazil,
lalalalala, lalalala carioca, lalalala!
Savourez-bien tout ce bonheur. On vous envoie nos meilleures
pensées des Saintes et de la Guadeloupe.
On vous embrasse et rendez-vous au prochain billet.
Freddy et Daisy
Alexis
Même si pas dans la grisaille de Bruxelles et sous le
soleil de Provence, tes billets me font rêver quotidiennement.
Au fond, si c'était cela votre mission, vivre nos rêves
en mer pour nous donner du courage au quotidien à terre.
Bonne continuation et merci pour ces petites bulles quotidiennes
Prenez soin de vous,
Nicolas
Mercredi 18 janvier - 50°48'34" N, 4°21'27"
E
Nuit calme, Claudin a un peu toussé, mais tout est rentré
dans l'ordre vers
5h du matin. Réveil à 7h pour la gym à
7h30. Petit déjeuner riz bouilli pour
Claudeke, tartines grillées et gelée de coings
pour moi.
Le temps est maussade, après deux belles journées
lundi et mardi, nous
entrons dans le Pot au belge, ciel bas, bruine perçante,
léger vent de
nord-ouest.
Entre l'heure de midi, mimine et bibi qu'on a été
voir le bébé tout neuf de la filleule à
mimine, séquence émotion.
Demain, je pense vivre à 320km/h, sans vent et sans fatigue,
dans un habitacle confiné mais confortable, les fenêtres
ne s'ouvrent pas, ce qui limite le risque d'intrusion d'exocet...
Si je parviens jusqu'au but de mon voyage, je vous préviens.
Mais là, présentement, je dois me remettre au
boulot. Chienne de vie.
Merci pour vos embruns...
Pendant que vous vous prélassez au soleil, voici nos
vœux, histoire de vous rappeler ce que d'autres endurent...
A bientôt petit moussaillon.
Olivier
Je suis jaloux pour la piscine, Alexis!
Bonne route (mais peut-être dit-on cela autrement sur
la mer)
Michel
Salut Alexis,
Merci de ces fréquentes nouvelles qui nous font rêver.
On a l impression d'être un peu avec vous.
Que de moments forts, que de spectacles inoubliables pour vous
tous. Trop chouette mais quelle frustration pour nous de devoir
lamentablement rester à terre, au boulot de surcroit.
GGGRRRRRRR
Enfin la vie n est pas finie et je compte bien tôt ou
tard être des vôtres amitiés
Olivier
p.s. j attends avec impatience ton prochain message
Que c' est amusant de te lire. Tu as quelque fois des mots trop
techniques pour moi, mais tu écris bien, tu aprécies
toujours les bons
repas et la musique;
affectueusement à toi,
tte Marguerite
Oh, la houle sans vent, si loin ? En tout cas, tu es bon écrivain,
merci de ces messages qui font rêver.
Amitiés,
Gérald
Bonjour,
Je lis tous les jours votre journal. Je trouve magnifique cet
enregistrement du quotidien. J'ai envie quelquefois d'être
avec vous, je l'avoue, tout néophyte, inexpérimenté
que je sois. Au large,
Michel
Cher Alexis,
Juste pour te dire combien je prends de plaisir à lire
tes récits qui nous font voyager. Continue, please. Bon
vent, j'espère!
Amitiés
Roland
j'adorrrrrrrrrrreeeeeeeeeeeeee !!!!
Françoise
Bravo Alexis pour ce beau journal de bord je rentre juste de
Maurice en faineant, je vous envie pour votre belle aventure,
profitez en bien et j'espère sur ton merena un jour!
Maxime
N -JOY!!
Alexandre
Bonjour à tous,
Il y a des veinards pendant que je me caille à bxl. Super
de suivre au jour le jour. Tu me diras quand vous apercevrez
une belle bresilienne, Amities,
Dominique
Chère Sylvie, cher Alexis,
Merci pour vos bons voeux et vos messages qui nous font rêver
! Nous vous souhaitons une merveilleuse année à
vous et aux veinards qui vous accompagnent durant ce beau voyage!
Bon vent !
Catherine et Jérôme
C'est beau! Bon vent les amis, bizz
JC
WOW !
Ca a l'air super ! On a lu avec la larme à l'œil
tes poésies marines!
Have fun, brother!
Tex
Bonjour Alexis,
Quel beau carnet de bord, quelle poésie! Les circonstances
sont en effet propices à la méditation existentielle...
Pendent ce temps, le nez sur le guidon, je travaille encore
et toujours et on se les gèle à Bruxelles.
Amitiées.
Jean-François
Ca chauffe sous les chapeaux :)!
Walt
En tout cas avec mon zoom je vois ta prostate de loin...J'espère
en tout cas faire cette traversée un jour. Quel bonheur
de vous suivre ainsi virtuellement. Bon vent.
Marc
Salut Alexis,
Je ne sais pas si tu reçois les messages de là
où tu es, en tout cas moi je lit les tiens avec beaucoup
de plaisir ce matin dans ma bagnole encore gelée par
les moins 2 degrés qui givre Bruxelles. Je vous imagine
pas mal dans cet autre monde. C'est top, merci et encore et
à te lire...
Nicolas
Alexis,
Merci de me tenir informé de ton périple, ca me
donne encore plus
envie de faire la traversée depuis le Cap Vert. Je dois
t'avouer que
c'est un peu dure de te lire au bureau !
A+
Christian
Chers Alexis et Sylvie
Je découvre votre mail en rentrant de la pêche.
Et je fais un voyage de 20 ans en arrière. Merveilleuse
escale en effet à Santa Antao : sono sur groupe électrogène,
fête villageoise et Alexis faisant la classe aux enfants
du village.
J'aurais bien refait un bout de route avec vous car la nostalgie
il n'y a rien de tel. Malheureusement l'état de mes poumons
d'ancien fumeur me prive désormais de ce genre d'exercice.
Bon vent à vous et meilleurs voeux pour 2012.
JPP
Formidable carte postale! Ici c'est hall d'aéroport,
autre départ, voyage plus rapide certes, mais pour aller
... nulle part. Vous, au moins, vous suivez la bonne route,
celle de vos rêves, qui sont aussi les nôtres...
Dominique
Bonjour Alexis,
Tu nous fais rêver et regretter de ne pas nous être
décidés à sauter à bord lorsque
tu l'as proposé. Peut-être devrions nous cesser
de nous cacher derrière toutes les bonnes raisons qui
nous en empêchent ?
La croisière avec toi en 2004 reste pour nous un souvenir
impérissable, malgré la promiscuité avec
certains passagers qui nous considéraient comme des papy
et mamy. On a 7 ans de plus et cela nous fait un peu hésiter...
Pourrait-on un jour se rencontrer quand tu es à Bxl ?
Nous pourrions parler de souvenirs et de projets.
Amicalement,
Jean-Luc
Salut Alexis,
oui, c'est magnifique ces notes au jour le jour. Qu'est-ce que
la cachupa? Faites bonne route, de tout coeur. Y a-t-il encore
des oiseaux?
Amicalement,
Michel
Toutes nos pensées sont avec toi. Un peu par pitié
pour .... nous-mêmes. Pauvres de nous qui allons te suivre...
Deux semaines, voilà ce qui nous sépare du départ.
Pourquoi tant de gris? Patrice m'avait pourtant dressé
un tableau enchanteur de la traversée. Cependant, le
Père Noël n'existant pas (si?), je m'étais
préparée à la réalité : pourquoi
serait-ce différent ailleurs? Mon réconfort est
de savoir que nos deux petits resteront en famille avant de
nous rejoindre en face. Il n'y a plus qu'à....
Pat et Véro
Ouah !!!
On s'y sent !!! La description est "prenante" presqu'
"émouvante" !... C'est normal : vous êtes
en mer ! et en "pleine"...mer.... Ici, dimanche tranquille,
ciel bleu, pas un nuage de la journée, froid sec, et
à l'heure où je vous écris, 17.30h, le
ciel est des plus lumineux dans les bleus-rouges violets-roses-orangés
et tout cela dans des "aquarelles" qui se confondent...
Vous voyez cela à l'infini sur votre Océan magique.
Nous voyons cela avec les arbres à l'horizon de notre
campagne. C'est beau.... Votre atout : vous le voyez tout le
temps de votre petit espace où l'horizon fait 360°
! Nôtre atout : il faut "prendre le temps de "voir",
lever son regard de son ordi ou lave-vaisselle que l'on vide
après un "chouette" remue-ménage de
petits-enfants qui ont débarqués 24 heures...
"Merci" de votre partage. Grâce à vous
nous voyageons dans notre tête : ce n'est pas la même
chose mais en ce qui me concerne, avec mon imagination : "j'adore"
et MERCI : je voyage vraiment un peu avec vous à chaque
fois que je vous lis...
BIG BIZZZZZZZ et BON VENT ( pas trop mais comme vous l'aimez
! )
Evelyne et Pierre
Bonjour Alexis et bonjour à tout l'équipage, C'est
bon de recevoir de vos nouvelles! Merci d'envoyer ces récits
de navigation mêlés de quelques propos philosophiques!
C'est toujours un plaisir de te lire Alexis! C'est chaque fois
le point de départ de rêveries d'aventures nautiques
d'autant que je consulte régulièrement le site
sailaway! Continuer à nous faire rêver, nous les
mousses restés sur la terre ferme qui continuent inlassablement
à pratiquer le métro/boulot/dodo! Bon vent,
Jacques
Le poulet au citron a donc pris un ris ! sacré Alexis,
tu es un vrai poète et un philosophe bien entouré
!!"
Benoit
Merci à tous l'équipage pour ces nouvelles tantôt
techniques, tantôt philosophiques... Bon vent !
Martine
Week end quasi tout le temps ensoleillé à Bxl
....pas de vagues si celles de nos âmes. Vous avez laissé
derrière vous, même si temporairement, le voyage
politique de votre chère Belgique où la rêverie
du jour c'est la citation d'Elio Di Rupo : "Il faut dire
la vérité aux gens, l'heure est grave, des efforts
sont nécessaire on s'en sortira! Bises
Marzia
Si j'avais le temps, je vous plaindrais..
Ingrid
Merci Alexis, ça fait rêver un peu !
J'ai de beaux souvenirs du Cap Vert également, à
Saint-Vincent, nous logions chez Maria, une amie de Cesaria
Evora, qui avait un bar à l'époque, je te parle
d'il y a 17 ans... Sur les murs de son café, il y avait
des signatures et des graffitis des voileux et des gens qui
passaient par là. Il y avait des nappes en satin et du
pop corn au curry.
Maria était portugaise et avait une fille très
jolie qui passait son temps avec les beaux gars du coin. Elle
parlait de repartir au Portugal pour lui donner une meilleure
éducation. Il y a d'ailleurs une chanson sur Maria dans
un des derniers albums de Cesaria Evora. Et puis plein d'autres
histoires...
Sodade... , et bon vent quand même...
Corine
Tous nos meilleurs vœux à toute la famille de nous
5.
Bonne navigation
Valérie & Louis
Bonne année a Merena ses marins et a toute ta famille.
bises Lionel et Amélie
Salut salut,
j'adooooooore vous lire !
Bon, et les poissons volants, il n'y en a pas de trop ?
On est un peu, enfin très, jaloux de votre vitesse saperlipopette.
Mais quel bonheur d'avancer si vite. On continue à rêver
avec vous, c'est parfait.
Au plaisir de découvrir les prochains articles,
Bon vent
Bons plaisirs
Fabienne et Denis
Salut
Alexis,
Tu devrais venir te changer les idées sur le lac de l'Eau
d'heure. Aujourd'hui il y avait grand vent, 12.2cm de creux, on
surfait à 10 nds en dériveur, trempés et même
pas salés! Et puis tout près les forêts ardennaises,
le feu de bois du campement, le cri des chouettes la nuit...Ca a
son charme, tu sais? Allez, laisse passer les vagues, prends un
petit Ryanair rien que deux jours, on t'attend!
Bises,
Jean-Ba
Quel
rêve.
Alexis, Sylvie, et biensûr vous autres, heureux marins à
bord du Merena, merci pour ce palpitant fil conducteur que vous
laissez se débobinner dans votre sillage! Quel beau travail
d'équipe, quelle belle aventure, quel bonheur de lire le
merena-news...
On en veut encore. Et avec plus de photos, Alexis car même
si l'écrit laisse plus de place à l'imaginaire, l'océan
se montrera différent sous chaque oeuil. Bon, et aussi parceque
tu fais de trèèès belles photos, of course.
Bon vent, Jess.
C'est
un bonheur de te suivre à la trace au travers de ton journal
de bord. Ca nous rappelle à nous aussi notre départ
de la Méditerranée où l'on se lançait
dans l'Atlantique à la découverte des Canaries, du
Sénégal, du Cap Vert, des Caraibes.....les yeux et
les oreilles grand ouvert, le monde nous appartenait!
Aujourd'hui, c'est à toi que le monde appartient, très
chouette aventure que tu commences-là. On y est pas mais
on pense bien à toi.
A bientôt, on vous suit pas à pas. (non, plutôt
bord à bord)
S/Y Gulliver
Freddy et Daisy
Salut à tous,
Quel plaisir de vous lire, ça fait chaud au coeur... en fermant
les yeux on s'y croirait presque! Bon vent,
Marie-Cécile
On est très gâtés de pouvoir te lire et te suivre
de si près. On sent presque les embruns dans la figure. On
est impressionnés et puis, tu écris si bien! Vous
devez tout voir de très haut... ou de très loin, quelle
belle liberté !
Bon vent !
Marie-Christine
Bonjour Equipage et Goncourt des Mers et Océans, toi Alexis
qui nous donnes à déguster des petits moments de proses
tels des surfs du verbes et des récits de mers...
Bonheur toujours aussi intense que de te lire, de vous lire.
Tu as raison, les mots entraînent des images qui se gravent
dans l'imaginaire et qui sont rarement appelées à
être développées sur papier glacé. Tes
mots sont donc cette évocation de l'envie de vous imaginer
tantôt en gros ciré, toilé, emmitoufflé
et juste acceptant le gros grain, tantôt en mode T-Shirt et
"cool Raoul", presque sifflotant l'apéro du bord
à ne pas tirer.
Souvent je vois une grande carte dite du monde en mode plan pas
sphérique... et j'imagine comme sur l'échiquier à
la conquête des mers et océans, un petit Merena en
miniature (cela doit être très petit, un petit en miniature),
qui avance au gré des miles avalés, englouttis...
presque heure par heure de voir que vous avez franchi tel Cap, telle
latitude, telle hauteur de pays...
La destination finale approche... Madame Météo depuis
le QG Lanfray fait des merveilles d'indications et de prévisions...
Trullemans, Picard et sa bande, c'est de la gnognotte à côté
des tracés mété de Dame Sylvie... ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh
chapeau bas et clap clap. Après cela vous allez poser les
montures, astiquer Merena pour sa traversée océanique,
retour à Bruxelles-Plage. Un mini break prévu, retrouvailles
familles et amis, et puis re-petit-déj, croissant et autres
douceurs matinales que vous nous avez grâcieusement offerts
mais en mode Canaries, cette fois... mais c'est quand encore la
date afin que je réserve le petit-déj de ce jour en
votre compagnie ???
Pour ma toute petite part, j'ai été "voiloté"
du côté du Verse Meer, pendant 2 jours. Un jour où
j'ai enfin compris ce que cela veut dire "pétole de
vent"... genre de mer ou pseudo-mer en mode toile cirée,
luisante et on entendait même petter les poissons... une journée
où l'allure semblait aussi nulle que le zéro noeud
!!! Tout était en mode "pendouille", fagnon, drapeau,
boute,... rien de chez rien. Puis une nuit et le lendemain du gentil
"force 4 / 5". On aime, on prend et par un vent nord-est
des allures entre "plein et grand largue" avec une majorité
de "travers"... et donc 5 ou 6 changements de bord sur
une journée... du rêve quoi. Des petites sensations
de surfs sur vague donnant l'impression de tout d'un coup accélérer
le temps d'une ivresse de voile.
Merci de vos mots, merci de tes mots... on sera ravi de coller des
images sur les mots et de voir si les légendes des photos
seront aussi bucoliques que les mots sans les photos.
Take care... et à vous lire ou vous entendre tout bientôt.
Le mousaillon François
AAHH vous voilà presque en maillot et vous atteignez des
vitesse que je ne connais pas.
Merci à tout l'équipage et à toi Alexis pour
ton journal!
Vivement demain d' avoir des nouvelles !
bons vents les amis !
Damien
C’est un plaisir de lire la progression d’alexis ….Je
voyage en pensée..
Bise
T
Waaouww....merci de nous faire vivre cela par écrit....bon
vent.
Amicalement
Axel
Cher Alexis et sa bande de bateau ivre
Quelle belle aventure. Quels beaux textes. Merci de nous tenir ainsi
au courant des vents, marées et troisièmes mi-temps.
Mais ...
ET LES PHOTOS ELLES SONT OU ?
Nadine et Michel
qui vous embrassons
C'est effectivement dans "le port de l'angoisse" et Boogie
dit cela à Lauren Bacall pas à Ingrid Bergman.
En tous cas bravo et bon vent.
Amitiés
Thierry
Bravo les gars.
Take care of you all.
Amitiés,
Gérald
Hello Equipage en fauteuil-club-hésitant-entre-Alentejo-et-Douro
Hello Dame Météo de Merena...
Bon je lis que "par Toutatis, le ciel vous tombe sur la tête"...
"Patience et longueur du temps font plus que force et que rage"
a déclaré un "marin" des mots et des poésies
!!!
J'aime vous lire et j'apprécie ces récits nautiques
en mode Merena. Parfois j'ai même envie de sauter dans un
avion et de venir par exemple partager un Douro ou un Alentejo...
Merci de ces mots et émotions.
A vous lire et bonne chance dans vos routes et caps !!!
A+++
Santé
François
Si ça peut vous rassurer, le centre météo de
la rue du Portugal affiche un petit rayon de soleil prometteur.
Thierry
C'est génial d'avoir des tes nouvelles et d'avoir le plaisir
de te suivre. c'est un moment d'évasion que je partage avec
toi. bon vent!
Delphine
Faudrait savoir, un coup y a trop d'vent, un coup y d'vient faiblard
et c'est pas bien non plus, ces marins sont impossibles !
Je n'ai pas souvenir qu'Ulysse se soit plaint de la sorte.... Les
héros ne sont plus ce qu'ils étaient.
Heureusement, j'ai retenu qu'il y avait de la trinquette, ça
c'est chouette pour vous !
Merci pour tes récits et impressions, même si l'on
ne comprend pas tous les mots, ce n'est pas grave, notre imagination
peut ainsi se déchaîner....
A la prochaine petit, et arrête de chouiner, moi aussi j'ai
froid sur mon scooter, même que, parfois, je le prends sous
la pluie, dingue non ?!!!
Olivier.
Bonjour les petits….
Ca a l’air passionnant cette aventure et surtout le surf des
vagues a 20 kn de vitesse. C’est la folie. Jejejeje
Je vous souhaite un bon courage pour la traversée et votre
prochaine escale est a Recife Lanzarote ???
Si jamais vous avez besoin de quelque chose je suis sur la cote
de Galice Espagne mais je me suppose que a cette heure la vous êtes
déjà passés.
UN GRAND BONJOUR A TOUT LE MONDE.
ET BON COURAGE !!!!!!!!!!
Francisco
Merci pour ces Emails passionnants
J'adore et je suivrai jusqu'au bout avec beaucoup d'intéret.
Belle écriture en plus!
Un vrai feuilleton!
Bon voyage, c'est trop cool, on vous envie à fond!
Désolé de ne suis pas avoir été voir
votre départ, mais ça m'aurait fait trop mal au coeur.
Pierre
Sisi,
je crois qu'éffectivement les dauphins avaient quelque chose
à vous dire...et comme vous ne compreniez pas ils vous ont
indiqué la bonne route à suivre!!!!!
En tous cas, je vais attendre avec impatience les nouvelles de "Merena"
et de son équipage, et je vous souhaite d'ors et déjà
BON VENT.
Sophie
Géniales
ces news hebdomadaires.
Fantastiques ces vidéos. Les bourgeois terriens en veulent
encore.
Merci. Amitié,
Jehan
Quels
veinards ! Vous êtes bénis des dieux ! C'est un beau
cadeau de la vie eu égard aux difficultés de navigation
rencontrées jusque là(aléas de la météo
peu clémente avec vous) . Le message est clair: amis de la
mer, quelqu'un veille sur vous !!
Le passage du Golfe de Gascogne risque d'être une dure épreuve
alors dans les moments difficiles repensez à cette belle
rencontre ! Elle vous donnera sans aucun doute la force de vous
surpasser . Bonne continuation ! Mireille
Incroyable
votre rencontre, mais tu ne nous dis pas si tu as finalement suivi
les injonctions de tes amis…
C’est très sympa de vous suivre, cela permet d’un
peu naviguer depuis le bureau ! Bon vent !
Olivier
Trop
chouette, p-ê que c'était des dauphins vicieux qui
voulaient que vous échouiez pour bien rigoler, et peut-être
vous sauver après et avoir le beau rôle.
Personnellement je suis excessivement fan de l'album "five
leaves left" de Nick Drake.
Bonne mer,
Pi.
C'est
super avec tes coordonnée..nous pouvons te suivre sur Google
Map
bon vent
Yves
Ce
fut un moment très émouvant , ce dimanche et un moment
d'hésitation sur My First ...
On les suit ?!?!
Mais la raison ou le bon sens nous a fait virer de bord vers Oostende.
(rien que d' écrire cette ligne je déprime)
Quel Bonheur de lire ton journal, Alexis! Je voyage un peu....
Bonne chance avec cette météo de début d'aventure
qui n'est pas très clémente.
Bonjour à tout l'équipage
Damien
Bonjour
les meilleurs marins du monde tant sur terre que sur mer !!!
Merci encore de l'ambiance pontée pour les départs
de Sahona et de Merena... qu'elles sont belles, ces fifilles de
la mer !!!! J'aime leur look et surtout leur envie de grimper les
vagues et de défier ces caps planétaires.
Voilà un petit journal de bord qui commence avec bonheur
en mode "tranquille" (avec l'accent de là-bas,
siouplè!!). Bonjour les amis anglais... pub and Co vous ont
donc permis de recharger les batteries et surtout d'affiner les
voilures et autres petites bricoles pour rendre ce défi de
traversée encore plus performant et sécurisé.
...
Voilà voilou les Bretons... Cap d'Europe, cette pointe-là...
Longer cette douce et belle France par sa côte... un "voyage
par mer" qui donne du relief à la version terre.
...
Merci de ces petites nouvelles de la forme des vents et de Merena
et des équipages... Merci de vos défis et de vos nouvelles
...
A++ et amitiés toutes cordiales,
François
Magnifique:
Vous avez tout de suite profité du vent adonnant.
Ici à Liège, c'est vraiment l'automne, sombre et humide
depuis lundi.
Bonne traversée de la Manche,
Bises de Liège.
Jean-Ba
Vous
êtes GéNIAL ! EXTRA !!
On est presqu'avec vous......
Moi de toutes les façons !!!
...
Bizzz d'Alsemberg où le ciel bleu et soleil prolongent cet
été indien incroyablement agréable....
Evelyne et son "Pierrot"
Coooooool,
j'espère qu'il fait bien froid et beau, comme ici. Je suppute
que l'arrêt à Brighton n'est pas aligné avec
l'objectif cure détox prévu, bravo.
Bonne mer,
Pi.
GOOD
LUCK Alexis and the team ! wish you all the nice winds with you.
We will be following your journal daily.
Best wishes,
Serdar
Hello
Alexis,
J’ai regardé avec envie ton périple, cela me
fait chaud au cœur de vous voir partir.
J’ai gardé un très bon souvenir d’un pub
anglais de Ramsgate.
Cela commence sous de bons hospices selon moi.
Amusez-vous bien.
So
Sympa
de recevoir ainsi de vos nouvelles ….
Cela semble bien parti pour Merena et son équipage, surtout
le coup du pub anglais ...
Bon vent les amis
Vincent
" WASABI "
Bon
çà va finir par "débouler" .
Au fait si dans le Sud , si Alex à besoin d'un équipier
je peux être candidat suivant les dates et le prix "charter"
!!!
Amicalement
Jean-Pierre
salut
Alexis,
ça fait plaisir de suivre ton périple, je serais bien
volontiers monté à bord! tu écoutes quoi comme
musique. je présume que tu as entendu parler de sela sue,
c'est pas mal du tout. il y a adèle aussi; enfin quelques
musiques planantes pour un périple qui l'est probablement
tout autant.
bon vent!
a +.
Delphine
Ah,
la Bretagne!
Ca file, il me semble!
Belle et bonne journée,
Michel
bonjour
Alexis et tous ceux qui t'accompagnent pour ce grand départ!!!
Je mets un nombre infini de pensées positives pour votre
merveilleuse aventure qui commence demain!!
je vous souhaite bon vent,belles vagues,bonne entente,belle expérience!!!
je vous suivrai avec enthousiasme et ....envie!
ET...QUE L'AVENTURE COMMENCE!!!
Avec toutes mes amitiés,
Isabelle
Bonne
aventure, que le vent soit toujours dans le sens espéré
et avec la force souhaitée.
Je suivrai l'avancée du bateau tout au long du parcours assis
sur ma chaise ou dans mon fauteuil.
Joël
Bon
vent et bon voyage mon grand! Prend bien soin de toi.
Nous t'embrassons!
Bijan
Wawwww
!
C'est très émouvant, çà, Alexis !
Impossible de venir agiter un mouchoir dimanche, on est à
l'autre bout du pays.
Mais on le fera dans la tête. Et puis, on te suivra.
Sois prudent, et bon vent !!!
Bien amicalement
Martine et François
Bonjour
Alexis,
je ne pourrai malheureusement pas être là pour ton
départ, nous serons sur le chemin de retour de Anvers,
mais je tenais à te féliciter pour ce magnifique projet.
Nous te suivrons miles après miles.
Bon Vent,
Alain
Fantastique
Alexis. Bon vent a toute la petite famille!! Et qui sait, a plus..Sur
votre parcours.
Caroline
HI
Guys,
What a fantastic adventure - !! good luck and bons vents!
Andrew
Comme
j'aurais aimé être là pour vous souhaiter bon
vent!!! 1000 kisses, n'emportez pas de rongeurs a longues oreilles,
et revenez-nous vite! Jess&Co.
Bon
voyage tonton l'escale!!!!
que les vents et la houle te soient favorables...
gros bisoux
kanak
Je
vous souhaite tout le bonheur du monde et regrette infiniment de
ne pouvoir être des vôtres dimanche.
Bon vent, bonne mer. Nous vous suivrons sur le site.
Meilleures amitiés
Les Assen...
Bon
vent… portant !
Que la mer te préserve comme elle a toujours daigné
faire avec moi.
Antoine
Cher
Alexis,
Te souhaite tout le meilleur dans ce merveilleux projet et serai
évidemment en pensée avec toi.
Merci de nous faire partager tes rêves!
Avec toute mon amitié.
Ed.
Salut
Alexis,
Bon vent, je penserai à vous et suivrai votre parcours de
près....
amicalement
Nicolas
Aux
heureux participants
Sur leur bateau flamboyant
Vous qui croiserez au large des côtes,
Sirènes, poissons et cachalots
N'oubliez pas sous la voûte des cieux
De regarder les étoiles
Mais aussi de penser à ceux
Restés à terre, chez eux.
Qui rêvent de partir
De lever la voile, de vivre mieux.
Ramenez nous espoir, rêves, souvenirs !!!!
Bon vent les amis, vivez cette aventure à fond & take
care!
On vous embrasse.
Fabian et Christelle
Cher
Alexis
cette aventure me fait bien rêver. je pense que tu a trouvé
la formule du
bonheur :)
je vais suivre ce périple ts les jours à commencer
de votre départ du
ponton C ( le point C !), si tout va bien.
je penserai à toi et à ton équipage au fils
des vagues
bisous
Marzia
Je
vous suivrai via ton site, à défaut de mieux pour
le moment.
Je n’ai pas encore renoncé à vous rejoindre
pour l’une ou l’autre étape.
Bon vent
Bob
Bon
vent !!
Tu partiras sans un bon Merlot Anima mais en le buvant je penserai
à toi !!
J’ai une foire ce week-end alors je serai pas à Nieuwport,
mais comme si Bon amusement et que tout aie bien
George
Bon
vent ! Bon courage!
Que tout se passe pour le mieux et que Dieu vous envoie les vents
favorables pour boucler ce tour du monde de la manière la
plus agréable ! Je serai en pensée avec vous!!
Murielle
Bonjour
Alexis,
Bravo, Bravo,
Félicitations, Belle persévérance dans ton
projet.
Tu arrives enfin au bout (du quai).
Je penserai à toi dimanche matin devant mon pauvre croissant
!
Bises à vous deux
Amitiès
Antoine
Bon
vent les amis!!
Je suivrai certainement vos aventure sur le net!!
Et espère vous revoir bientôt!
bisous de New York
Laetitia
Bravo
et surtout, bon vent !
Je penserai à toi, à vous !
Laurent
Bon
vent à vous deux!
Amitiés, Grégoire et Tatiana
Je
vous souhaite pleins de beaux moments sur l’eau tout au long
de votre superpériple
Seayu, Olivier
Je
te souhaite que du bonheur et bon vent pour cette superbe aventure!
Je ne manquerai pas de suivre celle-ci!
Gros kiss, Et bon vent!
Sylvie
Quelle
aventure! Bravo!
Suerte!
Hasta pronto,
Bruno
on
vous suivra !!!
bisous
nous 6
Merci
Alexis pour ces petites nouvelles... Nous serions heureux, mon épouse
et moi même, que tu nous fasses faire quelques ronds dans
l'eau vers le 8/10 décembre à Ushuaia. Cela pourrait
distraire Claudeke. Ne nous fait pas attendre sous quelques prétextes
fallacieux, cela pourrait, cette fois, irriter mimine.
...
Je sais que tu es régulièrement à cours de
projets, pouvoir redonner ainsi un sens à ta vie me fait
plaisir.
Bravo pour cette aventure qui a dû te demander un sacré
travail de préparation, cela va être génial
! Nous conduisons malheureusement notre dernière fille en
Angleterre dimanche, et ne pourrons venir hurler sur le quai, je
regrette que tu ne puisse profiter de mon organe pour ce moment
fort.
Si Sylvie reste à Bruxelles, avec une belle tapisserie à
terminer, dis lui de nous appeler, nous serons également
seuls, cad sans enfants, et souvent à Bruxelles, sauf quand
nous allons voir une petite en Argentine ou à Tel Aviv...
Profite bien de cette expérience (mais tu en avais peut être
déjà eu l'idée...).
A bientôt par mail ou à la nage,
Amicalement,
Olivier
Bon
voyage et bon vent
congrats pour ce beau projet
François
Regarder
à quai ... les autres partir ... c'est pas mon truc ... même
avec un mouchoir
Je te souhaite de tout coeur d'en profiter à 100%.
S'il y a bien un dicton qui te va bien c'est "Fait de ta vie
un rêve... et d'un rêve une réalité"
Je serai sincèrement avec toi en pensée
Super !
Arnaud
I
am afraid I did not have time to see you off, but I wish you all,
" BON VOYAGE".
Have a safe trip.
Kind regards,
John
Bon
vent à Merena et à son équipage. On va suivre
çà de près. Bises au skipper.
Michel et Sylvie
Sache
que je trouve ton projet formidable et je suivrai certainement le
deroulement de votre périple pas a pas.
Bon vent, et a bientôt quand même!!
Luc
Salut
Grand chef,
Je te souhaite tout le meilleur pour cette grande épopée.
Je ne te dis pas à très bientôt, mais j’irai
lire régulièrement ta prose.
Je trouve que ce tu entreprends est tout simplement magnifique .
Vincent
Bonjour
Alexis,
Nous partons à midi à Douvres, peut être nous
verrons nous en mer demain en début d'après midi quand
nous rentrerons à calais....
Nous te souhaitons un beau voyage et un bon vent, bravo et surtout
profitez en bien !!!
Grosses bises à vous deux
Pierre-Yves et Mimi
Prenez votre pied !
Cordialement
Marc
Je
vous souhaite de belles navigations!!
à bientôt!
Ptit Louis
Moi
qui passe mes jours à l'ombre, derrière des barreaux
en plus, sois assuré de l'énorme effet sur moi, de
tes exploits mondiaux!
Bonne route, bon vent, on est tous derrière toi!
Marie-Christine
bon
vent alexis!!!
Boris
Bon
vent jusqu'aux Canaries! Toutes mes pensées vont vers toi
et cette formidable aventure que, une fois de plus, tu as mise sur
pied de main de maître.
A bientôt
Bernard |